Chronique des bibliothèques
Bibliothèques universitaires.
Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, Musée de la guerre, Paris.
Eixposition : Verdun 1916. Témoignages d'artistes et documents. - Le cinquantenaire de la bataille de Verdun a donné lieu à une exposition officielle à la salle Charlemagne en l'Hôtel des Invalides : essentiellement éducative (récits enregistrés de la bataille, fragments de films, dioramas), elle s'adressait au grand public, à la jeunesse, aux lycéens; le Musée de la guerre y avait largement collaboré. Mais, de leur côté, la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine et le Musée de la guerre ont organisé, au château de Vincennes, une exposition : Verdun. Témoignages d'artistes et documents, complémentaire de celle des Invalides. Celle-ci s'adressait plus spécialement aux historiens, aux artistes, à ceux qui ont vécu cette épreuve et à tous ceux pour qui la transposition d'un événement à travers la sensibilité d'un artiste est le plus émouvant document.
Dès l'entrée, des estampes mettaient le visiteur en contact avec la Citadelle de Verdun et le leitmotiv de ces murs, la souffrance des combattants. Deux vitrines de livres français et allemands dans lesquelles une place spéciale était faite à Georges Duhamel, disparu ce printemps, évoquaient les témoignages des écrivains et la recherche historique.
Dans la salle principale étaient accrochées 75 œuvres - peintures et dessins originaux, lithographies, etc., - toutes dues à des artistes qui ont vécu Verdun. Le plus connu, Luc-Albert Moreau, authentique combattant de Verdun, plusieurs fois blessé, - il était sergent - a été tellement marqué que toute sa vie jusqu'à sa mort, en 1948, en a été obsédée : « Ceux de Verdun », « Le soldat empalé sur un arbre », donnent une idée sinistre de la vie des hommes mêlés sous les bombardements à la terre mouvante qu'ils défendaient pied à pied. « Les Coureurs », « Les Hommes de soupe », « Les Gaz », « Les Avions » : autant d'épisodes journaliers pour eux. De grands dessins au crayon exécutés à Verdun même; à propos de l'un d'eux, « Officier allemand sortant du dernier bastion du Fort de Douaumont » (24 octobre) Raoul Dufy a écrit : « après une nuit de combat, où Luc-Albert a-t-il puisé la force de prendre son crayon... ? »
Il faut citer aussi des œuvres de Fernand Léger, Dunoyer de Segonzac, Henry de Groux, Zingg et Galtier-Boissière, disparu lui aussi cette année.
La lecture historique de ces murs était facilitée par une chronologie de la bataille illustrée de photographies et de documents qui occupaient les six vitrines centrales. Par opposition, deux vitrines contenaient des documents sur la vie, en quelque sorte privée, d'une Division dans la bataille (la 33e D.I.) : lettres d'un sous-lieutenant à sa mère, billets de commandement d'un lieutenant de section de mitrailleuses portés par coureurs, citations, photographies, récits de combats par des Français et des Allemands. On y voyait dans le concret les effets des mesures générales rappellées par la chronologie centrale : tenir sur place, état d'alerte, relève, ainsi que les différentes formes de souffrance : froid, boue, gaz, combats dans les trous, mort des camarades, et toutes les horreurs de la guerre.
Dans une petite salle voisine étaient exposées des œuvres de « peintres aux armées » de 1917 (ruines), des journaux illustrés de 1916, des affiches d'enfants de 1916 exhortant les civils à contribuer, par leurs petits sacrifices, à soutenir les combattants de cette tragédie de plus de dix mois.
En raison du grand nombre de manifestations officielles déjà consacrées à l'anniversaire de Verdun, le Musée de la guerre avait renoncé au traditionnel « vernissage ». L'exposition 1 est demeurée ouverte en juin, juillet et septembre. Elle n'occupait que deux des salles du Musée; dans les autres salles était présenté, en même temps, un choix des principaux tableaux et documents évoquant les guerres 1914-1918 (dans le pavillon Nord) et 1939-1945 (Pavillon sud).
Grenoble (Isère).
Exposition : Paul Claudel et le Dauphiné. - Le 2I mai 1966 eut lieu dans la salle d'exposition de la Bibliothèque universitaire, l'inauguration de l'exposition Paul Claudel et le Dauphiné, sous la présidence de M. le Préfet de l'Isère et en présence de M. le Maire de la ville de Grenoble, de M. le Doyen de la Faculté des lettres, ainsi que de Mmes Nantet et Paris et de M. Pierre-Paul Claudel, enfants du poète.
Une première série de vitrines était consacrée à « l'approche du Dauphiné (1906-1927) » : Claudel étant jeune marié, sa femme, fille de l'architecte lyonnais Sainte-Marie Perrin, l'amena en effet à Lyon et dans sa propriété familiale d'Hostel. Des lettres, des photographies, des gravures et des manuscrits de poèmes, dont la Cantate à troix voix illustraient cette période de la vie du poète. Mais le principal de l'exposition était consacré au séjour à Brangues (1927-1954). Quatre parties étaient distinguées dans cette période :
La première concernait l'inspiration dauphinoise dans la poésie, le théâtre et la prose claudeliens. Les pièces les plus importantes étaient sans doute l'Histoire de Tobie et Sara dans un exemplaire imprimé contenant de nombreuses annotations et variantes manuscrites et l'Eloge du Dauphiné, édité en hommage à Paul Claudel par la Société des écrivains dauphinois, sur les presses de l'imprimerie Allier. Un certain nombre de petits poèmes de circonstance, charmants par leur spontanéité et leur humour, mais restés manuscrits, avaient été prêtés par la famille du poète.
La seconde partie se rapportait à la collaboration du poète et de son illustratrice : Audrey Parr. Des œuvres de cette dernière voisinaient avec des lettres du poète adressées à elle.
C'étaient ensuite des souvenirs et des documents du temps de Brangues qui consistaient en photographies ou objets appartenant à la famille de Paul Claudel qui avait bien voulu les prêter pour cette exposition. On y avait joint sept aquarelles de Jean-Claude Lacrois exécutées en avril 1966 dans le parc et la région de Brangues.
Une dernière partie de l'exposition était consacrée à la méditation et la prière du poète à Hostel et à Brangues. Des manuscrits comme Sainte-Thérèse et la Vierge écoute y étaient présentés, ainsi que la Bible que consultait le poète et diverses photographies, dont celle de l'inhumation à Brangues le 4 septembre 1955. Le masque mortuaire du poète était également exposé.
Un public nombreux assistait à l'inauguration de cette exposition qui a fait l'objet d'un catalogue 2.
