Journées d'étude de la lecture publique rurale
17-18 décembre 1959
Organisées par la Direction des bibliothèques de France, elles ont réuni, les 17 et 18 décembre 1959, les directeurs et bibliothécaires des bibliothèques centrales de prêt et ceux des organismes départementaux de lecture publique. Les questions suivantes furent abordées : formation des dépositaires communaux (stages, fiches critiques, catalogues), collaboration apportée à l'enseignement agricole (Centres intercommunaux de documentation de l'Hérault); publication par les bibliobus bulletins de liaison et possibilités de coopération entre leurs rédacteurs; place du disque dans les bibliobus; rapports du livre et de la télévision (exposé de M. Debouzy, chef des émissions culturelles à la Télévision).
Les Journées d'étude de la Direction des bibliothèques de France, qui se sont tenues à Paris les 17 et 18 décembre 1959 dans les locaux de l'Institut pédagogique national, étaient consacrées à la lecture publique rurale et réunissaient les directeurs et les bibliothécaires des bibliothèques centrales de prêt ainsi que les responsables des bibliobus subventionnés par l'État.
Première séance (jeudi 17 décembre 1959, 9 h 30).
La séance est ouverte par M. Julien Cain, directeur général des Bibliothèques de France, qui a pris place au bureau présidentiel, entouré de M. Lelièvre, inspecteur général des Bibliothèques, et de M. Poindron, conservateur en chef du Service technique de la Direction des bibliothèques de France. MM. Brun et Masson, inspecteurs généraux des Bibliothèques, sont également présents, ainsi que M. Nazet, représentant le Haut commissariat à la jeunesse et aux sports, Mme M. Summers et le Dr N. Sharify, membres de la division des bibliothèques de l'Unesco, et les représentants des directions de l'enseignement du premier degré, de l'enseignement technique et de l'Institut pédagogique national.
Dans une allocution d'ouverture, M. Julien CAIN, après avoir rappelé les raisons qui ne permirent pas aux journées d'étude de 1956 d'être exclusivement réservées à la lecture publique rurale (présence à Paris, à l'occasion des fêtes du cinquantenaire de l'Association des bibliothécaires français, des bibliothécaires des bibliothèques municipales et des bibliothèques universitaires), évoque les résultats acquis au cours d'une période de six années, de 1953 à 1959, et notamment la création de nouvelles bibliothèques centrales de prêt, l'Algérie, l'Eure, la Réunion, le Lot-et-Garonne, et celle de nouveaux services départementaux, l'Ardèche, l'Oise, le Pas-de-Calais, les Pyrénées-Orientales.
Il rappelle la publication à l'issue des Journées d'étude de 1953 du Manuel de la lecture publique rurale et celle du troisième volume des Cahiers des bibliothèques de France et incite les bibliothécaires présents à collaborer plus étroitement au Bulletin des bibliothèques de France, en alimentant sa partie « Chronique » de nouvelles concernant leurs activités.
Il se félicite de constater qu'à côté des Journées d'étude de la Direction des bibliothèques de France, les bibliothécaires ont senti le besoin de se réunir plus fréquemment, à l'échelon régional.
« La Direction des bibliothèques de France, déclare-t-il, ne pouvait qu'encourager de telles initiatives, de même qu'elle a suivi avec intérêt vos efforts pour faire connaître à vos dépositaires et à vos lecteurs la richesse et la variété de vos collections et les initier ainsi aux joies saines de la lecture. La séance de cet après-midi sera précisément tout entière consacrée à vos publications, ces catalogues, ces bulletins, ces almanachs que je reçois et dont je prends toujours connaissance avec un vif plaisir. Nous examinerons ensemble, avec le souci de respecter votre complète liberté, ce qu'il y aurait lieu de faire pour que votre tâche soit allégée et que le travail des uns et des autres profite à toute la communauté. De telles réalisations sont vôtres et vous avez le droit d'en être fiers. Les publications des bibliobus vous permettent en outre d'aider les dépositaires à remplir efficacement leur rôle auprès des lecteurs. Le problème de la formation des dépositaires avait déjà été évoqué au cours des Journées d'étude de 1953. Il m'est apparu souhaitable cette année encore d'y consacrer quelques moments afin de comparer les résultats auxquels vos efforts ont abouti. »
Après avoir évoqué la concurrence que font au livre la télévision et le disque, et exprimé sa conviction que, grâce aux efforts des bibliothécaires, le livre peut lutter à armes égales avec ces nouveaux moyens de diffusion, il rappelle que les bibliobus ne contribuent pas seulement à la distraction des populations rurales, mais qu'ils doivent encore contribuer à l'élévation de son niveau culturel et de ses connaissances techniques. Il souligne l'aide apportée par les bibliobus à la documentation agricole ainsi que les ressources qu'ils fournissent aux étudiants isolés, aux instituteurs qui préparent des examens d'enseignement supérieur, aux érudits, à tous ceux enfin qui ont le souci de se perfectionner, soit dans leur travail, soit dans leurs connaissances.
« Ainsi, conclut-il, à tous les niveaux de l'enseignement, votre place est marquée, qu'il s'agisse de l'école publique ou de l'université, de l'enseignement technique ou de l'éducation populaire. L'écolier comme le paysan, l'instituteur comme l'étudiant ont recours à vos services. Jamais autant qu'aujourd'hui la nécessité d'une liaison entre bibliothèque et enseignement n'a paru aussi impérative. A ce titre, vous êtes au premier rang des artisans de l'éducation permanente dont la notion apparaît évidente à tous les éducateurs, quel que soit le domaine dans lequel ils travaillent. En un moment où la France cherche à rattraper son retard dans le champ de l'équipement scientifique et technique, où se créent de nouvelles facultés, où se constituent ces collèges universitaires, dans lesquels se forme l'élite de demain, vous avez un rôle capital à jouer qui, s'il vous crée de nouvelles obligations, s'il vous impose de nouveaux devoirs, s'il vous amène à repenser les conditions de votre action, n'en est pas moins riche et fructueux. »
M. Cain donne ensuite la parole à M. Poindron pour présenter le programme de la première séance.
1° Formation des dépositaires communaux.
M. POINDRON rappelle que la question avait déjà été abordée au cours des journées d'étude de 1953. Il n'y a donc pas lieu de s'étendre sur la formation technique des dépositaires, et c'est sur le problème des stages organisés par la bibliothèque centrale de prêt et celui de l'initiation des élèves des écoles normales primaires à la lecture publique que M. Poindron désire orienter le débat.
Des divers témoignages des bibliothécaires, il ressort qu'il n'y a pas de véritable enseignement organisé à l'école normale, en partie faute de temps. Dans la Marne et dans l'Eure, des élèves sont venus s'initier sur place au fonctionnement des bibliobus, mais, sur le plan pratique, les résultats ont été assez maigres.
En Algérie, selon M. WATELET, bibliothécaire à la Bibliothèque nationale d'Alger, des stages de formation accélérée, au cours desquels le bibliobus a été présenté, ont été organisés à l'intention des futurs instituteurs.
