First performances in America to 1900
works with orchestra
H. Earle Johnson
C'est une utile recension que nous présente H. Earle Johnson des premières des grands compositeurs d'avant 1900 aux États-Unis d'Amérique. Et c'est en même temps une leçon que nous donne cet agréable ouvrage : nos oncles d'Amérique n'avaient pas les même goûts que leurs cousins d'Europe. En effet, si Chopin est offert aux oreilles newyorkaises à travers le Concerto n° 1 pour piano op. 11 dès 1846, Beethoven avec la Symphonie n° 1 dès 1813, J.S. Bach, lui, doit subir un purgatoire de plus d'un siècle avant d'être joué pour la première fois en Amérique : ce n'est guère que le 2 mars 1853, et encore pour les membres de la Société Germania à Boston, qu'est exécuté le Concerto pour 3 claviers n° 2 en do (faut-il y voir un phénomène de rejet de la pure Amérique face aux envahisseurs germaniques qui franchissent si aisément l'Atlantique depuis la guerre d'Indépendance ? En tout cas Wagner est mieux traité : l'assimilation est en bonne voie), Mozart se taille un vrai succès, tandis que G. Fauré n'est joué qu'une fois et pour une seule œuvre, et que G. Mahler est complètement ignoré.
D'un maniement aisé, et utilement complété d'une table géographique montrant que la presque totalité de la vie culturelle du pays se déroule sur la côte est, de plusieurs index et d'une liste de journalistes musicaux, cet ouvrage devrait rendre les meilleurs services à tous ceux qu'intéresse la vie musicale des États-Unis.