Les bibliothèques publiques de Lyon et le Musée de l'imprimerie

Henri-Jean Martin

M. H.-J. Martin, conservateur de la Bibliothèque municipale de Lyon, étudie dans cet article l'évolution de celle-ci depuis I958 et esquisse le programme des années à venir : organisation des services de prêt, création d'une nouvelle bibliothèque consacrée surtout à la documentation contemporaine, mise en valeur du fonds ancien, institution d'un Centre d'histoire et de civilisation du livre et, enfin, parmi les réalisations les plus importantes, la création récente d'un Musée de l'imprimerie. Inauguré le 18 décembre 1964, cet établissement, didactique et vivant, permet à tous de comprendre comment naquit le livre imprimé, ce qu'était un livre ancien, et de concevoir quel fut le rôle de la presse à imprimer dans la formation de la civilisation moderne. En annexe est donnée une description des salles de ce musée.

On connaît la crise que traversent, depuis la fin de la dernière guerre, beaucoup de bibliothèques municipales. Traditionnellement conçus pour accueillir les érudits provinciaux et les chercheurs, ces établissements se sont vu, en effet, contraints de recevoir un nombre croissant d'étudiants en attendant que les anciennes bibliothèques universitaires, devenues trop petites, se trouvent reconstruites. En même temps, les conditions de la vie moderne tendaient de plus en plus à faire de l'érudit indépendant le survivant d'une race en voie de disparition. En outre, les chercheurs professionnels - universitaires pour la plupart - estiment bien souvent que les exigences de leurs recherches ne peuvent être satisfaites qu'à la Bibliothèque nationale près de laquelle ils vont souvent passer de studieuses vacances, alors même qu'ils ignorent parfois la richesse des fonds anciens de la ville où ils dispensent leur enseignement au long de l'année.

Un nouveau phénomène est venu accroître depuis une vingtaine d'années le travail du bibliothécaire municipal : l'allongement des études, l'augmentation des temps de loisir, le désir de promotion sociale ont rendu nécessaire le développement de la lecture publique et fait apparaître la nécessité pour les bibliothèques municipales de se tenir au courant de tous les domaines de l'actualité.

Aujourd'hui, les programmes de construction de bibliothèques universitaires sont assez avancés pour qu'on puisse entrevoir le moment où l'afllux des étudiants dans les bibliothèques municipales cessera. Mais il restera la clientèle des lycéens des classes terminales et de celles de préparations aux grandes écoles, des étudiants des Facultés catholiques qui n'ont pas accès aux bibliothèques universitaires, des élèves d'écoles supérieures spécialisées (écoles d'architecture par exemple). Dès lors, les bibliothèques municipales devront développer leur activité dans deux sens :
- d'une part, multiplier les réseaux de prêt de livres et augmenter leur documentation en matière d'actualité;
- d'autre part, mieux mettre en valeur les fonds anciens et faciliter le travail des chercheurs.

Nous voudrions faire part ici de l'expérience de Lyon, indiquer ce qui a déjà été fait et esquisser le programme des années à venir, avec l'espoir de pouvoir bénéficier des avis des lecteurs de ce Bulletin en ce qui concerne les réalisations à effectuer - et notamment l'orientation de la nouvelle bibliothèque qu'il s'agit pour nous de construire.

I. Du service de prêt à la documentation contemporaine

L'organisation des services de prêt.

Lyon avait disposé jadis de bibliothèques de mairies très actives. Leur origine remonte à l'arrêté municipal du Ier juillet 1871 qui avait décidé de créer à Lyon des bibliothèques d'arrondissements, « dépôts de livres ouverts tous les soirs entre 19 heures et 21 heures ». Dans le marasme de l'entre-deux guerres puis dans le trouble des années 1940-1945, celles-ci avaient cependant vu leur activité cesser. La Bibliothèque municipale, d'autre part, entièrement vouée à l'étude et à la recherche, ne pouvait prêter ses livres.