Mme TURIN, directrice de la Bibliothèque centrale de prêt des Bouches-du-Rhône évoque alors le stage 1 qu'elle a organisé, en mai 1959, avec la collaboration de l'Inspection de la jeunesse et des sports, stage d'initiation à la lecture plus que stage de formation, qui a réuni neuf élèves des écoles normales. Ceux-ci, après avoir effectué des tournées en bibliobus, ont procédé à une enquête auprès de diverses bibliothèques. Ils ont ensuite présenté les résultats de leur enquête à l'ensemble des élèves de quatrième année. « Les enquêteurs ont donc découvert par eux-mêmes tous les problèmes techniques et culturels et ils ont été très intéressés. Trois groupes avaient été constitués, le premier traitant des bibliobus et de leur utilisation, le second des lecteurs et de leurs goûts, le troisième des lectures d'enfant. Les seconds rapporteurs ont souligné d'une façon cruelle le bas niveau des lectures des ouvriers par rapport à celles des paysans. » Mais Mme Turin doit reconnaître que, du point de vue de la formation professionnelle, le stage a été superficiel.
Dans d'autres départements, la Moselle, le Bas-Rhin et l'Aube notamment, des stages ont été organisés avec le concours de divers organismes culturels, mais ils ont été surtout consacrés à la technique du « livre vivant » et aux problèmes des montages culturels. Mlle DELRIEU, directrice de la Bibliothèque centrale de prêt du Bas-Rhin, rappelle celui 2 qu'elle a réalisé dans ce département avec l'appui de l'Inspection académique, de l'Inspection de la jeunesse et des sports, des services culturels de la Préfecture et du Centre pédagogique, et qui a groupé une quarantaine d'instituteurs. Ce stage a eu pour but principal de proposer des exemples pour les activités pédagogiques et périscolaires; de ce point de vue, il a constitué une réussite. A une question de M. Lelièvre sur la valeur culturelle du montage, Mlle Delrieu se montre particulièrement affirmative.
Parmi les autres moyens de formation culturelle il y a, comme le rappelle M. POINDRON, les analyses d'ouvrages, sous forme de fiches introduites dans la pochette du livre, ces analyses étant extraites du Bulletin bibliographique de l'Institut pédagogique national, des fiches de l'Association des bibliothécaires français, etc... et ensuite reproduites à un certain nombre d'exemplaires de façon à accompagner chaque livre déposé. Ce problème avait fait l'objet, en 1953, d'un long débat et au cours de la discussion, il s'était posé la question de savoir s'il ne serait pas plus intéressant que les bibliothécaires rédigent eux-mêmes ces analyses. Mais cela impliquait un travail particulièrement lourd pour une seule personne; d'autre part une entreprise faite avec la collaboration de plusieurs bibliothécaires soulevait des problèmes d'organisation difficiles à résoudre.
M. FILLET, directeur de la Bibliothèque centrale de prêt d'Indre-et-Loire, voit, dans la mise à la disposition des lecteurs et des dépositaires des analyses des livres prêtés, un double avantage : le dépositaire peut, à la seule lecture de l'analyse, prendre connaissance du contenu d'un ouvrage et le recommander ou le déconseiller aux lecteurs, dont il est le mieux à même de connaître les goûts et les aspirations; cette analyse lui est d'un grand recours pour son rôle d'informateur et d'éducateur; d'autre part l'analyse permet au lecteur d'avoir une idée du livre emprunté et l'aide ainsi à formuler son propre jugement.
M. FONTVIEILLE, bibliothécaire à la Bibliothèque centrale de prêt de l'Hérault, se prononce en faveur d'une formule quelque peu différente. Plutôt que de faire reproduire des comptes rendus extraits d'une revue critique, il préfère que ce soit le bibliothécaire lui-même qui établisse une brève notice de quelques lignes. C'est une formule analogue qui est utilisée dans les Bouches-du-Rhône, alors que dans la Haute-Garonne c'est à partir des fiches de l'Association des bibliothécaires français que sont rédigées les analyses qui sont ensuite mises sur fiches et adressées aux dépositaires.
Quel rôle pourrait jouer la Direction des bibliothèques de France ? M. LELIÈVRE estime qu'elle ne saurait publier elle-même des analyses, comme on le lui a souvent demandé. En qualité d'organisme officiel, elle ne saurait prendre des positions trop affirmées, et ces analyses seraient de ce fait incolores et sans intérêt. Il constate d'autre part que tous les bibliothécaires ne sont pas favorables à une standardisation des notices et pense qu'une solution pourrait être trouvée dans une coopération entre bibliobus.
Enfin Mlle ARTHAUD, directrice de la Bibliothèque centrale de prêt du Lot-et-Garonne, se déclare en faveur d'un catalogue imprimé et préfère cette formule à l'envoi de la notice en même temps que le livre. Les livres sont en effet souvent demandés à l'avance par le dépositaire et il est souhaitable qu'il ait connaissance au préalable de son contenu.
En réalité, comme le souligne M. FILLET, ces deux systèmes procèdent d'une « philosophie » différente et visent des buts différents. L'un est destiné à renseigner le lecteur avant qu'il emprunte le livre, l'autre est à l'usage des dépositaires locaux. La formule de Mlle Arthaud permettrait de mettre dans chaque dépôt un catalogue critique de l'ensemble des romans que possède la bibliothèque, et d'informer ainsi le lecteur non seulement du contenu du livre qu'il emprunte, mais de celui qu'il pourrait demander. Elle a l'avantage de mettre à la disposition du dépositaire ou du lecteur un choix beaucoup plus vaste que celui qui leur est offert par le bibliobus. M. Fillet estime que la dépense représentée par la reproduction des analyses rentre dans le budget de publicité du bibliobus. Les critiques suscitent la curiosité des lecteurs pour des livres moins demandés que les « best-sellers » et qui cependant sont d'un intérêt certain.
M. POINDRON, tout en estimant que le catalogue critique préconisé par Mlle Arthaud constitue un travail trop lourd pour une seule personne, pense que s'il était réalisé à l'échelon de l'ensemble des bibliothèques il constituerait une entreprise facilement réalisable.
Le problème des livres inutilisés dans les bibliobus est alors soulevé par M. LELIÈVRE. Si le système du catalogue critique se développait, il estime qu'il serait plus aisé de définir une politique d'achat fondée sur la curiosité des lecteurs en même temps que sur la qualité des lectures.
M. CAIN conclut le débat en posant le problème d'une publication de caractère général et propose la constitution d'un groupe d'études spécialisé composé de tous les bibliothécaires que la question intéresserait.
2° Collaboration du bibliobus à l'enseignement technique spécialisé, en particulier à l'enseignement agricole.
Cette question, comme le souligne M. POINDRON, avait fait également l'objet d'un examen au cours des journées d'étude de 1954. M. Poindron rappelle les catalogues des livres sur l'agriculture publiés par différentes bibliothèques centrales de prêt et souligne l'importance du rôle du bibliobus dans la diffusion de la documentation agricole. Il donne alors la parole à M. PITANGUE, directeur de la Bibliothèque centrale de prêt de l'Hérault, pour un exposé sur les centres intercommunaux de documentation agricole qu'il a créés dans son département.
« L'idée de créer des Centres intercommunaux de documentation agricole, dans la cadre des activités de la Bibliothèque centrale de prêt de l'Hérault, a été lancée au cours d'une réunion des divers responsables d'organismes et de syndicats agricoles pendant la troisième Foire internationale de la vigne et du vin à Montpellier en octobre 1950.
