Chronique des bibliothèques
Bibliothèque nationale.
Exposition des peintres-graveurs français
Les Peintres-graveurs français présentaient à la Bibliothèque nationale, du 6 mars au 4 avril 1964, leur 47e exposition. Selon la coutume, un hommage était rendu à l'un des maîtres qui ont honoré cette Société; le choix cette année s'imposait : Jacques Villon (1875-1963), mort voici bientôt un an. Les vingt-huit gravures exposées avaient été choisies parmi celles que Villon régulièrement déposait au Cabinet des estampes, aquatintes en couleur de sa jeunesse (La Boudeuse, 1900), premières planches cubistes (L'Équilibriste, 1913), chefs-d'œuvre de sa maturité (La Lutte, 1939).
Faisant suite à Villon, quarante-quatre exposants proposaient à l'attention du visiteur cent trente estampes.
L'ensemble est de qualité; chaque année l'amateur habitué de ces salons se rend avec le même plaisir Galerie Mansart. Il retrouve là, voisinant avec les gravures sur gypse de Waroquier, les clowns de Segonzac si justes de ton, tracés d'une pointe éblouissante, puis il goûte les toutes dernières planches de ses graveurs de prédilection, manières noires d'Avati ou d'Hasegawa, bois surréalistes de Lespinasse, burins d'un Decaris virtuose évoquant la Cité ou ceux précieux et subtils de Vieillard, compositions rigoureuses de Cami, paysages de Dubreuil, de Germaine de Coster ou de Jacquemin, soumis à la rigueur de cette technique. La pointe sèche a ses fidèles : Hermine-David, Vergé-Sarrat, Lotiron, Cochet et Calevaert-Brun rendent ainsi les charmes veloutés d'un coin de Normandie ou d'Ile-de-France, l'expression nuancée d'un visage, tandis que Buffet et Jacquemin d'un trait direct et volontaire rayant le métal, reprennent leurs thèmes familiers, insectes ailés, campagne française. L'eau-forte semble cependant garder les faveurs de la majorité : de l'acide chacun fait jaillir un monde, ciels d'Italie ou de France avec Bersier, Bouchaud, Chot-Plassot, Corneau, Hallez, Ramondot et Webster, objets familiers avec Estèbe, visages graves et religieux avec Ciry, monde surréaliste, étrange avec Masson, Coutaud, Houplain, Lars Bo et Rigal.
Si certains graveurs se sont laissés séduire par la couleur, elle est surtout l'apanage des lithographes qui apportent ainsi une note claire à l'exposition; les natures mortes et les nus de Savin d'un goût savoureux font exception. Riches ou délicats, toujours subtils se révèlent les tons de Feuilles de nuit de Clavé, du Quai Malaquais de P.-E. Clairin, Brianchon, Desnoyer, Goerg, Minaux, Roland Oudot ont su également à travers cette technique traduire leur vision de peintre.
Généralement peu nombreux, les invités étaient cinq cette année, de tendances diverses : Jeanclaude le plus jeune et Righetti, fervents de l'aquatinte, du noir et blanc nous restituaient dans leurs paysages la lumière d'Espagne ou de Hollande; Couy nous offrait des linoléums aux sourdes harmonies, Springer des burins aux formes extrêmement pures, tels de beaux objets; l'un et l'autre assez représentatifs de la gravure contemporaine faisaient néanmoins figures d'exception. Quant à Max Ernst, il nous fait pénétrer dans un monde où le réel et l'imaginaire étonnamment explorés se confondent, ses trois eaux-fortes en couleur témoignent de la place que peut occuper la gravure dans l'œuvre d'un des principaux artisans de l'art moderne.
Telle se présentait cette exposition qui demeure l'un des plus importants salons de gravure parisiens et qui chaque année remporte le succès qu'elle mérite.
Bibliothèques universitaires.
Bibliothèque littéraire Jacques Doucet
Présentation du Fonds Bergson. - Le 2I mai, a été inauguré le Fonds Bergson de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet.
