« The Seven deadly sins of CD-ROM »
Jean Reese
Ramona J. Steffey
Les deux charitables auteurs de cet article veulent nous éviter de tomber dans les pièges et chausse-trapes dont la route des CD-ROM est parsemée et nous font donc profiter de leur expérience pratique à l'Université Vanderbilt de Nashville, TN. Etudions donc pieusement les 7 péchés capitaux du CD-ROM.
La compatibilité du matériel. La plupart des CD-ROM sont prévus pour fonctionner sur des micro-ordinateurs IBM *. Ne cherchez pas à faire des économies en achetant des compatibles meilleur marché, vous risquez de graves ennuis. Un produit peut fonctionner sur tel micro-ordinateur, mal, très mal ou plus du tout sur tel autre. Même problème pour le lecteur de CD-ROM. Profitez toujours de la période d'essai proposée par les vendeurs, et si on ne vous la propose pas, demandez-la.
La compatibilité des logiciels. Une fois résolus ces problèmes, vous risquez d'achopper sur une autre difficulté plus grande encore, dès l'instant où vous voulez faire fonctionner plusieurs CD-ROM sur le même matériel. A moins de n'avoir aucun souci d'espace ou d'argent (cela peut arriver, mais pas de ce côté-ci de l'Atlantique), c'est la solution la plus raisonnable, mais souvent impossible ou très difficile à mettre en oeuvre, sauf par un spécialiste chevronné du DOS. II faut espérer que l'adoption de la norme « High Sierra » et la sortie d'extensions de MS-DOS résoudront ... un jour, ce problème.
La place. Arrivé à ce point, vous devez choisir l'emplacement de vos stations de lecture : dans un endroit séparé, dans le centre audiovisuel, dans le service de référence au milieu des outils de référence-papier. Le plus logique serait de les installer dans le service de référence pour compléter, remplacer (ou non) les outils-papier. II faut veiller dans ce cas à ce que le matériel (imprimante) ne soit pas bruyant.
Besoins en formation. Si certains CD-ROM sont d'une utilisation très simple, de nombreux autres nécessitent une formation préalable avant usage. Donc une formation du personnel d'abord. Si le service de référence a la charge des CD-ROM, ce sera son travail. Il vous faudra ensuite former les utilisateurs. Différentes solutions sont possibles : en groupe, seul à seul. Le travail sera d'autant plus absorbant que l'on aura de nombreux CD-ROM utilisant des logiciels différents et que l'on aura affaire à des lecteurs plus ou moins initiés à la recherche bibliographique informatisée.
Utilisation et sécurité. Comment organiser l'utilisation des CD-ROM et des stations de lecture ? Sur rendez-vous ? Sur la base du principe premier arrivé-premier servi ? Faut-il limiter dans ce cas la durée d'utilisation du CD-ROM ? Faut-il continuer à les prêter même lorsque le personnel compétent n'est pas là, la nuit ou à certaines heures du week-end ? Chaque solution a ses avantages et ses inconvénients. La sécurité est un problème essentiel, les CD-ROM étant encore chers. L'idéal serait de les enfermer à clef dans un lecteur (Philips vend un lecteur qui ferme à clef), mais cela suppose un lecteur par disque... De nombreuses bibliothèques prêtent les disques comme les autres documents, contre dépôt d'une pièce d'identité, d'autres les laissent en accès libre près des micro-ordinateurs.
Coûts cachés. Outre le coût des stations de lecture et des CD-ROM, les coûts cachés sont souvent oubliés et non budgétisés : alimentation électrique nouvelle, mobilier, papier, encre, rubans pour imprimante. II faut aussi prévoir que vos lecteurs demanderont une mise à jour en ligne de la consultation sur CD-ROM; cette dépense nouvelle devrait aussi être budgétisée ... à moins que les vendeurs de CD-ROM ne donnent un accès gratuit à la base en ligne à l'acheteur de leur CD-ROM comme le fait déjà Wilson pour Wilsonline.
Restrictions d'utilisation. Soyez très attentif au contrat que vous signez. II exige en général une mono-utilisation du disque, la technique ne permettant pas mieux aujourd'hui. Mais le jour, très proche, où plusieurs utilisateurs pourront travailler sur le même disque, que faudra-t-il faire ? D'autre part, la plupart des producteurs de CD-ROM ne vendent pas les CD-ROM mais un simple droit d'usage : lorsque vous êtes abonné, vous devez en effet retourner les disques périmés, ce qui est logique ; mais même lorsque vous interrompez votre abonnement, vous devez le faire aussi, ce qui l'est moins. Cela n'encourage pas à interrompre les abonnements-papier (si on est assez riche pour se le permettre ...).
Seuls Wilson et PAIS font exception à ce diktat exorbitant.
Vous voilà à présent au courant des 7 péchés capitaux du CD-ROM; vous pouvez désormais vous lancer dans cette aventure.