Cette solution répondait aux demandes de livres agricoles concernant la profession, l'économie ou la famille, qui nous venaient alors de divers points du monde rural, et qu'il s'agissait d'organiser et de mettre dans les meilleures conditions possibles à la disposition du lecteur.
Deux centres ont pu être immédiatement créés, dès 195I-1952, au Foyer rural de Roujan et à la Bibliothèque municipale de Saint-Pons. Les unions et syndicats agricoles ont donné leur plein et entier accord, de même que les directions départementales de l'Agriculture, des Eaux et forêts, du Génie rural, de la Productivité, de la Protection des végétaux, de l'Hygiène, de la Mutuelle agricole.
Le dépôt, d'un caractère plus permanent qu'un dépôt communal, mais cependant sujet à révision et à renouvellement, devait comprendre des ouvrages d'hygiène familiale, d'économie domestique, de puériculture, d'enseignement ménager, d'artisanat, d'éducation et de documentation agricole, viticole, etc... suivant les régions et suivant les demandes formulées. Ce dépôt intercommunal intéressait une zone délimitée, couvrant en général le rayon d'action des correspondants agricoles. Les instituteurs itinérants, les responsables des syndicats et les assistantes sociales participaient au fonctionnement et servaient à la diffusion du livre.
En 1954, il existait 10 centres : Montpellier, Roujan, Saint-Pons, Tréviers, Mauguio, Nébian, Cazouls d'Hérault, Saint-Martin de Londres, Olonzac et la ferme-école de Malibert. En 1955, un seul a été créé (Olargues).
En 1956, il a paru bon de fixer un statut plus explicite qui, élaboré en liaison avec tous les services et syndicats intéressés, prévoyait l'action du responsable directeur, la communication des livres aux responsables syndicaux et aux instituteurs itinérants ou le prêt individuel dans la limite de la zone retenue. Une commission d'étude spécialisée dans les questions agricoles a été créée auprès du Comité consultatif de la Bibliothèque centrale de prêt.
En 1957, les C.I.D.A. sont passés de II à 18, avec Capestang, Ganges, Les Aires, Mèze, Montagnac, Servian, Candillargues, le Poujol-sur-Orb, plus le Centre de formation agricole de Bonneterre. En juin, j'ai moi-même visité les centres pour me rendre compte de leur efficacité.
Le principe étant ainsi établi, chaque centre a été spécialisé en fonction de l'orientation agricole de la zone qu'il est appelé à desservir. Si la majorité des centres sont consacrés à la viticulture, il en est d'autres qu'intéressent particulièrement l'arboriculture (Candillargues, Le Poujol-sur-Orb), l'apiculture (Saint-Mathieu), l'ostréiculture (Mèze)...
Toute liberté d'action étant laissée aux responsables et à leurs conseillers, chaque centre a pris ainsi non seulement une physionomie qui lui est propre, mais aussi une structure différente. Ainsi à Saint-Pons, le centre a éclaté entre les spécialistes, Foyer de la productivité agricole, Eaux et forêts, assistante sociale, chacun gérant son dépôt sous la responsabilité du bibliothécaire communal et du conseiller généralmaire, qui en est le président de droit. A Paulhan et à Olargues, c'est l'instituteur itinérant, correspondant agricole, qui diffuse le livre et le transporte très souvent avec lui.
A Saint-Mathieu de Tréviers, une section de dépôt apicole a une diffusion départementale du fait que le responsable de ce sous-dépôt est le président de la section apicole de l'Hérault; il se sert de nos livres auprès de ses syndiqués. A Servian, dans chaque commune rattachée au centre, la diffusion est assurée par un membre du centre des jeunes agriculteurs dépendant de la Maison des Jeunes où se trouve le dépôt.
Mais il reste évident que, tout autant que dans un dépôt communal, l'animateur du centre est le plus sûr garant de la vitalité de ce service. Des centres comme Saint-Martin de Londres ont cessé toute activité parce que le responsable s'en est désintéressé et a quitté la commune.
Après un excellent départ, le centre de Roujan a perdu de son audience à la suite de la mutation à Montpellier de M. Cuille, son directeur. Par contre, des instituteurs itinérants ont donné parfois une orientation très différente à certains centres à cause de la carence des syndicats. A Candillargues, au Poujol-sur-Orb, aux Aires, les bibliothécaires responsables, qui sont vraiment de la profession, soutiennent une action véritablement efficace à laquelle ceux qui y ont recours rendent hommage. Il y a une méthode très différente d'ailleurs chez l'instituteur itinérant qui fait une exposition de livres, organise des réunions ou des cours, et qui a une action collective, et chez l'agriculteur responsable qui se borne à une action privée, mais tout aussi valable.
Mais dès 1955, nous avons dû nous rendre compte que l'organisation des centres et notamment la constitution de leur fonds se trouvaient dépassées par certaines exigences ou contingences nouvelles de la vie rurale, et ceci même dans nos nouvelles créations dont le climat n'était plus celui des années précédentes; les préoccupations étaient très différentes, même dans des millieux identiques de viticulteurs.
Il règne dans notre département de monoculture une très grande inquiétude dont se ressentent d'ailleurs les activités culturelles rurales depuis quelque temps, qu'aggrave, bien que cela puisse paraître presque contradictoire, la création très contestée par beaucoup du canal du Bas-Rhône-Languedoc. D'autre part, la vie rurale est en pleine transformation : l'agriculteur veut pouvoir jouir d'un mieux-être que les générations précédentes, la profession est guettée par le machinisme, les jeunes désertent les campagnes et il ne reste sur la propriété familiale que ceux qu'elle peut décemment faire vivre. La question des ouvriers agricoles pose des problèmes angoissants, et de personnel et de dépenses. L'agriculteur en vient à envisager l'équipement et l'outillage mécaniques de son exploitation. Il achète (et ce cas n'est pas particulier à l'Hérault, je l'ai constaté pour d'autres régions, notamment pour mon pays natal, le Béarn et le Bigorre) seul, ou en coopératives locales, des tracteurs, des machines à des prix parfois élevés. Les constructeurs favorisent bien entendu ce mouvement, organisent ou subventionnent des journées de démonstration, qui se tiennent parfois même dans de modestes chefs-lieux de cantons.
Le manuel agricole que nous avons déposé est souvent jugé par les agriculteurs comme dépassé par leur propre expérience. Les instituteurs itinérants continuent à nous présenter des demandes de manuels et d'encyclopédies, mais ils sont peu utilisés en dehors de leurs cours. L'agriculteur veut une documentation régulièrement tenue à jour qui, ici comme ailleurs, est fournie par l'encyclopédie, mais surtout par le périodique et ceci explique pourquoi, en 1957, j'ai constaté un nombre de prêts de livres agricoles nettement inférieur à ceux des années précédentes. J'ai trouvé des centres d'un fonctionnement pratiquement inexistant, à Saint-Martin de Londres notamment, et j'ai préféré, d'accord avec le maire, ramener à Montpellier un fonds de 80 livres qui n'était plus consulté. A Roujan, le dépôt qui jusqu'alors montait en flèche n'a été augmenté que de 14 nouveaux livres, malgré un bibliobus uniquement composé d'ouvrages agricoles.