Don Esmonin. - Au mois de janvier, la bibliothèque s'est enrichie d'un don très important dû à Mme Esmonin, veuve de l'ancien doyen de la Faculté des lettres de Grenoble, qui a offert à la bibliothèque universitaire, selon les dernières volontés de son mari, la très belle bibliothèque qu'il avait réunie sa vie durant.
Celle-ci est très riche en ouvrages historiques des XVIIe et XVIIIe siècles et en études concernant cette période. Le doyen Esmonin était en rapport avec tous les libraires d'ouvrages d'occasion et il avait réuni une bibliothèque très complète, principalement sur les questions d'institutions et d'histoire des idées. Sa collection comporte également un fonds d'ouvrages d'histoire de l'art datant du premier quart du xxe siècle, d'autant mieux venu que la bibliothèque se trouvait très pauvre en ouvrages de ce genre et de cette époque.
Il est à souligner que plusieurs libraires parisiens avaient fait des offres à Mme Esmonin pour acheter la bibliothèque de son mari : la bibliothèque universitaire lui est d'autant plus reconnaissante de son don généreux.
Exposition d'artistes espagnols contemporains. - Le 29 avril 1966, le cercle Cervantès a présenté à la Bibliothèque universitaire, dans la salle d'exposition, les œuvres du sculpteur J. Canosa Danate, lecteur d'espagnol, et des peintures d'Emilio Huguet et de Libertad Atienza. M. le doyen de la Faculté des lettres s'était fait représenter par son assesseur et de nombreux professeurs et personnalités universitaires assistaient à cette inauguration. Mme Kravtchenko, présidente du Cercle Cervantès, présenta l'exposition, et notamment les extraordinaires sculptures de Joaquin Canosa, réalisées dans un ciment auquel un traitement spécial donne la chaleur douce et la couleur rousse de la terre cuite. L'artiste a composé des scènes symboliques où éclate le réalisme jusqu'à l'outrance, tel le groupe des victimes d'Hiroshima, un Don Quichotte et un Christ en croix très saisissants. Cette exposition a connu un grand succès.
Exposition : Le Livre et le film au service de l'entreprise. - Les 10, II et 12 mai, dans le hall d'entrée de la Bibliothèque universitaire, eut lieu l'exposition intitulée Le Livre et le film au service de l'entreprise, élaborée sous le patronage de l'Association française pour l'accroissement de la productivité.
Cette exposition consistait en trois cents ouvrages français et étrangers traitant de l'économie, de l'organisation et de la gestion de l'entreprise industrielle, commerciale, agricole et artisanale. Des films techniques et d'organisation étaient projetés en permanence dans la salle d'exposition.
Bibliothèque municipale et universitaire.
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Exposition Albert Camus. - Du 8 au 15 mai 1966 s'est tenue, à la Bibliothèque municipale et universitaire de Clermont-Ferrand, une exposition sur Albert Camus. Les organisateurs, MM. R. Quilliot et P. Viallaneix, maître-assistant et professeur de littérature française à la Faculté des lettres, ont bénéficié de la documentation, surtout iconographique, qui avait été récemment rassemblée pour l'exposition de la Bibliothèque municipale de Sarcelles. Mais ils ont pu puiser aussi dans le fonds Camus qu'ils ont constitué au sein de l'Institut de français de la Faculté des lettres et qui contient de nombreuses pièces rares, dont la photocopie du diplôme d'études supérieures de l'écrivain, détruit lors de l'incendie de la Bibliothèque universitaire d'Alger. Ils ont reçu, enfin, l'aide de Mme Albert Camus.
Grâce à tous ces concours, l'exposition a offert aux 1 500 Clermontois qui l'ont visitée, un ensemble exceptionnel d'images, de souvenirs, de manuscrits, et d'éditions originales ou illustrées. Cette manifestation s'est accompagnée de la projection, dans un amphithéâtre de la Faculté des lettres, de deux films consacrés à Albert Camus.
5e Salon de l'Éducation nationale. - Le cinquième salon de l'Éducation nationale, placé dans le cadre des manifestations du centenaire de la Ligue française de l'enseignement - fondée par Jean Macé - s'est tenu dans la salle d'exposition de la bibliothèque universitaire, du 27 mai au 5 juin inclus.
Les exposants, au nombre de 66, appartenaient pour certains à l'École régionale des Beaux-Arts mais surtout au corps enseignant, tant professeurs des établissements du second degré, qu'instituteurs. Si beaucoup des œuvres exposées s'inspiraient des paysages pittoresques et des monuments de l'Auvergne et restaient en somme classiques, les interprétations plus personnelles ne manquaient pas et certaines toiles de peinture figurative étaient d'une excellente facture.
Bibliothèques municipales.
Abbeville (Somme).
Publication. - Une brochure fort intéressante, due à Mme M. Agache-Lecat, bibliothécaire de la Bibliothèque municipale d'Abbeville, vient de paraître, qui a pour titre Les sept déménagements de la bibliothèque d'Abbeville 3. Dans cette étude qui fit l'objet d'une communication à la Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville, l'auteur, sans vouloir refaire l'historique de la bibliothèque qui fut étudié par Alcius Ledieu en 1885 et par M. Richard Robert en 1943, a voulu évoquer les différentes installations qu'elle a connues et chercher pourquoi - depuis 1643, date de sa fondation, jusqu'au dernier qui la vit, au début de 1965, s'établir à l'hôtel d'Emonville 4 - elle a dû subir sept déménagements.
Mme Agache-Lecat s'est, au demeurant, surtout préoccupée de relater certains faits peu connus et qui montrent l'importance que les Abbevillois attachaient à leur bibliothèque.
Cet exposé est suivi d'indications sur les sources et la bibliographie, ainsi que de reproductions de certaines pièces justificatives.
Arles (Bouches-du-Rhône).
Exposition « Taureaux ». - A l'occasion de la grande corrida du 3 juillet, la Bibliothèque municipale a présenté, pendant trois jours, le dernier ouvrage illustré de lithographies en couleurs de Jean Cocteau, Taureaux, sur un texte de l'arlésien Jean-Marie Magnan en hommage à Pedres, Curro Romero et El Cordobes. Des manuscrits tauromachiques de J. Cocteau (collections privées) et des dessins étaient également exposés.
Cette manifestation a obtenu un important succès, surtout auprès des « afficionados ».
Participation à d'autres expositions. - La Bibliothèque municipale a collaboré, par la présentation de documents divers, à l'exposition Le Port d'Arles, présentée à la Chambre de Commerce.
Ses collections ont été aussi utilisées pour la présentation d'une salle de l'exposition Les Cryptoportiques ; le Forum romain, organisée au Musée Réattu.
Carpentras (Vaucluse).