Cet ensemble, auquel a été réservée une salle qui recompose le cadre de travail et la bibliothèque du philosophe, comprend des documents manuscrits, des correspondances, des livres annotés, une abondante iconographie et la totalité des publications de Henri Bergson dans leur texte original et dans leurs innombrables traductions. Il réunit aussi des articles et volumes concernant l'œuvre.
Cette collection, qui a été cataloguée avec l'aide du Centre national de la recherche scientifique, est appelée à regrouper la documentation bergsonienne.
En remettant ce fonds à l'Université de Paris pour qu'il soit conservé dans ces conditions, les héritiers de Jeanne Bergson ont généreusement répondu au souhait de la fille du philosophe.
Bibliothèques municipales.
Auxerre (Yonne).
Le Livre au XVe siècle : manuscrits, incunables, reliures, tel fut le titre de l'exposition organisée par la bibliothécaire de la ville, Mlle Lafeuillade, qui attira, du II au 26 avril, 1 400 visiteurs. Une soixantaine de pièces, sélectionnées parmi les nombreux ouvrages anciens conservés à la Bibliothèque d'Auxerre, étaient exposées dans les vitrines aimablement prêtées par des particuliers.
Étaient remarqués entre autres : deux manuscrits, un missel copié pour l'évêque d'Auxerre, Jean Baillet, et un pontifical à l'usage de l'Église de Sens; Les Psaumes imprimé par Pierre Schoeffer en 1476 et la page de titre d'un Juvénal imprimé à Lyon par Nicolas Wolf pour Étienne Reynald en 1498; le Fasciculus temporum de Henri Quantel, imprimé à Cologne en 1480; la Nova decretalium compilatio Gregorii IX de l'atelier de Jean Syber, éditée en 1481 et rehaussée de miniatures à encadrement d'or; deux exemplaires d'un Bréviaire à l'usage de l'Église d'Auxerre imprimé à Chablis en 1483 par Pierre ou Jehan Lerouge et l'exemplaire d'un Bréviaire à l'usage d'Auxerre, imprimé à Paris en 1498 sous l'épiscopat de Jean Baillet, évêque d'Auxerre.
Un Auxerrois a pensé pouvoir attribuer à Pierre Lerouge l'Annonce aux bergers, figurant en tête d'une œuvre imprimée par Guy Marchant en 1494.
Les vitrines de l'édition italienne montraient les progrès accomplis dès avant 1500 tels qu'en témoignent les initiales gravées par Ehrard Ratdolt pour le Ptolémée, imprimé à Venise en 1484, et l'édition soignée du Songe de Poliphile de Franciscus Columna, en ancien italien, par Alde Manuce en 1499.
Quelques reliures, dont l'une au moins n'a pas été usée par le frottement, offraient aux regards attentifs leurs séries de petits fers aux motifs divers. L'une de ces reliures porte les initiales du relieur. Un cartonnage du xve, aux feuilles collées, couvre encore un petit ouvrage de médecine.
Mr Jean Moreau, maire de la ville d'Auxerre, avait inauguré cette exposition du livre au XVe siècle, le 10 avril, en présence de nombreuses personnalités.
Bordeaux (Gironde).
Exposition: Liaisons aériennes. - Une exposition consacrée aux liaisons aériennes, organisée par le Centre pédagogique régional, avec le concours de la Compagnie Air-France, s'est tenue dans les locaux de la Bibliothèque municipale.
Cette manifestation a été inaugurée le 4 mai en présence de Mr le Maire de Bordeaux, de Mr le Préfet d'Aquitaine, de Mr le Recteur et de Mr Brun, sénateur de la Gironde, président du Conseil général. Elle est restée ouverte jusqu'au 26 mai.
Carpentras (Vaucluse).
Exposition de musique romantique. - Le 29 avril dernier a été vernie en la Chapelle du Collège de Carpentras une exposition de musique romantique. Cette exposition était jumelée avec le concert, lui aussi de musique romantique, donné ce soir là dans le même local par le grand Orchestre de Marseille-Provence sur l'initiative de Pierre Bury, directeur des émissions artistiques de la R. T. F. à Marseille, et sous la direction de Pierre Pagliano.
