Chronique des bibliothèques
Les Bibliothèques et la Campagne internationale des musées.
On sait qu'à l'occasion du 10e anniversaire de l'Unesco, a été lancée du 6 au 14 octobre 1956 la Campagne internationale des musées. Nous avons publié dans un précédent numéro du Bulletin 1 la circulaire adressée par M. le ministre de l'Éducation nationale et M. le secrétaire d'État aux Arts et Lettres à MM. les préfets et les recteurs, les invitant à s'associer à cette campagne.
Représentée au groupe de travail français qui a préparé en France la Campagne internationale des musées 2, la Direction des bibliothèques de France avait exprimé le désir que des expositions, si modestes soient-elles, fussent organisées au début d'octobre dans la plupart des établissements. Elle avait également invité les bibliothèques à accorder la gratuité des visites pendant la durée de la campagne. La Bibliothèque nationale avait elle-même autorisé l'entrée gratuite au Musée des médailles et à la Bibliothèque de l'Opéra.
C'est en organisant des expositions que les bibliothèques ont efficacement contribué à cette manifestation. La Direction des bibliothèques avait d'ailleurs voulu attirer l'attention sur l'importance des expositions dans la vie des bibliothèques en faisant paraître récemment un article de M. J. Lethève sur Les Expositions dans les bibliothèques françaises au cours des cinq dernières années 3.
Nous indiquerons plus loin, sous le nom de chaque ville, comme nous le faisons habituellement, la part qu'elles ont prises à cette campagne, mais il nous a paru utile de donner une vue d'ensemble de leur activité pendant cette semaine.
A Paris, la Bibliothèque nationale a inauguré le 12 octobre 1956 une importante exposition consacrée à Mozart en France tandis que la Bibliothèque de l'Opéra prolongeait l'exposition Argentina inaugurée en juin.
En province, un grand nombre de bibliothèques ont profité de cette occasion pour montrer à un vaste public les pièces précieuses anciennes ou modernes de leur réserve (Amiens, Besançon, Châteauroux, Laon, Lyon, Menton, Saint-Étienne). De même, ce sont des manuscrits qui ont été présentés par la Bibliothèque municipale d'Auxerre, mais en se limitant aux pièces concernant l'histoire locale.
D'autres bibliothèques ont choisi un sujet déterminé et groupé autour de ce thème des documents provenant de leur fonds : telles sont par exemple les expositions Rembrandt et dessins hollandais à Angers, Gustave Doré à Mulhouse, L'Art céramique dans la vie quotidienne à Limoges, Les livres pour enfants sous le second Empire à La Rochelle.
Ailleurs, on a fait appel à d'autres établissements pour enrichir l'exposition : ainsi la Bibliothèque municipale de Châlons-sur-Marne a pu, grâce au concours de la Bibliothèque nationale, du Musée Guimet et de l'Ambassade de l'Inde réaliser une très intéressante exposition sur l'art hindou.
Dans certains cas, on a réutilisé ou prolongé une exposition déjà présentée au public (Abbeville, Grenoble). Enfin, la Bibliothèque municipale d'Arles a tenu à s'associer à cette campagne en présentant des ouvrages récents.
Là où la bibliothèque n'a pas participé directement aux manifestations de cette semaine des musées, elle a apporté son aide aux musées en leur prêtant des documents précieux, notamment à Arras et à Dijon.
Partout ont été organisées des visites commentées pour les enfants des écoles. Signalons, en outre, le concours réservé aux enfants dû à l'initiative de la Bibliothèque municipale de Mulhouse.
Ainsi, nombreuses sont les manifestations culturelles qui ont marqué la Semaine internationale des musées. Le public a appris, au cours de ces journées, à mieux connaître les ressources locales qui se trouvaient à portée de leur main et que peut-être il ignorait. Une exposition d'ouvrages récents n'a-t-elle pas amené à la Bibliothèque municipale d'Arles de nouveaux lecteurs?
Dans le prolongement de cette campagne sont d'ailleurs prévues d'autres expositions (notamment à Douai et à Toulouse) qui doivent avoir lieu au mois de novembre et dont nous rendrons compte dans le prochain numéro du Bulletin.
Bibliothèque Nationale.
A l'issue d'une année Mozart, qui fut marquée par tant de concerts, de festivals et d'expositions, la Bibliothèque nationale se devait de s'associer à la commémoration du bi-centenaire de Mozart. Ainsi le 12 octobre 1956 a été inaugurée, dans la Galerie Mazarine, l'exposition Mozart en France.