Pour combler cette lacune, la Municipalité, accédant aux propositions réitérées de M. Joly, décida de rétablir un réseau d'annexes. Mais cette fois, à la conception ancienne (bibliothèques de consultation) était substituée la formule nouvelle des bibliothèques annexes axées sur le prêt. La première impulsion fut donnée, de 1958 à 1962, par Mlle Voiturier, aujourd'hui Mme Lebert, qui fut remplacée par Mme Guillien. En 1958, la première de ces annexes était ouverte dans la mairie du IVe arrondissement (Croix-Rousse); puis venait, en 1960, une seconde annexe dans le VIIe, et, en 1963, une autre dans le VIe. En 1964, une annexe était installée dans la mairie du Ier arrondissement où des travaux, en voie d'achèvement, permettront d'ouvrir une nouvelle salle dans quelques jours. Le succès de ces expériences fut immédiat. Pour mesurer l'évolution, il suffit de citer quelques chiffres. A la fin de 1962, les deux annexes du IVe et du VIIe arrondissements avaient distribué 70 000 livres dans l'année. Actuellement, les bibliothèques des Ier, IVe, VIe et VIIe arrondissements totalisent 5500 lecteurs inscrits et distribuent 200 000 volumes par an 1.

Cela amena la Ville de Lyon à approuver un projet décidant la création, dans chacun de ses 9 arrondissements, de 3 sections, l'une réservée aux adultes, l'autre aux jeunes de 15 à 18 ans, et la troisième aux enfants. Aujourd'hui, ce programme est en voie de réalisation, il s'est même trouvé élargi par la construction de bibliothèques dans les quartiers neufs. En particulier, le 14 octobre 1965, a été inaugurée une bibliothèque dans le quartier neuf de La Duchère où ne fonctionnait, depuis 1963, qu'un service provisoire, dans un groupe scolaire, à l'intention des adultes. La nouvelle bibliothèque sera ouverte dans un immeuble affecté à un centre social municipal. Deux grandes salles, mesurant respectivement 110 et 40 m2, permettront de faire fonctionner 3 sections pour adultes, adolescents (15-18 ans) et enfants de 7 à 15 ans. Cette dernière section sera installée dans ce bâtiment provisoirement en attendant la construction, actuellement en cours, d'une véritable bibliothèque pour enfants avec salles de prêt et salle du conte. Cet ensemble sera complété par une bibliothèque d'étude comprenant deux salles équipées de nombreux usuels et précédées d'un hall d'accueil. De même un ensemble de bibliothèques de prêt a été ouvert, en décembre 1965, dans la mairie du IXe arrondissement (ancienne mairie de Saint-Rambert, commune récemment rattachée) : services de prêt aux adultes et adolescents, importante bibliothèque pour les enfants.

Bibliocar.

En outre, il a été décidé, pour compléter cet ensemble, d'organiser un service de prêts collectifs fonctionnant au moyen de bibliocars. Actuellement, un bibliocar rend de grands services, notamment pour le prêt aux usines. Mis en circulation en juillet 1964, équipé de 3 000 volumes au départ avec libre accès aux rayons, catalogues-auteurs et matières, le bibliocar est à la disposition de tout groupement de plus de 30 personnes qui fait appel à ses services à condition qu'un délégué responsable puisse prendre en charge les livres choisis par les lecteurs dans le bibliocar. Le fonds de roulement ainsi constitué doit permettre des échanges nombreux au sein du groupement pendant les trois mois qui séparent deux passages consécutifs du bibliocar. Actuellement, ce service dessert 70 groupements et distribue plus de 15 000 livres par trimestre. Un second bibliocar, destiné à distribuer les livres d'enfants, est à l'étude.

La nouvelle bibliothèque.

En 1963, d'autre part, la Municipalité de Lyon, constatant que les 275 places de la Bibliothèque d'étude ne suffisaient pas à recevoir tous les lecteurs (132 366 lecteurs en 1963; 148 9II en 1964, soit en moyenne 615 lecteurs par jour et, parfois, entre avril et mai 1965, jusqu'à 910) et sachant que les magasins de celle-ci, qui contenaient déjà 800 000 volumes, arrivaient à saturation, décida la création d'une nouvelle bibliothèque, entièrement moderne. Une décision récente vient d'attribuer un terrain de 5 000 m2 dans le quartier de la Part-Dieu.

Il fut d'abord envisagé de transférer toutes les activités de la Bibliothèque dans ces nouveaux bâtiments. Par la suite, il fut estimé préférable de conserver l'ancienne bibliothèque avec ses activités traditionnelles, et d'axer sur l'actualité la nouvelle bibliothèque.

