La bibliothécaire jeunesse : une intervenante culturelle

60 animations pour les enfants de 18 mois à 11 ans

par Isabelle Rindzunski

Dominique Alamichel

Paris : Éditions du Cercle de la librairie, 2006. – 302 p. ; 24 cm – (Bibliothèques).
ISBN 10 : 2-7654-0931-5
ISBN 13 : 978-2-7654-0931-1 : 38 €

L’ouvrage que nous présente Dominique Alamichel vient alimenter la réflexion que mènent les bibliothécaires jeunesse dans leur pratique d’animation auprès du jeune public. L’auteur, responsable d’un secteur jeunesse à Massy, propose dans la collection « Bibliothèques », un guide pratique à l’usage des bibliothécaires jeunesse, mais qui pourrait être utilisé par tout professionnel engagé dans l’animation culturelle.

L’auteur organise en deux temps son propos. La première partie redéfinit et légitime le travail de médiation culturelle mené auprès des enfants. Puis, dans un deuxième temps, l’auteur propose des fiches de travail d’animations réalisées auprès d’enfants.

Médiation culturelle

La première partie a le mérite de poser le contexte de l’action culturelle et des animations mises en place auprès d’un public large que l’auteur limite aux groupes des structures collectives.

L’accueil des enfants, des tout-petits aux préadolescents, doit amener les équipes jeunesse à réfléchir au sens donné à la médiation culturelle, à la diversité des animations à mettre en place. Le bibliothécaire assure une fonction de médiation entre les œuvres, les enfants et les partenaires que sont l’Éducation nationale, les services petite enfance…

L’auteur insiste sur les qualités professionnelles et individuelles que doivent développer les intervenants jeunesse lors des animations. La -qualité des accueils repose sur un savoir-faire mais également sur un savoir-être. Accueillir, maîtriser un groupe, offrir une présence forte en partant du travail de la voix, de la gestuelle permettront un échange riche avec le jeune public et les partenaires.

La formation aux animations en secteur jeunesse a longtemps été empirique. L’auteur sensibilise les bibliothécaires à la formation continue. Elle invite les professionnels à renforcer leur expérience en se formant à la lecture à voix haute, au conte, au chant, pour développer la richesse des animations en intégrant du texte, des sons et des images. Le public des enfants, aussi large soit-il, est avide, friand de ces apports.

On peut regretter cependant que Dominique Alamichel n’aborde à aucun moment les animations multimédias et surtout qu’elle ne replace pas l’animation en secteur jeunesse dans le cadre plus global de l’action culturelle du service et de l’exploitation des collections.

Fiches de travail d’animations

Forte d’une expérience de quinze ans en secteur jeunesse, Dominique Alamichel propose en seconde partie les fiches de travail de séances qu’elle a réalisées avec ses équipes. Cela donne une dimension managériale à ce travail de conception, de formalisation, de réalisation et d’évaluation d’animations. L’auteur insiste sur le travail d’équipe indispensable à l’animation culturelle. L’équipe doit se concerter sur les contenus et la mise en forme des fiches d’animation.

Les soixante séances proposées sont décrites dans leur moindre détail. Elles permettent d’explorer des thématiques diverses autour d’un thème, d’un auteur, d’un genre littéraire ou documentaire. Ces fiches sont organisées par tranche d’âge (18 mois/4 ans ; 5/11 ans), et apportent une lisibilité aux séances à adapter selon les publics. D. Alamichel propose des pistes de travail à développer dans le cadre de projets pédagogiques et de rencontres avec des auteurs ou illustrateurs.

Une bibliographie complète le sommaire.

Ce guide pratique devrait logiquement trouver sa place dans tout bon fonds documentaire et être largement utilisé par une génération de bibliothécaires/documentalistes qui trouvent peu de formations adaptées à leur pratique. En cela, Dominique Alamichel participe à la transmission de savoirs nécessaires aux jeunes bibliothécaires dont les profils évoluent rapidement. Le titre de l’ouvrage est à cet égard assez réducteur, à l’heure où nous constatons le regain d’intérêt de collègues masculins pour ce métier et particulièrement pour les secteurs jeunesse encore largement féminisés.