Comme le fait remarquer M. J. Cain dans la préface du catalogue de cette exposition 3 « dans une exposition qui eût tenté... de faire revivre toute la carrière du musicien on n'aurait pas manqué de relever bien des lacunes. Il a été possible au contraire de présenter d'une manière vivante les deux périodes qui virent ses séjours à Paris ».
Le Département de la musique de la Bibliothèque nationale et les collections des bibliothèques du Conservatoire national de musique et de l'Opéra, ont fourni la plus grande part des documents, manuscrits originaux et éditions anciennes. Plusieurs musées français et étrangers, des bibliothèques (Bibliothèque de l'Institut de France, Bibliothèque Sainte-Geneviève, Bibliothèques municipales de Lyon, et de Versailles) et diverses collections privées ont bien voulu également apporter leur contribution à cette exposition à titre tout à fait exceptionnel. Enfin le Mozarteum de Salzbourg a prêté le violon ayant appartenu à Mozart enfant.
Les pièces présentées ont été groupées suivant huit grandes divisions : Salzbourg. - Séjour à Paris en 1763-1766. - Mozart de 1766 à 1778, Italie. - Séjour à Paris en 1778. - De 1778 à sa mort. - Mozart et les musiciens de son temps. - Mozart et le théâtre. - L'œuvre de Mozart en France jusqu'en 1830.
En préambule à l'exposition, le visiteur pourra voir deux toiles de Raoul Dufy inspirées par le musicien. Enfin, à l'extrémité de la Galerie Mazarine, a été reconstitué un salon de musique de la fin du XVIIIe siècle.
L'exposition sera ouverte tous les jours, dimanches et mardis compris, de 10 à 17 heures, pendant les mois de novembre et de décembre 1956.
Le Cabinet des estampes conserve les plans des établissements des Jésuites qui appartenaient aux archives de la maison professe de Rome et qui furent achetés à Rome en 1773 par le bailli de Breteuil, lors de la suppression de l'ordre. Celui-ci les donna à Bélanger, premier architecte du Comte d'Artois, qui les donna lui-même à la bibliothèque le 18 mars 1788.
Ces plans au nombre de 1.100 environ sont ceux de plus de 260 établissements de l'Ordre, répartis dans 255 villes d'Europe, des Indes et d'Amérique. Ils datent en majeure partie du dernier quart du XVIe siècle et du premier quart du suivant et présentent un grand intérêt pour la diffusion du style baroque ou, au contraire, la résistance à ce style, l'urbanisme, etc...
M. Jean Vallel'y-Radot, conservateur en chef du Cabinet des estampes, en a entrepris l'inventaire et à ce titre a été chargé par le Centre national de la recherche scientifique, du 10 au 15 octobre 1956 d'une mission à l'Institut historique de la Société de Jésus à Rome. La bibliothèque de cet Institut, riche de 30.000 volumes, est entièrement consacrée à l'histoire de la Compagnie et M. Jean Vallery-Radot a pu y trouver un grand nombre de renseignements dont il avait besoin.
Phonothèque nationale.
La Phonothèque nationale a reçu, au mois d'août, alors qu'elle était, pour la première fois, ouverte pendant la période des vacances, la visite de plusieurs personnalités; citons, en particulier :
M. Patrick Saul, Secrétaire du British Institute of Recorded Sound;
M. Henrik Abrahams, chargé de cours à l'Université d'Aarhus (Danemark) et responsable de la Phonothèque danoise.
Des échanges d'enregistrements ont été décidés.
Un professeur français détaché aux États-Unis et directeur du Language Laboratory du Middlebury College (Vermont), est également venu y chercher des documents sonores pour illustrer ses cours.
Plusieurs étudiants étrangers, anglais, allemands, italiens, ont également visité la Phonothèque nationale et cherché dans ses fichiers des références d'enregistrements.
Bibliothèques universitaires.
Bibliothèque universitaire centrale des étudiants malades.
Le Comité de gestion s'est réuni le jeudi 25 octobre 1956 au Centre Edouard Rist, sous la présidence de M. le Président André Marie.