Au programme, les Variations sur un thème de Haydn de Johannes Brahms, op. 56 a, le Concerto pour piano et orchestre de Robert Schumann, op. 54, avec au piano la soliste Annie d'Arco, le Siegfried Idyll de Richard Wagner, les Eolides de César Franck et la Rhapsodie hongroise n° 6 en ré bémol de Franz Liszt.
L'exposition de documents de la Bibliothèque Inguimbertine et des musées de Carpentras, organisée par le Conservateur, Mr H. Dubled, et Mlle S. Marquès, professeur de musique au Lycée J.-H. Fabre de Carpentras, était centrée sur la personne de Bonaventure Laurens, peintre et musicien carpentrassien de grand talent, mort en 1890 à l'âge de quatre-vingt-neuf ans. Laurens fut en relation, directe ou épistolaire, avec la plupart des compositeurs de l'École romantique et légua à la bibliothèque et aux musées de sa ville natale sa riche collection musicale et de très nombreux tableaux.
C'est son amour pour J.-S. Bach qui conduisit Laurens en Allemagne et c'est pourquoi est exposé ici le célèbre autographe Choral et Variations, hérité par l'organiste Rinck de son collègue Kittel, qui le tenait lui-même du Maître, et donné ensuite en témoignage d'amitié à Laurens. Un prélude de Bach, de la main de Rinck, et des lettres de Rinck à Laurens complètent cet ensemble, de même qu'une copie d'un rondeau du Maître vénéré par Mendelssohn et des lettres adressées par ce dernier à Laurens. Robert Schumann est représenté par l'autographe de sa Sonate pour piano et violon en ré mineur et par la première pensée, autographe aussi, de son Quintette, op. 44, ainsi que par un certain nombre de lettres de lui-même ou de son épouse Clara à Laurens. J. Brahms l'est par le manuscrit autographe de son Lied Liebestreu von Reinick offert à Laurens lors d'un séjour de ce dernier à Dusseldorf. Quelques œuvres de César Franck, une copie d'un fragment de Wagner par Laurens, des lettres de Castil-Blaze, Ambroise Thomas, Fétis, Adam, Halévy et surtout une lettre d'Hector Berlioz, de 1855, époque où le compositeur travaillait à son grand opéra Les Troyens, ainsi que des partitions diverses sont en outre exposées.
Les partitions, autographes ou imprimées, et les lettres sont accompagnées de portraits. Les uns sont de Bonaventure Laurens, ainsi ceux de Robert et Clara Schumann, de Rinck, de Weber, de Chopin, de Liszt, etc...; les autres sont des reproductions lithographiques.
Le programme de cette double manifestation, mis sur pied par le Conservateur, comprend, outre des développements sur les morceaux interprétés, un article d'H. Dubled sur « Carpentras et la musique romantique », avec trois illustrations, et un autre « Exposition des documents concernant la musique romantique » par H. Dubled et S. Marquès, avec aussi trois illustrations. L'exposition, qui connut un grand succès, fut ensuite installée au Musée Duplessis jusqu'au 31 mai.
Grenoble (Isère).
Exposition : La Presse grenobloise. - A été inaugurée le 20 mai 1964 à la Bibliothèque municipale par Maître Petit, adjoint au Maire de Grenoble, en présence de Mr Doublet, Préfet de l'Isère, représentant le Ministre de l'Information, une exposition de la presse grenobloise 1. Cette exposition organisée à l'occasion du 42e Congrès national des journalistes français s'est déroulée en présence de 150 délégués des journaux de Paris et de province.
