État présent de la normalisation française et internationale intéressant la documentation et les bibliothèques
Liste de Recommandations ISO concernant la documentation. Avancement des travaux depuis 1958, notamment au sein du Comité technique ISO TC 46 : Périodiques et ouvrages. Bibliographie. Catalogage. Translittération. Microcopie. Tableau des principales normes françaises
Nous avons à deux reprises 1 dressé le bilan des travaux de normalisation française et internationale dans le domaine des bibliothèques et de la documentation. Cet article constitue une nouvelle mise à jour.
Le nombre des pays représentés auprès de l'Organisation internationale de normalisation (ISO) est passé de quarante (au Ier mai 1958) à quarante-quatre (au Ier avril 196I). Les nouveaux pays membres sont l'Argentine, la Colombie, l'Iran, le Vénézuela.
En ce qui concerne le Comité technique ISO TC 46 « Documentation », dont le secrétariat général est à La Haye, en sont devenus membres participants : le Canada, la Finlande, la Roumanie, le Danemark, la Nouvelle Zélande (ces trois derniers pays étant précédemment observateurs); la République Sud-Africaine de membre participant est devenue observateur.
La 7e réunion plénière du Comité ISO TC 46 a eu lieu à La Haye du 15 au 17 septembre 1958, la 8e à Londres du 13 au 15 juin 196I. La prochaine réunion est prévue pour le mois de juin 1962 à Paris.
Le Sous-comité « Reproduction documentaire » dont la France a le secrétariat (ISO TC 46 SC I) s'est réuni à Berlin du 25 au 27 avril 1960 (7e session) et à Paris du 16 au 18 octobre 196I (8e session).
Le nombre des recommandations ISO publiées au Ier décembre 196I est de huit dont trois sont intervenues après 1958.
ISO R 4 Code international pour l'abréviation des titres de périodiques, mars 1954.
ISO R 8 Présentation des périodiques, octobre 1955.
ISO R 9 Système international pour la translittération des caractères cyrilliques, octobre 1955.
ISO R 18 Sommaire de périodiques ou d'autres documents, avril 1958.
ISO R 30 Manchette bibliographique, novembre 1956.
ISO R 77 Références bibliographiques. Éléments essentiels, décembre 1959.
ISO R 169 Formats de photocopies (sur papier) lisibles sans intermédiaire optique, décembre 1960.
ISO R 193 Microcopies sur supports transparents. Dimensions des supports recommandés, mars 1961.
La bibliographie des normes publiée en 1956 par M. Schuchmann 2 est en cours de révision 32 :
Périodiques et ouvrages
Code d'abréviations pour titres de périodiques.
Rappelons qu'une liste d'abréviations conventionnelles de noms génériques de périodiques avait été préparée par l'Afnor, en octobre 1955, à la demande du Comité ISO TC 46, amendée à Stuttgart en août-septembre 1956 et mise en circulation comme deuxième avant-projet sous le n° (Secr. 274) 442. Des commentaires des pays membres ont été diffusés sous le n° (Secr. 301) 457.
Dans un document ISO TC 46 (France) de juin 1960 intitulé « Note sur les problèmes de normalisation relatifs à l'abréviation des titres de périodiques » par P. Poindron, on trouve, en face des abréviations adoptées à Stuttgart les modifications suggérées dans le document 457 par les pays membres du comité ISO TC 46 ainsi qu'un commentaire.
Le Comité ISO TC 46, au cours de sa réunion de Londres en juin 1960, a confié au Comité membre français le soin de préparer un avant-projet de liste d'abréviations conventionnelles de certains noms génériques. Cette liste a été établie en avril 1961 : on trouve en face de chaque terme tel qu'il avait été adopté à Stuttgart :
- les modifications suggérées dans le document 457,
- les commentaires de M. Poindron (document de juin 1960),
- éventuellement les recommandations du groupe de travail de Londres selon le document 571,
- les abréviations utilisées par une vingtaine de bibliographies,
- la proposition définitive soumise au comité ISO TC 46.
Les travaux de l'ISO sont conditionnés en partie par les progrès que réalisera l'Unesco dans sa tentative d'établir un répertoire des abréviations de titres de périodiques scientifiques, question qui figure au programme 196I-1962, qui devra être continué en 1963-1964 et qui présente un très grand intérêt pour les travaux bibliographiques.
Présentation de périodiques.