Assistaient à la réunion le Docteur Douady, directeur général de la Fondation sanatorium des étudiants, M. P. Poindron, Mlle Labbé représentant M. Piquard, des représentants des Directeurs d'étude et des étudiants. Mme Huri, conservateur, a présenté son rapport sur la bibliothèque. Les membres du Comité ont été unanimes pour la féliciter du travail accompli et M. le Président Marie a tenu, en outre, à féliciter Mme Huri de sa récente nomination dans l'ordre de la Légion d'honneur au titre militaire. Nous publierons, au début de 1957, un article sur la Bibliothèque universitaire centrale des étudiants malades.
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Les nouveaux aménagements de la Bibliothèque municipale et universitaire de Clermont-Ferrand ont été inaugurés le samedi 20 octobre par M. Julien Cain, directeur des bibliothèques de France, accompagné de M. l'Inspecteur général Masson.
Au cours de la cérémonie, à laquelle assistaient notamment M. Louis, recteur de l'Académie de Clermont-Ferrand et Me Foisset, adjoint au Maire, M. Julien Cain a prononcé un discours dont nous reproduisons ci-dessous des extraits :
« Je dois féliciter le Conservateur de la bibliothèque, M. Le Chapelain, et ses collaboratrices, Mlles Chevalier et Monginoux, qui ont réalisé le difficile tour de force de concevoir et d'organiser le transfert des collections dans une salle de lecture provisoire, sans interrompre le rythme des communications de livres aux lecteurs, et qui ont apporté tant d'ingéniosité à tous les détails de la nouvelle installation. Le personnel entier de la bibliothèque a mené une vie très dure pendant trois ans, acceptant de bon cœur des tâches supplémentaires quotidiennes et de multiples manipulations dans les nouveaux magasins. A tous les échelons de la hiérarchie, chacun s'est montré conscient de ses responsabilités et fier de participer au mieux-être du public...
La convention signée en 1902 pour la mise en commun des bibliothèques de la Ville et de l'Université s'est inspirée des motifs les plus élevés. Un des plus illustres maîtres de votre Université, M. Louis Bréhier, les a résumés, cette même année 1902 en des termes qui n'ont rien perdu de leur valeur aujourd'hui : « Parmi les problèmes que soulève l'organisation des universités, écrivait-il, il ne faut pas craindre de répéter que celui de la bibliothèque est un des plus importants. Les bibliothèques sont, à vrai dire, les seuls laboratoires des Facultés des lettres et de droit; mais il ne faut pas oublier non plus que les Facultés d'ordre scientifique ont un intérêt de premier ordre à les voir se développer et se tenir au courant de toutes les publications importantes... Les Universités de province ont été créées pour être des agents de décentralisation scientifique, capables de diriger avec leurs propres ressources la vie intellectuelle d'une région. Pour arriver à ce résultat, il faut avant tout des bibliothèques... accessibles à tout le public lettré des villes et offrant aux travailleurs un ensemble de collections anciennes et modernes dont l'accroissement pourra se faire d'une façon méthodique... »
A la fois bibliothèque universitaire, bibliothèque municipale et bibliothèque de lecture publique, l'organisme composite conçu en 1902 portait en lui-même le germe de tous les développements futurs, mais il les insérait dans une gaine trop étroite. Comment, il est vrai, aurait-on pu prévoir l'essor universitaire du xxe siècle et la multiplication, au coefficient 10, du nombre des étudiants dans certaines disciplines?...
Tout en maintenant la fusion entre les deux services, universitaire et municipal, il est apparu, après une étude attentive, que l'utilisation plus rationnelle des masses et le surhaussement du bâtiment donneraient aux moindres frais un gain de place considérable, à la fois pour les lecteurs et pour les livres. Le cube central est devenu magasin à livres et les lecteurs vont chercher l'air et la lumière sur la plate-forme construite au-dessus, un ascenseur pour le public et un monte-charge pour les livres assurant des liaisons rapides...
Quels que soient les progrès réalisés, il ne faut les considérer que comme une étape dans la vie de la bibliothèque dont l'évolution doit s'adapter constamment aux nouveaux besoins de la vie intellectuelle... »
M. Cain rappelle ensuite l'effort financier consenti par la Direction des bibliothèques de France en faveur des bibliothèques universitaires et plus particulièrement de celle de Clermont-Ferrand. Puis il conclut :
« Malgré l'importance de notre effort, nous savons que nous restons au-dessous des besoins sans cesse croissants qu'exige la mise à jour des collections françaises et étrangères de périodiques et d'ouvrages spécialisés dont toutes les branches de l'enseignement ont besoin. Les problèmes que pose la documentation nécessaire aux chercheurs sont les plus urgents de nos préoccupations...