On ne peut évidemment indiquer ici que les grandes lignes du programme auquel répondra celle-ci.

I° Lecture publique. Située en plein centre de Lyon, la nouvelle Bibliothèque devra posséder de grandes sections de prêt. Les habitants de Lyon y trouveront un « fonds commun » de 100 000 volumes, déjà en cours de constitution, plus riche que celui des annexes de quartier, susceptible, en particulier, de fournir une documentation sur les grands problèmes d'actualité.

2° Section « intermédiaire ». Destinée à répondre aux besoins des élèves des classes terminales des lycées et à offrir aux habitants de Lyon - étudiants compris - un fonds de culture générale et d'étude, cette section comprendra quelque 600 places, 50 ooo ouvrages étant mis directement à la disposition des lecteurs.

3° Une section destinée à fournir aux milieux d'affaires lyonnais une documentation de base très actuelle dans le domaine économique et juridique, et une autre section consacrée à l'architecture, à l'urbanisme et aux Beaux-Arts devront compléter cet ensemble. Elles seront liées à une salle des périodiques et à la salle de bibliographie.

II. Étude et mise en valeur du fonds ancien

Toutes ces activités, cependant, ne devaient pas faire perdre un fait de vue : la mutation actuelle de l'Université; les désirs de déconcentration universitaire commencent déjà à faire sentir leurs effets à Lyon et l'on peut, sans être taxé d'optimisme exagéré, estimer que la recherche en matière de sciences humaines se développera largement dans cette ville dans les années à venir.

Or, si la Faculté des lettres de l'Université de Lyon doit posséder, un jour prochain, une grande bibliothèque, les chercheurs lyonnais n'en recourront pas moins toujours aux manuscrits et au fonds ancien de la Bibliothèque municipale : celui-ci, exceptionnellement riche, permettrait même d'essayer de réaliser une de ces expériences de déconcentration provinciale dont il est si souvent question 2.

Nul doute que la nouvelle bibliothèque une fois construite, l'actuelle bibliothèque, dont le cadre est prestigieux 3, permettra de mettre ce fonds en valeur et d'assembler autour de lui tous les instruments de recherche voulus. Dès maintenant des efforts ont été multipliés pour en favoriser l'étude, en dépit de l'encombrement des locaux. La salle réservée aux chercheurs a été entièrement rénovée en 1965. Elle est destinée à recevoir, d'une part, les érudits qui s'intéressent au fonds d'histoire locale, d'autre part, les professeurs de l'Université ainsi que les universitaires français et étrangers préparant des thèses et les étudiants préparant un diplôme sur les fonds de la Bibliothèque. Les 105 mètres de rayonnages contiennent des bibliographies et des usuels groupés sous les titres suivants : histoire littéraire, histoire, histoire et géographie de Lyon, sciences religieuses, encyclopédies et dictionnaires biographiques, manuscrits. Une salle spécialisée dans l'étude du livre ancien a été ouverte. La préparation des divers catalogues est grandement facilitée par la réunion, dans un même local, d'une vaste collection d'usuels. Depuis 1963, en effet une salle de 50 mètres carrés a été réservée aux chercheurs et aux bibliothécaires et leur offre, sur toutes les disciplines du livre, 60 mètres de rayonnages, sans oublier la possibilité d'une collaboration plus efficace et d'un meilleur catalogage des livres du fonds.

Dans l'avenir, on peut prévoir que ces salles seront complétées, lorsque ouvrira la nouvelle bibliothèque, de la façon suivante :
I° modernisation de la salle de lecture qui pourra accueillir une centaine de lecteurs bien installés;
2° création d'une salle de bibliographie consacrée à l'histoire et à l'histoire littéraire jusqu'à 1850;
3° organisation d'une salle de périodiques spécialisée dans les mêmes disciplines;
4° modernisation des magasins - notamment en ce qui concerne la Réserve. Les réalisations déjà annoncées et les espoirs à venir ne doivent cependant pas faire négliger le poids de la tâche à accomplir : si la Bibliothèque de Lyon dispose, en effet, d'un bon catalogue pour le XIXe et le XXe siècles, celui du fonds ancien doit être entièrement révisé. Travail considérable si l'on songe qu'il s'agit de répertorier quelque 500 000 volumes. Certes des résultats ont été obtenus, mais l'effort devra être longtemps poursuivi face à cette énorme masse - et avec des moyens accrus.

