Greek and Latin authors
800 B.C - A.D. 1000.
Michael Grant
Dans cette collection, où figure déjà une douzaine de dictionnaires, en voici un, consacré aux auteurs grecs et latins, qui déborde largement sur le Moyen âge. Rappelons que la présentation en est excellente : élégance extérieure, disposition aérée des articles, clarté de l'impression, soin apporté à la correction des épreuves. M. Grant nous avertit, dans sa préface, que son choix a porté sur les auteurs « of real importance » : il y a là un critère subjectif, et l'on pourra s'étonner que certains noms aient été omis, alors que d'autres étaient inclus. Celui qui est engagé dans une véritable recherche érudite ne trouvera donc que peu de secours dans ce dictionnaire ; je pense qu'il est plutôt destiné au grand public cultivé, au professeur qui désire rapidement faire une vérification sur un auteur qu'il connaît mal, et surtout à l'étudiant. Les uns et les autres trouveront la des articles bien rédigés, se bornant à l'essentiel, et pourvus d'une bibliographie sélective, généralement à jour, qui ne se limite nullement aux ouvrages de langue anglaise, mais puise largement dans l'érudition française, allemande, italienne. Étant donné le parti pris par M. Grant, il serait injuste de comparer son dictionnaire au Lexikon der antiken Autoren, dont j'ai rendu compte ici même 1. En effet, M. Kroh s'est attaché à faire un sort même aux auteurs qui ne sont connus que de nom ou par des citations chez des auteurs postérieurs : il en résulte qu'il présente 11 auteurs portant le nom d'Apollodore contre un seul chez M. Grant, 4 portant le nom d'Héraclite contre un seul également chez M. Grant, qu'il ne distingue pas moins de 27 Denys, contre 2 chez M. Grant, etc. En revanche, M. Grant a le mérite d'inclure les auteurs chrétiens les plus notables, alors que M. Kroh les a laissés délibérément de côté, à moins qu'ils ne soient des historiens.
Les auteurs grecs et latins étant en majorité cités traditionnellement en anglais sous leur forme latine, il me semble que celle-ci aurait dû être adoptée partout, même pour les plus célèbres, désignés couramment ici par un nom anglais. On aurait ainsi évité des renvois inutiles et l'anomalie qui place par exemple Hieronymus Cardianus à son ordre alphabétique, tandis que Jérôme est relégué sous J. Il est malcommode, pour avoir un renseignement sur Thalès, d'être renvoyé à Anaximandre, sur Épictète d'être renvoyé à Arrien, sur Carnéade d'être renvoyé à Sextus Empiricus. L'importance de ces philosophes eût justifié une notice pour chacun d'eux. Mais, ce procédé étant adopté, il aurait dû être appliqué, par exemple, à Iustinus Historicus, avec renvoi à Trogue Pompée. On se serait attendu à trouver l'Anthologie ailleurs que dans l'appendice A : « Works of doubtful attribution » - définition à laquelle elle répond mal -, avec renvoi à cinq seulement des nombreux auteurs qu'elle réunit. Au même endroit, l'Histoire Auguste ne comporte qu'un renvoi à Spartianus. En revanche, on louera M. Grant d'avoir, fort utilement, dans l'appendice B donné une liste chronologique des auteurs par siècles.
Malgré les quelques réserves faites ci-dessus, ce dictionnaire est, dans ses limites, estimable, et mérite de trouver sa place dans la bibliothèque de toute personne s'intéressant de près à la littérature gréco-romaine.