Dans toute la France, nous avons trouvé les mêmes appuis et notre effort commun a fait surgir de magnifiques bâtiments qui affirment notre foi dans l'avenir de l'université : les bibliothèques centrales de Caen, de Grenoble et de Rennes, bibliothèques de sections d'Aix et de Marseille sont en cours de reconstruction sur de vastes plans, pendant qu'à Paris nous doublons les bâtiments de la Bibliothèque Sainte-Geneviève et que nous bâtissons une nouvelle bibliothèque de droit.
Dans cet ensemble, une place de choix a été réservée à Clermont-Ferrand et si au lieu de construire un édifice entièrement nouveau nous avons utilisé les parties anciennes, c'est qu'en Auvergne il y avait une tradition à maintenir, c'est que les trésors de l'art du livre accumulés en deux siècles depuis que s'ouvrirent au public les portes de la Bibliothèque de Massillon constituent un patrimoine dont nous ne voulions pas nous séparer.
La visite que nous nous préparons à faire dans la nouvelle salle d'exposition aménagée au premier étage de ce bâtiment montrera combien votre belle bibliothèque municipale et universitaire mérite le nom ambitieux qui lui a été donné, dès 1902, de Bibliothèque d'Auvergne ».
Bibliothèques municipales.
Abbeville (Somme).
La Bibliothèque municipale d'Abbeville a participé par le prêt de gravures et d'aquarelles à une exposition, Graveurs anglais à Abbeville. Graveurs abbevillois en Angleterre, qui a été présentée à Rochester (Angleterre) du 21 au 28 juillet lors de la « Rochester Civic Week ». Rochester a été jumelé avec Abbeville il y a près d'un an sous l'égide du monde bilingue. Cette exposition sera présentée au Musée Boucher de Perthes du 7 au 15 octobre.
Amiens (Somme).
Une partie des ouvrages de la réserve de la Bibliothèque municipale (manuscrits du Moyen âge, incunables, reliures armoriées, estampes) a été présentée au public du 5 au 14 octobre 1956. Deux visites dirigées ont été organisées : l'une, le 11 octobre, pour les élèves des écoles; la seconde, le 14 octobre, pour les membres de la Société des amis de la bibliothèque d'Amiens et des bibliophiles.
Antibes (Alpes-Maritimes).
Une exposition comparative d'ouvrages anciens et modernes a été organisée du 10 au 14 octobre à la Bibliothèque municipale.
Angers (Maine-et-Loire).
La Bibliothèque municipale d'Angers a présenté une exposition Rembrandt et dessins hollandais qui réunissait notamment des ouvrages à gravures sur le maître hollandais.
Arles (Bouches-du-Rhône).
Le samedi 13 octobre, a eu lieu dans le hall de l'Hôtel de ville une exposition des ouvrages récemment acquis par la bibliothèque municipale. Le succès de cette présentation s'est manifesté par l'inscription de nouveaux lecteurs à la bibliothèque.
Arras (Pas-de-Calais).
La Bibliothèque municipale d'Arras a participé à une exposition consacrée à la Peinture du Moyen âge à nos jours organisée pour l'inauguration d'une nouvelle galerie aménagée au Musée d'Arras. Elle a présenté ses plus beaux manuscrits afin de montrer l'évolution de la peinture du IXe au xve siècle.
Auxerre (Yonne).
Du 14 au 28 octobre 1956, ont été exposés à la Bibliothèque municipale des manuscrits du IXe au xxe siècle se rapportant à l'histoire du département de l'Yonne.
Besançon (Doubs).
L'exposition de reliures anciennes que nous avons annoncée dans le dernier numéro du Bulletin 4 et qui a été organisée à l'occasion de la Semaine internationale des Musées a été ouverte au public jusqu'au 31 octobre 1956.
Châlons-sur-Marne (Marne).
L'art de l'Inde, sous ses différents aspects : architecture, sculpture, miniatures, manuscrits, musique, art artisanal, a été présenté à un très nombreux public à la Bibliothèque municipale de Châlons-sur-Marne du 6 au 14 octobre 1956. L'inauguration d'une salle de sculpture hindoue au Musée de Châlons-sur-Marne servit de prétexte à cette exposition à laquelle ont participé la Bibliothèque nationale par le prêt de six beaux manuscrits et le Musée Guimet par le prêt de bronzes, de panneaux décoratifs de soie, de reproductions photographiques et de deux films sonores. L'Ambassade de l'Inde avait également prêté des disques. Une présentation commentée de l'exposition, accompagnée de la projection des films et de l'audition des disques a été faite par la bibliothécaire aux enfants des écoles. Cette exposition a reçu plus de 5.000 visiteurs en dix jours.