La reconversion de nos centres m'a paru alors s'imposer. Leur fonctionnement normal doit rester celui établi par le statut adopté le 20 décembre 1956 par le Comité consultatif qui reçut alors l'approbation des divers services départementaux avec lesquels nous continuons à travailler dans la plus cordiale collaboration.
A côté du fonds répondant à l'orientation de chaque centre, nous continuons à déposer des ouvrages intéressant les problèmes de la vie rurale, sociale et familiale, l'économie domestique, l'habitat, la puériculture, etc... plus particulièrement désignés à l'attention des assistantes sociales.
Mais ce sont surtout les périodiques appelés à une audience plus étendue que le traité ou le manuel, qui, dès 1957-1958 où nous avons commencé l'expérience, apportent un intérêt croissant d'actuelle documentation. Nous nous sommes ainsi abonnés aux revues suivantes : Agriculture, Bulletin technique d'information des ingénieurs des services agricoles, Génie rural, Marchand-réparateur de tracteurs et machines agricoles, Revue de l'élevage, Vie à la campagne, Progrès agricole et viticole, Terre d'Oc, Vignes et vins, Bulletin de l'O.I. V., Bulletin des C. E. T. A., les Nouvelles des marchés, Pâtre, les Procédés des cultures modernes, Terre et méthode.
Ces choix ont été faits d'accord avec nos conseillers agricoles et les responsables locaux. L'abonnement est souscrit en plusieurs exemplaires, dont un reste à la Bibliothèque centrale de prêt, les autres étant envoyés suivant les demandes à nos divers centres. En principe, la revue nous est retournée en fin d'année.
Malgré les inévitables aléas de rodage de ce service, les premiers résultats constatés doivent être tenus pour prometteurs. Aussi nous demande-t-on de plusieurs côtés d'étendre l'expérience. Nous nous sommes entendus avec la Chambre d'agriculture qui nous apporte une aide matérielle et subventionne bon nombre de nos abonnements. D'autre part, les services agricoles mettent à notre disposition des brochures et des revues agricoles dont nous assurons la distribution.
Nous comptons entrer en relation avec le C.E.T.A. qui, de son côté, au cours d'une première conversation, s'est montré très favorable pour nous aider dans cette action : il serait alors notre intermédiaire pour des revues très spécialisées de constructeurs et d'industries intéressant l'agriculture, dont nous pourrions posséder à titre absolument gratuit les publications, mais sous le couvert d'un organisme qualifié, étant bien entendu que la brochure de publicité sera proscrite.
Aujourd'hui, nos centres diffusent à peu près uniquement des revues, avec le Dictionnaire rural permanent, dont les mises à jour sont envoyées périodiquement par la Bibliothèque centrale de prêt. Les instituteurs itinérants continuent à nous demander des livres pour leur enseignement et les assistantes sociales pour leur action, mais ils insistent pour posséder les dernières éditions.
A côté des centres, nous soutenons des expériences locales d'action agricole industrielle. Nous suivons ainsi celle qui est faite dans une petite commune de l'Hérault de 232 habitants, à Soumont, région de Lodève : une institutrice, femme du maire, a entrepris une enquête mettant en évidence l'importance du matériel agricole acquis en quelques années pour une meilleure exploitation des terres. Nous avons de suite créé une section agricole dans cette petite bibliothèque communale.
Je recherche actuellement dans le département s'il existe des initiatives semblables dans le but de les signaler et de les soutenir et ceci s'ajoutera à l'action commencée par nos C.I.D.A. ».
M. CAIN remercie M. Pitangue de son exposé et demande si d'autres bibliothécaires ont à signaler des expériences analogues.
Dans le Haut-Rhin, il existe, outre le catalogue du fonds agricole de la Bibliothèque centrale de prêt, un catalogue général publié par le Comité d'action pour le progrès économique et rural et qui comprend, avec le fonds de la Bibliothèque centrale de prêt et le sien propre, les fonds agricoles des bibliothèques municipales de Colmar et de Mulhouse. D'autre part, des lots de 14 volumes ont été confiés à des agents techniques qui ont pour tâche de visiter les agriculteurs afin de les inciter à moderniser leurs méthodes de travail.
Dans les Deux-Sèvres, la Haute-Garonne, la Gironde également, la bibliothèque centrale de prêt a la clientèle des instituteurs itinérants; ailleurs on doit constater, comme dans les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime, la désertion des campagnes qui entraîne une diminution des ouvrages prêtés.
M. FILLET voit là les effets d'un mouvement social dont les causes sont difficiles à déceler : « En ce moment, le monde agricole est partagé comme le monde artisanal avant la guerre. Les services d'aménagement du territoire estiment que la population rurale atteindra des niveaux qui sont pratiquement fixés et qui sont évalués selon le genre de culture pratiquée : un travailleur actif pour 3 ha lorsqu'il s'agit de polyculture; un pour 5 ha pour la monoculture, un pour 50 ha dans une exploitation forestière.
« Voilà les niveaux prévus : il faut donc s'attendre à voir baisser la population rurale. Nous assisterons à ce vide créé dans les campagnes et en même temps à un phénomène d'urbanisation légère, puisqu'il n'y aura plus de gros centres, mais une multitude de petits centres urbains. Une étude intéressante a été faite par le Comité d'expansion économique du Pas-de-Calais sur le niveau optimum des villes; elle montre qu'il doit y avoir un certain nombre de villes qui seront, à côté de la capitale, des centres d'attraction. Il est certain que ceci aura une influence sur la composition de la population qui restera à la campagne et qui, de plus en plus, s'attachera à la technique. »
M. CAIN propose que la Direction des bibliothèques de France étudie de près ces problèmes de démographie et qu'elle entre en rapports étroits avec le ministère de l'Agriculture pour connaître les réalisations actuelles.
3° Le concours du bibliobus pour la préparation aux examens d'enseignement supérieur et aux concours de recrutement.
Les bibliothécaires ont-ils été amenés à rendre des services sur le plan des enseignements autres que l'enseignement du premier degré ? Telle est la question que pose M. POINDRON.
Des réponses de Mlle ROUQUETTE (Bibliothèque centrale de prêt de la Haute-Garonne) et de M. FONTVIEILLE, il ressort que la bibliothèque centrale de prêt, tout en constituant un apport qui n'est pas négligeable, joue surtout un rôle de plaque tournante, et aiguille les lecteurs vers d'autres bibliothèques. On doit signaler la création, dans l'Hérault, d'un centre de prêt universitaire, dont les dépositaires peuvent bénéficier.
Mlle LASSALLE, qui représentait l'Institut pédagogique national, apporte des précisions sur le concours que peut apporter la Bibliothèque centrale de l'enseignement public aux étudiants membres de l'enseignement et spécialement à ceux qui sont éloignés du siège de l'Université.
M. Julien CAIN lève la séance en recommandant aux bibliothécaires de prendre contact avec l'Institut pédagogique national en vue de jeter les bases d'une action en commun.
Deuxième séance (jeudi 17 décembre, 14 h 30).
Publications des bibliobus.