L'exposition a été contenue dans d'étroites limites. L'année 1788 marquée par des événements dauphinois, telles la Journée des Tuiles et l'Assemblée de Vizille à l'origine de la Révolution française, a servi de point de départ. Cette date a paru d'autant plus valable qu'alors paraissaient déjà les Affiches du Dauphiné, le premier journal imprimé dans la province. L'enquête a été close en 1888 qui marque le centenaire des événements de 1788 avec la venue du Président Carnot et le projet du monument des Trois Ordres. Le journal de province a alors atteint la forme et les dimensions d'aujourd'hui.
Au début de cette exposition ont été disposés par ordre chronologique les premiers numéros de chaque journal, accompagnés si possible de leurs prospectus.
Les journaux grenoblois parus entre 1788 et 1888 ont subi les mêmes vicissitudes que les autres journaux de province. Sous cet aspect, ils n'ont, avant 1870 et surtout avant la promulgation de la loi sur la presse de 1881, joué qu'un rôle assez mince par rapport à la presse parisienne.
Sous l'Ancien Régime et la Révolution, les philosophes et les hommes politiques lui préfèrent encore la brochure ou l'imprimé de petit format sans véritable périodicité, tels en 1789 à Grenoble, le Journal des États Généraux et le Bulletin patriotique. Pendant le Consulat et le Premier Empire la presse provinciale est sévèrement contrôlée et ne reproduit guère sur le plan politique que les articles du Moniteur. Ainsi en 1798 paraît pour la première fois le Journal de Grenoble qui devient en 1833 le Courrier de l'Isère. Ce journal fut en quelque sorte gouvernemental, tour à tour fidèle à Napoléon, à la Monarchie et au Second Empire. Si la presse a connu sous la Restauration et surtout sous la Monarchie de Juillet une période de liberté relative, cette liberté a peu profité à la presse provinciale. Il n'en est plus ainsi, à partir de 1870, avec la suppression du cautionnement, le télégraphe et la possibilité pour les journaux de province d'avoir bureau à Paris pour recueillir les premières nouvelles à l'agence Havas. A partir de cette date, le nombre des journaux provinciaux augmente. Ils deviennent quotidiens, alors qu'ils ne paraissaient le plus souvent que trois fois par semaine. Leur format s'agrandit aux dimensions du journal d'aujourd'hui. Le nombre des pages s'accroît. De quatre il passe parfois à six. Il y a relèvement du chiffre du tirage, d'où augmentation de celui des annonces et faculté de diminuer par compensation le prix de la vente qui ne se fait plus désormais seulement par abonnement, mais au numéro à dix centimes d'abord, à cinq ensuite. Ces remarques s'appliquent en partie aux quatre journaux qui paraîtront à Grenoble à partir de 1871, le Courrier de l'Isère, l'Impartial dauphinois, le Réveil du Dauphiné, puis en 1876 le Petit Dauphinois, alors qu'avant la chute du Second Empire, la ville n'avait jamais compté plus d'un et parfois deux journaux non quotidiens et de plus petit format.
Si l'histoire de la presse grenobloise offre ainsi bien des analogies avec celle des autres journaux de province, il est intéressant toutefois de noter quelques traits qui lui sont propres au moins pour les cent années qui ont été envisagées dans cette exposition.
Cette presse apparaît de bonne heure dès 1774 sous le nom d'Affiches du Dauphiné. Ces affiches, tout en donnant trois fois par semaine surtout des annonces et des informations de caractère littéraire et scientifique, ne négligent pas complètement la relation des faits qui précèdent et marquent les premières années de la Révolution en Dauphiné. Hormis la part importante que Grenoble prend aux événements de 1788 (journée des Tuiles et assemblée de Vizille), on ne peut dire qu'elle joua un rôle important pendant la période révolutionnaire. Ceci apparaît dans les journaux, tels le Journal patriotique de Grenoble et le Clairvoyant, qui furent modérés, quoique républicains, d'où leur suppression en 1799 lors du 18 Brumaire. Cette fidélité sans excès et hostile à l'aventure, à l'idéal révolutionnaire, se maintient sous la Restauration, la Monarchie de Juillet et le Second Empire. L'Isère figure en effet parmi les départements peu nombreux qui eurent des journaux d'opposition libérale entre 1820 et 1822 avec le Journal libre de l'Isère, d'opposition républicaine de 1830 à 1835 avec le Dauphinois, de 1835 à 1851 avec le Patriote des Alpes, de 186I à 1870 avec l'Impartial dauphinois.