Le projet de recommandation ISO n° 165 « Présentation des articles de périodiques » a recueilli 26 approbations, 7 voix négatives et 7 autres membres n'ont pas répondu au questionnaire. Le projet a été approuvé par le Conseil de l'ISO et sera publié prochainement comme recommandation.
Index d'une publication.
La question des index et tables de matières des périodiques était en suspens depuis 1952 (Copenhague). Un nouvel avant-projet d'index (de publication) a été diffusé par le secrétariat ISO TC 46 sous le n° (Secr. 343) 532 le 9 avril 1960. Les commentaires reçus ont été examinés à Londres en juin 1960 et un deuxième avant-projet établi à Londres sous le n° 570 a été diffusé en octobre 1960 sous le n° 581. Les commentaires ont été consignés dans le document n° (Secr. 375) 60I.
Présentation des ouvrages et feuillets de titre d'un ouvrage.
Cette double question avait fait précédemment l'objet d'un avant-projet établi par le Comité belge et de propositions de l'Inde. Conformément aux décisions de La Haye en septembre 1958, le secrétariat de l'ISO TC 46 prépara un document n° (Secr. 334) 522, du 15 février 1960, sur les « Feuillets de titre d'un ouvrage » et un document n° (Secr. 335) 523 sur la « Présentation des ouvrages ». Le premier seul fut examiné à Londres. Un nouvel avant-projet a été diffusé sous le n° (Secr. 354) 580 et les commentaires recueillis dans le document n° (Secr. 376) 602 du 5 juillet 196I.
Bibliographie
Références bibliographiques 4.
Rappelons que cette question avait fait l'objet d'un premier projet de 1953 (n° 24) abandonné depuis, mais dont la deuxième partie remise à l'étude avait été mise en circulation sous le titre « Références développées » après la réunion d'un groupe de travail en 1957. A la réunion du Comité technique ISO TC 46 tenue à La Haye en septembre 1958, un nouveau texte fut établi sous le n° 475 où furent fusionnées la première partie « Éléments essentiels » (devenue ultérieurement recommandation ISO R 77) et la seconde « Références développées ». Un avant-projet n° (Secr. 330) 517 du 15 janvier 1960 fut soumis à l'examen des membres du Comité ISO TC 46, discuté et approuvé à la réunion de Londres (juin 1960) sous réserve de la suppression d'une annexe relative aux noms propres de personnes. La rédaction définitive confiée au comité de rédaction (Grande-Bretagne, France) a été adressée au secrétariat du Comité ISO TC 46. On attendait toutefois les résultats de la Conférence internationale sur les principes de catalogage d'octobre 196I avant de continuer la procédure. Le texte devra être mis au point, compte tenu des résultats de cette Conférence.
Une liste des abréviations fréquemment en usage dans les références bibliographiques doit être préparée par le Comité membre polonais.
Analyses et résumés d'auteurs.
Rappelons qu'à l'issue de la Conférence de Stuttgart en 1956, deux nouveaux avant-projets avaient été établis, l'un concernant les analyses, l'autre les résumés d'auteurs. Un texte préparé à La Haye (1958) comme premier projet de recommandation a été soumis au vote des membres de l'ISO. Il a été approuvé par 26 comités membres. Également approuvé par le Conseil de l'ISO, il est sur le point d'aboutir à une recommandation ISO. Un projet de norme française va être prochainement soumis à l'enquête publique. La normalisation du résumé d'auteur est d'autant plus urgente que la publication, en tête des fascicules de périodiques, de résumés d'auteurs est de plus en plus souhaitée par les documentalistes.
Fiches d'éditeurs, fiches bibliographiques; papillons analytiques.
Ces questions avaient fait l'objet avant la dernière guerre mondiale d'un Bulletin ISA n° 22. Le format normal A 7 (74 X 105 mm), le format international de la fiche de bibliothèque (75 X 125 mm) et le format normal A 6 (105 × 148 mm) avaient été retenus. Deux documents avaient été ultérieurement établis par le secrétariat du Comité ISO TC 46 : le document (Secr. 69) 129 du 18 mai 195I et le document (Secr. 98) 173 du 4 février 1952.
Le Comité ISO TC 46 au cours de sa réunion de Londres en juin 1960 a décidé l'établissement d'un avant-projet sur les bases du document ISA 22 de 1940. Cet avant-projet n° (Secr. 367) 593 a été soumis le 2 janvier 196I aux membres du Comité ISO TC 46 pour commentaires.