Exposition : Jules Germain et ses amis. - Du 25 juin au 25 juillet a été présentée au Musée Comtadin une exposition intitulée : Jules Germain et ses amis; gravures, plâtres originaux, documents divers, matériel et bois. Il s'agissait d'une rétrospective mettant à l'honneur un peintre et un graveur issu d'une famille d'artisans célèbres et qui fut pendant quelque temps professeur de gravure à l'École des beaux-arts d'Avignon.
Cette exposition avait été montée grâce à l'apport de la collection privée de M. et de Mme Angladon, de Carpentras, qui ont fait don à la Bibliothèque de 82 épreuves de Jules Germain.
Ce dernier, né en 1877 et mort en 1946, était un graveur de grande classe, d'une rare intelligence et d'une grande érudition artistique et littéraire. Il était capable, par sa sensibilité, de comprendre et d'interpréter la vision d'un Vinci, la puissance dynamique d'un Rembrandt, l'explosion lumineuse d'un Desvallières ou la suave et poétique harmonie colorée d'une Marie Laurencin. Ses interprétations en noir, en camaïeu et en couleurs, resteront pour l'avenir le témoignage d'une technique prestigieuse.
Parmi les oeuvres d'artistes gravées par Jules Germain, on avait l'occasion de noter des noms de peintres tels qu'André Mare, Otto Coubine, Claude Lorrain, Gauguin, Rembrandt, Célestin Nanteuil, Georges Bouche, Watteau, Delacroix, Poussin, Andrea Del Sarte, Desvallières, Marie Laurencin; des noms de sculpteurs aussi, comme Rodin et Charles Despiau. Quelques livres illustrés par des gravures de Germain complétaient cet ensemble. Étaient aussi exposées quelques peintures à l'huile de Germain, un portrait de lui par Gaboriaud, des œuvres de certains de ses amis, plâtres originaux de Charles Despiau et de Rodo de Niederhausen, gravures de G. Aubert, d'Auguste Léveillé, de Paul Bonnet, ainsi que des documents se rapportant à l'époque où Jules Germain, pendant la guerre de 1914-1918, appartenait à la section de camouflage de la 157e D. I., et des photographies de famille. Enfin on pouvait voir une presse à balancier ancienne, une boîte à burins et des bois gravés. L'ensemble a fait l'objet d'un catalogue 5 multigraphié.
Cette rétrospective à la gloire d'un graveur un peu trop oublié et d'un artiste quelque peu méconnu, n'a pas manqué d'attirer de nombreux visiteurs.
Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).
Corrtmésnoration du bi-centenaire de la naissance de Nicéphore Niepce. - Au mois de juin 1966, la ville de Chalon-sur-Saône a organisé une série de manifestations en l'honneur de Nicéphore Niepce, l'inventeur de la photographie, né en cette ville le 7 mars 1765.
Au musée Denon, dont une des salles est consacrée à Niepce, le savant conservateur, M. Louis Armand-Caillat (décédé subitement le 27 juin dernier) avait réuni de nombreux documents se rapportant à Niepce, à ses travaux, à sa famille. Dans la salle qui porte son nom, on pouvait voir, entre autres choses, le registre de la paroisse de Saint-Jean de Maizel sur lequel est inscrit son acte de baptême et le registre d'état-civil de Saint-Loup de Varennes où figure son acte de décès. A côté se trouvaient des photographies de sa maison natale à Chalon et de la maison du Gras à Saint-Loup. Aux murs étaient accrochés différents portraits de la famille Niepce, tandis qu'à côté du recueil de sa correspondance (conservée en Russie et publiée à Moscou en 1949), on avait placé une notice sur l'héliographie, un inventaire du Gras dressé en 1833 après sa mort, des lettres autographes de Niepce et divers souvenirs prêtés par des membres de sa famille.
Cette salle renfermait encore la première chambre noire, la chambre à soufflet et le premier diaphragme à iris utilisés par Niepce, une collection d'héliogravures sur plaques de zinc - dont certaines ont été rendues translucides par l'application d'un vernis - des lettres d'Isidore Niepce datées de Givry, 1861, ainsi qu'une plaque offerte en reconnaissance à Daguerre et à Niepce par la « Photographic art and science foundation », de Washington.
Dans une autre salle, une vitrine contenait les plans et notices concernant le pyréolophore, premier moteur à explosion conçu par Claude et Nicéphore Niepce auxquels un brevet fut délivré par Napoléon, à Dresde, le 20 juillet 1807.
Cette exposition avait été complétée par différents envois : dans une vitrine se trouvait le fusil photographique prêté par le musée de Beaune et dont l'inventeur est Marey; dans une autre c'étaient des lettres d'Abel Niepce, inventeur de la photographie sur verre, enfin, près des portraits en grandes dimensions des deux frères Lumière, figurait le cinématographe Lumière de 1895, équipé pour la prise de vues et assorti de vues en couleur sur plaques.
A l'Hôtel de ville, le Salon international d'art photographique offrait aux visiteurs 476 photographies, sélectionnées parmi 4000 en provenance de 22 nations. Cette exposition, qui occupait quatre salles et le grand vestibule, avait été réalisée par Mme Pradeau, présidente du Photo-Club de Chalon, avec le concours d'élèves de l'École municipale de dessin.
Le 10 juin, M. Marcellin, ministre de l'Industrie, vint inaugurer l'avenue à laquelle on a donné le nom de l'inventeur ruiné par ses travaux. Ensuite, à la salle Marcel Sembat, de nombreuses personnalités entendirent les allocutions de MM. Roger Lagrange, sénateur-maire de la ville; Albert Plécy, président des gens d'image; Bourigeaud, président de la Fédération nationale des sociétés photographiques de France; Lorelle, président du Salon national de la photographie.
Après la proclamation des résultats du prix Niepce, le ministre tira les conclusions de cette manifestation en affirmant : « la force et la jeunesse d'une nation se mesurent à l'ingéniosité et au labeur de ses savants... Tout doit être mis en œuvre pour les Nicéphore Niepce d'aujourd'hui et de demain ».
Ces expositions ont enregistré plus de 2 500 entrées payantes (une entrée permettait de visiter toutes les salles, y compris celles du musée Denon).
Colmar (Haut-Rhin).
Exposition de dessins d'enfants. - Fidèle à une tradition maintenant décennale, la bibliothèque des jeunes de Colmar a organisé, avec la collaboration des établissements d'enseignement de la ville, une exposition de dessins d'enfants. Pour ne pas influencer les jeunes artistes et laisser à leur spontanéité libre cours, il leur était recommandé de ne pas s'inspirer d'illustrations ou de cartes postales pour traiter les deux sujets proposés : un intérieur de cour ou de maison, et une nature morte. Assez logiquement, la plupart des concurrents ont choisi la nature morte, sujet plus facile, plus limité aussi. Les œuvres des plus jeunes d'entre ces Colmariens ne font pas exception au caractère figuratif, mais cependant très imaginatif, des dessins de cet âge (6-9 ans). Le jeune enfant représente les objets non tels qu'il les voit et serait capable de les représenter, mais tels qu'il les imagine. Chez les concurrents plus âgés le tracé atteint beaucoup plus d'exactitude, des éléments de fantaisie apparaissent; les artistes en herbe se préoccupent déjà d'harmonie des tons et de soin dans l'application des couleurs.
