Multiplication des fiches par perforatrice électronique
La Bibliothèque nationale a acquis au début de janvier et en juin 1956 pour la multigraphie des fiches, deux perforatrices électroniques de stencils Electro-Rex. Celles-ci reproduisent tous les documents au trait et par conséquent les notices imprimées, dactylographiées ou manuscrites. Lorsque les notices peuvent être dactylographiées, elles sont frappées, relues et corrigées sur papier, c'est-à-dire avec plus de facilité et de rapidité que sur stencil.
Les fiches à reproduire et les stencils vierges, d'une composition spéciale, étant enroulés parallèlement sur un cylindre rotatif, la perforation est faite automatiquement par une aiguille actionnée au moyen d'une cellule photo-électrique. Pour la reproduction des fiches bibliographiques, la feuille de stencil de format normal a été sectionnée en trois de façon que chaque bande utilisée séparément puisse recevoir les matrices de deux fiches qui sont assemblées bout à bout, par le petit côté, sur le cylindre de la perforatrice. Alors que le temps de perforation d'une feuille entière est de 20 minutes, il est de 5 à 6 minutes pour le tiers de stencil, c'est-à-dire pour deux fiches.
Le tirage qui s'effectue selon les méthodes habituelles est fait sur des bandes de bristol façonnées à l'italienne (75 X 250 mm) perforées de deux trous d'un diamètre de 8 mm et distants de 8 mm de la base : le centre de chacune des perforations se trouve l'une à 62,5 mm du bord gauche et l'autre à 62,5 mm du bord droit. Ces bandes sont ultérieurement massicotées par le milieu. Pour un tirage moyen de 11 exemplaires d'une même notice, la cadence maximum peut atteindre 100 notices par journée de travail, mais cette cadence ne peut être soutenue pendant plusieurs jours ni donner des résultats en tout point satisfaisants pour la qualité du tirage. La cadence normale doit être évaluée à 80 notices, mais n'est régulièrement assurée que si les meilleures conditions sont réunies aussi bien pour le fonctionnement des machines que pour la préparation des fiches mères.
La machine perforatrice doit toujours être en parfait état de marche, ce qui nécessite, pour l'entretien, des arrêts, au moins trimestriels, d'environ une demi-journée. L'aiguille doit être changée très fréquemment pour assurer une perforation nette (en moyenne tous les 20 tiers de stencils). Surtout, le courant qui alimente les machines ne doit pas subir de différences de potentiel. Lors de perturbations récentes, dues aux grèves de l'Électricité de France, la Bibliothèque nationale s'est résolue à protéger les machines par des régulateurs automatiques, car le travail était devenu impossible, les stencils étant inopinément noircis au moment précis des chutes de tension. D'autre part, les contrastes de l'écriture et du papier sont mieux égalisés par un écran jaune que par un écran incolore. Ces conditions remplies, il reste à exécuter pour chaque type de fiche un réglage de la cellule photo-électrique.
En ce qui concerne les documents à reproduire, il y a intérêt à écrire ou frapper les fiches originales sur du papier qui adhère plus uniformément au cylindre que le bristol et sur du papier blanc. En outre, il y a lieu de proscrire absolument l'emploi du stylo à bille. Si l'on peut dactylographier les fiches, on emploiera exclusivement un ruban de soie et l'on prendra soin de maintenir les caractères en parfait état de propreté (au moyen d'une brosse ou d'une pâte à caractères). Si l'on doit écrire à la main (alphabets pour lesquels on ne possède pas de machines à écrire, signes diacritiques) on emploiera une encre noire donnant un bon contraste sur le papier blanc. Enfin et surtout la justification devra laisser une marge inférieure et supérieure de 1 cm. et une marge latérale gauche de 3 mm. Un espacement devra être laissé libre de part et d'autre de la perforation.
Il va de soi que, lorsque ces conditions ne sont pas remplies, le rendement risque d'être considérablement abaissé. Toutefois un calcul, fait sur les trois premiers mois de 1957, où pour diverses raisons le fonctionnement n'a pas eu toute la régularité escomptée, montre que le prix de revient des fiches n'a pas dépassé l'évaluation (12 francs l'une) qui avait été faite par le fabricant (ceci pour la moyenne indiquée plus haut de 11 exemplaires d'une même notice).
Signalons, pour terminer, certains emplois occasionnels de la perforatrice électronique, par exemple reproduction de maquettes dessinées, de pages de titres ou d'imprimés administratifs, même avec modification (légère) du libellé.