Règles de catalogage
La publication de la norme française relative aux vedettes d'auteurs et d'anonymes (Pr Z 44-06I) a été différée dans l'attente des résultats de la Conférence internationale sur les principes de catalogage, résultats qui ont été publiés dans le précédent n° de ce bulletin 5. L'ISO était représenté à la Conférence de catalogage par M. Verhoef, secrétaire général du Comité ISO TC 46, assisté de M. Alexander (Grande-Bretagne) et de M. Lorphèvre (Belgique).
Les travaux concernant la norme française relative aux périodiques et publications en séries seront poursuivis par la commission française du code de catalogage 6.
Translittération 7
Translittération des caractères cyrilliques.
Malgré l'étape que marque dans l'histoire de la translittération la recommandation ISO R 9 (octobre 1955) dont l'essentiel est reproduit dans le : « Fascicule de documentation FD Z 46-00I » de janvier 1956, publié par l'Afnor, cette recommandation n'a pas été suivie par tous les pays. Les États-Unis qui n'avaient pas approuvé la recommandation ISO, continuent à défendre la translittération de la Bibliothèque du Congrès. Le Royaume-Uni a publié en 1958 la norme BS 2979 : 1958 avec les deux systèmes, le système britannique de type traditionnel qui ne concerne que le cyrillique moderne et le système international fondé sur la recommandation ISO R 9.
Nous avons récemment dans ce bulletin reproduit deux articles 8 : l'un établi par la « Royal Society » à l'occasion de la 26e conférence générale de la Fédération internationale de documentation à Rio-de-Janeiro en juillet 1960, l'autre rédigé par deux auteurs soviétiques R. S. Giljarevskij et N. V. Krylova (Translittération en caractères latins des notices bibliographiques rédigées dans les langues des deux peuples de l'URSS).
Le dernier état de la question du point de vue anglo-saxon est fourni par une note récente des Scientific information notes de la « National Science Foundation » 9 signalant le colloque organisé le 14 juillet 196I par l' « American Association for the Advancement of Science » à la demande de la « National Science Foundation » pour discuter de l'adoption d'un système unique et uniforme de translittération du russe en anglais. Le système transactionnel provisoirement appelé l'« AAAS transliteration system » combine les caractéristiques des différents systèmes actuellement en usage. Une considération importante a joué en faveur de l'adoption du système transactionnel : il pourrait être dactylographié en utilisant le minimum de signes diacritiques. Les systèmes qui ont servi à le mettre au point sont : le « Board of Geographic Names (BGN) system », le « British Standards Institution (BSI) system », le « Library of Congress-American Library Association (LC-ALA) system » et l'« International Standardization Organization (ISO) system ». Le projet a été envoyé au « Z 39 Subcommittee on Transliteration » de l'« American Standards Association ». On espère qu'un « Z 39 Subcommittee » ad hoc sera réuni pour s'occuper des problèmes de la translittération russe.
Au cours de la Conférence internationale sur les principes de catalogage, le groupe spécialisé « Translittération » a exprimé le vœu que l'« American Standards Association » et la « British Standards Institution » soient invitées à associer le Comité ISO TC 46 à leurs délibérations en vue de la réalisation éventuelle d'une normalisation internationale qui pourrait bénéficier du plus large accord possible.
Arabe.
Le retard dans les travaux tient au fait qu'il s'agit d'une langue non vocalique et que la translittération doit se faire à partir d'un texte auquel on a auparavant restitué ses voyelles. A la réunion de Londres en juin 1960 du Comité ISO TC 46 il fut reconnu que l'on ne pourrait confier la translittération de l'arabe qu'aux personnes ayant une bonne connaissance de la langue.
A l'avant-projet de 1956 a fait suite un second en 1959 ayant comme base l'avant-projet original mais présenté sous une forme plus simple. Il fut accepté par le Comité technique et approuvé comme projet de recommandation par la majorité des membres de l'ISO en juin 1960. Également approuvé par le Conseil de l'ISO, on espère qu'il sera publié comme recommandation internationale en 1962.
Hébreu.
Les difficultés rencontrées par l'hébreu (langue non vocalique) sont à peu près les mêmes que pour l'arabe. Parmi plusieurs systèmes de translittération actuellement en vigueur, c'est celui adopté par l'état d'Israël qui a servi de base aux discussions. Un avant-projet adopté en 1959 par une majorité des membres du Comité ISO TC 46 a été diffusé comme projet de recommandation en avril 1960. Approuvé en novembre 1960 par la majorité des membres de l'ISO, il est actuellement soumis au Conseil de l'ISO. On pense qu'il sera publié en 1962.
