Écho des bibliothèques partenaires

Murièle Modély

Anne Marinet

Gaëlle Panighetti

Cloé Lafeuille-Hiron

La bibliothèque municipale à vocation régionale de Toulouse

Par l’importance de ses fonds de conservation Jeunesse (FCJ), la BMVR de Toulouse s’est imposée en tant que partenaire incontournable lors de la mise en œuvre du plan de conservation partagée Midi-Pyrénées en 2004. Sont actuellement conservés à la bibliothèque de Périgord quelque 30 000 documents, anciens et contemporains, constitués à partir du fonds initial de la bibliothèque de « l’Heure joyeuse de Toulouse  1 » (ouverte en 1940) et enrichis au long des décennies suivantes.

La BMVR est positionnée comme établissement ressources et comme établissement associé. À ce double titre, elle reçoit de la part des autres établissements associés des documents entrant dans les critères définis par la BMVR pour le plan de conservation : les documents les plus anciens jusqu’à la fin des années 1970 (environ 5 000 documents). En particulier, les collections représentatives des années 1940-1960 – par exemple, L’Alouette, Marjolaine, La Joie de connaître (Bourrelier), Juventa (Delagrave) ou La Bibliothèque verte (Hachette) – ou encore, pour les années 1960-1970, Mille épisodes (La Farandole) ou Plein vent (Laffont) ; ainsi que plus de 50 illustrateurs jeunesse (environ 3 000 documents), des thèmes spécifiques (aviation-espace, les personnages de la littérature enfantine…). De même, la BMVR transmet des documents aux bibliothèques partenaires selon les critères communiqués. Le fonds de conservation Jeunesse intégré au plan de conservation représente environ 12 000 volumes installés dans des magasins répondant aux normes de la conservation patrimoniale.

En dépit de prêts réguliers, à l’occasion d’expositions, à des établissements externes ou intra-muros, on peut regretter que ce fonds soit insuffisamment connu et mis en valeur. La communication individuelle, en salle du patrimoine, reste relativement confidentielle. Plus généralement, le fonds souffre d’un manque de visibilité et de l’absence d’un service pour répondre aux questions du public et l’accompagner réellement dans ses recherches.

Dans ce contexte, nous pouvons souligner certains aspects très positifs du plan régional de conservation : notamment, la confirmation de la légitimité de la conservation patrimoniale jeunesse à la BMVR, ainsi qu’une rationalisation des choix et des critères pour cette conservation.

Bien que les moyens en personnel restent modestes, nous souhaitons aujourd’hui axer nos efforts sur le rattrapage du retard dans le traitement des collections (documents acquis par la bibliothèque ou versés par les établissements impliqués dans le plan de conservation), la mise en valeur du fonds auprès des acteurs du livre au niveau local et régional, l’amélioration de la médiation et de l’accompagnement, une participation plus active aux manifestations autour du livre jeunesse, prévues dans le cadre régional, en partenariat avec les autres bibliothèques du réseau de conservation partagée.

La bibliothèque-musicothèque d’Auch

Une longue attente…

En 2002, dès la première réunion du groupe de travail « Bibliothèques » au sein du Centre régional des lettres, la préoccupation, récurrente dans notre métier, concernant la conservation partagée, est évoquée. Un an plus tard, un groupe de pilotage avançait dans la réflexion de la mise en place d’un plan de conservation partagée des fonds Jeunesse en Midi-Pyrénées.

La conservation partagée est une des arlésiennes du métier de bibliothécaire… Cette fois, les membres du groupe de travail ont vite compris que ce projet avait des chances d’aboutir.

Un travail partagé

Le stade de la réflexion, auquel s’arrête généralement ce genre de projet, a été dépassé. Nous avons alors partagé la satisfaction d’avancer dans un travail de concertation, affirmant nos différences dans une volonté d’objectifs communs.

Les discussions ont été animées, les interrogations nombreuses, les difficultés dépassées.

Pour la bibliothèque-musicothèque municipale d’Auch, participer à ce projet était une évidence. Nous étions en attente de cette réflexion commune, de ce travail de fond, si difficile à mettre en place, et pourtant indispensable.

