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Archives pour tous
Avec Archives pour tous, l’Institut national de l’audiovisuel offre au grand public, depuis le printemps 2006, la possibilité de consulter une sélection de ses archives numérisées en ligne. Le succès a été immédiat.
Since the Spring of 2006, through Archives for All, the National Audiovisual Institute offers the public the possibility to consult on line a selection of its digitized archives. This has met with an immediate success.
Mit „Archives pour Tous“ ermöglicht Ina, das Nationalinstitut für audiovisuelle Medien, seit dem Frühjahr 2006 der breiteren Öffentlichkeit den Online-Zugriff auf einen Teil seines digitalisierten Archivs. Die Aktion hatte sofort Erfolg.
Con Archivos para todos, el Instituto nacional de lo audiovisual ofrece al gran público, desde la primavera del 2006, la posibilidad de sonsultar una selección de sus archivos digitalizados en línea. El éxito no se ha dejado esperar.
Le 27 avril dernier, l’Institut national de l’audiovisuel a ouvert ses archives au grand public en mettant en ligne et en consultation gratuite des dizaines de milliers d’émissions et de programmes. L’enthousiasme public et médiatique a été immédiat et ne s’est pas démenti : 7 millions de visiteurs uniques sur le site avant la fin 2006 avec 1,5 million d’heures de vidéo vues. L’Ina a pu établir des relations directes avec le public en se positionnant comme un fer de lance culturel et technologique.
L’âge de l’accessibilité
La possibilité de proposer autant de contenus est le fruit d’années de travail s’appuyant sur une vision à long terme. En confiant, au moment de l’éclatement de l’ORTF en 1974, la gestion des archives de la radio-télévision à une institution indépendante des diffuseurs, la puissance publique leur a garanti un financement continu et un traitement professionnel – notamment la création de métadonnées documentaires – dont le site bénéficie aujourd’hui. Dès le début des années 2000, avec la dégradation du support physique d’un côté et l’arrivée de la technologie numérique de l’autre, l’Ina, sous la présidence d’Emmanuel Hoog, a lancé le Programme de sauvegarde et numérisation (PSN). Près de 300 000 heures de programmes ont ainsi été déjà numérisées et, à l’horizon de 2015, la France sera le seul pays au monde à avoir sauvé l’intégralité de son patrimoine audiovisuel. Après l’expérience réussie d’un portail professionnel en ligne (inamedia.com) proposant l’ensemble des heures ainsi traitées, un projet d’ouverture du fonds au grand public a vu le jour, piloté par Safia D’ziri, directrice des systèmes d’information de l’Institut. L’Ina était prêt à s’inscrire pleinement dans l’âge de l’accessibilité en devenant un de ses acteurs majeurs.
Si, de manière générale, on a pu caractériser le XXe siècle comme l’âge de la technologie mécanique et de l’information, le début du XXIe pourrait être celui de la technologie numérique et de l’accessibilité. L’accès au contenu se démocratise de plus en plus. La séparation entre contenu et support s’accroît et la circulation des données devient plus rapide et omniprésente. Dématérialisation et connectivité facilitent la rencontre entre les contenus et le public : retrouver un document qui nous intéresse n’exige plus d’être attaché à un lieu et à un support. Ainsi, les horizons de nos intérêts peuvent également se modifier et s’enrichir par ces évolutions. Le positionnement des services numériques de l’Ina s’inscrit dans cette logique.
Un média en ligne actuel de la mémoire audiovisuelle
Le site www.ina.fr est une interface de rencontre entre un contenu et le grand public ; il est conçu comme un média en ligne à part entière, caractérisé par deux aspects principaux.
Tout d’abord, c’est un catalogue extraordinaire : en volumétrie audiovisuelle, il s’agit du plus grand en Europe – plus de 100 000 documents, qui représentent plus de 12 000 heures de programmes – et il s’enrichit régulièrement. Le catalogue couvre la production radiophonique depuis plus de soixante ans et celle de la télévision depuis cinquante ans ; ses corpus incluent l’actualité, la fiction, des documentaires, des divertissements : feuilletons, séries, dramatiques, grands entretiens, mais aussi journaux télévisés, magazines, événements sportifs, reportages, concerts, et variétés entre autres. En plus d’un moteur de recherche performant qui permet des requêtes directes sur la base de données, une ergonomie efficace propose des entrées par programmes, époques et thèmes qui facilitent la navigation. Ce catalogue unique de vidéo à la demande (VOD) se démarque dans le paysage actuel du Net par sa richesse et la qualité de ses offres.