Châteauroux (Indre).
Le 6 octobre, M. Ramonet, député-maire de Châteauroux a inauguré, en présence de M. l'Inspecteur général Masson, dans une salle du Musée Bertrand, l'exposition de reliures préparée avec le concours de Mlle Enjolras, bibliothécaire de la ville, et de plusieurs collectionneurs. Cette exposition groupait des spécimens de l'art de la reliure du xve au XIXe siècle.
Dijon (Côte-d'Or).
A l'occasion du symposium organisé à Dijon par l'Association internationale d'hydrographie scientifique, pour commémorer le centenaire de la publication du volume de l'ingénieur Darcy sur « les fontaines publiques de la ville de Dijon », qui constitue une date importante dans l'étude du mouvement des eaux, la Bibliothèque municipale de Dijon a présenté du 20 septembre au 6 octobre, dans les vitrines de sa salle de lecture, une série de livres anciens sur l'hydrostatique et l'hydraulique, ceux du jésuite Jean François et des italiens Giovanni-Battista Baratteri et Benedetto Castelli (XVIIe siècle) jusqu'aux différentes éditions de Belidor et aux ouvrages mêmes des ingénieurs dijonnais Darcy et Bazin.
La Bibliothèque municipale de Dijon a participé en outre par le prêt d'un grand nombre de volumes, de manuscrits et de gravures, à l'exposition organisée par le Musée de la ville à l'occasion de la Semaine internationale des musées.
Grenoble (Isère).
L'exposition des plus beaux manuscrits de la Bibliothèque municipale de Grenoble, qui avait été inaugurée le 16 juin 1956 5, a été prolongée jusqu'au 31 octobre en liaison avec la Campagne internationale des musées.
Laon (Aisne).
Une exposition de manuscrits à peintures du VIIIe au xve siècle a été organisée à la Bibliothèque municipale de Laon ainsi qu'une présentation d'ouvrages concernant les musées en général et, plus spécialement, les musées locaux de Saint-Quentin, Soissons et Laon.
La Rochelle (Charente-Maritime).
Du 6 au 14 octobre 1956, s'est tenue à la Bibliothèque municipale de La Rochelle une exposition sur les livres pour enfants sous le second Empire, époque qui a marqué le début de la littérature pour enfants et où apparaissent presque tous les « classiques » du genre, depuis la Comtesse de Ségur, si discutée par les adultes, mais toujours en faveur chez les jeunes, jusqu'à Jules Verne.
Limoges (Haute-Vienne).
L'expérience d'initiation artistique organisée par l'Unesco en Haute-Vienne, choisie comme département-pilote, a donné à M. Julien Cain, directeur des bibliothèques de France, l'occasion de se rendre à Limoges, accompagné de M. l'inspecteur général Masson, le vendredi 19 octobre, pour inaugurer l'exposition sur la céramique, organisée à la Bibliothèque municipale, et visiter la Bibliothèque départementale avec M. Claude Laffont, préfet de la Haute-Vienne, M. le sénateur Lamousse, président de l'Association du bibliobus et M. Philippon, vice-président du Conseil général adjoint, au maire.
M. Julien Cain a souligné le rôle joué par le bibliobus dans la diffusion de la culture artistique, les remarquables initiatives prises par le Conseil général et par la municipalité en faveur de la lecture publique et le dévouement des bibliothécaires du bibliobus, Mlle Bernard et Mlle Le Courtois.
Cette action a été coordonnée par le Conservateur de la bibliothèque munici pale, Mme Gauthier, qui, malgré ses lourdes tâches administratives, n'a pas craint d'entreprendre, en outre, avec le concours de la Recherche scientifique, un répertoire des émaux limousins, du XIIe et du XIIIe siècles : « Point de départ d'une expérience de large diffusion artistique, a déclaré, pour conclure, M. Julien Cain, Limoges est en même temps le point d'aboutissement d'une vaste enquête scientifique poursuivie dans toute la France et dans les pays d'Europe où pénétraient jadis, avec les émaux de Limoges, l'une des formes les plus parfaites de l'art français du Moyen âge. On a souvent dit que l'initiation artistique n'était possible que si elle s'appuyait sur les travaux de spécialistes. Quand les fiches du spécialiste et les recueils d'images du vulgarisateur sont tenus par les mêmes mains, on obtient cette parfaite harmonie dont Limoges a le droit d'être fière. »
Louviers (Eure).