Dans un article récent du Bulletin de l'Unesco à l'intention des bibliothèques 10, M. Jean Poulain explique que la Belgique a voté contre le projet à la réunion de Londres, estimant qu'il était impropre à l'usage bibliographique et ne pouvait être considéré comme une translittération mais comme une transcription.
Grec ancien et moderne.
Le second avant-projet diffusé en mai 1957 est devenu, après rectification, projet de recommandation par décision prise à la réunion de l'ISO TC 46 à La Haye en 1958. Ce projet ayant été approuvé par une majorité des membres de l'ISO au début de 196I, devrait être soumis assez prochainement au Conseil de l'ISO.
Chinois.
C'est à Londres, en juin 1960, que la délégation française a soulevé au cours d'une réunion du Comité ISO TC 46 le problème des langues non syllabiques, de la langue chinoise en particulier. Il s'agirait dans ce cas d'une transcription. Les membres du Comité ISO TC 46 consultés sur l'opportunité d'inscrire cette question au programme du Comité technique ont répondu pour la majorité par l'aflirmative. L'Afnor se propose de réunir prochainement un groupe de travail sur cette question.
Yddish.
Cette question a été inscrite au programme des travaux du Comité ISO TC 46 à Londres en juin 1960 et le comité membre français a été chargé de préparer un avant-projet.
Microcopie 11
Terminologie des microcopies.
L'avant-projet relatif à la terminologie des microcopies et de leurs supports ayant obtenu la majorité au Comité ISO TC 46 et au Comité ISO TC 42, un projet de recommandation n° 386 a circulé auprès des membres de l'ISO (22 approbations sans réserve, 5 approbations avec commentaires). Le projet est actuellement prêt à être soumis au Conseil de l'ISO.
Un deuxième avant-projet concernant la terminologie des appareils pour microcopie a recueilli une large majorité auprès du comité ISO TC 46 et va être transmis au secrétariat général de l'ISO pour devenir projet de recommandation.
D'autre part l'étude d'une série complémentaire de termes relatifs aux microcopies a été décidée à l'issue de la réunion de Berlin d'avril 1960. Elle se poursuit actuellement à partir du document SC 1 (Allemagne 4) 160.
Le Sous-Comité 1 a jeté enfin les premières bases d'une terminologie multilingue et un questionnaire a été adressé aux comités membres de l'ISO.
Une norme française NF Z 43-002 « Vocabulaire de la microcopie » a été homologuée en 1959.
Échelle des microfilms de 35 mm destinés aux échanges internationaux.
Un projet de recommandation n° 370 a été approuvé par le Conseil de l'ISO; il devrait être prochainement publié. En France, l'Afnor a publié la norme NF Z 43-004 en décembre 1959.
Caractéristiques essentielles des appareils de lecture pour microfilm 35 mm.
Un projet de recommandation est actuellement diffusé auprès des membres de l'ISO. La clôture de l'enquête est prévue pour mars 1962.
Luminance des écrans des appareils de lecture.
La rédaction d'un nouvel avant-projet avait été prévue à Berlin en avril 1960. La récente réunion de Paris (octobre 196I) a vu l'accord réalisé sur la méthode d'exploration des écrans plage par plage; un nouvel avant-projet sera rédigé.
Caractère typographique conventionnel ISO pour essais de lisibilité.
Un projet n° 482 va être incessamment soumis aux membres de l'ISO. Une norme française NF Z 43-006 a été homologuée en 1959 (Caractère typographique conventionnel Afnor pour essais de lisibilité).
Mire et micromire ISO.
Ces moyens d'investigation très utiles pour faciliter les rapports entre fabricants ou façonniers et usagers sont à l'étude depuis de nombreuses années; l'accord technique entre experts est maintenant acquis.
Deux avant-projets SCI (Secr. 95) 161 et SCI (Secr. 96) 162 ont été approuvés à Paris en octobre 196I et vont être soumis aux membres du Comité ISO TC 46.
En France les normes NF Z 43-007 (Mire. Description et utilisation lors de la prise de vue) et NF Z 43-008 (Micromire. Description et utilisation lors de la lecture) ont été homologuées en décembre 1959. On envisage une révision afin de les mettre en accord avec la recommandation future.
Conservation des microcopies.
Le Sous-comité 1 travaille en collaboration avec le Comité ISO TC 42 « Photographie ». On a distingué la conservation courante ou commerciale (de l'ordre de dix ans) et la conservation d'archives (pratiquement illimitée). Un avant-projet sera préparé à partir du document SCI (Secr. 102) 169, du document ISO TC 42 (Garmisch 25) 234 et d'autres documents subséquents.