Le jury a récompensé le zèle des 365 concurrents par de nombreux prix et a fixé, dès maintenant, le sujet du concours de l'année prochaine : l'illustration d'un livre d'enfant.
Épinal (Vosges).
Ouverture d'une bibliothèque annexe. - Le 25 mai 1966, une première annexe de la Bibliothèque municipale s'est ouverte dans le nouveau quartier périphérique de la Vierge. Le local et le personnel sont fournis par le Centre social de ce quartier formé de grands ensembles, lui-même géré par la Caisse d'allocations familiales du département. Encore à ses débuts, le dépôt comprend actuellement 200 ouvrages pour les adultes et 200 pour la jeunesse. Une circulaire d'information a été imprimée pour être distribuée dans tous les foyers du quartier.
Une seconde annexe de la Bibliothèque municipale est prévue dans un autre nouveau quartier (Z.U.P.) et selon les mêmes modalités.
Au moment où un petit film publicitaire sur la bibliothèque est en cours de réalisation, un nouveau catalogue imprimé et fort bien présenté des récentes acquisitions de la Bibliothèque municipale d'Épinal en ouvrages d'imagination et de culture générale, tiré à 2 ooo exemplaires, vient de paraître. Il comporte les cotes, les titres, une brève analyse des ouvrages, et parfois incite à des rapprochements judicieux.
Laon (Aisne).
Exposition : Vauclair abbaye cistercienne. - Dans le cadre des « Heures médiévales de Laon », du 10 au 25 septembre, a été présentée à la bibliothèque une exposition sous le titre : Vauclair abbaye cistercienne. Cependant que les fouilles se poursuivaientsur l'emplacement du monastère, sous la direction des PP. Dinier et Courtois ainsi que de M. Pottier, plus de cent manuscrits provenant de cette abbaye étaient exposés à Laon. Les visiteurs ont pu admirer certaines pièces datées de la fondation même de Vauclair par le premier abbé Henri de Murdach en 1134, toute l'œuvre de Saint Bernard recopiée ici au XIIe siècle avec des décors cisterciens, ainsi que les missels et antiphonaires à peinture, spécialement exécutés pour la dédicace de la nouvelle abbatiale de Vauclair en Pentecôte 1257. Tous ces manuscrits conservent encore leur reliure en peau de cerf d'époque. Quelques vitrines rappelaient, d'autre part, l'histoire de l'abbaye jusqu'à la Révolution.
La totalité des pièces exposées appartenait au fonds de la bibliothèque de Laon.
Lille (Nord).
Exposition Albert Camus et Prix Nobel de littérature. - La Bibliothèque municipale de Lille a accueilli, du Ier au 10 juin, l'exposition itinérante consacrée par le Cercle des amis du Prix Nobel de littérature à Alfred Nobel, sa vie et son œuvre.
L'exposition, composée essentiellement de panneaux et de diapositives, a été complétée par des documents appartenant à la bibliothèque (textes et iconographie) et concernant, pour la plupart, les écrivains français lauréats du Prix Nobel de littérature. En particulier, trois vitrines étaient consacrées à Albert Camus dont l'évocation a été considérablement élargie par l'apport de l'exposition organisée sur cet auteur par M. Grosso, bibliothécaire de la Bibliothèque municipale de Sarcelles, qui a bien voulu prêter un ensemble important de photographies, photocopies, éditions 6.
L'exposition Albert Camus, qui s'est prolongée jusqu'au 18 juin, était organisée dans le cadre des dixièmes « Nuits de Flandre », à l'occasion de la représentation de Caligula, par le Théâtre populaire des Flandres.
Lyon (Rhône).
Les tailleurs d'hystoires lyonnais du XVIe siècle. - Dans le cadre du Musée de l'imprimerie et de la banque à Lyon, une exposition s'ouvrit le 24 juin, qui proposait à l'attention du public et des spécialistes du livre et de l'imprimerie une première étude d'une assez extraordinaire collection de près de 600 bois, dont les deux tiers ont été gravés à Lyon au XVIe siècle par divers « tailleurs d'hystoires », et le dernier tiers, au XVIIIe siècle, par les Le Sueur, graveurs rouennais installés à Paris.
L'intérêt de cette collection se présente sous plusieurs rapports : au fait de posséder un si grand nombre de bois anciens, s'ajoute celui de pouvoir remettre au jour un ensemble cohérent d'éléments techniques étroitement liés les uns aux autres puisqu'ils ont vécu côte à côte durant des siècles et travaillé ensemble à l'édification d'œuvres populaires qui obtinrent sans doute leur plus grand succès au XVIe siècle, mais que l'on réédita jusqu'au début du XIXe siècle.
Les 390 bois du XVIe siècle que possède le Musée avaient permis à Barthélémy Honorat de publier à Lyon, en 1582 et 1585, les Figures de la Bible et une Saincte Bible, tandis que les 205 bois des Le Sueur, commandés par l'imprimeur parisien Colombat pour réparer et compléter l'ensemble des bois du XVIe siècle d'Honorat, ne servirent qu'en 1771 à J. T. Hérissant pour publier son Histoire de l'Ancien et du Nouveau Testament.
Une dernière édition, un peu plus fantaisiste, sortit en 1802 de l'imprimerie Prud'homme à Saint-Brieuc : depuis cette époque, la collection de bois gravés fut conservée dans les dépôts de cette imprimerie.
Une recherche plus approfondie doit sans doute permettre de préciser quel fut le rôle de ces « tailleurs d'hystoires » qui œuvrèrent à Lyon autour de la haute personnalité de Bernard Salomon, car, si quelques-uns d'entre eux imitèrent la manière si particulière de celui-ci, d'autres, notamment Pierre Eskrich, tentèrent de donner aux œuvres gravées un caractère moins précieux, beaucoup plus réaliste et plus puissant. D'autre part, la recherche sera facilitée par le fait que la collection comprend dix-sept bois non gravés, portant sur leur surface le dessin très étudié, très poussé qui devait être ensuite gravé.
Il existe là suffisamment de renseignements techniques pour permettre de préciser quelles furent les méthodes, encore bien peu connues, des graveurs du XVIe siècle.