Au nombre des initiatives les plus intéressantes que l'on doit aux bibliothécaires des bibliobus, il convient de signaler tout particulièrement les bulletins de liaison qu'ils publient, en nombre de plus en plus grand, à l'intention de leurs dépositaires et de leurs lecteurs. Il paraissait opportun d'inscrire cette question des publications - et notamment des bulletins - à l'ordre du jour des journées d'étude, d'abord, comme l'a indiqué M. POINDRON, pour donner l'occasion à ceux qui ont la responsabilité d'un bulletin d'expliquer à leurs collègues la condition de fabrication de ces bulletins, ensuite pour envisager de concert diverses formes de coopération entre responsables de bulletins.
M. HAROTTE, sous-bibliothécaire à la Bibliothèque centrale de prêt de la Moselle, qui a succédé à M. Bouvy à la direction d'A livre ouvert, le premier bulletin de bibliobus qui ait été édité, fait l'exposé suivant :
« Comme vous l'a dit M. Poindron, l'initiative de A livre ouvert est due à M. Bouvy. Dès la création de la Bibliothèque centrale de prêt en 1952-53 il avait senti la nécessité d'informer les dépositaires sur les collections de la bibliothèque, sur la vie littéraire en général et sur les différents problèmes du bibliobus. A livre ouvert a été publié pendant un certain temps sous la forme d'un bulletin multigraphié. Puis, à la suite de contacts entre bibliobus de l'est, nous nous sommes posés le problème de savoir s'il était possible de réaliser en commun un bulletin d'information, qui aurait une influence plus large et une présentation plus riche que celle qu'il avait auparavant. C'est ainsi que le bulletin est actuellement le fruit de la collaboration de huit bibliobus (Aisne, Ardennes, Aube, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Bas-Rhin et Haut-Rhin).
Comment est-il rédigé? D'une façon tout à fait bénévole, chacun y apporte sa contribution : instituteurs, dépositaires, bibliothécaires; et vous avez pu voir des notes de lecture signées par des dépositaires et même par des lecteurs. Nous avons voulu donner à ce bulletin un aspect plus agréable, semblable à celui d'un magazine et nous avons demandé la collaboration bénévole d'écrivains, d'auteurs, de mouvements de culture populaire. Dans le dernier numéro, vous avez pu lire une présentation de « Peuple et Culture » et de ses publications. Nous nous efforçons aussi de donner un caractère régional à ce bulletin; c'est pourquoi nous publions des articles sur des auteurs locaux et des documents concernant les activités des bibliobus de l'Est. L'illustration nous est fournie gracieusement par les éditeurs.
A titre indicatif, j'ai chiffré le prix de revient d'un exemplaire de 16 à 20 pages : il est de 75 F pour un tirage de 5.000 exemplaires.
Nous aimerions connaître vos réactions, vos critiques sur le choix des articles ou sur la présentation, et nous voudrions comparer méthodes et résultats avec les bibliobus qui ont entrepris la publication d'un bulletin.
Pour le prochain bulletin, nous avons pensé faire un numéro spécial consacré aux problèmes de « la lecture et l'enfant » de six à quatorze ans : enquête sur les bibliothèques scolaires, publication des textes officiels sur ces bibliothèques et enfin présentation d'une sélection des meilleurs livres, des meilleures collections pour enfants.
Nous aimerions insister sur notre but essentiel, qui est de former un lecteur majeur qui ait une attitude critique en face des livres. Nous avons déjà fait des expériences en fondant des clubs de jeunes dans le cadre scolaire ou extra-scolaire. Nous prêtons des lots de livres, parfois groupés autour d'un thème, parfois accompagnés d'une petite exposition et c'est à partir de cette base que l'instituteur peut organiser une discussion. Le résultat de cette expérience de lecture active sera exposé par les responsables de bibliothèques d'enfants.
Un autre chapitre sera consacré au rôle respectif de la bibliothèque scolaire et du bibliobus. Ces bibliothèques scolaires sont généralement créées d'une façon désordonnée et nous voudrions, au moins dans les groupes scolaires, inciter les instituteurs à organiser un embryon de bibliothèque d'étude. Nous proposerons une liste d'ouvrages (encyclopédies, ouvrages d'initiation scientifique...) qui seraient utiles pour constituer un fonds permanent.
Ce numéro spécial du bulletin sera diffusé gratuitement à tous les responsables. Les crédits nécessaires à cette publication sont fournis par tous les bibliobus qui y collaborent. »
M. Poindron demande aux bibliothécaires participant à A livre ouvert, s'ils ont des remarques à formuler. Des témoignages recueillis, il se dégage l'impression que, si les dépositaires ont été, au départ, assez longs à réagir, l'accueil est maintenant nettement favorable. Les bibliothécaires des bibliobus associés à A livre ouvert ont la possibilité d'intercaler à l'intérieur de la revue un encart donnant les nouvelles propres à leurs départements.
M. BRUN présente alors le bulletin de la Bibliothèque centrale de prêt de l'Eure Au long des chemins et estime que la formule d'un bulletin professionnel ayant un caractère plus familier et plus anecdotique répond mieux aux vœux des instituteurs et, tout au moins au cours de la période de démarrage, offre pour eux plus d'intérêt.
Mlle BUISSON, directrice de la Bibliothèque centrale de prêt de l'Eure, fournit quelques précisions sur le rôle qu'elle assigne à son bulletin, initiation du dépositaire à la technique du prêt et aussi présentation du bibliobus aux instituteurs, aux autorités municipales et départementales et à diverses associations. M. Cain félicite Mlle Buisson pour l'intérêt qu'elle a su donner à cette publication.
M. MASSON regrette l'absence de Mlle Paule Thomas, directrice de la Bibliothèque centrale de prêt du Loir-et-Cher, qui aurait pu fournir des indications intéressantes sur la formule de son almanach, jumelé avec un bulletin, plus spécialement destiné au dépositaire et qui renferme des conseils techniques et des détails sur l'organisation du bibliobus.
Mlle PICHERAL, bibliothécaire du Bibliobus du Loiret, qui édite également un bulletin multigraphié, estime que la formule d'un bulletin strictement départemental permet d'atteindre plus directement dépositaires et lecteurs. Un bulletin qui paraît trois fois par an et est tiré à 300 exemplaires lui revient à 50 francs l'exemplaire, compte tenu du fait que la multigraphie est effectuée directement par les services de la Préfecture.
Le Bulletin des bibliothèques centrales de prêt de Rhône-Ain et Bouches-du-Rhône fait l'objet d'un exposé de Mlle BERNARD, bibliothécaire à la Bibliothèque centrale de prêt de Rhône-Ain. Elle estime que ce bulletin est en même temps qu'un lien entre bibliothécaire et responsables, une récréation pour la bibliothécaire.
La parole est alors donnée aux bibliothécaires qui n'éditent pas de bulletins.
M. BARBET, de la Charente, tout en reconnaissant l'intérêt d'une telle publication, regrette de n'avoir ni le temps, ni l'argent nécessaires pour l'entreprendre.
M. FILLET pose alors la question de savoir si les bulletins atteignent un public plus vaste que celui des dépositaires. « Ce qui est inquiétant, dit-il, c'est que cette formule est réservée à une seule catégorie. Nous devrions essayer de toucher l'ensemble des lecteurs et pour des problèmes plus vastes. »
M. CAIN dresse alors un tableau d'ensemble des différents bulletins tels qu'ils ont été présentés par leurs responsables, et félicite chaleureusement rédacteurs et auteurs.
