Chronique des bibliothèques
Bibliothèque nationale.
Exposition Fontenelle (voir : Mélanges, pp. 925-926).
>Exposition Baudelaire.
L'exposition Baudelaire 1 a été inaugurée à la Galerie Mansart le 19 décembre 1957. Organisée pour commémorer le centième anniversaire des Fleurs du mal, elle a été conçue comme un hommage à l'ensemble de la vie et de l'œuvre de Baudelaire et n'a pas été limitée au seul recueil des Fleurs du mal.
Un certain nombre d'œuvres d'art ont été réunies, prêtées par le Musée du Louvre, le Musée des arts décoratifs, le Musée d'Honfleur, le Musée Gustave Moreau, le Petit Palais, les musées de Versailles, Dijon, Lyon et Nice.
Il n'a pas été possible d'obtenir du Musée de Montpellier le prêt d'un tableau essentiel, le portrait de Baudelaire par Courbet, ni de faire venir la « Musique aux Tuileries » de Manet de la « National Gallery » de Londres ainsi que la « Jeanne Duval » de Manet du Musée de Budapest. Mais avant tout on a puisé dans les trésors artistiques et documentaires du Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale que Baudelaire connaissait bien lui-même.
Ceci a permis de réaliser, non pas seulement une présentation d'époque et d'atmosphère, mais un ensemble d'une importance capitale pour l'histoire littéraire. En effet, les œuvres d'art que Baudelaire a vues et décrites sont à l'origine des pièces les plus célèbres des Fleurs du mal. L'amateur d'art si fin et si perspicace qu'était Baudelaire a exprimé ses admirations dans ses articles de critique d'art, mais il avait conservé aussi, dans l'œil, le souvenir des formes qu'il avait vues ainsi, et on les retrouve dans ses poèmes.
En avançant dans l'exposition, on voit les Maîtres auxquels Baudelaire a pensé, successivement, comme ceux qui savaient le mieux exprimer la « Modernité » : Ingres et Daumier, les caricaturistes, Delacroix, Manet, Guys et Stevens, et on remarque avec lui, chez eux, le sujet traité en esquisse, non « fini ». La première salle constitue une reconstitution des collections formées par le père de Baudelaire, au milieu desquelles il s'est formé, et permet de constater déjà chez le père le même goût que son fils, dès la fin du XVIIIe siècle, à l'époque où triomphe l'esthétique, opposée, des davidiens.
Un choix d'éditions illustrées et de projets d'illustrations commençant vers 1858-1860 montre les différents aspects de l'illustration baudelairienne : fantastique, érotique, reconstitution dans le genre de Guys.
En ce qui concerne les livres et les manuscrits rassemblés, la plus grande partie provient de collections privées, les bibliothèques françaises sont en effet assez pauvres en manuscrits de Baudelaire. Il convient cependant d'insister sur la contribution très importante de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet qui possède de nombreuses lettres de Baudelaire à son éditeur Poulet-Malassis, des éditions enrichies d'envois autographes et plusieurs poèmes autographes recueillis jadis par Nadar, un des plus intimes amis de Baudelaire. De la Bibliothèque d'Amiens, provient un intéressant manuscrit Idealus, pièce inachevée écrite en collaboration par Baudelaire et Prarond. La Bibliothèque Mazarine a prêté un exemplaire de l'édition originale des Fleurs du mal ayant appartenu à Baudelaire et portant des notes autographes; le fonds Smith-Lesouëf à Nogent-sur-Marne, un manuscrit de l'Ivresse du chiffonnier et un exemplaire sur hollande de la première édition des Fleurs du mal avec envoi autographe à René Pincebourde. Des lettres et notes autographes ont été également prêtées par la Bibliothèque de l'Institut, le Musée Calvet et la Bibliothèque Spoelberch de Lovenjoul (donation Franklin-Grout).
Une évocation très complète de la vie et de l'œuvre de Baudelaire a pu ainsi être présentée, l'ensemble des pièces réunies autour des Fleurs du mal particulièrement important permet de suivre sur les documents originaux la genèse du recueil, les péripéties de sa composition, le procès et les adjonctions de la deuxième édition.
