Depuis le début de l’année, de plus en plus de bibliothèques universitaires, contraintes par des restrictions budgétaires et la hausse des tarifs des éditeurs, mettent fin à leurs abonnements à certaines revues scientifiques. C’est le cas par exemple de la BIU Santé (Paris Descartes), qui communique sur cette situation dans son blog.
Comment l’expliquer ?
Depuis de nombreuses années, le prix des abonnements à ce type de revues a fortement augmenté « de 5 à 15 % par an, voire plus », déclare Valérie Néouze, directrice du SCD de l’université Paris-V, interrogée par Le Monde. « Dans le même temps (…) les baisses de moyens des bibliothèques étaient de 9 % en 2012, puis encore de 5 % en 2013 », explique au journal Sandrine Malotaux, membre du consortium Couperin, qui négocie au nom des bibliothèques françaises avec les éditeurs scientifiques. « Chaque année, nous nous désabonnons de certains titres, mais là nous touchons au cœur des collections », conclu Valérie Néouze. Christophe Pérales, président de l’ADBU, relève encore que « depuis des années nous criions au loup. Maintenant nous sommes proches d’un point de rupture ».
Ces désabonnements ont des répercussions sur la communauté universitaire. D’un côté, les chercheurs se retrouvent sans ces ressources, essentielles à la publication de leurs résultats et à la visibilité des évolutions de leur discipline. De l’autre, les étudiants sont privés d’outils de travail nécessaires. Valérie Néouze souligne cependant que cette baisse des abonnements « aidera les chercheurs à prendre conscience du rôle des bibliothèques (…) et nous permettra de mieux promouvoir les alternatives, qui restent timides ». Parmi celles-ci, se trouve notamment l’accès libre et gratuit aux articles et aux données de recherche.
Commentaires
Alexandre Lemaire - le 15 Février 2014, 10h02 Permalien
Bonjour,
Bonjour,
Je travaille en Belgique avec les bibliothèques publiques et donc je ne suis pas cette situation des BU de près mais ce problème me préoccupe d'autant plus que les bibliothèques publiques commencent à acheter des documents numériques et que les éditeurs tentent d'imposer des modèles similaires d'abonnements, y compris pour les livres numériques.
J'ai deux petites questions : 1/ En France il était question d'un "big deal" mené par le Ministère et qui aurait pu résoudre une partie du problème. Cette voie a-t-elle été abandonnée ?
2/ Dans quelle mesure les entrepôts numérique "open access" ont-ils pu apporter une partie de solution à ce problème? (notamment pour ramener les éditeurs à la raison face au risque d'un basculement complet du modèle comme il s'est produit dans le domaine musical, par exemple)
Courage aux BU dans cette lutte essentielle pour la défense d'une recherche et d'un enseignement s'appuyant sur des sources d'informations accessibles à une très large communauté.
Alexandre Lemaire
Stéphane Potelle - le 10 Avril 2014, 17h04 Permalien
Bonsoir,
Bonsoir,
le cas de la BIU Santé est effectivement préoccupant, mais reste heureusement isolé.
Comme le montre les premiers résultats de l'enquête flash (http://adbu.fr/wp-content/uploads/2014/03/Enquête_ADBU_2014.pdf) menée par l'ADBU sur le budget des BU, les acquisitions de documentations électroniques ne sont pas en baisse. Néanmoins la part du budget qui leur est consacrée augmente de manière significative : http://adbu.fr/actualites/le-budget-des-bibliotheques-universitaires-ne-permet-plus-de-fai...
Encore une fois le cas de la BIU Santé reste préoccupant bien que peu représentatif de la tendance générale.
Stéphane Potelle - ADBU
rchauchot - le 11 Avril 2014, 12h04 Permalien
Bonjour,Nous vous remercions
Bonjour,
Nous vous remercions pour ces précisions ainsi que pour les liens vers l’enquête et le billet d’actualité de l'ADBU, que nous avons d’ailleurs partagés dans un nouveau billet.
Bien cordialement,
L’équipe du BBF