Une participation active

Bibliothèque associée dès la première année, la bibliothèque-musicothèque d’Auch est devenue récemment bibliothèque ressource sur le thème du cirque, la ville accueillant chaque année Circa (Concours international du rayonnement du cirque d’avenir), festival de cirque actuel  2. Le passage au statut de bibliothèque ressource nous permet d’enclencher la vitesse supérieure : élargir la collection, approfondir le travail de veille, collaborer plus étroitement avec Circuits, organisateur du festival, pour devenir un centre de ressources non seulement dans le cadre de la conservation partagée mais également pour les acteurs du cirque contemporain.

Demain ? Conserver encore plus, encore mieux

Le travail mené pour le plan de conservation partagée peut paraître un peu rébarbatif : trop sérieux, trop pointu, trop incertain… Pourtant, l’envie reste de continuer à apporter notre aide à son développement : notre sensibilité professionnelle aux notions de transmission et de valorisation du patrimoine, sans doute…

La médiathèque départementale de Tarn-et-Garonne

La médiathèque de Tarn-et-Garonne a participé activement à ce projet, dès le départ. Dix comités de pilotage et un an et demi plus tard, le plan régional de conservation partagée des fonds Jeunesse a vu le jour. Cette phase d’étude nous a permis, en tant que bibliothèque départementale, de mieux cerner les fonds Jeunesse de notre territoire. C’est avec impatience que l’on a attendu la première collecte de livres, preuve tangible de nos réflexions, qui s’est déroulée du 14 au 25 novembre 2005.

Puis est venu le temps de l’action. Elle emprunte deux voies :

  • Informer pour convaincre : la bibliothèque départementale est le relais naturel du plan. Notre bulletin d’information y consacre de larges colonnes ; chaque formation sur le désherbage comprend un volet qui y fait référence, si possible assuré par le Centre régional des lettres ; les réunions annuelles du réseau tarn-et-garonnais sont l’occasion d’en faire le bilan et de toucher ainsi toutes les bibliothèques, même celles qui n’y sont pas associées.
  • Alimenter le fonds et assurer la logistique : lors de l’aide au désherbage que nous réalisons sur demande dans les bibliothèques de village, les dons et collections qui pourraient intéresser le plan sont mis de côté à la médiathèque départementale, tout comme nos propres collections, en tant que bibliothèque associée. Chaque automne, nous servons de base de transit aux cartons de livres soigneusement répertoriés.

La médiathèque départementale des Hautes-Pyrénées

L’enjeu d’une politique de conservation à l’échelle régionale a vite été au centre des préoccupations de la médiathèque départementale des Hautes-Pyrénées (MD65, Tarbes). Elle disposait, à l’époque, d’un fonds Jeunesse pour lequel un désherbage sérieux devenait inévitable. Or, par un cruel manque de place, le désherbage de la MD65 était irrémédiablement transformé en pilon.

Par ailleurs, il semblait évident qu’un tel projet allait permettre une cohésion plus grande entre les différents établissements régionaux et poser une vraie dynamique.

Notre implication en tant que plate-forme logistique permet, au-delà du simple dépôt d’ouvrages, un réel contact avec les bibliothèques participant au plan, mais ne faisant pas partie du réseau de la MD65 (la médiathèque Louis-Aragon de Tarbes, celles de Lourdes et de Bagnères). Le projet de valorisation des fonds de la conservation partagée a aussi permis la mise en place d’actions partenariales entre la MD65 et notamment la médiathèque de Bagnères lors de la préparation de la venue de Bruno Heitz dans les Hautes-Pyrénées (les 22 et 23 octobre 2008).

Le réseau de la MD65 ne participe pas à la constitution du fonds de conservation. En effet, les établissements desservis par la MD65 n’avaient, jusqu’alors, pas de propre politique de conservation des fonds et ne disposaient pas d’un budget suffisant. Ce problème de budget les pousse à désherber des ouvrages quasi exclusivement en raison de leur état physique : état rarement compatible avec une conservation.

Pour autant, il est évident que nous souhaitons, à plus ou moins long terme, une plus grande implication de nos partenaires.

Septembre 2008