« Nous nous trouvons, dit-il, en présence de quatre formules que nous pourrions opposer les unes aux autres. Considérons les deux extrêmes, le bulletin de la Bibliothèque centrale de prêt de l'Eure et A livre ouvert. Celui-ci s'apparente à certains magazines littéraires, il a un caractère général, mais Au long des chemins, publication modeste, de caractère local, retiendra l'attention des dépositaires. Je ne pense pas qu'il y ait place pour des formules intermédiaires. Il faut encourager les bulletins locaux paraissant une fois l'an, lien entre dépositaires et bibliobus, il faut d'autre part rechercher si à partir de A livre ouvert pourrait être conçu un bulletin susceptible d'intéresser l'ensemble des bibliobus. »
M. POINDRON croit qu'il serait souhaitable d'étudier des formules de coopération entre les divers bulletins, pour la rédaction d'articles de fond et de bibliographies dont la confection demande beaucoup de temps aux bibliothécaires. Il pense également qu'il serait possible de réduire les prix de revient au numéro en faisant souscrire d'autres bibliobus - voire des bibliothèques municipales - à des numéros spéciaux consacrés à un sujet susceptible de les intéresser.
M. LELIÈVRE et M. FILLET estiment qu'il faudrait avant tout définir le but de ces bulletins.
M. Julien CAIN propose alors la formation d'un groupe d'études restreint qui mette au point les modalités d'une coopération entre bibliothécaires et aboutisse à des conclusions positives.
La séance est alors levée pour faire place à la réunion, sous la présidence de M. LELIÈVRE, d'un groupe d'études, au cours de laquelle il est notamment décidé que les bibliothécaires des bibliothèques centrales de prêt et des organisations départementales de lecture publique seront invités à faire connaître à l'avance à la Direction des bibliothèques de France, qui le diffusera auprès des autres bibliobus, le programme de leurs publications : bulletins, almanach, listes bibliographiques, catalogues, et même leurs projets d'exposition. Des liaisons et une coopération pourront ensuite s'établir directement de bibliothèque à bibliothèque, suivant l'intérêt porté à tel ou tel point du programme. L'annonce de certaines publications permettra également aux bibliothèques de souscrire éventuellement un nombre d'exemplaires déterminé.
Troisième séance (vendredi 18 décembre, 14 h 30).
Le bibliobus et le disque.
La séance du vendredi 18 décembre après-midi devait être consacrée d'une part à la place du disque dans les bibliobus, d'autre part, aux rapports du livre et de la télévision et aux incidences du développement de cette dernière sur la lecture publique rurale.
Pour présenter la première question qui avait déjà été abordée au cours des précédentes journées d'étude, notamment en 1956, il avait été fait appel à M. Frémiot, compositeur de musique et technicien de l'enregistrement.
Auparavant, en début de séance, M. Lelièvre, qui présidait la réunion en l'absence de M. Julien Cain retenu par des obligations impérieuses, donna la parole à Mlle SALVAN, conservateur au Service technique de la Direction des bibliothèques de France, qui rappela brièvement les expériences actuellement poursuivies dans diverses bibliothèques en matière de prêt de disques. Sans doute faute de moyens financiers toutes les bibliothèques n'ont pu encore constituer de discothèque, du moins Mlle Salvan se réjouit de constater que le principe de la diffusion des œuvres musicales par les bibliothèques a été reconnu. Elle évoque les réalisations de certaines bibliothèques municipales, celles de Tours et de Périgueux notamment et la Bibliothèque nationale d'Alger, et laisse aux bibliothécaires de bibliobus le soin de présenter eux-mêmes dans le cours de la séance leurs propres réalisations.
Dans un exposé vivant et animé, M. FRÉMIOT examine quelques-uns des problèmes théoriques et pratiques liés à la diffusion de la culture musicale par le moyen du disque.
Il appelle tout d'abord l'attention des bibliothécaires sur l'intérêt qu'il y aurait, selon lui, à réserver une place dans la discothèque à la musique de variété à condition qu'elle soit de qualité et à la musique contemporaine. « On assiste actuellement, déclare-t-il, à un phénomène de folklorisation de certaines chansons populaires » et il cite pour exemple celles de Georges Brassens et de Charles Trénet. En revanche, il se montre défavorable pour ce qui concerne le prêt à l'utilisation de la bande magnétique dont il reconnaît cependant les avantages pour l'enregistrement d'amateur.
M. Frémiot donna ensuite quelques indications sur le procédé de la stéréophonie qui restitue le volume de chaque instrument et assigne à chacun d'eux sa place exacte dans l'orchestre, mais ne s'impose pas pour toutes les catégories d'audition.
M. LELIÈVRE, en remerciant l'auteur de son exposé, remarque que celui-ci soulève des problèmes d'esthétique et de sociologie qui seraient certes intéressants à développer, mais qui débordent quelque peu le programme même des journées d'étude. En ce qui concerne la diffusion de la musique de variété, il souligne qu'un problème analogue s'est déjà posé aux bibliothécaires dans le domaine des livres, pour les romans policiers et les romans sentimentaux.
Parmi les questions qui furent évoquées au cours de la discussion sur le disque, notons le financement des discothèques dans les bibliobus, composition des fonds, enfin la place qu'il convient de réserver au disque dans les bibliobus.
M. PITANGUE expose à ses collègues l'organisation de la discothèque de la Bibliothèque centrale de prêt de l'Hérault, dont le financement est assuré en grande partie par la subvention du Conseil général. Seuls les prêts collectifs sont autorisés dans le cadre des activités d'éducation populaire annexées à la bibliothèque. Il constate une évolution dans le goût du public qui s'intéresse de plus en plus à une musique de qualité. Enfin M. Pitangue évoque les spectacles « son et lumière » qu'il a organisés.
La place réservée par les discothèques à la musique contemporaine n'est pas aussi réduite qu'on pourrait le croire si l'on en juge par le catalogue de la discothèque du bibliobus de l'Aube; Mlle BIBOLET fait remarquer à cet égard que les enfants des écoles primaires et des cours complémentaires réagissent très bien à la musique contemporaine parce que celle du passé leur est à peu près inconnue. Leur oreille est accoutumée au jazz, ce qui les conduit à la musique moderne.
Il faut enfin noter l'incidence du prêt des disques sur la lecture, non point celle des oeuvres musicales proprement dites, mais des biographies des musiciens, des ouvrages de musicologie. Quant au financement de la discothèque de l'Aube, il est assuré par les versements des écoles et de certaines associations.
En Meurthe-et-Moselle (M. GABAUDE), également, c'est le système des prêts collectifs qui prévaut. Des caissettes de disques prêtées aux écoles qui possèdent un électrophone contiennent : six disques se rattachant à un centre d'intérêt musical, un disque concernant les chansons populaires, enfantines, folkloriques, et deux disques littéraires. Ce ne sont pas seulement les écoles, mais encore les foyers ruraux et les associations artistiques et culturelles qui bénéficient du prêt des disques.
