Chronique des bibliothèques françaises

Bibliothèque nationale, Paris.

Exposition Alexandre Alexeïeff. - Le Cabinet des Estampes a organisé du 20 février au 15 mars 1968 une exposition Alexandre Alexeïeff à l'occasion de la mise au point par cet artiste de son nouvel écran d'épingles.

Depuis 1925, Alexeïeff a illustré plus de trente ouvrages et réalisé quatre films. Le millier d'images ainsi créé, accompagnant des textes choisis par ou pour l'artiste, est le commentaire pénétrant qu'une étude passionnée d'auteurs, à la lumière d'expériences personnelles a suscité.

Plutôt que l'exposition de tous les ouvrages illustrés par Alexeïeff en sa possession, la Bibliothèque nationale a préféré présenter la suite complète des illustrations de quatre d'entre eux : les cent célèbres lithographies des Frères Karamazov réalisées en 1929, les vingt aquatintes restées inédites, exécutées en 1947 pour les Noyers de l'Altenburg d'André Malraux - livre annoté et cahier de l'artiste ici exposés - permettaient de saisir la lente démarche de l'illustrateur-commentateur. Suivaient les dix-sept eaux-fortes en couleurs d'une rare perfection pour le Chant du Prince Igor (1949) et les très récentes illustrations créées sur écran d'épingles pour les Notes d'un souterrain de Dostoïewsky (1967) soit quarante-cinq planches. Cette dernière technique inventée par Alexeïeff en 1934 lui convient parfaitement. Passant progressivement du blanc au noir, de l'ombre à la lumière, des images fascinantes se forment; dans la brume et les reflets, rêve et réalité semblent interchangeables, vie et mort se confondent, traduisant l'ambiguïté de l'existence. L'univers d'Alexeïeff est bien celui d'un Dostoïewsky, d'un Malraux ou d'un Poe.

Exposition Lili Boulanger. - La Bibliothèque nationale a organisé du 8 au 22 mars 1968 dans la salle d'exposition du Département de la musique une exposition consacrée à la vie brève mais rayonnante de Lili Boulanger. Ce jeune compositeur disparu voici cinquante ans manifesta dès sa plus tendre enfance des dons si exceptionnels pour la musique qu'il obtint à 20 ans à peine le premier Grand prix de Rome attribué à une femme. Grâce à Nadia Boulanger qui a pieusement entretenu le souvenir de sa sœur, le témoignage vivant de ce profond talent a été conservé dans des photographies montrant, à diverses époques le beau et grave visage de l'enfant, puis de la jeune fille, des pages manuscrites de ses œuvres et le cadre même de sa vie quotidienne. Trois fois par semaine durant les 15 jours de l'exposition, des auditions des œuvres principales de Lili Boulanger, enregistrées par Igor Markevitch et Yehudi Menuhin ont permis d'apprécier davantage cette incomparable personnalité.

Bibliothèque nationale et universitaire.

Strasbourg (Bas-Rhin).

Exposition Robert Musil. - La Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg a accueilli du 27 janvier au 3 février 1968 une exposition itinérante 1 consacrée à l'écrivain autrichien Robert Musil (1880-1943). Cette exposition organisée par le « Robert-Musil-Archiv de Klagenfurt » et son secrétaire général, M. Dinklage, avait, avant de venir à Strasbourg, été présentée dans diverses villes d'Europe et d'Amérique; en France, elle avait déjà touché Paris et Rouen 2. La venue de l'exposition Musil en France s'explique en très grande partie par le fait que l'œuvre principale de l'écrivain, Der Mann ohne Eigenschaften a été inscrite cette année au programme des concours de l'agrégation et du CAPES d'allemand. C'est pour cette raison qu'à côté de l'Institut autrichien de Paris, les diverses facultés ont contribué à l'organisation matérielle de l'exposition. A Strasbourg ce fut l'Institut d'études allemandes de la Faculté des lettres et sciences humaines qui patronna cette manifestation ; le professeur Neveux, chargé du cours d'agrégation sur Musil, en a dirigé la mise en place. Mais en même temps, et en tenant compte du rôle international de Strasbourg, le Consulat général d'Autriche, en la personne de Mme Wolfram, participa à l'organisation et se chargea en particulier de l'aspect extra-universitaire, c'est-à-dire de la réception qui suivit le vernissage de l'exposition. L'ouverture eut lieu le 27 janvier en présence de M. le Recteur de l'Académie, des représentants de la Faculté des lettres et sciences humaines, des divers corps constitués français ou internationaux de Strasbourg. L'exposition se composait de deux parties essentielles : les exemplaires des œuvres de Musil, (Noce. Les Désarrois de l'élève Törless. Les Exaltés. Trois femmes. L'Homme sans qualité, édition originale et traductions) d'une part, les documents illustrant sa vie et son œuvre d'autre part. Le masque mortuaire de Musil était le seul « objet » de l'exposition. Malgré le caractère très peu spectaculaire de ses documents, l'exposition attira un nombre élevé de visiteurs.