Exposition « Flaubert et Madame Bovary »
Le 19 décembre 1957, une exposition s'est ouverte dans le salon d'honneur de la Bibliothèque nationale, pour commémorer le grand événement littéraire que fut, il y a cent ans, la publication de Madame Bovary 2. On s'est efforcé de faire revivre par le document et par l'image, l'histoire du roman, depuis ses origines jusqu'au procès retentissant auquel il donna lieu.
Le manuscrit autographe, accompagné des ébauches et brouillons, tous prêtés par la Bibliothèque municipale de Rouen, sont les témoins du labeur acharné auquel se livra l'écrivain pendant près de cinq années.
Grâce à une abondante correspondance provenant en majeure partie de la Bibliothèque Spoelberch de Lovenjoul (legs de Mme Franklin-Grout), et aussi de collectionneurs particuliers, on peut retracer la façon dont le livre fut conçu, composé, publié, jugé enfin par les tribunaux et par l'opinion.
Autour de la silhouette de Delphine Delamare, plusieurs visages de « femmes inspiratrices », Mme Schlésinger, Louise Colet, Louise Pradier, sont évoqués par des documents qui permettent de préciser le caractère composite du personnage d'Emma Bovary.
Une vitrine réunit un ensemble d'exemplaires de l'édition originale, dont certains appartiennent à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris et à la Bibliothèque Jacques Doucet. Sur l'un d'eux on lit : « A ma bonne mère, son vieux compagnon » ; les autres sont dédicacés à des écrivains célèbres : Alexandre Dumas, Sainte-Beuve, Victor Hugo, George Sand, etc...
Quelques pièces illustrant, les unes la légende qui s'empara du roman, les autres diverses adaptations scéniques, un choix d'objets personnels et de portraits de l'écrivain, complètent cette exposition.
Bibliothèque de l'Arsenal.
Acquisition de la collection Edward Cordon Craig.
La collection d'Edward Gordon Craig a été acquise en mai 1957 par la Bibliothèque nationale au profit du fonds théâtral Rondel de la Bibliothèque de l'Arsenal. Convoitée depuis de nombreuses années par de puissantes universités et associations culturelles étrangères, cette collection demeurait, semble-t-il, sur le plan international, le fonds de documentation théâtrale le plus riche resté en possession d'un particulier. L'annonce de cette acquisition a eu un retentissement considérable dans le monde entier.
La personnalité de Gordon Craig domine l'histoire du théâtre contemporain. Acteur, metteur en scène, éditeur de la célèbre revue The Mask, Gordon Craig fut également un graveur et un dessinateur de grand talent. Après la publication de différents ouvrages sur le théâtre, avec la rédaction actuellement en cours de ses mémoires, Gordon Craig apparaît comme un écrivain puissant et original dont l'œuvre écrite et graphique n'a cessé d'influencer les recherches les plus fécondes du théâtre moderne. Archives de travail d'un des esprits les plus curieux des manifestations théâtrales anciennes et étrangères et d'un chercheur de génie, cette collection dont les éléments resteront groupés sous le nom de Gordon Craig, est l'œuvre d'un amateur véritable de belles éditions, qui vécut de longues années en Italie et en France où il décida finalement de s'installer.
La collection Gordon Craig contient notamment :
1. Un ensemble de maquettes et de dessins originaux de la main de Gordon Craig.
2. Un ensemble de manuscrits et registres autographes de mises en scène fréquemment ornés de maquettes, d'aquarelles et de dessins.
3. Des manuscrits autographes d'ouvrages et des articles de Gordon Craig.
4. Une abondante correspondance échangée avec les personnalités les plus marquantes du théâtre et des arts au cours des 60 dernières années.
5. Un journal tenu par Gordon Craig, des dossiers de notes de préparation de mises en scène et d'ouvrages constitués par ses soins.
6. Une collection unique de gravures et de dessins italiens, français et anglais concernant plus particulièrement l'architecture et les décors de théâtre de toutes les époques.
7. Un ensemble de 5.000 volumes en italien, en anglais, en français, constitué principalement d'études sur les théâtres et les spectacles, fréquemment annoté de la main de Gordon Craig.