Microfilm 35 mm et microfilm 16 mm.
La question capitale de l'interchangabilité des bobines demande encore un effort de synthèse des diverses pratiques existantes sur le marché mondial en matière de tolérances.
Code international concernant l'exécution, la fourniture ou les échanges de microcopies.
Ce code dû à une initiative française a été transmis pour étude par le Sous-comité 1 au Comité ISO TC 46 comme étant jugé plus de la compétence de ce comité que du Sous-comité I. Le Comité ISO TC 46 a effectué une consultation près de ses membres sur les documents 46 N 583, 585, 587; les résultats ont été diffusés par l'Afnor en septembre 196I. Le projet devra tenir compte des études de codification entreprises pour l'emploi des téléscripteurs entre bibliothèques.
Étiquetage des boîtes pour microfilms.
Des études à partir d'un document SC 1 (Hongrie 3) 159 sont en cours auprès du Sous-comité 1 ; elles portent sur des dispositions pratiques d'étiquetage des boîtes propres à faciliter les opérations de rangement, d'utilisation et d'identification des microfilms dans les bibliothèques et archives.
Le 29 février 1960, le secrétariat du Comité ISO TC 46 avait adressé une note circulaire n° 33 à ses membres, reproduisant les principaux passages d'une lettre de la Fédération internationale de documentation.
Après avoir marqué son intérêt pour la normalisation nationale et internationale, plus particulièrement dans le domaine des Comités ISO TC 46 « Documentation » et ISO TC 37 « Terminologie » et après avoir exprimé le vœu que les contacts entre l'ISO et la FID soient intensifiés par une coopération directe entre les dirigeants des deux organisations, la FID avait exprimé son désir que les travaux du Comité ISO TC 46 soient étendus à l'étude des questions suivantes :
a) classification de la documentation.
b) format et présentation des fiches bibliographiques.
c) format et présentation des fiches à préperforations marginales.
En ce qui concerne le point b) nous avons vu plus haut que cette question était déjà à l'étude au sein du Comité ISO TC 46.
A la réunion de Londres, le Comité a décidé de confier au secrétariat le soin de rassembler des renseignements sur les fiches à préperforations marginales utilisées et de préparer un rapport sur les possibilités de normalisation de ces fiches. Si le Comité est d'avis que la normalisation du format et de la présentation est souhaitable, la question sera transmise au secrétariat général de l'ISO en le priant de donner connaissance au Comité ISO TC 95 « Machines de bureau » de l'opinion du Comité ISO TC 46.
Quant au point a) relatif à la classification, la FID avait souligné combien il était urgent et d'une importance primordiale qu'un seul système de classification soit accepté dans le monde entier. La FID ajoutait :
« Les informations sur le nombre sans cesse croissant des publications dans de nombreuses langues différentes et l'échange international de ces informations seraient facilités dans une grande mesure s'il était établi un seul système universel de « classification », exprimé dans un code.
« La FID comprend qu'il sera difficile d'arriver à une décision, car il existe actuellement différents systèmes de classification. Cependant, le problème est d'une telle importance qu'il ne serait pas justifié d'attendre plus longtemps avant d'en aborder la discussion. C'est pourquoi la FID prie instamment l'ISO de commencer ses activités internationales dans ce domaine, le comité technique approprié semble être le Comité ISO TC 46. »
Le Comité a décidé à Londres de prendre contact avec la FID CCC et de lui demander d'étudier la possibilité d'améliorer la CDU afin de la rendre apte à une utilisation internationale moderne, y compris le codage pour inclusion dans les machines.
« Afin de promouvoir la normalisation de la classification des questions bibliographiques, le Comité demande à la FID de lui fournir une réponse concrète à la question suivante : quelles sont les conditions que doit remplir un système de classification de façon à être bien adapté à un usage international, à un progrès continu et rapide et à une adaptation au codage en vue de son introduction dans les machines.
« Cette question étant très urgente, il semblerait nécessaire de fournir des fonds pour une étude menant à une prompte réponse.
« Le Comité a décidé de demander à l'Unesco de prendre contact avec des experts (individuels ou groupes), principalement avec des organisations internationales non gouvernementales (telles que la FID) étudiant ou prêtes à étudier les possibilités de réalisation d'un système de classification acceptable internationalement (codage en vue d'introduction dans les machines, etc...) et d'établir des contrats appropriés dans l'espoir qu'un tel système puisse être établi dès que possible ».