Un inventaire sommaire du supplément au catalogue des manuscrits a été rédigé par Mlle Cotton; un catalogue du fonds espagnol ancien (3500 volumes), rédigé par Mlle Garcia et Mme Lecocq avec l'aide du Centre national de la recherche scientifique, est en voie d'achèvement; il sera multigraphié sur offset de bureau; la remise à la Bibliothèque des papiers de Baudrier laisse espérer que la Bibliographie lyonnaise de Baudrier pourra être complétée par un volume de notices sommaires; enfin, 6 ooo volumes anciens, provenant du don de son fonds ancien fait par l'Académie de Lyon, ont été catalogués depuis 18 mois par Mlles Poupardin et Ginsburger, et M. Guy Parguez donnera bientôt un supplément sommaire au Catalogue des incunables des bibliothèques publiques de Lyon, par Mlle pellechet. Cependant, la réalisation du catalogue de la totalité du fonds, dans des délais raisonnables, ne pourra être effectuée qu'avec la collaboration d'organismes divers, tels que la Recherche scientifique, et d'instituts spécialisés de l'Université de Lyon.

III. Le Centre d'histoire et de civilisation du livre et le Musée de l'imprimerie

Pour que tous ces efforts portent leur fruit, il convenait enfin de faire reconnaître que la Ville de Lyon avait, par ses traditions et par ses fonds, vocation pour devenir un centre d'étude du livre au même titre qu'Anvers, Mayence ou Oxford. Il fallait en même temps faire comprendre que l'étude du livre ancien n'est pas une fin en soi, mais un moyen de féconder les recherches d'histoire et d'histoire littéraire.

Tel a été le but des assez nombreuses expositions qui ont été réalisées depuis deux ans, à Lyon, souvent avec la collaboration active de professeurs de l'Université 4. Certains d'entre eux ont aidé, d'autre part, l'effort de la Bibliothèque en confiant plus volontiers à des étudiants des sujets de diplôme touchant à l'étude de notre fonds ancien 5. En même temps, on s'est efforcé de faire connaître aux chercheurs français et étrangers la richesse du fonds de la Bibliothèque et de susciter les travaux. Dans cette intention, des conférences d'initiation à l'étude du livre ancien et à la recherche ont été organisées dans le cadre d'un Centre d'histoire et de civilisation du livre 6. Bientôt, les premières publications de celui-ci vont voir le jour 7. D'autre part, on peut espérer l'annonce prochaine de la création d'un Institut d'université spécialisé dans l'étude de l'humanisme au XVIe et au XVIIe siècles et le développement de recherches concernant l'histoire du théâtre à ces époques, sur l'initiative de professeurs de l'Université agissant en amicale liaison avec la Bibliothèque.

Tout ce mouvement, cependant, n'aurait pas pu prendre corps sans l'action inlassable de M. Maurice Audin.

Il est inutile de présenter aux lecteurs de ce Bulletin la personnalité de M. Maurice Audin, imprimeur et historien de l'imprimerie. Très tôt celui-ci avait conçu l'idée d'un établissement où une exposition permanente permettrait de montrer aux visiteurs ce qu'était le livre - et notamment le livre ancien. Il sut faire admettre son point de vue par la Municipalité et obtenir l'appui de M. Henry Joly, conservateur en chef de la Bibliothèque. Lorsqu'en 1956, la Ville de Lyon reçut en don, du Crédit Lyonnais, un hôtel qui avait servi, au XVIIe siècle, d'hôtel de ville, à seule condition d'y consacrer quelques salles à un Musée de la Banque 8, chacun fut donc d'accord pour y établir un Musée de l'imprimerie qui entra, grâce au soutien de M. Julien Cain, dans le cadre de la Direction des bibliothèques par son rattachement à la Bibliothèque de Lyon, dans les richesses de laquelle il put ainsi puiser.

Cependant, l'essentiel restait à faire. L'hôtel commença d'être minutieusement restauré tandis qu'était entreprise la quête des instruments typographiques anciens et des documents nécessaires au programme que s'était tracé M. Audin en collaboration tout d'abord avec M. Joly, puis avec M. André Jammes et moi-même.