Bibliothèque municipale et universitaire.

Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

L'Archéologie aérienne. - Organisée du 2 au 15 décembre 1967, sous les auspices de la Société internationale de photogrammétrie et du Comité de l'oppidum des Côtes, inaugurée en présence de personnalités administratives et universitaires de Clermont-Ferrand, cette exposition réunissait des photographies aériennes, en noir et en couleur destinées à mettre en évidence la valeur de la prise de vue aérienne dans le domaine de la recherche archéologique. Les visiteurs ont pu constater et apprécier l'importance de l'effort accompli par quelques chercheurs français, en même temps qu'ils ont pu mesurer l'ampleur des ressources de notre pays et regretter le retard pris en ce domaine sur certains de nos voisins.

Exposition de photographies du C.N.R.S. - Organisée du 14 au 20 janvier 1968 par la section locale du Comité d'action et d'entr'aide sociales du C.N.R.S., cette manifestation, placée sous le haut patronage de M. le Directeur général du C.N.R.S. et la présidence de M. le Recteur de l'Université, présentait au public des photographies sélectionnées dans le cadre du concours national du C.N.R.S. organisé chaque année par une section locale du Comité d'action et d'entr'aide sociales, et à l'occasion d'un concours inter-laboratoires local, réservé aux membres de l'enseignement supérieur.

Environ 70 photographies en noir et blanc et une quarantaine de diapositives en couleur choisies au concours national du C.N.R.S. étaient exposées, représentant 5 thèmes : élément humain, nature, science, animaux et divers. Du concours inter-laboratoires, étaient présentées une quarantaine de photographies en noir et blanc et une trentaine de diapositives en couleur. La présentation des diapositives était faite par projections pour les meilleures photos de chaque thème et sur visionneuse pour les autres. L'intérêt du public pour cette exposition s'est manifesté par la visite de 530 personnes environ.

Inauguration de la Bibliothèque de la Faculté mixte de médecine et de pharmacie et exposition : 5 000 ans d'écriture au service de la pensée médicale. - Le 13 octobre 1967 était inaugurée officiellement par M. le Premier ministre, M. le Ministre de l'Éducation nationale et de hautes personnalités universitaires, la Faculté mixte de médecine et de pharmacie de Clermont-Ferrand installée dans ses nouveaux locaux, et en même temps qu'elle, la Bibliothèque de cette Faculté, qui est une section spécialisée de la Bibliothèque universitaire.

Coïncidait avec cette manifestation l'inauguration d'une exposition consacrée à « 5 ooo ans d'écriture au service de la pensée médicale ». Présentée dans le hall d'entrée de la bibliothèque, cette exposition, bien que très modeste, s'efforçait de situer une bibliothèque de 1967 au sein d'un long passé et face à un avenir qui offre des perspectives nouvelles aux techniques d'écriture et d'information, et à leurs supports. Il ne s'agissait pas en exposant près de 200 documents (71 répartis en 15 panneaux, le reste présenté sous quatre vitrines), de retracer une histoire du livre : s'attacher simplement à son support restreignait l'objet de l'exposition et la rendait intéressante quoique très condensée et forcément sommaire.