Après la suite complète de tous les journaux grenoblois, dans la seconde partie de cette exposition ont été commentés par des articles extraits de la presse locale les principaux événements qui ont marqué l'histoire de Grenoble et de la province. Par principaux événements, il faut entendre ceux qui ont eu une répercussion sur le plan national, tels ceux de la Prérévolution en Dauphiné, tels ceux qui marquent une opposition aux gouvernements de la Restauration et de la Monarchie de Juillet, comme la conspiration Didier, l'élection de l'abbé Grégoire et l'affaire du 35e de ligne, telle l'apparition de Notre-Dame de la Salette, tels enfin les passages de souverains et personnages célèbres, les papes Pie VI et Pie VII, Napoléon, Charles X, le duc d'Angoulême, Napoléon III, le Père Lacordaire.
Pour mieux situer l'événement, surtout lorsque l'information de la presse est insuffisante, le journal est confronté avec d'autres documents : délibérations du Conseil municipal, relations manuscrites, correspondances, pièces de circonstance, imprimés divers et surtout documents iconographiques tels que reproductions de tableaux, portraits composés sur le moment, gravures, caricatures. Pour la plupart, ces documents ont été tirés des collections de la bibliothèque. Beaucoup, extraits des fonds Chaper et Joseph Flandrin sont des acquisitions récentes. Des emprunts ont été faits également au Musée Stendhal, au Musée dauphinois et aux Archives communales.
Limoges (Haute-Vienne).
Trois expositions se sont succédées à la Bibliothèque municipale de Limoges, de février à avril 1964.
Exposition Fujinaka. - Le Comité régional de France-États-Unis a organisé du 21 février au Ier mars dans les locaux de la Bibliothèque municipale une exposition des œuvres du peintre Fujinaka, d'origine hawaïenne, premier prix des Forces américaines en Europe. Le jeune peintre présentait des œuvres diverses d'inspiration orientale aux tons pastels; des aquarelles : Bord de Seine - Marché français - Vues d'Angoulême; des portraits : l'auteur par lui-même - Jeune fille; des dessins à la plume d'une belle venue.
Au vernissage, on notait la présence de Mr Larke, conseiller aux relations publiques, du lieutenant-colonel Stewart, commandant en second le complexe de La Braconne, de Mr J.-M. Desselas, président de l'Association France-États-Unis, du représentant de Mr le Maire et de nombreuses personnalités.
Exposition Shakespeare. - L'Association France-Grande-Bretagne de Limoges, après celle de Lyon, a présenté du 2 au 24 mars dans les locaux de la Bibliothèque municipale l'exposition itinérante réalisée à l'occasion du quatrième centenaire de la naissance de William Shakespeare.
Deux cent cinquante volumes traitant de l'œuvre du dramaturge britannique étaient exposés. Les ouvrages se répartissaient en plusieurs catégories : drames et poèmes célèbres; livres biographiques; étude et littérature critique. Vingt-huit photos, fort belles, situant les lieux de l'enfance de Shakespeare et de sa vie, agrémentaient cette exposition un peu sévère mais qui provoqua chez nos lecteurs un vif intérêt.
C'est Mr Mitchell, consul de Grande-Bretagne à Bordeaux, qui a inauguré l'exposition en présence des autorités locales. Il était accompagné de Miss Hammond, bibliothécaire du « British Council », à laquelle nous devions l'exposition de livres anglais pour enfants qui s'était tenue à la Bibliothèque en 1963.
Exposition de lettres autographes d'écrivains et d'artistes de la première moitié du XXe siècle. - Cette collection de 80 lettres généreusement prêtées à la Bibliothèque par un particulier, étaient pour la plupart adressées à Georges Le Cardonnel, critique littéraire au Journal.
