Revista general de información y documentación, année 2003, volume 13, nos 1 et 2

par Marie-Annick Bernard
Madrid : Universidad Complutense. ISSN 1132-1873. Abonnement (2 numéros par an) : 27 €

La RGID est la revue de l’École universitaire de bibliothéconomie et de documentation et est publiée par l’Université Complutense à Madrid dont relève l’école. Elle paraît depuis 1992 avec une périodicité semestrielle et est dépouillée dans plusieurs bases de données dont Francis. De présentation austère avec un format de type ouvrage, c’est une revue qui relève davantage de la recherche universitaire que de la recherche appliquée aux bibliothèques. Le comité de rédaction est constitué par des enseignants de l’école et quelques membres d’autres universités ou centres de recherche espagnols.

Dans cette livraison de 2003, les articles traitent de sujets très divers, mais on peut néanmoins les regrouper en trois thèmes principaux : les enjeux de l’information, les études sur des bibliothèques ou centres de documentation et enfin des études concernant des documents. Si l’audiovisuel a sa place dans cette dernière catégorie avec une étude sur le concept d’images animées, ce dernier thème fait la part belle aux sciences auxiliaires de l’histoire : épigraphie, numismatique, ou encore une étude mettant en relation diplomatique et archivistique…

Les enjeux de l’information

Toutefois, ce sont les enjeux de l’information qui occupent une place prépondérante dans ces deux numéros. On peut retenir tout d’abord l’article de Pedro Lopez Lopez, directeur de la revue, et M. J. Morillo Calero, qui invite au débat en mettant en évidence la relation fondamentale entre droit à l’information et démocratie et la menace que fait peser sur celle-ci le poids croissant des multinationales de la communication. Bibliothèques publiques et centres de documentation se doivent de garantir un accès pour tous à une information citoyenne qu’on peut opposer à une information consumériste.

Dans le même ordre d’idée, F. Ramos Simon, qui présente le projet de directive européenne concernant la réutilisation de l’information produite par les services publics, insiste sur la valeur économique de cette information et son importance pour la démocratie. C’est aussi sur les enjeux des technologies de l’information qu’est mis l’accent, particulièrement dans le domaine de la recherche en sciences humaines et sociales. Constitution de bases de données pertinentes pour la recherche, valorisation des publications, meilleure connaissance des besoins et des comportements des chercheurs, meilleure adéquation des lieux de documentation : les technologies de l’information contribuent à renouveler le regard porté sur la recherche.

Deux problématiques transversales constituent dans ces deux numéros une sorte de fil directeur entre les articles proposés : la recherche d’une démarche méthodologique et un souci d’évaluation, problématiques qui, bien sûr, se croisent souvent.

Méthodologie et évaluation

La recherche méthodologique est très importante, qu’il s’agisse de l’application d’une méthodologie ayant déjà fait ses preuves ou de la recherche de méthodologie. Les champs d’application sont très vastes et concernent aussi bien la recherche d’indicateurs pour l’évaluation des bibliothèques de musée (R. Lopez de Prado) que la structuration d’une base de données de ressources électroniques de niveau scientifique, démarche appliquée ici à l’histoire moderne avec la base « Tiempos modernos » (D. Tellez Alarcia). Cette démarche se retrouve également dans l’analyse des ressources sur le handicap, disponibles au Service d’information sur le handicap.

La notion d’évaluation a aussi une place prédominante, qu’elle s’applique aux retombées des campagnes de marketing menées dans une bibliothèque de village (on aurait aimé en savoir davantage sur ces campagnes et sur les publics ciblés !) ou à l’activité de la Bibliothèque universitaire de La Corogne. Mais ce souci de qualité concerne aussi largement la recherche. Ainsi, J. Lopez Yepez s’attache aux problèmes liés à l’évaluation des travaux de recherche des professeurs de bibliothéconomie et documentation, tandis que R. Arquero Aviles s’intéresse aux auteurs des revues espagnoles de bibliothéconomie et documentation, en tant qu’indicateur de qualité scientifique. Dans le même esprit, J. Osca Lluch et M. E. Mateo Marquina présentent une démarche pour l’évaluation de la diffusion des revues espagnoles de sciences humaines et sociales.

On retrouve aussi ce souci de qualité dans la production documentaire, spécifiquement dans l’étude d’une base de données de brevets, au niveau du contenu, de sa structuration mais aussi de son impact auprès des entreprises.

On le retrouve aussi pour l’enseignement des sciences de l’information et de la bibliothéconomie dans une étude des motivations et des difficultés des étudiants de première année à l’École de bibliothéconomie de l’Université Complutense et dans deux articles consacrés à des formations dispensées à l’étranger, à Sheffield ou en Roumanie.