103e Congrès national des sociétés savantes, Nancy-Metz, 1978.
Le 103e Congrès national des sociétés savantes se tenait cette année en Lorraine, et, pour répondre aux désirs des diverses sections du Comité des travaux historiques et scientifiques, a partagé ses travaux entre l'Université de Nancy et celle de Metz. Près de 650 personnes venant de toutes les régions de France s'étaient inscrites, et près de 380 d'entre elles présentaient des communications sur les thèmes retenus. La section de philologie et d'histoire médiévale se proposait cette année d'étudier les conditions de la formation de regroupements territoriaux et la naissance des états princiers, l'organisation des principautés et territoires et leur destin. En histoire moderne et contemporaine, plus d'une centaine de communications furent présentées, la plupart portant sur le thème principal, la place de l'Armée et de la Marine dans les institutions, l'économie et la société; mais d'importantes contributions furent également apportées à l'histoire locale, et parallèlement se tenait un colloque sur l'histoire de la Sécurité sociale. Les archéologues étaient invités à s'intéresser à l'occupation du sol et aux diverses formes d'habitat depuis l'époque préhistorique jusqu'à la fin du XVIe siècle, ainsi qu'aux problèmes propres à la Lorraine. Enrichie de l'expérience des derniers congrès, la Section de géographie avait choisi trois orientations de recherches : la géographie des frontières et des pays frontaliers, la forêt et les problèmes de la sidérurgie. Enfin plus de 150 communications furent présentées devant la Section des sciences, dans trois disciplines essentiellement : biologie végétale, biologie animale et sciences de la terre; l'histoire des sciences et des techniques, ainsi que l'histoire de la médecine, attirèrent également cette année bon nombre d'auteurs et d'auditeurs.
La séance solennelle d'ouverture eut lieu le lundi 10 avril au récent Palais des Congrès de Nancy; là, un public nombreux et attentif put applaudir aux discours de M. J.-P. Kerneïs, président de la Section des sciences du CTHS et président du Congrès, de M. J. Favier, membre du CTHS, directeur général des Archives de France, de M. P. Marot, de l'Institut, président de la Section de philologie et d'histoire jusqu'à 1610 du CTHS, de M. M. Parisse, professeur à l'Université de Nancy II et de M. P. Philippe, président de l'Académie nationale de Metz. Cette séance était suivie d'une réception à l'hôtel de ville, place Stanislas, où M. C. Coulais, maire de Nancy, accueillait en personne les participants. Le soir, après les séances de travail, Mlle Charpentier faisait aux congressistes les honneurs du Musée de l'École de Nancy.
Le mardi après-midi, tandis que les scientifiques poursuivaient leurs travaux, historiens et archéologues pouvaient choisir entre plusieurs sorties d'études qui les menèrent à la basilique Saint-Nicolas-de-Port, au château de Lunéville, ou sur le site gallo-romain de Grand, dans les Vosges. Le soir M. Pierre Marot, en tant que président de la Société d'archéologie lorraine, recevait les congressistes au Musée lorrain.
A la fin de la journée du mercredi, entièrement consacrée aux travaux des sections, les congressistes étaient invités à se rendre soit au Palais du Gouvernement, soit à la Faculté de médecine.
La journée du jeudi permit aux participants de faire plus ample connaissance avec le pays qui les accueillait. Historiens et archéologues avaient le choix entre deux circuits : le premier, axé sur les vallées de la Moselle et de la Seille, passait par Marsal, Vic-sur-Seille, Sillegny, Pont-à-Mousson, Jouy-aux-Arches et Scy-Chazelles ; le second se dirigeait vers le Barrois par Toul, BIénod-lès-Toul, Vaucouleurs, Domremy, Bar-le-Duc et Saint-Mihiel. Les géographes visitaient la côte de Meuse, le vignoble du Toulois et le parc naturel régional. En sciences, trois thèmes principaux étaient au programme : le fer, avec la visite du musée du fer à Jarville, de la mine de Saizerais et de la fonderie de Pont-à-Mousson; le sel, avec les usines de Dombasle, la mine de Varangéville et le musée du sel à Marsal ; enfin l'écologie, avec la transition hêtraie-sapinière dans les Basses-Vosges.
Les travaux recommençaient le lendemain à Metz, dans les locaux de la faculté des lettres, aimablement mis à la disposition du Congrès par l'Université. Le soir, la municipalité recevait les congressistes à la nouvelle bibliothèque municipale, à l'occasion du vernissage de l'exposition Metz défend l'État, préparée par Mme L. Beaumont, qui eut un grand succès; M. J.-M. Pelt, président du Comité local d'organisation et premier adjoint au maire de Metz, rappela dans son discours les grandes heures du passé messin avant de se pencher sur le présent et l'avenir de la cité. Le soir enfin, le traditionnel banquet réunissait plus de cent congressistes, devant lesquels M. Saint-Sernin, recteur de l'Académie de Nancy-Metz, prit la parole au nom de Madame le Ministre des universités.
Le samedi, après une matinée de travail, les congressistes devaient se rendre à l'Institut européen d'écologie où ils étaient reçus par l'Université; M. Poidevin, ancien doyen de la faculté des lettres, parla au nom de M. P. Ferrari, président de l'Université et exposa l'originalité de l'Université de Metz et sa complémentarité avec celle de Nancy. Puis ce fut le retour à l'Ile du Saulcy, pour la séance de clôture, où les participants purent successivement écouter M. J.-P. Kerneïs, M. J.-M. Pelt, M. G. Cabourdin, président de l'Académie de Stanislas et M. P. Gérard, secrétaire général du Comité local d'organisation.
Après cette séance, une réunion quelque peu improvisée permit aux responsables de Sociétés savantes de se rencontrer, comme chaque année à l'occasion de ce Congrès.
Ce Congrès lorrain, malgré les difficultés dues à sa double implantation géographique, semble avoir connu un succès certain. Il est en tout cas, sur le plan de la participation, le plus important depuis celui de Toulouse (1971), et témoigne d'un redressement certain de la Section des Sciences en particulier, qui bénéficie maintenant de la publication rapide de ses Comptes rendus.