Livres à figures français du XXe siècle. - Le 28 juin, M. Pradel, maire de Lyon, inaugurait dans les salons de la Bibliothèque municipale l'exposition Livres à figures français du XXe siècle, organisée par le conservateur avec la collaboration du Comité national du livre illustré français. M. Jacques Guignard, conservateur en chef de la bibliothèque de l'Arsenal et secrétaire général de ce Comité, présenta les pièces choisies par lui dans les riches réserves du Comité ou dans les fonds de la bibliothèque ainsi que certaines prêtées par des collectionneurs.
M. Pradel présenta ensuite, dans la grande salle de lecture qui se révéla presque trop petite pour la circonstance, la maquette et les plans de la nouvelle bibliothèque qui sera construite, au centre de Lyon, dans le quartier de la Part-Dieu, sur les plans de M. Perrin-Fayolle. L'organisation de cette nouvelle bibliothèque est liée notamment aux résultats d'une enquête sur la sociologie de la lecture à Lyon entreprise, à la demande du conservateur de la bibliothèque et avec l'aide du Cercle de la librairie, par M. Paviol. Les premières conclusions en ont été exposées par une des animatrices de cette enquête, Mme Guillien, bibliothécaire chargée de la section de lecture publique de la Bibliothèque municipale.
Le dernier discours fut celui de Me Dubost, représentant M. Isnard-le-Francé, président de la Société des Amis de la bibliothèque, empêché, qui remercia la municipalité et le conservateur d'avoir si bien su aller au devant des besoins de la population lyonnaise.
La séance se termina par la projection du film Graphismes, et beaucoup de personnes ne voulurent pas partir sans visiter une deuxième fois l'exposition.
Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Expositions. - Dans le cadre des nombreuses manifestations relatives au bi-centenaire du rattachement de la Lorraine à la France, la Bibliothèque municipale de Nancy a notamment apporté sa participation à l'exposition de tapisseries du Château de Lunéville et à celle concernant les artistes lorrains du XVIIIe siècle, au Musée des Beaux-Arts de Nancy.
La bibliothèque a, elle-même, présenté dans une de ses salles quelques vitrines sur Stanislas, roi de Pologne, montrant la forte personnalité de ce despote éclairé et philosophe bienfaisant, de ce courageux défenseur du patriotisme polonais, roi constructeur et fort populaire en Lorraine, dont on réduit trop souvent le rôle à celui de beau-père de Louis XV et de souverain nominal.
Nantes (Loire-Atlantique).
Exposition René-Guy Cadou. - Avec l'aimable collaboration d'Hélène Cadou, la Bibliothèque municipale de Nantes a organisé, de juin à octobre, une exposition René-Guy Cadou, dans le double but de rendre hommage à la mémoire d'un fils du pays de Brière, bien connu des poètes, et de montrer aux visiteurs les paysages et les circonstances qui l'ont inspiré.
En sept tableaux, c'était l'essentiel de la vie et de l'œuvre de Cadou qui se trouvait présenté. Son itinéraire intellectuel était retracé dans les quatre premiers, tandis que les trois autres comprenaient des extraits de deux œuvres : Le Cceur définitif et Les Biens de ce monde, ainsi qu'une anthologie de témoignages.
Nombreux sont en effet les témoignages sur l'œuvre de Cadou. Ainsi pouvait-on lire les lettres d'encouragement qu'adressait Max Jacob au jeune poète, ou les éloges que lui décernaient René Lacote, Jean-Daniel Maublanc, Paul Fort, Jules Supervielle et Blaise Cendrars. A côté d'un portrait de Pierre Reverdy était aussi exposée une lettre de Cadou à celui-ci.
Pour compléter ces sept tableaux - qui avaient figuré précédemment à l'exposition de la Maison de la culture de Bourges, - étaient présentées les douze lithographies de Jegoudez qui illustrent le poème Celui qui entre par hasard dans la maison du poète, de même que la lampe à pétrole au verre bleuté dont parle Cadou dans le poème : Il suffit qu'une lampe pose son cou de femme. Un dessin naïf s'ajoutait à cet ensemble, représentant la maison où fut hébergé le poète aux heures des Visages de Solitude.
Nice (Alpes Maritimes).
Don. - La Délégation générale du Gouvernement du Québec a offert à la Bibliothèque municipale de Nice de nombreux volumes, dont une collection de textes concernant les auteurs classiques canadiens, des ouvrages de vulgarisation intéressant l'histoire, la géographie, les sciences et techniques, la littérature et les beaux-arts du Canada, ainsi que quelques romans.
Perpignan (Pyrénées-Orientales).
Trêve de Dieu et Catalogne romane. - A l'occasion de l'exposition organisée par la ville de Perpignan : Trêve de Dieu et Catalogne romane, qui s'est tenue dans les salles du palais des rois de Majorque, du 26 juin au 15 septembre, la Bibliothèque municipale de Perpignan a présenté seize manuscrits parmi lesquels une bulle, sur papyrus, du pape Serge IV pour l'abbaye de Saint-Martin du Canigou (10II); un Textum evangelii du XIe siècle donnant la concordance des évangiles et orné de dessins à la plume, avec arceaux et animaux fantastiques; l'évangéliaire et les Commentarii in Psalinos de Saint Michel de Cuxa (XIIe siècle); le De Civitate dei de saint Augustin, avec initiales en couleurs (XIVe siècle); une traduction catalane des Faits et dits... de Valère Maxime (XIVe siècle); le Liber diversorum privilegiorum, ordinationem et estatuum oppidi Perpiniani, avec initiales ornées (XIVe siècle) et les Mémoires, provenant de la communauté de Saint Jayme de Perpignan (XIVe-XVIIe siècles).
Livres illustrés du XIXe siècle. - Dans le cadre de la onzième foire-exposition qui s'est déroulée à Perpignan du 12 au 26 juin 1966, la Bibliothèque municipale a présenté un choix d'une dizaine de livres illustrés du xixe siècle, au nombre desquels figuraient : L'Été à Bade d'Eugène Guinot (1847), avec des gravures de T. Johannot, Lami, Français, Jacquemart; les Fables de La Fontaine (1878), avec les dessins de Gustave Doré; Le Diable boîteux de Le Sage (1842), avec les vignettes de T. Johannot, ainsi que le volume sur le Languedoc-Roussillon des Voyages pittoresques et romantiques de l'ancienne France (1835). Rabelais, pour sa part, était représenté par deux éditions de ses ceuvres, l'une avec les dessins de Gustave Doré, la seconde illustrée par Robida.
Provins (Seine-et-Marne).
Participation à l'exposition « Trésors de Troyes et de Provins » à la Bibliothèque municipale de Troyes. - La bibliothèque municipale de Provins a apporté son concours à la préparation de l'exposition Trésors de Troyes et de Provins qui s'est tenue à Troyes dans le cadre du Festival populaire de Troyes et de Champagne, les 24 et 25 juin 1966 7.
