« The Class of 1988 librarians for the new millenium »
William E. Moen
Kathleen M. Heim
L'American library association (ALA) a voulu savoir qui sont les élèves des écoles de bibliothéconomie et de science de l'information en 1988, ces futurs responsables des bibliothèques américaines de l'an 2 000. Une enquête, baptisée LISSADA (Library and information science student attitudes, demographics and aspirations), a été menée auprès de 3 484 étudiants qui suivaient 54 programmes délivrant le MLS (Master of library science).
Quelques chiffres : 80,90 % des étudiants sont des femmes, 19,10% des hommes; 72,60% ont plus de 30 ans et 93,70 % sont blancs *; 55,50 % des hommes sont étudiants à plein temps, contre 41,40% des femmes seulement. Ce qui a une influence sur les carrières futures : les étudiants à plein temps ont en général les carrières les plus intéressantes. Constatation confirmée par la participation aux associations professionnelles : les étudiants à plein temps participent plus (60 %) à des associations nationales que les étudiants à temps partiel (35 %). Or, la participation à une association nationale est un indicateur de développement optimal de carrière.
A l'exception de quelques cas, les hommes entrent dans les écoles de bibliothèques plus jeunes que les femmes : 36,20 % des femmes ont plus de 40 ans, contre 24,40 % des hommes. Ce qui est frappant également, c'est l'âge relativement avancé des étudiants : 25,60 % des hommes ont entre 25 et 29 ans; 23,30 % entre 30 et 34 ans; 20,90 % entre 35 et 39 ans. Pour les mêmes âges, les taux chez les femmes sont : 18,80 %; 18,30 % et 19,40 %. Ce qui semble indiquer que l'on devient bibliothécaire sur le tard, ou sans vocation, ou encore en désespoir de cause. Les études universitaires (bachelor) sont majoritairement non scientifiques : 18,60 % anglais, 16,30 % éducation, 15,70 % sciences sociales, 15,60 % arts et humanités ; contre 3,80 % biologie, 3,20 % gestion d'entreprise, 2,60 % physique...
Les raisons du choix de cette profession ? Outre que 52,70 % des étudiants ont déjà travaillé en bibliothèque, les principales raisons invoquées sont : la possibilité de mettre en pratique ses aptitudes (80 %), l'accès à la connaissance (67,10 %), gagner sa vie (67,10 %), l'importance de l'information (67 %)... ce qui dénote une certaine naïveté. Des influences personnelles jouent un rôle non négligeable : 31 % des étudiants ont été influencés par des amis, 24,40 % par des bibliothécaires publics, 22,30 % par des professeurs. L'attrait du métier vient pour 84,70 % des cas des possibilités intellectuelles qu'il offre; et, pour 62 %, de la variété des postes. La sécurité de l'emploi n'intervient que dans 58 % des cas.
Les apprentis-bibliothécaires ne semblent pas convaincus de la nécessité de la mobilité : 15,10 % ont déjà une place permanente, 45,10% chercheront du travail près de leur domicile, ou près de l'université (5,30 %). Seulement 16,50 % n'ont pas d'impératif quant à leur lieu de travail futur; 17% n'ont pas d'idée préconçue. 46 % préfèrent travailler dans un petit établissement, employant 2 à 10 professionnels seulement; les grandes bibliothèques (+ 51 professionnels) n'attirent que 3,80 % des étudiants. Parmi les tâches, le service de référence (28,90 %), les services pour la jeunesse (26 %), l'automatisation (16,20 %), les services pour adultes (15,40 %) semblent plus attractifs que les services techniques, dont plus particulièrement le catalogage, qui n'intéresse que 7,60 % des étudiants.