En raison des difficultés prévues par la FID elle-même, le Comité ISO TC 46 n'a pu, à la réunion de Londres de juin 1960, qu'émettre ces vœux de caractère général.
La procédure internationale de l'ISO peut sembler trop lente - et peut-être pourrait-elle être accélérée, notamment à l'issue des votes émis par les pays-membres de l'ISO, les délais entre la soumission au Conseil de l'ISO et la publication comme recommandation s'avérant longs.
Le contenu de certaines recommandations peut sembler bien mince et parfois même assez décevant, mais que l'on veuille bien songer aux difficultés de toutes sortes qu'il faut surmonter pour établir un texte susceptible de recueillir successivement l'approbation d'un groupe de travail, de la majorité des membres du Comité ISO TC 46 et finalement de la majorité des membres de l'ISO.
Quoi qu'il en soit, quand une recommandation a été adoptée elle ne devrait pas être immédiatement remise en question, mais devrait au contraire, non seulement inspirer les normes nationales mais être immédiatement appliquée. Un effort de publicité en faveur des recommandations internationales comme d'ailleurs des normes nationales doit être fait pour les faire mieux connaître aux bibliothécaires, bibliographes, documentalistes, rédacteurs de périodiques, photographes, etc... et pour que ceux-ci les observent.
Tout le monde s'accorde aujourd'hui à reconnaître la nécessité de la normalisation qui conditionne le progrès et le développement de la documentation mais trop nombreux sont ceux qui n'appliquent pas les recommandations internationales de l'ISO et les normes nationales officielles. La participation aux travaux de prénormalisation tant sur le plan international que sur le plan national est ouverte à tous et il faut souhaiter que plus de bibliothécaires et de documentalistes s'intéressent à l'avenir à ces travaux et y apportent leur concours.
C'est dans cet esprit que la FID, dans son Esquisse d'une politique à long terme (janvier 1960), a inscrit le paragraphe suivant : « Les membres nationaux de la FID seront invités à s'assurer qu'une publicité suffisante est donnée à la normalisation nationale et internationale dans leurs pays respectifs et ensuite à promouvoir l'adaptation des normes nationales aux recommandations de l'ISO et à s'intéresser à la bonne application des normes ».
De son côté, en octobre 196I, la Conférence internationale sur les principes de catalogage a souhaité que la liaison la plus étroite soit maintenue entre la Fédération internationale des Association de bibliothécaires (FIAB) et l'ISO notamment en ce qui concerne les références bibliographiques et la translittération.
Enfin, le Comité de liaison (pour l'information scientifique) du Conseil international des unions scientifiques (C. I. U. S.), de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires (FIAB), de l'ISO et de la Fédération internationale de documentation (FID) a soumis à la réunion du Comité consultatif international de bibliographie, de documentation et de terminologie (25 au 29 septembre 1961) à l'Unesco, un projet de « code du bon usage en matière de publications scientifiques ». Du document diffusé à cette occasion par l'Unesco, préparé par le Comité de liaison et approuvé par le Comité consultatif, nous extrayons quelques lignes qui soulignent l'importance de la normalisation et par lesquelles nous conclurons :
« On rappelle qu'il est d'importance capitale pour l'avenir de la documentation scientifique d'adopter des normes internationales uniformes, universelles et qui permettront d'aboutir à une méthode unique de rédaction des résumés d'auteur, à un code unique pour l'abréviation des titres de périodiques scientifiques, à un code unique pour la manière et l'ordre dans lesquels sont faites les citations bibliographiques numériques, à un code unique de symboles et d'abréviations de termes techniques, à un code unique pour la translittération des caractères d'un alphabet à l'autre, à des règles communes pour la formation des vocabulaires techniques et pour leur correspondance de langue à langue.
« Le Comité de liaison est convaincu que le succès de ces normalisations rendra seul possible l'emploi de moyens automatiques pour le classement des informations et des publications scientifiques et pour les recherches permettant d'établir rapidement des bibliographies rétrospectives.
« C'est pour donner l'exemple de l'union et pour mettre fin à la dispersion des efforts, à la naissance de textes internationaux multiples et parfois contradictoires, qu'un Comité de liaison a été créé, qu'il a élaboré le texte actuellement présenté et qu'il confie à l'ISO, en coopération étroite avec tous les autres organismes qu'il représente, le soin de faire aboutir rapidement celles des normes en question dont la rédaction n'a pas encore commencé. »