Le deuxième aspect caractéristique du site concerne l’éditorialisation de ses contenus. L’interface principale du site est conçue comme une page de « Une », avec plusieurs entrées dynamiques et thématiques, des rubriques et des rendez-vous qui changent au moins tous les jours et font écho, avec des documents d’archives, à l’actualité quotidienne. Ainsi, le site s’inscrit pleinement dans la contemporanéité avec sa spécificité : son énorme base d’archives. Chaque programme est accompagné d’une notice documentaire descriptive et offre la possibilité de rebondir et de trouver d’autres archives qui lui sont liées.
Plus qu’une simple base de données ou de vidéo en vrac avec un contenu aléatoire, le site de l’Ina est un catalogue éditorialisé, riche, constituant un nouveau type de média qui ouvre de nouvelles expériences aux utilisateurs.
Face – interface ; les nouvelles expériences utilisateurs
Le public n’est plus un récepteur passif en face de la télévision, mais un acteur qui participe à la recherche de contenu. La « Une » du site archives pour tous propose une archive du jour qui reflète, en temps réel, l’air du temps et les sujets d’actualité, en les éclairant par un regard historique. Plusieurs dossiers qui changent régulièrement traitent ces sujets et proposent, de manière commentée et contextualisée, ce que l’on ne peut voir nulle part ailleurs. À savoir, la généalogie en images d’un sujet d’actualité, qu’il soit politique (élections, conflits…), culturel (expositions, festivals…) ou de société. Gérées par une rédaction intégrée, les propositions éditoriales de l’Ina exploitent la technologie et les archives pour donner une expérience utilisateur unique : la possibilité de s’informer, de se divertir, bref de s’enrichir en se confrontant à des contenus de manière réfléchie et amusante. Il s’agit d’une véritable interface multimédia : les dossiers comportent des interviews, des photos, des lexiques, des données textuelles et en images, qui enrichissent les documents sonores et télévisuels.
Une offre pédagogique spécifique s’adressant au public parascolaire – les élèves, leurs parents et leurs professeurs – est également proposée sur le site. « Après les cours » est une sélection d’émissions qui correspondent aux programmes scolaires, classées par niveaux et par matières. « Aller plus loin » exploite davantage les possibilités multimédias : le contenu audiovisuel n’est pas accessible de manière linéaire seulement, mais grâce à des interfaces performantes de navigation et de recherche croisée, où texte et images sont synchronisés, chapitrés et commentés, à l’aide d’outils développés par le studio hypermédia de l’Ina. Aux antipodes de la culture du zapping – attribuée parfois à Internet – on peut visionner aujourd’hui sur le site de l’Ina des documents de dix heures. C’est le cas des entretiens interactifs avec les grands penseurs de notre temps, tels Claude Lévi-Strauss ou Paul Ricœur, les grands historiens, les compositeurs d’aujourd’hui, ou, dans un tout autre registre, les témoignages des Mémoires de la Shoah. Le module « Jalons pour l’histoire du temps présent », élaboré en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale, propose plus de mille documents audiovisuels sur des moments clés du XXe siècle, contextualisés et commentés par des professeurs spécialisés ; au-delà de l’apprentissage indispensable de l’histoire, il s’agit également d’un outil unique d’éducation aux images et de leur décryptage, aujourd’hui indispensable.
Accessibilité et archives pour tous
Le visionnage des documents dans leur intégralité est gratuit (80 % de l’offre) et s’effectue en quart d’écran, ou en plein écran après téléchargement payant. Pour les documentaires et les feuilletons, où la gestion des droits d’auteur est plus complexe, le premier tiers du document est en visionnage gratuit. Le téléchargement de l’intégralité d’une œuvre coûte de 1 à 3 euros pour la location, et peut aller jusqu’à 10 euros pour l’achat. Ces prix modérés permettent d’ouvrir l’offre au plus grand nombre tout en protégeant les ayants droit. Toutefois, l’accès aux fichiers vidéo présuppose un équipement informatique et une connexion à Internet qui, même s’ils deviennent de plus en plus répandus en France, ne sont pas encore à la portée de tous.
L’Ina s’engage également dans une démarche de formation et d’aide aux pays qui ont besoin de formation et de transmission de savoir pour sauver et restituer leur mémoire audiovisuelle. C’est le cas en Afghanistan, au Chili ou, tout récemment, au Cambodge, avec l’ouverture du Centre d’archives audiovisuelles Bophana à Phnom Penh. En parallèle, par ses développements futurs, le site de l’Ina va se transformer en une « galaxie de sites », proposant des offres de contenu ciblé avec des fonctionnalités adaptées, pour encore mieux assurer la rencontre entre les contenus et le public ; et ainsi réduire l’écart numérique.
À bientôt sur ina.fr.