Dans la Marne, où un catalogue a été édité par les soins de Mlle BESREDKA, c'est le manque de crédits qui nuit au développement de la discothèque, dont le fonds est principalement musical, à l'exception de quelques disques destinés à l'étude des langues étrangères.
Tous les bibliothécaires cependant ne font pas le prêt de disques, d'une part en raison du manque de crédits, d'autre part, du fait de l'existence, dans certains départements, d'associations, telle la Fédération des œuvres laïques, qui ont organisé des discothèques.
M. Lelièvre, en conclusion, ne pense pas que la Direction des bibliothèques de France ait à prescrire aux bibliothécaires des bibliobus d'ouvrir une discothèque mais il félicite ceux qui en ont pris l'initiative.
M. Roger DEBOUZY, chef des émissions culturelles de la Télévision, était particulièrement qualifié pour traiter des rapports de la télévision et de la lecture. Il ne se dissimule pas le reproche que l'on a souvent fait à la télévision de nuire à la lecture en se substituant à elle durant les heures de loisirs dont peuvent jouir les téléspectateurs. Il estime cependant que c'est un point de vue qui s'est discuté. Mais son propos est de présenter aux bibliothécaires les émissions de télévision à caractère littéraire, celles tout au moins qui peuvent être considérées comme des initiations à la lecture.
La première en date, puisqu'elle fut créée en 1952, à une époque où la télévision en était encore à ses débuts, l'émission : « Lectures pour tous », bien connue des téléspectateurs et dont la réalisation est confiée à MM. Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet qui étaient auparavant chargés de la critique littéraire à la Radiodiffusion française. « Lectures pour tous » ne peut être cependant considérée comme une émission de critique littéraire. Les réalisateurs se proposent avant tout de présenter des auteurs en chair et en os. Ils s'entretiennent avec des écrivains dont les ouvrages viennent de paraître en librairie. Ils résument ou non ces ouvrages, posent des questions à leurs auteurs et s'efforcent de les pousser à se découvrir, à faire transparaître leur véritable personnalité, à définir leur conception du métier d'écrivain. « Pour employer un terme savant, c'est, déclare M. Debouzy, une maïeutique. »
MM. Dumayet et Desgraupes se sont adjoints deux collaborateurs : M. Max-Pol Fouchet qui traite généralement de livres d'écrivains étrangers et Mme Nicole Védrès qui a la charge d'une sorte de chronique d'actualités prenant pour thème une revue, une exposition, un anniversaire ou un livre oublié. « C'est, dit encore M. Debouzy, une émission très appréciée, je ne dirai pas de l'ensemble des téléspectateurs, mais de beaucoup d'entre eux. » La preuve en est, comme l'ont constaté de nombreux libraires, que les livres présentés font l'objet d'une forte demande dès le lendemain de l'émission.
A côté de « Lectures pour tous » d'autres émissions sans présenter un caractère spécifiquement littéraire permettent de faire connaissance avec des écrivains : « L'art et les hommes » en principe réservée à des peintres, à des sculpteurs, à des maîtres de l'art plastique, mais qui, cependant, récemment a été consacrée à Max Jacob; et « En français dans le texte » au cours de laquelle ont paru ou paraîtront des écrivains comme Jean Giono, Jean Cocteau et Roger Peyrefitte.
Enfin à partir de l'année prochaine, on verra une nouvelle émission « Œuvres complètes » due à Roger Stéphane qui se proposera « d'évoquer par l'image les plus grands écrivains des siècles passés, de faire apparaître que ces écrivains ont une postérité vivante dans notre temps et surtout de démontrer aux téléspectateurs que la littérature française est attrayante ». L'émission est ainsi conçue : « les grands écrivains français vivants décriront eux-mêmes, selon leurs affinités, certains aspects de la vie et des livres des maîtres du passé : c'est en quelque sorte le commentaire, commentaire qui introduira le récit en images réalisé à partir des lieux, des souvenirs, des objets et des documents qui évoquent la personnalité de l'écrivain du passé et sa résonance contemporaine ». La première émission de ce cycle sera consacrée à Stendhal; elle sera présentée par M. Émile Henriot et sera réalisée en collaboration avec la télévision italienne.
A côté de ces émissions culturelles, le service des émissions pour la jeunesse diffuse également une émission consacrée à la présentation de livres pour enfants : « Livre, mon ami ». M. Roger Debouzy qui avait demandé à M. Claude Santelli une notice sur cette émission en donne alors lecture.
Le but de cette émission était d'entretenir le public jeune des nouveautés de l'édition et de lui donner un équivalent de « Lectures pour tous », mais très vite les réalisateurs ont été amenés à présenter une émission présentant une physionomie propre et présentant un caractère plus « spectaculaire » que « Lectures pour tous ».
Cette émission comporte plusieurs rubriques : un entretien avec une personnalité moderne (écrivain, explorateur, homme de sciences), à l'occasion d'un livre nouveau; présentation d'un album illustré pour les plus jeunes; illustration par la présentation d'une séquence de films, d'un livre nouveau ou ancien; évocation d'un personnage historique à propos d'un livre récent par un sketch joué par un comédien; évocation d'un livre de toujours (de Homère à Saint-Exupéry) par un sketch du même genre.
« Il s'agit donc, écrit M. Claude Santelli, le plus possible, de réaliser une émission variée et visuelle, moins peut-être pour signaler aux lecteurs jeunes tel ou tel livre récemment paru que, profitant de ces livres, pour donner à nos jeunes amis le désir de pénétrer dans le monde des bibliothèques... Cette émission vise, plus encore qu'à informer le jeune public sur les nouveautés de l'édition, à leur ouvrir les yeux sur un univers moins abstrait qu'il ne le suppose en général, à leur donner du goût. Je dirais même que le but de cette émission pourrait être à longue échéance : qu'il s'agirait de faire naître chez ces enfants un goût de la lecture qui peut n'éclore que beaucoup plus tard, mais parce que nous aurons essayé aujourd'hui de leur ouvrir les yeux. »
L'accueil favorable que cette émission a reçu auprès des jeunes téléspectateurs montre qu'elle répondait à un besoin réel : « l'enfant d'aujourd'hui grâce à la télévision a des yeux largement ouverts sur le monde, à la différence des enfants d'avant-guerre. Son appétit insatiable doit trouver dans les livres qu'on lui conseille une matière nouvelle et passionnante. Il s'agit d'orienter cette curiosité multipliée, de la diriger vers le livre. A cet égard, nous croyons qu'il est faux de dire que la télévision empêche les enfants de lire, nous pensons et nous savons bien au contraire qu'elle risque de leur donner un goût de la lecture comme elle sait leur donner le goût de la science, du voyage, du progrès, de la vérité. »
Pour conclure, M. Debouzy rappelle les émissions de la télévision scolaire dont certaines sont conçues dans le même style que « Livre, mon ami ».
M. LELIÈVRE remercie M. Debouzy pour les vues optimistes qu'il a développées dans son intéressant exposé sur la coopération entre la télévision française et le livre. Il croit cependant devoir évoquer les dangers que le développement de la télévision fait courir à la lecture et aux bibliothèques et se demande si la civilisation audio-visuelle peut coexister avec ce que Lucien Febvre appelait la civilisation du livre et si à échéance plus ou moins lointaine on ne risque pas de voir déserter les bibliothèques au bénéfice des postes de télévision. Il souligne l'intérêt que présenteraient des sondages sur les incidences de la télévision sur la lecture. Il conclut son intervention en se déclarant persuadé « qu'il n'y a pas de véritable culture, quels que soient les moyens dont on use pour transmettre la pensée, qui ne soit fondée sur le livre ».