Cette présentation de documents a toutefois permis de montrer sous forme photographique (à défaut d'originaux), le premier texte médical connu au monde (la tablette sumérienne de Nippur, de l' « University Museum » de Philadelphie), quelques papyrus médicaux célèbres, les premiers incunables vénitiens et français, enfin, grâce à des originaux possédés par la Bibliothèque municipale et universitaire de Clermont-Ferrand et par sa section médicale, quelques beaux ouvrages allant du XVIe au XIXe siècle. Enfin, étaient présentés des supports modernes utilisés en documentation médicale : la bande magnétique, le microfilm, la microfiche, la microcarte et quelques systèmes de bandes perforées.

Poursuivie jusqu'à fin décembre 1967, cette exposition était commentée par un catalogue 3 multigraphié de 15 pages comportant une bibliographie sommaire de la question envisagée.

Bibliothèques municipales.

Brest (Finistère).

Exposition André Maurois. - Voulant rendre un dernier hommage à André Maurois, la Bibliothèque municipale a exposé, dans ses vitrines, une grande partie de son œuvre, mettant en valeur les livres les plus remarquables tant dans le domaine romanesque qu'historique ou biographique. De nombreuses photos de l'écrivain, de personnages illustres dont il a écrit la biographie ainsi que des sites où ils vécurent, accompagnaient les textes pour créer l'atmosphère et donner plus de vie à cette exposition. Malheureusement, il a fallu se contenter d'éditions courantes, la bibliothèque ne possédant pas d'éditions rares. Commencée à la fin de février, cette exposition s'est terminée le 15 mars.

Charleville-Mézières (Ardennes).

Centre culturel Arthur Rimbaud. - En accord avec la Société des écrivains ardennais et la Société des amis de Rimbaud, Charleville-Mézières, ville natale d'Arthur Rimbaud, vient de créer un Centre culturel Arthur Rimbaud qui se propose de mettre à la disposition des rimbaldistes un répertoire permanent de tout ce qui se rapporte à la vie rimbaldienne.

Après l'édition, il y a un an, de l'inventaire des collections municipales de la bibliothèque et du musée Rimbaud de Charleville-Mézières, le Centre culturel envisage la publication d'une mise à jour de ce catalogue; il s'est en outre assuré le concours d'un correspondant dans chacune des universités françaises et auprès de nombreux rimbaldistes que l'on retrouve dans la grande majorité des pays étrangers. Toutes communications concernant ce Centre d'études rimbaldiennes peuvent être adressées à la marie de Charleville-Mézières (Ardennes).

Compiègne (Oise).

Visite-conférence. - Le 15 février, une visite guidée de la Bibliothèque municipale organisée dans le cadre de « Connaissance de Compiègne », sous les auspices du syndicat d'initiative, remporta un grand succès. Après avoir entendu un exposé retraçant son histoire depuis ses origines révolutionnaires, une quarantaine de personnes ont pu visiter les locaux de la bibliothèque, construite sur l'emplacement de l'ancienne abbaye Saint-Corneille par Jean-Pierre Paquet et inaugurée en 1959. A cette occasion une exposition de manuscrits, d'incunables et de beaux livres illustrés du XVIe au xxe siècle a été présentée dans la salle de travail. La visite-conférence a été renouvelée le dimanche 25 février devant une vingtaine de personnes.

Grenoble (Isère).

Exposition : Stendhal à Grenoble. - Dans le cadre des manifestations culturelles organisées à l'occasion des Xe Jeux Olympiques d'hiver, a été inaugurée à la Bibliothèque municipale de Grenoble, le 2 février sous la présidence de M. Dubedout, maire de Grenoble, et en la présence de M. Mendès-France, député de l'Isère, l'exposition Stendhal à Grenoble 4.

Cette exposition a été conçue selon le thème déjà adopté lors de l'exposition organisée à l'occasion des journées internationales stendhaliennes tenues à Grenoble en 1955. A côté des collections de la Bibliothèque de Grenoble figuraient toutefois, ce qui n'avait pu être réalisé en 1955, des portraits appartenant au musée Stendhal ou à des collections particulières, comme celle de M. Jacques Félix-Faure. C'était le cas pour le portrait de Beyle d'après Dedreux-Dorcy, pour son grand-père, ses deux sœurs Zénaïde et Pauline, ses professeurs de l'École centrale, l'abbé Gattel, Dubois-Fontanelle et Jay, enfin ses amis grenoblois, Barral, Félix-Faure, Crozet et Edouard Mounier.