8. Un ensemble unique de plaquettes et d'opuscules reliés concernant des fêtes, des galas, des créations, des expositions données principalement dans le domaine des arts du spectacle.
9. Une collection de marionnettes et de poupées pour le théâtre d'ombres.
10. Une collection de masques japonais, javanais, africains.
Bibliothèques des grands établissements scientifiques.
Le Bulletin d'informations de la Direction des bibliothèques de France avait publié en décembre 1955, sous forme de courtes notes, quelques données statistiques concernant les bibliothèques de trois établissements scientifiques de Paris, fournies par les rapports annuels des conservateurs pour l'année 1954 : Muséum national d'histoire naturelle, Musée de l'homme, Académie de médecine.
Grâce aux rapports reçus pour les années 1955 et 1956, nous sommes en mesure de publier à nouveau une brève analyse des statistiques de ces bibliothèques et de donner ainsi une idée de leur activité pendant ces deux années 3.
Le caractère très différent des établissements dont dépendent ces bibliothèques nous interdit évidemment de comparer entre elles ces données statistiques et de rédiger un commentaire d'ensemble. Disons seulement que les rapports et les chiffres fournis traduisent en général un accroissement sensible de l'activité de ces bibliothèques ainsi qu'une tendance assez nette à élargir cette activité par l'admission de chercheurs de l'extérieur ou par le prêt à d'autres bibliothèques. On note également le développement important de leurs services de renseignements.
Bibliothèque duMuséum national d'histoire naturelle.
La Bibliothèque du Muséum national d'histoire naturelle garde ses traditions de bibliothèque ouverte à tous. Si elle est relativement peu connue du grand public, elle accueille, en dehors du personnel scientifique et technique du Muséum, un nombre toujours plus grand de chercheurs et d'étudiant. Des étudiants du P.C.B., du S.P.C.N. et du M.P.C. en particulier, qui ont leurs cours et leurs séances de travaux pratiques à proximité du Muséum, l'utilisent fréquemment : une seule table leur y est réservée, limitation imposée par les dimensions trop modestes de la salle de lecture.
La bibliothèque a communiqué sur place 6.749 ouvrages en 1956, le même nombre qu'en 1954; en 1955, ce nombre avait été de 7.451. Si ces chiffres paraissent relativement peu élevés pour une bibliothèque de cette importance, il faut penser que beaucoup de chercheurs viennent y consulter surtout de grandes collections, des ouvrages de référence ou des périodiques auxquels ils ont très largement et librement accès dans la salle de lecture et les bureaux qui l'entourent.
Le service du prêt se développe. Le nombre de volumes prêtés a triplé depuis 1945 : 9.316 volumes en 1954, 9.211 en 1955, 9.874 en 1956. Un pourcentage plus important en 1956 (58 % contre 49 % en 1955) représente le prêt aux professeurs du Muséum et au personnel scientifique des laboratoires. 2.300 ouvrages ont été prêtés en 1956 au Service photographique du Centre national de la recherche scientifique contre 3.000 en 1955; plus de 1.200, aux professeurs et chercheurs de l'Université de Paris. Enfin, la Bibliothèque du Muséum continue de participer au prêt entre bibliothèques (400 volumes prêtés en 1955, 248 en 1956).
En ce qui concerne les acquisitions, 1.520 ouvrages et brochures sont entrés à la bibliothèque en 1956, ainsi que 346 documents iconographiques. Si ces chiffres sont inférieurs à ceux de 1955 (1843 et 446), il faut noter que la part de crédits réservée aux achats d'ouvrages a été proportionnellement deux fois plus importante en 1956 (38 % contre 19 % en 1955 et 17 % en 1954). Les quatre cinquièmes des achats courants sont des ouvrages étrangers. Quelques achats exceptionnels ont marqué ces deux dernières années : vélins et manuscrits et, plus particulièrement en 1956, le Cours de géologie et de paléontologie de d'Orbigny ainsi que l'un des 27 exemplaires des Figures peintes des champignons de France de Lucand dont aucun ne se trouvait à Paris. Parmi les dons signalés, nous notons un legs important de manuscrits du professeur Auguste Chevalier, dont certains inédits.
