Ubibcamp2

Lille – 20 octobre 2017

Nadine Kiker

Après un premier ubibcamp organisé à Angers en janvier 2015, le réseau UBIB 1 a décidé de renouveler l’expérience à Lille le 20 octobre dernier, à la suite du congrès de l’ADBU. Cet ubibcamp a été voulu foisonnant, orienté expérience utilisateur, réseau et métier de répondant.

Un événement foisonnant

Les ateliers ont rassemblé soixante-dix collègues, dans leur grande majorité répondants et/ou membres du réseau ubib. Les ubibiens ont pu chacun participer à trois ateliers, sur les quinze proposés par les organisateurs et les collègues eux-mêmes.

L’ubibcamp en image, c’est par ici !

L’accueil chaleureux qui nous fut réservé au SCD de Lille SHS participa de la réussite de cet ubibcamp. « Comme des coqs en pâte », chacun a pu évoluer d’ateliers en discussions, au sein d’une journée pourtant bien remplie. Le sens d’un accueil fluide et discret a ainsi favorisé le bien-être et la volonté de partage d’idées de chaque hôte.

Les quinze ateliers furent animés par onze collègues volontaires, dont dix issus du réseau ubib : répondants, coordinateurs ou directeurs. Seule la fonction d’animateur primait. Certains se sont lancés dans l’animation participative pour la première fois, après avoir, pour la moitié d’entre eux, suivi une formation proposée par le réseau ubib : ils ont pu bénéficier d’une préparation individuelle pour confronter, notamment, leurs intentions et animations pédagogiques à un « sparring partner ». L’enquête réalisée après l’ubibcamp souligne le « professionnalisme » des animateurs. Si la forme fut maîtrisée en amont des ateliers, leur contenu en fut d’autant plus riche et foisonnant.

Ubibcamp ou UX-Camp

Nous ne l’avions encore jamais vraiment fait, aussi étrange que cela paraisse : cet ubibcamp fut l’occasion d’aller voir d’un peu plus près quelles étaient les pratiques étudiantes de la réponse en ligne, via ubib ou non. Au-delà des conclusions intéressantes - messenger est roi et les robots remplacent les humains - c’est la méthode elle-même que nous avons eu envie de tester, dans deux ateliers animés par Frédéric Desgranges (SCD Angers), avec des entretiens flash et des petits tests d’utilisabilité. Cette question sur les pratiques, les participants à l’atelier animé par Nelly Sciardis (SCD Valenciennes) se la sont également posée à propos des chercheurs.

Le travail sur l’expérience utilisateur fut en quelque sorte le fil rouge de cette journée, puisque nous, homo respondens, avons nous-mêmes testé les robots ou chatbots dans un atelier animé par Pierre-Yves Cachard (SCD du Havre), constatant ce qui était déjà au point, ce qui ne pouvait l’être, et nous projetant ainsi dans un avenir proche d’une réponse en ligne hybride, mi homo, mi robot.

Enfin, de nombreux ateliers ont permis de souligner les améliorations techniques à réaliser afin de permettre une réponse rapide et pertinente. Nous ne citerons que deux exemples : que faut-il modifier dans l’outil de signets exhibit pour qu’il remplisse sa fonction de fédérateur de liens ? Comment faire en sorte de recevoir, de manière fiable, des notifications de mail via l’outil de réponse en ligne diabolocom ?

Parler réseau

L’une des forces d’ubib est d’être un réseau. Passé de sept universités participantes en 2009 à vingt en 2017, il rassemble en fait encore davantage de SCD ou autres établissements documentaires. Une animation du réseau en régions est ainsi devenue indispensable. Quelle est-elle concrètement ? Les participants à l’atelier animé par Elise Nelson (SCD Lille SHS) l’ont dessinée et ont travaillé ensemble à des pistes d’amélioration.

D’un point de vue local, quel est le périmètre d’ubib dans la réponse en ligne au milieu des multiples points de contact ? Telle fut la thématique des deux ateliers animés par Natacha Leclercq et Nathalie Clot (SCD Lille 2 et BU Angers) qui permit d’avoir un panorama utile des points de contact et de leur possible fédération dans un outil unique. Plus globalement, resituer le réseau ubib dans le monde de réseaux que constituent les bibliothèques, pour en cerner davantage sa spécificité, ses apports et ses lacunes, fut le travail mené dans l’atelier animé par Cécile Malleret (SCD Lille SHS).

La question du réseau demeure inhérente à ubib, dans le sens où « répondre pour tous » est « un sujet de tension ». Les solutions passées en revue dans l’atelier animé par Corinne de Munain (SCD Lille SHS) passent par une coordination technique, une montée en compétences documentaires ainsi qu’une valorisation du service de réponse en ligne.

Parler métier

Parler métier ressemble à s’y méprendre à une évidence. Néanmoins quoi de mieux que de réinterroger une évidence. Parler métier ne saurait exclure de parler ensemble des questions dérangeantes, à condition de s’orienter vers la recherche de solutions.

La question de l’avenir du réseau ubib en est une : agir ou périr. Dans leur réponse à cette question posée au sein de l’atelier animé par Nathalie Clot (SCD Angers), les participants ont souligné à nouveau les faiblesses techniques de l’outil de réponse en ligne et d’exhibit, ainsi que la frustration des répondants, jugés parfois trop nombreux.

L’avenir du réseau passe par une réponse de qualité et une montée en compétences de ses répondants, thématique retenue dans l’atelier animé par Aline Demange (SCD Strasbourg), où – au-delà des questions techniques liées à l’outil – formation, coordination et animation du réseau par la chargée de mission ubib ont été les mots-clés.

Parler métier implique aussi de le faire dans la bienveillance et avec méthode. Nous l’avons notamment expérimenté dans les ateliers orientés sur les pratiques, à savoir l’échange de pratiques avec Julie Roussel (SCD Rennes 1) et l’analyse de pratiques avec moi-même (SCD Angers). Ces deux méthodes, complémentaires, ont permis en un temps limité de poser des questions collectivement et individuellement, d’y répondre de manière structurée, en laissant la parole à chacun des participants, et de proposer des pistes.

Nous avons manifestement atteint un des objectifs que nous nous étions fixés lors du conseil d’orientation de juillet dernier : permettre aux répondants de bénéficier concrètement de la dynamique du réseau ubib, et nous nous en félicitons. Reste à faire vivre le réseau tout au long de l’année avec nos modestes moyens, un vrai challenge !

  1. (retour)↑  Service de question-réponse en ligne, proposé par une vingtaine de bibliothèques universitaires métropolitaines.