Pour faire revivre ces personnages, à côté des portraits, étaient exposées des lettres autographes, comme celle de Pauline, la sœur préférée de Stendhal, qui lui écrit en août 1805 : « Mon cher Henri, ta lettre m'a fait bien plaisir. Écris-moi souvent, personne ne verra tes lettres ni les miennes. Je t'écrirai librement... ». Les personnages n'avaient pas seulement été singularisés par leurs autographes, ils avaient aussi été replacés dans leur cadre grenoblois grâce à des plans, des dessins, des aquarelles, des gravures pour la plupart romantiques qui représentaient sans grands changements le Grenoble de la jeunesse de Stendhal. Le visiteur passait ainsi en revue des plans et vues générales de la ville pris en aval et en amont des deux ponts de bois et de pierre et des différentes portes de la cité. Ces plans et ces vues sont, sinon contemporains de l'enfance de Beyle, tout au moins antérieurs aux transformations accomplies par Haxo entre 1832 et 1836.

Après les vitrines consacrées aux plans et vues générales de la cité, d'autres concernaient les domiciles grenoblois de Stendhal, les divers quartiers où résidèrent les personnages décrits dans la Vie de Henry Brulard, la bibliothèque publique fondée en 1773 et l'École centrale avec ses professeurs. Les pièces exposées comportaient généralement, outre une notice descriptive, un passage extrait de l'œuvre de Stendhal.

Aux vitrines consacrées à la jeunesse de Stendhal à Grenoble furent ajoutées deux autres stands concernant la diffusion de son œuvre à travers le monde, telle qu'elle apparaît dans les traductions en langues étrangères prêtées à cette occasion à la bibliothèque par M. Del Litto, professeur à la Faculté des lettres de Grenoble. Un panneau enfin était réservé à l'appel des souscriptions pour l'acquisition par le comité Stendhal de l'appartement du grand-père de Beyle, le docteur Gagnon.

Le Havre (Seine-Maritime).

Don de la Fondation « Pro Helvetia ». - Au cours d'une cérémonie intime à la nouvelle Bibliothèque municipale du Havre, M. Yung, consul de Suisse, a remis à maître Heudron, adjoint au maire chargé des affaires culturelles et de la bibliothèque un don d'une centaine de livres provenant de la Fondation « Pro Helvetia ».

Ces volumes, œuvres classiques de la littérature suisse, ouvrages sur l'histoire, la géographie, l'économie de la Suisse, la vie des grands hommes de ce pays et quelques spécimens de littérature enfantine, seront complétés par des livres d'art, en particulier par des ouvrages édités par Skira.

Mulhouse (Haut-Rhin).

Bibliothèque municipale et Maison des jeunes. - Fondée par Jean Macé en 1863, dotée en 1958 d'une salle de lecture enfantine installée dans l'école de garçons 5, la Bibliothèque de Dornach a été réinstallée en février dans la Maison des jeunes et de la culture du quartier.

En échange des locaux vétustes à deux niveaux de l'ancienne mairie qu'elle a cédés à la M.J.C., la bibliothèque a obtenu dans le bâtiment de celle-ci, située sur le même terrain, une salle de 120 m2 qui a été entièrement remise à neuf. Un épi central, coupant le local en deux dans le sens de la longueur, a permis l'aménagement d'une salle de lecture enfantine (32 places assises) et l'implantation de rayonnages et de comptoirs où toute la collection de livres pour adultes est librement accessible. Une grande banque centrale permet une surveillance facile de l'ensemble.