Elle a prêté à cette occasion plusieurs documents appartenant à son fonds, notamment : une charte de 1176, scellée de cire rouge, dans un étui de cuir estampé de la fin du XIIIe siècle, par laquelle Henri Ier le Libéral, comte de Champagne, confirme les privilèges accordés au chapitre de Saint-Quiriace de Provins; une charte de 1164, du même Henri Ier, qui fixe les limites de la foire de mai à Provins; une troisième charte scellée, de 1269, en français, par laquelle Thibaut V fonde un couvent de Dominicains à Provins; un missel de Troyes, édition Jean le Coq, du début du XVIIe siècle, ainsi que divers dessins et lithographies ayant trait à des monuments de Provins.
Saint-Omer (Pas-de-Calais).
Inauguration de nouveaux locaux. - Le 25 juin 1966, en même temps qu'une piscine olympique et que les salles réaménagées du Musée des Beaux-Arts, était inaugurée la section de lecture publique de la Bibliothèque municipale, sous la présidence de M. Thomasi, Préfet du Pas-de-Calais, de M. Caillet, Inspecteur général des Bibliothèques et de M. Senellart, maire de Saint-Omer.
Dans le cadre attrayant d'une nouvelle construction contiguë à la bibliothèque d'étude, deux salles, un peu exiguës, aux boiseries de couleur chaude, aux rayonnages couverts de livres aux jaquettes multicolores, sont affectées au prêt pour adultes et à la section pour la jeunesse.
Au cours de la cérémonie, M. le chanoine Coolen, bibliothécaire de la Bibliothèque municipale, fit l'historique de la bibliothèque populaire, qui a, jusqu'à ce jour, assuré le prêt des ouvrages de vulgarisation et de distraction. Fondée en 1872, elle a pu, jusqu'à la création de cette section nouvelle, mener à bien une œuvre extrêmement féconde, malgré plusieurs déménagements et des conditions d'inconfort et de précarité, grâce au dévouement de nombreux commissaires et sous la direction de MM. Deligny et Doncker.
M. Caillet fit à son tour remarquer que les deux éléments de la bibliothèque, longtemps séparés, sont aujourd'hui heureusement réunis pour former un tout parfaitement équilibré. Il exprima, en particulier, le souhait que la nouvelle section de lecture publique ne soit pas, pour les lecteurs audomarois, une fin en soi, mais qu'elle constitue une étape agréable sur le chemin de cette section d'étude qui, par le nombre et la qualité de ses imprimés, de ses manuscrits et de ses incunables, renferme un des fonds de province les plus précieux.
Toulouse (Haute-Garonne).
Acquisition d'un manuscrit des œuvres de Fermat. - La Bibliothèque municipale de Toulouse vient de faire l'acquisition d'un manuscrit des œuvres de Pierre de Fermat. Il s'agit d'une copie de l'époque, de la main de Michael Angelo Ricci. L'ouvrage est sur papier, le dos du cartonnage porte le titre à la plume : Miscellanea di cose mathematiche non stampate di diversi.
Dans son introduction aux œuvres de Pierre de Fermat, Tannery, parlant de ce manuscrit, écrit qu'il « a été signalé par Libri en 1845 comme étant en possession de la marquise Ginori... Le Père Giovanozzi qui a examiné, à notre prière, la collection de manuscrits laissés par Magalotti conservée aujourd'hui à la bibliothèque Ginori Venturi à Florence (en 1923) en vue de rechercher les documents de Fermat, n'a pas pu retrouver (et M. Ch. Henry nous dit n'avoir pas été plus heureux en 1882) les pièces auxquelles le trop célèbre érudit a fait allusion ».
C'est donc de ce « manuscrit perdu » de la collection Magalotti que la ville de Toulouse, patrie de Pierre de Fermat, vient d'enrichir sa bibliothèque. Les deux autres copies connues sont, l'une à Groningue, l'autre à Florence. La comparaison des textes pourrait faire l'objet d'une étude intéressante pour une édition nouvelle.
Troyes (Aube).
Inauguration de l'annexe des « Chartreux ». - La première annexe de quartier de la Bibliothèque municipale de Troyes a été inaugurée, le 12 mai, par M. le Député-Maire de Troyes. Jusqu'ici, en effet, la dizaine de dépôts effectués à la Maison des jeunes et de la culture et dans divers établissements industriels n'intéressaient qu'un public restreint.
Au contraire, la nouvelle salle, prêtée par la Maison des jeunes et de la culture du quartier des « Chartreux », est accessible à tous. Elle contient actuellement 1 ooo volumes environ, mais le fonds est appelé à prendre de l'importance, du fait que le quartier neuf des « Chartreux » se trouve à 4 km du centre, et abrite déjà plusieurs milliers d'habitants, qui seront prochainement 15 000.
Aussi la salle est-elle aménagée à la fois pour le prêt et la consultation sur place d'« usuels ». La bibliothèque est ouverte tous les soirs de 18 h à 19 h, et elle le restera bientôt jusqu'à 20 h.
Deux expositions pour le Festival de Troyes. - Comme chaque année, la Bibliothèque municipale a participé - cette fois par deux expositions - au Festival populaire de Troyes et de Champagne. En accord avec celui-ci, qui représentait, le 22 juin, Les Esprits de Pierre de Larivey, dans la cour de l'Ancien Évêché, elle a présenté, du 16 juin au 13 juillet, sous le titre : Pierre de Larivey et son temps (vers 1540-1619), une exposition de manuscrits et d'autographes de l'auteur champenois, accompagnés de nombreuses éditions originales et à gravures de ses œuvres : Comédies, Facétieuses nuits de Straparole, Philosophie fabuleuse, ces œuvres datant de la première partie de sa vie. La comparaison des Esprits avec l'Avare de Molière montre une parenté certaine entre les deux œuvres.
Devenu à 45 ans chanoine de Saint-Étienne de Troyes, Larivey écrivit alors des œuvres morales, des almanachs et se livra à des recherches d'astrologie.
L'exposition avait été réalisée avec les documents des Archives de l'Aube et de la bibliothèque de Troyes.
Le Festival avait d'autre part organisé une journée Troyes-Provins, le 24 juin, avec l'aide des Syndicats d'initiative des deux villes, de leurs bibliothèques municipales 8 et des Archives de l'Aube. C'est ainsi que la bibliothèque de Troyes organisa - mais pour deux journées seulement - dans le Foyer du théâtre municipal, une seconde exposition intitulée Trésors de Troyes et de Provins, qui réunissait les chartes et les sceaux des grands comtes de Champagne et rappelait le souvenir de ceux qui ont créé les foires et les communes des deux villes (Henri Ier et la Comtesse Marie, Thibaut IV le Chansonnier) avec des manuscrits qui leur avaient appartenu.