Le samedi 29 septembre 1956, le Président Mendès-France, maire de Louviers, a inauguré sous la conduite de Mlle Rothiot, les nouvelles salles du musée et une exposition de l'Amicale philatélique organisée les 29 et 30 septembre dans la salle de la bibliothèque.
La Direction des bibliothèques de France était représentée à cette manifestation par M. Robert Brun, inspecteur général des bibliothèques de France, et M. Paul Poindron, conservateur en chef.
Lyon (Rhône).
Une exposition de manuscrits à peintures a été inaugurée le 8 octobre 1956 à la Bibliothèque municipale de Lyon.
Menton (Alpes-Maritimes).
La Bibliothèque municipale de Menton a présenté ses volumes les plus anciens et les plus curieux du 6 au 14 octobre 1956.
Mulhouse (Haut-Rhin).
La Bibliothèque municipale de Mulhouse a présenté au Musée historique de la ville des livres illustrés et des gravures de Gustave Doré. Ont été notamment présentés l'ensemble des treize planches du « Juif errant », les six lithographies de la « Corrida de toros », Les Contes drôlatiques de Balzac, L'Enfer de Dante, La Sainte Bible, Les Œuvres de Rabelais, Roland furieux de l'Arioste, des bois du Monde illustré, etc...
D'autre part, pendant toute la durée de la Campagne internationale des musées, un concours ouvert à tous les enfants de 8 à 16 ans a été organisé à la Bibliothèque enfantine. Deux séries de reproductions d'oeuvres d'art y avaient été exposées et les concurrents devaient identifier les œuvres ainsi présentées, une des séries étant réservée aux enfants de 8 à 12 ans, l'autre à ceux de 12 à 16 ans. Les réponses devaient être inscrites sur un formulaire mis à la disposition des enfants à la bibliothèque enfantine, au musée historique et dans les établissements scolaires.
Les concurrents devaient en outre faire un dessin évoquant un objet exposé au Musée historique ou une rédaction relative à la visite de ce Musée.
Saint-Étienne (Loire).
La Bibliothèque municipale de Saint-Étienne a organisé, dans la grande salle du Musée, une exposition de gravures et de livres anciens du xve au xxe siècle qui a eu lieu en même temps qu'une exposition d'estampes de la « Jeune gravure contemporaine » préparée par le Musée. Ces deux expositions ont été inaugurées le 24 septembre 1956 et seront ouvertes jusqu'au 10 novembre.
Tours (Indre-et-Loire).
Le bibliobus urbain de Tours a été inauguré le 8 octobre par M. Tribut, maire de Tours, accompagné de M. l'inspecteur général Masson, de l'Inspecteur d'académie et de diverses personnalités.
De très vastes dimensions (8,80 X 2,45) la voiture, que M. Fillet propose de baptiser « bibliocar », contient 3.400 volumes sur ses rayonnages latéraux. Elle comporte une très large entrée latérale, un bureau pour deux bibliothécaires et une vingtaine de lecteurs peuvent y circuler à l'aise. C'est une véritable section de prêt ambulant.
Le but poursuivi par le nouveau service reste celui qu'avait défini M. Collon en 1950, lorsqu'il avait organisé des dépôts de caisses dans les écoles. En le dotant d'une voiture permettant le prêt direct aux enfants, la ville de Tours désire maintenir son affectation scolaire : la voiture stationne dans la cour de l'école. Selon un horaire fixé d'avance par le directeur de l'école, les classes sont appelées à tour de rôle à venir faire leur choix, sous la surveillance du professeur. Chaque enfant dispose d'un quart d'heure pour choisir sur les rayons et il emporte un seul volume. En passant dans chaque école toutes les trois semaines, le bibliobus dessert la totalité de la population scolaire, qui est d'environ 8.000 enfants, chacun d'eux ayant ainsi à sa disposition dix volumes, librement choisis au cours de l'année.
Le bibliothécaire de la Bibliothèque municipale, M. Fillet, qui a organisé et dirigé le service se propose de publier prochainement un article détaillé sur ce nouvel organisme.