Cette bibliothèque vivant encore au rythme du XIXe siècle n'était ouverte que trois après-midi, elle l'est désormais cinq jours par semaine. Elle continue à recevoir les classes de l'école des garçons qui viennent y faire, sous la direction de leurs maîtres, des séances collectives de lecture et elle sera ouverte certains soirs sous la responsabilité d'un bibliothécaire bénévole, membre de la M.J.C. et initié par la Bibliothèque municipale aux techniques de l'indexation et du prêt. Il assurera la surveillance des salles et animera un club de lecture.

Jusqu'alors simple service de prêt, la Bibliothèque de Dornach a été dotée d'une collection d'usuels qui permettra aux lycéens et aux étudiants de travailler sur place. Elle recevra une douzaine de revues dont le choix a été laissé aux responsables de la M.J.C. La coexistence de la Bibliothèque municipale et d'une maison des jeunes ne laisse pas de poser aux bibliothécaires des questions inquiétantes. L'irruption massive des jeunes dans une bibliothèque publique ne va-t-elle pas effrayer les lecteurs plus âgés ? La remise de la salle à un bénévole permettra-t-elle de maintenir l'ordre et l'intégrité des collections ? La quiétude nécessaire aux habitués pourra-t-elle être préservée ? L'équipement ne souffrira-t-il pas de la négligence et du laisser-aller de certains jeunes? Les responsables de la M.J.C. ont répondu à toutes ces questions et les deux parties, estimant en fin de compte qu'elles n'avaient aucun intérêt à cohabiter dans l'ignorance mutuelle, ont décidé de tenter l'expérience de la coopération et de la mise en commun de leurs ressources pour développer les activités culturelles du quartier. Leur entente a été explicitée par le nom de « Centre culturel de Dornach » donné au complexe administratif formé par la M.J.C. et la bibliothèque.

Nîmes (Gard).

Exposition : Art de l'écriture. - Une exposition sur « l'art de l'écriture » s'est tenue au Musée des Beaux-Arts et a duré jusqu'au 23 février. Les documents envoyés par l'Unesco ont été illustrés par des pièces originales provenant des Archives départementales, du Musée du vieux Nîmes et de la Bibliothèque municipale qui a prêté, en ce qui la concerne, des manuscrits, incunables et imprimés en caractères hébreux, syriaques et gothiques des XIVe, xve et XVIe siècles. Cette exposition a connu un grand succès; elle a été visitée non seulement par des adultes mais aussi par de nombreux groupes scolaires accompagnés de leurs professeurs.

Troyes (Aube).

Exposition de dessins sur les Jeux Olympiques d'hiver à l'Heure joyeuse de Troyes. - La Bibliothèque municipale de Troyes a organisé une exposition de livres sur le thème des Jeux Olympiques d'hiver. Il fut demandé aux enfants qui fréquentent l'Heure joyeuse d'apporter leur concours à cette manifestation sous la forme d'un dessin sur ce sujet.

Plus d'une centaine de jeunes artistes ont ainsi vu exposer leurs œuvres, dont certaines témoignent déjà d'un sens étonnant de la perspective.

Cette expérience fut bénéfique à tous : vécue par les enfants, l'exposition, en contribuant à leur éducation artistique, devrait faciliter leur approche du livre d'images et du livre tout court. De plus, en accueillant parents et enfants, la bibliothèque a assumé sa fonction de lieu de rencontre culturelle, ce qu'une publicité faite dans la presse locale, à la radio et à la télévision a permis de souligner.

Enfin, cette participation si directe et enthousiaste au niveau des enfants de l'Heure joyeuse pourra peut-être, par contagion, atteindre tous les lecteurs et permettre à la Bibliothèque municipale, grâce aux « lectures du mois » (présentations mensuelles de livres sur un thème d'actualité) d'être un centre d'action culturelle autour du livre.

Bibliothèques municipales de Paris.

Exposition : Collection Mertle sur la photomécanique. - La bibliothèque Forney a recommencé le cycle de ses expositions à partir du mois d'octobre 1967. La première exposition a été celle de la collection Mertle du 9 au 21 octobre 1967. Cette collection est probablement la plus complète et la seule sur la photogravure américaine. Elle comprend 6 ooo livres rares et 100 pièces originales qui retracent les diverses étapes du développement des procédés photomécaniques de l'origine jusqu'à nos jours. Joseph J. Mertle, technicien américain a réuni cette collection et l'a vendue en 1958 à la firme Minnesota.