Des monnaies, des gravures, des plans, évoquaient l'histoire et les monuments semblables de Troyes et de Provins.
L'inauguration de cette exposition, en présence de MM. les adjoints de Provins et de M. le Député-Maire de Troyes, fut retransmise par l'ORTF au cours de l'émission Les Deux roses de la Champagne, le Ier juillet.
Emission télévisée à la B.B.C. - Une équipe de la B.B.C., dirigée par Selwyn Roderick, est venue le 27 mai filmer des manuscrits de Clairvaux pour une émission sur l'histoire de l'ordre cistercien au Pays de Galles, intitulée Les Sables et la roche.
Séduit par l'aspect du fonds ancien, et amusé par sa proximité de « l'Heure Joyeuse » des enfants, le réalisateur à également tourné quelques scènes dans l'une et l'autre salle. L'émission a été diffusée le dimanche 31 juillet.
Valognes (Manche).
Exposition : L'Histoire du livre du XIIIe au XXe siècle. - Une exposition sur l'histoire du livre du XIIIe au xxe siècle s'est tenue, du 12 juin au 5 août et du 24 août au 20 septembre, à la Bibliothèque municipale de Valognes. Quelques-uns des volumes les plus précieux et les plus rares possédés par, la bibliothèque étaient exposés et offraient au public un panorama du fonds ancien, provenant en grande partie des anciens couvents de la région et du séminaire de Valognes.
Parmi les manuscrits, tous parfaitement conservés, on remarquait une Bible portative du XIIIe siècle, un Missel de Bayeux, enluminé à la feuille d'or, et des manuscrits du xve siècle sur parchemin, également enluminés, qu'accompagnaient des incunables : la Somme des cas de conscience et les Homélies de Grégoire Ier, datés de 1473 et 1475, et édités par Gering, Friburger et Krantz; une Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée, datée de 1479 et éditée par Schall, de Mantoue; un des rares exemplaires du Coutumier de Normandie chez Dupré, de Paris (1483); un Manuel de Coutances chez Jean Lebourgeois, de Rouen (1493) ; la Mer des Hystoires chez Pierre le Rouge, de Paris (1488), incunable en gothique bâtarde, illustré de gravures sur bois; une Bible hystoriée chez Antoine Vérard, de Paris (1496).
Du XVIe siècle, se détachaient particulièrement de l'ensemble des éditeurs représentés, la dynastie des Alde, de Venise; Froben, de Bâle et ses éditions d'Erasme; les Estienne de Paris; Étienne Dolet et Guillaume Rouille (Commentaires de Dioscoride par Matthioli), de Lyon, et Braun, de Cologne. La plus belle pièce en était sans doute les Heures à l'usage de Rome, éditées en 1507 chez Anabat pour Gillet Hardouyn, avec des gravures sur cuivre en relief, en encadrement ou en pleine page, rehaussées d'enluminures.
Au XVIIe siècle, parallèlement aux éditeurs et imprimeurs, dont la célèbre « Compagnie du Grand Navire », la dynastie des Elzévir, d'Amsterdam, ou Balthazar Moretus, d'Anvers, on trouvait les noms des grands illustrateurs de cette époque : les Flamands Jaspar Isac et Léonard Gautier, ainsi que François Chauveau, Robert Nanteuil, Claude Audran et Sébastien Leclerc.
Tandis que le XVIIIe (dont figurait toutefois l'Encyclopédie complète, édition de 175I) et le xixe siècles étaient plus rapidement présentés, il fallait surtout retenir, au xxe siècle, le Valognes d'Émile Sedeyn, illustré par Charles Jouas à la mine de plomb et aux crayons de couleur, illustrations reproduites en héliogravure. Cet ouvrage, édité en 1946, ne fut tiré qu'à 127 exemplaires numérotés sur velin de Rives.
Versailles (Yvelines).
Activités récentes. - Depuis un an, la Galerie des Affaires étrangères n'a cessé, comme à l'accoutumée, mais en nombre encore accru, de recevoir des visiteurs : plus de cinq mille s'y sont succédé, français ou étrangers, individuels ou en groupes. Notons, en particulier, dans l'ordre alphabétique : les Amis de Carnavalet, les Amis du « Mai de Versailles », l'Art pour tous, les Arts et la Vie, le Carrefour international de Saint-Germain, le Cercle culturel de Berlin, le Comité directeur de l'Action catholique, les Échanges universitaires franco-allemands, l'École nationale supérieure d'agriculture de Grignon, les Élèves franco-anglais des lycées de Versailles, le Groupe des campeurs universitaires, le Touring Club de France, les Vieilles maisons françaises, sans compter les visites guidées par des conférencières des Monuments historiques. Le Club Feu Vert, œuvre de secours pour les jeunes, a inclus, pendant deux jours entiers, les 7 et 8 mai, la bibliothèque de Versailles dans son programme de visites exceptionnelles de demeures historiques : plus de quatre cents personnes ont répondu à son appel.
Les Américains qui n'oublient pas le berceau de leur indépendance d'où Vergennes adressait à Louis XVI la célèbre déclaration : « la connexité que la guerre formera entre nos deux nations ne sera pas une de ces liaisons passagères que le besoin du moment fait naître et évanouir », les Américains ont spécialement honoré la bibliothèque ces temps derniers : civils, militaires, étudiants d'art ou d'histoire, et jusqu'au groupe des femmes d'officiers supérieurs du SHAPE.
Parmi les personnalités étrangères, Mme l'Ambassadrice du Japon a tenu à accompagner en personne, durant sa longue visiste, le célèbre humaniste Kazuro Watanabé, et S. E. l'Ambassadeur de Grande-Bretagne a présidé l'un des concerts du « Mai de Versailles ».
Des réceptions ont été données dans les salons par la municipalité ou sous son égide, notamment pour l'Association nationale des anciens combattants Flandres-Dunkerque 40, la Conférence générale des présidents et membres des tribunaux de commerce de l'Ile-de-France, ou encore l'Union des fabricants pour la protection internationale de la propriété industrielle et artistique. A la première de ces manifestations, la Fédération européenne des combattants avait délégué son bureau pour une remise émouvante de décorations et d'étendards; amis et anciens ennemis communièrent dans le même esprit sous les voûtes de cette enfilade, qui, avec ses peintures des grandes capitales au XVIIIe siècle, constitue une véritable Allée de l'Europe.
C'est encore sous le signe international que fut placé le congrès de l'Institut collégial européen, tenu du 6 au 10 septembre 1965, sur le thème : « Les limites de l'esprit scientifique », et dont la presse a rendu compte en son temps.