M. DEBOUZY rappelle alors que la télévision est un phénomène récent et qu'il faut attendre pour juger de son influence sur la culture et le goût des livres qu'elle se soit implantée sur tout le territoire et qu'elle soit entrée définitivement dans nos moeurs. Il est certain, ajoute-t-il, qu'à la suite de l'introduction de la télévision dans un département on constate un réel engouement du public, mais peu à peu celui-ci choisit son programme et l'on peut espérer que le livre bénéficiera de cette décantation. Il affirme son désir de diffuser des émissions culturelles qui soient de qualité et non fastidieuses, mais il ne se dissimule pas que les vues qu'il expose sont optimistes.
M. LELIÈVRE voudrait serrer le problème de plus près et il estime souhaitable que l'on puisse déterminer l'incidence de certains programmes de télévision sur la lecture comme on a pu déterminer celles de la projection de certains films et fait alors appel au témoignage des bibliothécaires présents. Si dans le Pas-de-Calais, comme l'assure M. GUÉRIN, la diffusion de « Lectures pour tous » amène beaucoup de lecteurs au bibliobus dans la semaine suivant l'émission, il n'est pas moins certain que dans l'Aisne la télévision fait une concurrence radicale aux livres dans tout un secteur du public. Tous les dépositaires le disent : les gens lisent moins à cause de la télévision. M. SIMONNET, qui assume en même temps que les fonctions de directeur de la Bibliothèque centrale de prêt de l'Aisne celles de bibliothécaire de la Bibliothèque municipale de Soissons, a pu constater que l'introduction de la télévision à Soissons au début de 1959 n'a pas enlevé de lecteurs à la Bibliothèque mais il reconnaît que le public de la bibliothèque ne possède pas dans son ensemble la télévision. A Nancy, selon M. CUÉNOT, bibliothécaire de la Bibliothèque municipale, on a observé à la suite de l'installation de la télévision une diminution dans les statistiques des bibliothèques de prêt, mais au bout d'une période d'essai les chiffres de prêt ont repris leur progression. Dans les Deux-Sèvres, Mme PHILIPPE-LEVATOIS a pu constater qu'une bonne émission littéraire sur Jouhandeau est à l'origine d'un afflux de demandes pour des livres de cet auteur.
M. CAILLET, directeur de la Bibliothèque centrale de prêt de la Haute-Garonne, a fait remarquer que dans son département où la télévision fonctionne depuis peu de temps, son influence était beaucoup plus sensible sur la lecture publique rurale que sur la lecture publique urbaine, tant du point de vue de la diminution du nombre des lecteurs, que de la curiosité de ceux-ci pour les programmes culturels de la télévision et cela pour des raisons sociologiques, le public étant différent.
Plusieurs suggestions ont été alors émises par les bibliothécaires en ce qui concerne l'amélioration des émissions culturelles à la télévision. Mme THOMAS, directrice de la Bibliothèque centrale de prêt de l'Isère, estime que dans toutes les émissions culturelles, les émissions scientifiques comme les émissions documentaires, il devrait être fait aux livres une place dans le cours de l'émission au moyen de la présentation de livres. M. Debouzy signale que cette suggestion a déjà été étudiée, qu'elle a été mise en pratique pour des émissions artistiques et qu'elle le sera prochainement pour les émissions à caractère scientifique, mais, précise-t-il, cela n'est encore fait que de façon épisodique.
En ce qui concerne la présentation même des ouvrages à la télévision, il ne semble pas toujours que le téléspectateur puisse retenir facilement l'auteur, le titre ou l'éditeur d'un ouvrage, même si le livre est présenté pendant une dizaine ou une quinzaine de secondes et il paraît souhaitable notamment que pour l'émission « Lectures pour tous » le nom de l'éditeur soit mentionné par les présentateurs.
La question de l'heure de diffusion de « Lectures pour tous », trop tardive selon l'opinion de beaucoup de bibliothécaires, est alors abordée. M. Debouzy signale que si cette émission passait plus tôt au cours de la soirée, il faudrait, compte tenu du public, reviser sa conception même. Mais M. NAZET estime, quant à lui, qu'il faudrait pouvoir doubler l'émission par une autre émission plus spectaculaire et qui toucherait ainsi un plus large public. Cette suggestion, comme le note M. Debouzy, ne pourrait être mise en pratique que dans la mesure où l'on disposerait d'une deuxième chaîne de télévision. Il serait alors possible de faire coexister deux émissions : l'une destinée au grand public, l'autre à un public cultivé et toutes deux consacrées à des présentations de livres.
Une dernière suggestion a été formulée : c'est que le programme des émissions culturelles soit divulgué assez longtemps à l'avance pour que les bibliothécaires puissent s'y préparer, soit par l'organisation d'une petite exposition, soit par la réunion d'un ensemble de livres sur le thème de l'émission. M. Debouzy, tout en reconnaissant le bien-fondé de cette revendication, croit qu'il est difficile de lui donner satisfaction, étant donné que le programme des émissions n'est souvent arrêté qu'en dernière minute et qu'il est sujet à des modifications parfois importantes.
Au moment de conclure ces Journées d'étude, M. LELIÈVRE remarque que, à deux exceptions près, les activités qui ont été mentionnées étaient essentiellement orientées vers un but scolaire. Tout en reconnaissant la nécessité d'une coopération avec l'enseignement, M. Lelièvre souhaite que les bibliothécaires s'efforcent de développer parallèlement leur action en dehors du cadre scolaire et pédagogique afin d'atteindre l'audience des lecteurs adultes.
Au cours des journées d'étude une séance, présidée par M. Julien Cain, avait été réservée aux directeurs et aux bibliothécaires des bibliothèques centrales de prêt, puisqu'elle était consacrée aux problèmes administratifs propres aux bibliothèques centrales dé prêt.
M. Paul, administrateur civil, chef du bureau du personnel, et M. Kilian, administrateur civil, chef du bureau de la comptabilité, répondirent aux questions qui leur furent posées : accroissement du personnel des bibliothèques centrales de prêt; situation des conducteurs d'automobile, leur contrôle médical; situation des sténodactylographes et des sous-bibliothécaires; taux des frais de tournées; indemnités pour les travaux supplémentaires que doit effectuer tout le personnel des bibliothèques centrales de prêt; rapports avec les services ordonnateurs des préfectures; recrutement et formation des sous-bibliothécaires, qu'il serait souhaitable d'organiser sur le plan local.
Cette réunion avait été précédée par une visite de l'exposition Pol Neveux; M. Julien Cain avait tenu à présenter lui-même cette exposition.
La veille, le jeudi 17 à 18 heures, un cocktail avait été offert dans les locaux de la Bibliothèque de l'École nationale supérieure des mines par l'Association des bibliothécaires français aux bibliothécaires des bibliothèques centrales de prêt et des services départementaux de lecture publique.