C'est en collaboration avec Minnesota que la Société des amis de la bibliothèque Forney a pu présenter 175 documents parmi ceux jadis rassemblés par Mertle. Un catalogue 6 garde le souvenir de cette manifestation.

Exposition de l'Atlas de Paris et de la Région parisienne. - Du 23 novembre au 10 décembre 1967, les salles d'exposition de l'Hôtel de Sens, ont accueilli la publication « Atlas de Paris et de la Région parisienne », faite avec le concours de la ville de Paris, du C.N.R.S. et de l'Université de Paris. Jacqueline Beaujeu-Garnier et Jean Bastié, directeurs scientifiques de ce magistral panorama de la région parisienne ont, durant cette période, commenté leur œuvre à de nombreux groupes. Ce document unique présente le cadre physique de la Région, l'évolution de la Ville et de son agglomération, la population, le commerce, l'industrie, l'agriculture, les transports, l'équipement dans tous les domaines, du religieux au sportif, l'état des logements, les sources de ravitaillement, le rayonnement de Paris en France et dans le monde. Publié par les Éditions Berger-Levrault, il comprend 85 planches en couleur rassemblant 400 cartes et graphiques et un commentaire de 900 pages.

Exposition : Aspect de la tapisserie contemporaine figurative. - Du 5 janvier au 4 février 1968 l'Association « Connaissance des hommes » et la Société des amis de la bibliothèque Forney ont présenté une sélection de 32 tapisseries contemporaines figuratives autour du maître incontesté Lurçat : Jean Picart Le Doux (Amazonie, Cortège d'Orphée, Prière aux masques) et Marc Saint-Saëns (Dédale, Le Réveil-matin). Des tapisseries dont la façon a un tout autre caractère : tel Dom Robert (Jardin des sirènes) ou Coutaud, (Calypso) Ferreol (Les Cavaliers de l'Apocalypse), Lapicque (La route de Nagpour) donnaient une bonne idée des tendances diverses de cet art. L'exposition se terminait sur des maîtres très jeunes : tels, Marc Petit (Volige), Chaye (Voiles), Hilaire (Lumière dans la forêt).

Un catalogue illustré 7 reproduisant les portraits et les principales tapisseries de ces artistes a été publié à cette occasion.

Exposition : Du pot de terre à la Boîte métal. - Du 14 février au 9 mars 1968 une exposition « Du pot de terre à la Boîte métal » ou petite histoire du conditionnement à travers les âges s'est tenue dans les locaux de l'Hôtel de Sens. L'essentiel de la collection d'objets présentés appartient à l'Association « La Boîte métal ». Une autre partie des documents appartient aux Musées nationaux qui ont bien voulu prêter par exemple un versoir en poterie Zapotèque Oaxaca (Mexique XIIe siècle), un vase à anses en étrier, orné de guerriers peints (Pérou Ve-XIIe siècles), une boîte couverte en bois, en forme de croissant (région Kasaï-Congo), une boîte ronde et cloisonnée décorée de dragons et de fleurs (K'ang Hsi 1700). Cette très originale présentation a reçu de nombreux visiteurs, un catalogue sommaire 8 a été publié.

Manifestations. - L'animation culturelle de la bibliothèque Forney a été complétée par de nombreuses réunions et conférences : Le Centre international du film pour l'enfance et la jeunesse s'est réuni le 26 octobre 1967 pour la remise du prix du concours international des jeunes cinéastes. L'association « Harmonic », le 31 janvier 1968, a tenu un débat sur l'harmonisation des couleurs. Sous l'égide de la Maison des métiers d'art français, une conférence a été organisée sur l'esthétique industrielle le 28 novembre 1967 et sur la technique de la gravure, le 27 février 1968. L'Association « Connaissance des hommes », a présenté un débat sur le métier d'acteur dirigé par Pierre Fresnay. Une initiation artistique sur le thème « l'Alsace » a été faite le 19 octobre et le 16 novembre 1967, par Mlle Le Floch.