Cependant les périodiques (au total plus de 1.500 titres) constituent toujours la plus grande partie des acquisitions de la Bibliothèque du Muséum. Tout d'abord 330 abonnements ont été souscrits en 1955 et 340 en 1956, contre 302 en 1954.; à ces abonnements, s'ajoutent des achats importants destinés à combler les lacunes des collections existantes, l'ensemble représentant en 1956, 17 % des dépenses totales de la bibliothèque (21 % en 1955). 68 périodiques sont, en outre, reçus en dons. Mais le plus grand nombre de titres, environ 75 %, proviennent des échanges du Muséum avec des organismes scientifiques du monde entier, grâce aux différentes publications qu'il édite, principalement le Bulletin, les Mémoires et la nouvelle série des Archives, publications dont la bibliothèque assure la diffusion. La Bibliothèque du Muséum continue d'établir et de multigraphier chaque année la liste de ses nouvelles acquisitions, y compris les nouveaux titres de périodiques, et de la diffuser très largement auprès des bibliothèques.
On ne saurait enfin passer sous silence les expositions auxquelles la Bibliothèque du Muséum participe chaque année : 7 en 1955, dont une en province, 10 en 1956, dont 5 en province, parmi lesquelles il faut mentionner tout spécialement l'exposition organisée en juin à l'occasion du colloque d'Aix-en-Provence pour le 3e centenaire de Tournefort, où figuraient plus de 200 documents appartenant à la bibliothèque.
Bibliothèque du Musée de l'homme.
La Bibliothèque du Musée de l'homme est, comme la Bibliothèque du Muséum, une bibliothèque publique, quoique très spécialisée. La disposition de la salle de lecture, le classement systématique adopté pour les ouvrages permettent aux lecteurs la consultation directe d'un très grand nombre de livres. Toutefois, à la fin de l'année 1956, par suite des difficultés de chauffage (le Musée a dû fermer le 15 décembre), la bibliothèque n'a pu assurer qu'un service réduit. Les chiffres du prêt restent sensiblement stationnaires : 2.306 volumes en 1956 contre 2.391 en 1954 et 2.207 en 1955, le prêt d'ouvrages et de monographies (74 % de prêts en 1956 contre 69 % en 1954) l'emportent de beaucoup sur le prêt des périodiques. En 1956, la Bibliothèque du Musée de l'homme a consenti en outre 126 prêts à 29 bibliothèques dont 5 bibliothèques universitaires françaises et 8 bibliothèques municipales, alors qu'elle n'a elle-même effectué que 15 emprunts à l'extérieur.
Comme celle du Muséum, la Bibliothèque du Musée de l'homme répond à toutes sortes de demandes de recherches bibliographiques. En 1956, le service de renseignements sur place ou par correspondance s'est particulièrement développé.
En 1955, les acquisitions de la bibliothèque comprenaient 430 ouvrages, 250 brochures, c'est-à-dire un nombre un peu moins élevé qu'en 1954. 30 nouveaux titres de périodiques ont été enregistrés, la bibliothèque recevant environ 800 collections courantes (représentant 2.735 fascicules). Mais l'effort fait dès 1955 pour développer les échanges des institutions affiliées (Institut d'ethnologie, Société des africanistes, Société des américanistes, Société des océanistes et Société préhistorique française) a porté ses fruits en 1956 : 775 volumes, 640 brochures ont été enregistrés et 3.132 fascicules de périodiques. Sur cet ensemble l'apport de la Bibliothèque du Musée de l'homme est d'environ 43 %. Une nouvelle édition multigraphiée de la liste alphabétique des périodiques reçus à la bibliothèque a été diffusée auprès de nombreuses institutions.
Bibliothèque de l'Académie de médecine.