Le « Mai de Versailles » a organisé à la bibliothèque plusieurs concerts : celui de l'an passé avec les « Deller consort », et deux, cette saison : le Soviétique Avksentiev (balalaïka) et l'Anglais Julian Bream (luth et guitare). L'Association des Amis du conservatoire et la Société des Amis de la bibliothèque y ont donné conjointement deux séances musicales; les Amis y ont présenté en outre une conférence lors de leur assemblée annuelle.
A l'occasion du « Mai de Versailles » et de la « Semaine de la lecture », a été préparée une exposition réunissant la plupart des grands albums du fonds, aquarellés ou gouachés, aux armes de France, sous le titre : Les fêtes royales du XVIe siècle à Charles X. Au sujet des expositions, il est à peine besoin de rappeler que la bibliothèque participe toujours aussi largement - une quinzaine de fois cette année - à celles de l'extérieur, par des prêts, souvent importants.
Visites professionnelles et stages. - Parmi les bibliothécaires, on ne saurait passer sous silence les très longues visites de l'école britannique « North Western Polytechnic», l'an dernier, ou de l'Association des bibliothécaires ecclésiastiques de France à l'automne, suivies de peu par le groupe des bibliothécaires allemands en voyage d'études en France, les hauts fonctionnaires des bibliothèques d'Indonésie, le directeur de la bibliothèque de Jérusalem (Israël), plusieurs collègues suédois, et enfin, récemment, une représentante de la Bibliothèque nationale de Panama. Un bibliothécaire du Nigéria a effectué, d'autre part, à Versailles, un stage complet d'un mois.
Les stagiaires ont été, comme à l'habitude, les aspirants au C.A.F.B. (quatre, au printemps), et les élèves sortant de l'École des Chartes (quatre également, durant tout le premier trimestre).
Dons. - Parmi les dons, toujours intéressants, deux surtout sont à relever : d'une part, une collection de 217 ouvrages des XVIIe et XVIIIe siècles, presque tous aux armes, remis par Mme Raymond Bourriau en souvenir de son mari, le Docteur, ancien conseiller municipal et ami attentif de la bibliothèque, d'autre part, la série des publications de l'éditeur d'art Henri Lefebvre, qui a fait connaître des illustrateurs de la qualité de Michel Ciry ou Pierre-Yves Trémois, et dont on n'ignore pas les superbes éditions originales des pièces de Montherlant. M. Henri Lefebvre a fait don à Versailles, sa ville natale, de toute la partie de son œuvre que la bibliothèque ne possédait pas encore, allant jusqu'à racheter les volumes aujourd'hui épuisés.
La Société des Amis, enrichie de plusieurs dons en espèces (faits par Mmes André Buffet et Monjou) a pu, de son côté, acquérir un certain nombre de livres anciens pour la Réserve, notamment deux manuscrits musicaux ornés (ce qui est rare) du XVIIIe siècle, ainsi qu'une édition précieuse de la Philosophie naturelle d'Aristote (Cologne, 1568), dans une reliure ornée avec mention du possesseur de l'époque, exemplaire provenant de la vente de Gabriel Hanotaux.
Mais le « cadeau » duquel la bibliothèque est le plus reconnaissante, est l'augmentation substantielle de ses crédits, que vient d'accorder la municipalité de Versailles : 45 % sur le chapitre du fonctionnement (achats de livres, abonnements, reliures), et 80 % sur celui du mobilier et de l'entretien. Ainsi ont déjà pu être acquis certains ouvrages fondamentaux, des thèses par exemple, parus entre les deux guerres, et reprises des collections interrompues durant la même période, alors que les libéralités de l'État s'étaient raréfiées et que la politique communale n'avait pas cru devoir, ou pouvoir, satisfaire aux besoins essentiels d'une grande bibliothèque de conservation et d'étude.
Cette augmentation a permis en outre de supporter le poids d'un achat exceptionnel : le manuscrit autographe des Mémoires de Choiseul, dont la sortie de France a pu, grâce à l'intervention de M. le Directeur des bibliothèques et de la lecture publique, être évitée de justesse.
Bibliothèques centrales de prêt.
Aveyron
Présence de la Bibliothèque à la foire-exposition du Pays Rouergat. - Décoré extérieurement avec les affiches de la Semaine nationale de la lecture et présentant sur ses rayonnages intérieurs, dans un agréable mélange de couvertures illustrées, les auteurs classiques ou modernes les plus connus et les sujets d'actualité, le bibliobus de la Bibliothèque centrale de prêt de l'Aveyron a été présenté à la foire-exposition du Pays Rouergat, qui s'est tenue à Rodez du 13 au 22 mai. Il a reçu la visite de plusieurs notabilités : le Préfet de l'Aveyron, le Député-maire de Rodez, l'Inspecteur d'Académie, de nombreux dépositaires et enseignants agricoles.
Outre l'exposition du bibliobus, la Bibliothèque centrale de prêt de l'Aveyron était représentée, au pavillon de l'Éducation nationale, par une carte du département indiquant les 170 dépôts créés et les 25 dépôts en instance de création. Les bibliothèques centrales de prêt voisines du Cantal, du Tarn, de l'Hérault et de la Lozère étaient également figurées et, pendant toute la durée de l'exposition, le film réalisé sur la Bibliothèque centrale de prêt de la Haute-Garonne a été projeté au pavillon de l'Éducation nationale.
Catalogue. - La Bibliothèque centrale de prêt de l'Aveyron vient de faire paraître son premier catalogue. Il concerne les ouvrages intéressant l'agriculture, la pêche et la chasse. Il a été diffusé largement : par la Bibliothèque centrale de prêt dans ses 170 dépôts, par M. l'Inspecteur départemental chargé de l'enseignement agricole chez tous les enseignants et par le directeur du journal La Volonté paysanne à l'occasion d'un congrès agricole. Il a été, de plus, distribué aux visiteurs du bibliobus à la foire-exposition.
Dès sa diffusion, ce catalogue a obtenu un très vif succès Les dépositaires envoient de longues listes de demandes, et les enseignants agricoles, particulièrement intéressés, veulent bien se charger de guider les lectures de leurs élèves en fonction des ouvrages possédés par la bibliothèque.
Haut-Rhin
Catalogue. - La Bibliothèque centrale de prêt du Haut-Rhin vient de publier un catalogue 9 des livres sur l'Espagne qu'elle possède. Après une introduction intitulée « Châteaux en Espagne », qui attire l'attention sur une liste d'ouvrages généraux, il se divise en trois parties. La première, « Espagne terre d'épopée », présente un aperçu historique, depuis les origines jusqu'à la guerre civile. La seconde « Les Espagnes » un aperçu géographique et folklorique. La troisième indique au touriste des guides, plaquettes et albums divers. Tous les ouvrages sont présentés d'une façon inhabituelle, mais très vivante, au cours d'exposés explicatifs fort attrayants.