Un libre accès orienté utilisateurs à Vasteras - Suède

Mogens Jensen

L’organisation spatiale d’une bibliothèque, la manière dont sont disposées les étagères, par exemple, peut sérieusement entraver la recherche d’information. Cet article décrit brièvement les réaménagements choisis par une bibliothèque universitaire pour présenter ses fonds documentaires. Ici, le contenu des programmes universitaires a été retenu comme principe d’organisation, de façon à simplifier les recherches des lecteurs. Les remaniements opérés se sont notamment traduits par une baisse significative du nombre des questions sur l’emplacement des collections

Traditional physical arrangements of a library, like shelving, may constitute a barrier between user and information. This report briefly describes an alternative shelving system in operation in an academic library. The academic courses of the surrounding university were chosen as the principle of organizing the collection in order to make it easier for users to find their way about. One of the effects of this alternative has been a pronounced reduction of directional questions.

Die räumliche Einteilung einer Bibliothek, zum Beispiel die Art und Weise der Aufstellung von Bücherregalen, kann die Informationssuche ernstlich erschweren. Der Artikel beschreibt kurz die von einer Universitätsbibliothek beschlossene Neuaufstellung um einen besseren Zugang zu ihrem Bestand zu gewährleisten. Hier diente das Universitätsprogramm als Grundlage der Reorganisation um die Recherchen der Leser zu vereinfachen. Diese Veränderungen bewirkten vor allem einen deutlichen Rückgang von Fragen zur Bestandsaufstellung.

. La organización espacial de una biblioteca, la manera cómo se disponen las estanterías, por ejemplo, puede seriamente estorbar la búsqueda de información. Este artículo describe brevemente los nuevos ordenamientos escogidos por una biblioteca universitaria para presentar sus fondos documentales. Aquí, el contenido de los programas universitarios ha sido retenido como principio de organización, de manera a simplificar las investigaciones de los lectores. Los cambios operados se han traducido especialmente en una baja significativa del número de preguntas sobre el emplazamiento de las colecciones.

En 1992, la bibliothèque universitaire de Vasteras (Suède), de taille alors très modeste, commença à programmer son déménagement dans de nouveaux locaux. Depuis des années, les étudiants et le corps enseignant qui composent son public avaient les plus grandes difficultés à y trouver les informations qu’ils cherchaient, car le rangement des livres sur les étagères suivait alors le système de classification suédois, effectivement peu compréhensible pour les utilisateurs. Il fallait donc envisager de présenter les ouvrages autrement, et le transfert de la bibliothèque dans un autre bâtiment fournit au personnel une occasion rêvée pour repartir sur de nouvelles bases.

L’ancienne organisation était clairement commandée par le système de classification observé en Suède. Pour que le changement envisagé ait l’effet escompté, nous devions concevoir le rangement en fonction des utilisateurs, sachant que ceux d’une bibliothèque universitaire se distribuent entre les divers départements où, selon les cas, ils étudient ou enseignent. Il nous parut donc logique de concevoir le nouveau système à partir des grands domaines disciplinaires entre lesquels se répartissent nos lecteurs. L’idéal, en l’occurrence, était qu’ils puissent se rendre directement dans la section de la bibliothèque les concernant pour y consulter les documents relatifs à leur spécialité.

Les discussions menées en interne aboutirent à cette solution, mise en place en 1994 lors de la réinstallation de la bibliothèque dans ses nouveaux locaux.

Des « mini-bibliothèques »

La bibliothèque universitaire de Vasteras se subdivise aujourd’hui en cinq sous-ensembles distincts couvrant respectivement les sciences sociales, les professions du secteur social, les lettres classiques, le droit des affaires et la technologie. Cette disposition présente l’avantage de réduire la complexité inhérente aux vastes collections d’ouvrages, car il est plus simple de s’orienter dans un espace mieux circonscrit. Dans ces sous-ensembles conçus comme autant de « mini-bibliothèques », les livres sont classés en fonction des cours proposés au sein du département universitaire de référence. À chaque cours correspond un ensemble d’étagères désigné par un code neutre (une majuscule suivie de trois chiffres) et l’intitulé de la section (identique à celui du cours) écrit en entier. Les étagères du cours de commerce international, par exemple, sont ainsi repérées par la mention : « E122 Commerce international », tandis que celles du cours de civilisation française portent l’indication : « H204 Société et civilisation françaises ». Seules les étagères où sont rassemblées les encyclopédies ne correspondent pas nommément à un cours déterminé. Quant aux livres eux-mêmes, ils sont référencés avec le code de l’étagère sur laquelle ils prennent place (E122 ou H204, par exemple).

Afin de rapprocher encore l’utilisateur des sources documentaires qui peuvent lui être utiles, les ouvrages de référence tels que les manuels, les dictionnaires, les encyclopédies thématiques et les bibliographies sont rangés avec les livres en libre accès. Quant aux périodiques spécialisés, ils sont rassemblés dans des présentoirs situés à proximité de la section dont ils relèvent. Il n’y a donc plus, dans la bibliothèque ainsi réorganisée, de salle des usuels ni de salle des périodiques.

Des rapprochements inhabituels

Le premier critère du rangement des ouvrages étant le contenu des cours universitaires, des titres de genres très différents se trouvent désormais réunis au même endroit. Dans la section réservée au Commerce international, on peut ainsi se procurer non seulement des manuels de cours, mais aussi des thèses sur les structures organisationnelles des multinationales, des dossiers sur les campagnes publicitaires internationales ou des statistiques sur la consommation en Europe. Cette présentation qui ouvre des horizons nouveaux dès l’étape de la recherche d’un titre permet également d’exposer toutes les facettes d’un même thème.

Réactualisation et souplesse sont les deux maîtres mots de l’agencement actuel de la bibliothèque. Toute modification du programme d’un des départements de l’université nous impose de réaménager en conséquence les « mini-bibliothèques », à la fois en affectant de nouvelles étagères aux cours nouvellement définis, et en redistribuant entre les rayonnages existants les fonds documentaires des cours supprimés.

Bien qu’à ce jour aucune étude ne permette encore d’évaluer précisément les effets du système que nous avons adopté, il est clair que le nombre des questions d’orientation posées au bureau d’information a considérablement diminué, et que le personnel est plus disponible pour répondre aux questions de fond. Cette disposition qui met la documentation directement à la portée des utilisateurs s’accompagne par ailleurs d’autres avantages. Les bibliothécaires peuvent facilement imprimer la liste complète des titres correspondant à un cours donné, la présenter aux enseignants et envisager à partir de là le développement à donner aux collections. Nos cinq « mini-bibliothèques » permettent également aux étudiants fraîchement inscrits à l’université de se faire une idée précise des programmes d’études qui y sont proposés et du travail qu’ils supposent. Plus important peut-être, le réaménagement montre sans aucune ambiguïté que la bibliothèque participe activement à l’enseignement et à la recherche. Les contrôleurs du budget peuvent vérifier d’un simple coup d’œil à quoi l’argent est employé, ce que l’ancien système de classification ne permettait assurément pas.

Octobre 2000