La première vitrine réunissait des documents concernant le poète Louis Le Cardonnel : photographies, œuvres du poète, documents relatifs à sa mort, parmi lesquels nous signalerons tout particulièrement une lettre de Colette pleine de délicatesse.
La deuxième vitrine groupait les programmes des conférences données à Limoges pendant la période de 1940-1944; les lettres d'acceptation des conférenciers : Carco, Bauer, Luc Estang, H. de Montherlant, P. Valéry; les manuscrits de certaines conférences portant l'autorisation de la censure.
Il ne faut pas oublier qu'à cette époque de pénurie bien des Français avaient recours aux richesses alimentaires du Limousin comme en témoignent trois lettres dont nous tairons les auteurs.
La troisième vitrine était réservée aux Limousins célèbres : Antoine, R. Chambe, G. Fourest, J. Giraudoux, Ch. Silvestre, J. et J. Tharaud.
Les vitrines 4, 5, 6 et 7 exposaient les documents les plus précieux. Il y avait là des lettres d'Aragon, Gide, Duhamel, Claudel, Mauriac, Alain-Fournier, Proust, Cocteau, Colette, Willy, Montherlant, Green, Malraux, Aymé, Maurois, etc... diverses par la graphie, étonnamment semblables quant à la façon de remercier G. Le Cardonnel d'une critique favorable.
Enfin les deux dernières vitrines étaient consacrées au théâtre : Cécile Sorel, Tonia Navar, aux écritures impérieuses, Joséphine Baker, Marie Dubas, Pauline Carton, Madeleine Renaud, Victor Francen...
Cette exposition a été inaugurée le 14 mars en présence du représentant de Mr le Maire de Limoges, du directeur du Cabinet du Préfet, de Mr Daudet, secrétaire général de la Mairie, de Mr Gauthier, conservateur du Musée municipal, et de nombreuses personnalités locales.
Mulhouse (Haut-Rhin).
Exposition : la gravure italienne contemporaine. - Le 30 mai a été ouverte à la Bibliothèque municipale en présence du consul d'Italie, de l'attaché culturel de l'ambassade, du sous-préfet et du maire de Mulhouse une exposition consacrée à la gravure italienne contemporaine. Organisée dans le cadre des journées italiennes de Mulhouse, cette exposition a réuni les envois de cent artistes membres de l'I. D. I. T. (Associazione incisori d'Italia) et a présenté ainsi un panorama de toutes les tendances et de tous les styles de la gravure italienne d'aujourd'hui.
Rennes (Ille-et-Vilaine).
Exposition Shakespeare. - A l'occasion de la Semaine Shakespeare, du 20 au 26 avril, la Bibliothèque municipale de Rennes a accueilli une exposition organisée par Mme Jones-Davies, professeur à la Faculté des lettres, avec le concours du Centre régional de documentation pédagogique. Ce Centre avait obtenu de l'Institut pédagogique national l'envoi de l'exposition circulante : La Vie théâtrale au temps de la Renaissance. Mme Jones-Davies y a joint une série de panneaux photographiques sur le thème : Shakespeare et l'art, envoyés par Mr Moelwyn Merchant, professeur à l'Université d'Exeter; une autre série sur le thème : Shakespeare à Stratford-upon-Avon, prêtée par le « British Council » qui y avait joint des fac-similés d'éditions anciennes, des éditions modernes et des œuvres de critique et de bibliographie; enfin un troisième groupe de documents, prêtés et présentés par Mme Jones-Davies, sur les thèmes : Shakespeare et son temps, l'interprétation de l'œuvre, le Londres de Shakespeare.
Inaugurée le lundi 20 par Mr l'Inspecteur général de l'Administration en mission extraordinaire, préfet d'Ille-et-Vilaine, Mr le Recteur de l'Académie de Rennes, Mr le Député-Maire, Mr le Doyen de la Faculté des lettres, l'exposition a eu de nombreux visiteurs, notamment des groupes scolaires.