Le 18 décembre 1964 enfin, M. Etienne Dennery, directeur des bibliothèques et de la lecture publique, inaugurait le nouvel établissement auquel il remettait en don deux précieux ouvrages.

Celui-ci a été conçu comme un établissement didactique et vivant. Le but recherché par ses organisateurs a été de permettre au profane, de l'enfant des écoles à l'étudiant - disons à l'étudiant préparant un diplôme d'études supérieures et au futur bibliothécaire - de comprendre comment naquit le livre imprimé, ce qu'était un livre ancien, et de concevoir ce que put être le rôle de la presse à imprimer dans la formation de la civilisation moderne. Pour cela l'explication doit toujours accompagner le document - toute vitrine comporte donc un panneau explicatif - et l'histoire qui est contée doit marquer une progression d'une vitrine à l'autre - d'où le principe du musée-labyrinthe. Enfin, l'établissement ne doit pas être une somptueuse nécropole, mais doit évoluer constamment, ce qui entraîne le renouvellement périodique des pièces exposées et permet ainsi d'éviter les conséquences d'une longue exposition d'ouvrages précieux.

Ce musée, dont les salles sont décrites en annexe, n'est d'ailleurs pas encore achevé, celles-ci n'occupent en effet que le bâtiment de façade. Déjà, dans un bâtiment sur cour, une salle a été inaugurée où a été ouverte, durant cet été, une exposition consacrée aux rapports entre libraires et banquiers florentins et lyonnais du XVIe siècle. Déjà se prépare une autre salle consacrée à la Lettre typographique. Plus tard viendront une salle des machines et une salle de conférences. Enfin, peu à peu, la Bibliothèque municipale doit déposer dans cette annexe d'un genre particulier, livres, estampes et documents relatifs à l'histoire des techniques de l'imprimerie. On peut donc espérer que, avec le Musée de l'imprimerie, la Bibliothèque rénovée et le Centre d'histoire du livre, Lyon disposera bientôt d'un ensemble original, qui l'aidera à devenir un centre d'étude du XVIe et du XVIIe siècles.