Bien que réservée en principe aux membres de l'Académie de médecine, la bibliothèque reçoit de nombreux chercheurs qui viennent consulter ses collections et même emprunter des livres. 722 lecteurs ont été admis ainsi en 1956, contre 692 en 1955. Le nombre de volumes communiqués s'est accru de 68 % depuis deux ans : 7.800 volumes en 1955, 9.700 en 1956 dont 67 % de périodiques. 1.079 volumes ont été prêtés en 1955, 999 en 1956, dont 70 % environ aux membres de l'Académie. La bibliothèque prête également des livres au service photographique du Centre national de la recherche scientifique (158 en 1955, 106 en 1956) et participe plus activement au prêt entre bibliothèques : 39 volumes ont été prêtés en 1956, contre 5 seulement en 1954 et 7 en 1955.
On fait assez souvent appel, pour des recherches, au fonds ancien très riche de la bibliothèque qui répond à de nombreuses demandes de renseignements concernant l'histoire de la médecine et qui fait exécuter des photos de documents, portraits ou manuscrits.
La bibliothèque reçoit les thèses des facultés de médecine. Elle achète très peu d'ouvrages, 10 % environ sur une centaine enregistrés dans l'année. Pour 1956, on note 330 titres de périodiques (contre 303 en 1954) : 65 abonnements, 148 dons, 117 échanges.
Bibliothèque littéraire Jacques Doucet.
Dans cette même bibliothèque littéraire Jacques Doucet où un émouvant hommage lui est aujourd'hui rendu, Paul Léautaud assistait il y a quelques années à l'inauguration de l'exposition André Gide : une photographie prise au cours de la cérémonie le représente aux côtés de Mlle Marie Dormoy, sa fidèle amie, à qui nous devons l'exposition Léautaud (9-21 décembre 1957).
Très simplement, avec des manuscrits, des lettres, des plaquettes dédicacées, des photographies, quelques objets personnels, tous les éléments propres à ce genre d'exposition, Mlle Dormoy a su non seulement créer une présence, mais attirer l'attention sur l'homme que quelques familiers connaissaient bien, mais dont d'autres, malgré la publicité faite par la radio, ont ignoré la sensibilité sous le cynisme. Une phrase sous la photographie de sa mère, Jeanne Forestier, la dernière lettre qu'elle lui a adressée le 18 octobre 1914, un bouquet de violettes desséchées et c'est le drame de sa vie qui est évoqué. On s'arrêtera devant ces feuillets ou ces carnets écrits, jusqu'au dernier jour, de la même écriture régulière et méticuleuse, qu'il s'agisse d'une page de journal ou d'un carnet de comptes, mais plus que les vitrines consacrées au Petit Ami, à Amour et In memoriam, à Maurice Boissard, les photographies retiendront l'attention, qu'elles représentent le petit enfant que sa mère a abandonné ou le vieillard solitaire et ses chats. Souhaitons que Mlle Dormoy publie une iconographie de l'écrivain, que personne mieux qu'elle ne pourrait constituer.
Bibliothèques municipales.
Fougères (Ille-et-Villaine).
Le 27 novembre 1957, la nouvelle salle de lecture pour enfants a été mise en service, elle peut recevoir 18 lecteurs. Elle est ouverte aux enfants jusqu'à 14 ans, tous les jours, aux mêmes heures que la Bibliothèque municipale.
Mulhouse (Haut-Rhin).
Le 11 décembre a été inaugurée en présence des autorités locales la 6e exposition annuelle des graveurs mulhousiens. Dix artistes exposent leur production de l'année : 53 planches (bois, burins, pointes sèches, eaux-fortes, lithographies en noir et en couleurs, et, pour la première fois, des sérigraphies), et un livre illustré de lithographies.
Reims (Marne).
A l'occasion du prochain départ du conservateur, Mademoiselle Réville, atteinte par la limite d'âge, une cérémonie a eu lieu à l'Hôtel de ville de Reims le lundi 23 décembre, en présence de hautes personnalités et des nombreux amis que compte à Reims Mlle Réville.
M. le président Schneiter, ancien ministre, et M. Druart, président de la Commission des musées et de la bibliothèque, ont rappelé les éminents services rendus par notre collègue qui maintient les belles traditions de son père le professeur Réville, de son frère ancien maire de Reims, mort dans l'exercice de ses fonctions, et de son oncle, Paul Meyer, ancien directeur de l'Ecole des Chartres.