  1. (retour)↑  En abordant ce sujet, nous tenons à souligner que l'exemple de Lyon mérite d'être cité, la municipalité de cette ville ayant entrepris un effort exceptionnel pour l'avenir de ses bibliothèques.
  2. (retour)↑  En abordant ce sujet, nous tenons à souligner que l'exemple de Lyon mérite d'être cité, la municipalité de cette ville ayant entrepris un effort exceptionnel pour l'avenir de ses bibliothèques.
  3. (retour)↑  L'organisation de nouvelles annexes nous permet d'espérer pouvoir doubler ce chiffre dans les cinq années à venir. Et avec l'ouverture de la nouvelle centrale de prêt municipale on devrait, d'autre part, atteindre au total, en peu de temps, une moyenne de prêt annuel de deux livres par habitant.
  4. (retour)↑  Rappelons que la Bibliothèque de Lyon conserve plus de 750 000 imprimés, 1 millier d'incunables, 10 000 manuscrits, zo ooo estampes. Cf. H. Joly, Lyon, dans : P. Neveux et E. Dacier. - Les Richesses des bibliothèques provinciales de France, t. II, pp. I-20.
    Cette bibliothèque est particulièrement riche en ouvrages du XVIe et surtout du XVIIe siècle ainsi qu'en livres de sciences du XVIIIe siècle.
  5. (retour)↑  La Bibliothèque occupe, depuis 1913, les bâtiments de l'ancien archevêché de Lyon édifié au xve siècle par le cardinal Charles de Bourbon et restauré par les archevêques successifs, notamment Camille de Neufville de Villeroy au XVIIe siècle et le cardinal de Tencin qui fit exécuter les plans de Soufflot en 1750. L'ancienne salle des pas perdus et une partie des sous-sols sont devenues des salles de lecture; le grand salon de réception reçoit les expositions temporaires.
  6. (retour)↑  La Civilisation du manuscrit. ve-xvie siècles. Octobre-novembre 1963. Cf. Les Manuscrits à peinture de la Bibliothèque de Lyon. Essai de catalogue, par Françoise Cotton. Extr. de La Gazette des beaux arts, mai-juin 1965.
    - Livres à figures du XVIIe siècle français. 24 juin-15 juillet 1964. Catalogue multigraphié rédigé en collaboration avec MM. Couton et Jehasse, professeurs à la Faculté des lettres.
    - L'Art français du XVIIe siècle à travers l'estampe. II janvier-15 février 1965. Catalogue par Daniel Ternois, professeur d'histoire de l'art à la Faculté des lettres de Lyon.
    - Livres à figures et estampes du XVIIIe siècle. 24 juin-15 novembre 1965. Catalogue multigraphié.
  7. (retour)↑  Citons en particulier les diplômes consacrés l'an dernier à des éditeurs humanistes lyonnais et à leur entourage, préparés d'après les fonds de la Bibliothèque :
    Thérèse Monloup. - Les Éditions grecques de Gryphe; Odile Husson. - Les Éditions grecques des de Tournes; Danièle Vavre. - Le Platonisme dans la poésie lyonnaise de la Renaissance; Émile Grangette. - Bernard Salomon.
    Par ailleurs, huit étudiants en philologie ont présenté, pour leurs diplômes, des études philologiques et éditions partielles de certains manuscrits de la Bibliothèque :
    M. Boissin. - Le Roman d'Hélène. (Ms. 767); M. Duverger. - De la réparation du pécheur. Traité moral traduit de saint Jean Chrysostome. (Ms. 1233); M. Floret. - Histoire de
    Troye. (Ms. 878); M. Butin. - Secretum secretorum. (Ms. 864); M. Basset. - Vies des saints : « Le cruxifigement saint Pierre l'apostre ». (Ms. 866); M. Micolod. - Ponthus et Sidoine. (Ms. 769); Mlle Beau. - Mappemonde spirituelle de Jean Germain. (Ms. Palais des arts 3z); M. Millaud. - Ysopet (Ms. Palais des arts 57).
    Cette année, l'expérience continue avec une nouvelle série de diplômes. En outre, plusieurs thèses concernant l'histoire de l'humanisme et du livre lyonnais sont actuellement en cours. Une équipe travaillant autour de la Bibliothèque prépare enfin une étude collective sur les livres imprimés clandestinement à Lyon à la fin du XVIIe siècle.
  8. (retour)↑  1963-1964. Initiation à l'histoire du livre. Recherche sur le livre et la presse au XIXe siècle. - 1964-1965. Recherches sur les inventaires de bibliothèques du XVIIe siècle. Recherches sur l'héllénisme à Lyon au XVIe siècle.
    Sur ces conférences faites au titre de l'École pratique des Hautes-Études, voir : École pratique des Hautes Études. IVe section. Sciences historiques et philologiques. Annuaire 1964-1965. Paris, Sorbonne, 45-47, rue des Écoles, 1965, in-12 (sous presse). En outre, Mlle Edith Brayer, chef de la section romane de l'Institut de recherche et d'histoire des textes, a bien voulu faire à la Bibliothèque des conférences d'initiation à l'étude et l'édition des manuscrits.
  9. (retour)↑  Un premier recueil de Cinq études lyonnaises est sous presse. Il comprendra : René Fedou. - La Vie intellectuelle à Lyon au temps de Barthélémy Buyer; Margaret Holmes. - A Brief survey of the use of Renaissance themes in some works of the Lyonese doctor, humanist and man of letters, Symphorien Champier; Jacques Thirion. - Meubles inspirés des gravures de Bernard Salomon; Émile Grangette. - A propos d'une série de tableaux récemment retrouvée; Jacqueline Roubert. - La Fin de la grande édition lyonnaise.
    Il sera suivi, vraisemblablement dès 1966, de trois autres volumes.
  10. (retour)↑  Les deux salles du Musée de la banque ont été préparées par MM. Gascon et Léon, professeurs d'histoire de Lyon et d'histoire économique à la Faculté des lettres de l'Université de Lyon. Cf. Léon (Pierre). - Le Musée lyonnais de l'imprimerie et de la Banque. Cahiers d'histoire, t. X, 2 (1965), pp. 201-204. MM. Gascon et Léon dirigent, d'autre part, un centre de recherche historique très actif. Cf. R. Gascon et P. Léon. - Le Centre lyonnais d'histoire économique et sociale. Revue historique, t. CCXXX (juillet-septembre 1963), pp. 13I-140.