M. Julien Cain, directeur général des Bibliothèques, qui assistait à cette cérémonie, accompagné de M. l'inspecteur général Masson, a pris ensuite la parole. Après avoir évoqué le souvenir de Pol Neveux et d'Henri Vendel, il a retracé les heures douloureuses de Reims au cours des deux dernières guerres et le magnifique épanouissement de la Bibliothèque municipale depuis sa reconstruction. Si elle est aujourd'hui un instrument vivant de recherche et le centre de la vie intellectuelle provinciale, elle le doit à la constante sollicitude de l'administration municipale, mais davantage encore au talent, à l'ingéniosité, à l'énergie dépensés depuis trente ans par son chef de service à qui le Directeur général des bibliothèques, qui lui a remis la Légion d'honneur dès 1948, tenait à rendre un solennel hommage.
Rouen (Seine-Maritime).
Exposition Fontenelle (voir : Mélanges, pp. 925-926).
Toulouse (Haute-Garonne).
Jeudi 12 décembre a été inaugurée à la Bibliothèque municipale de Toulouse, l'exposition Livres illustrés américains en présence de M. O'Donnel, consul général des Etats-Unis, ancien professeur à la « De Paul University » de Chicago et de M. Weld, attaché culturel de l'Ambassade des Etats-Unis.
Cette exposition, organisée par M. Kent, directeur du Centre culturel américain de Toulouse et ses assistants, groupait près de six cents volumes modernes appartenant aux bibliothèques américaines de Bordeaux, de Paris et de Toulouse ainsi qu'à l'école américaine de Mérignac.
Aux murs étaient présentés, en une suite de grands panneaux photographiques, des réalisations caractéristiques dans le domaine de l'architecture et des travaux publics; spécialement, celles du célèbre architecte Mies Van der Rohe, un des maîtres incontestés de l'école architecturale contemporaine aux États-Unis.
Cette exposition faisait suite à d'autres manifestations similaires consacrées par la bibliothèque au livre ancien et moderne dans divers pays étrangers : Angleterre, Hollande, Italie, Portugal et Pologne. Elle s'inscrivait aussi dans le cadre des manifestations culturelles franco-américaines qui groupaient à Toulouse au mois de décembre, à côté de cette exposition et de celle du Musée Paul-Dupuy, consacrée au dessin américain contemporain, des représentations théâtrales, des concerts, des conférences et des séances cinématographiques.
Versailles (Seine-et-Oise).
Afin d'agrémenter les murs de ses salles de lecture, la Bibliothèque municipale de Versailles s'est efforcée d'obtenir en dépôt des meilleurs artistes qui ont illustré Versailles, le château, le parc et la ville, des toiles et des gravures. Cette initiative a rencontré un vif succès auprès des peintres versaillais qui ont ainsi la possibilité d'atteindre un large public. Leurs œuvres qu'ils peuvent d'ailleurs changer périodiquement sont vues en effet par une quarantaine de milliers de personnes chaque année.
Déjà l'escalier du XVIIIe siècle avait été décoré de gravures anciennes, en noir et en couleurs, et de plans de la ville de Versailles. Au mur des salles de lecture, les peintures modernes forment un complément, fort goûté du public, sur les aspects si changeants, quelques-uns même récemment disparus, du Domaine et de la Cité.
Bibliothèques centrales de prêt.
Loir-et-Cher.
La Bibliothèque centrale de prêt de Loir-et-Cher vient de faire paraître le n° 7 de son bulletin : Le Bibliobus et ses amis. Une énumération de livres relatifs à l'aviation, une liste de romans ayant inspiré des films, faisant suite à celle qui avait paru en 1954, constituent les principales rubriques de ce numéro. Enfin devant l'intérêt qu'a suscité l'article sur la « presse du cœur » 4, la Bibliothèque centrale de prêt se livre à une enquête auprès des dépositaires sur la presse pour enfants.
Lot-et-Garonne.
Une association des amis de la Bibliothèque centrale de prêt de Lot-et-Garonne vient d'être créée à Villeneuve-sur-Lot afin d'aider au développement de la lecture publique en Lot-et-Garonne par le moyen de la Bibliothèque centrale de prêt. (J. O. n° 286, 9-10 décembre 1957, p. 11.264).