Keele l'eût cru ?

Le scandale de la vente d'une collection précieuse par une bibliothèque

François Lapèlerie

Vous avez besoin d'argent pour financer votre bibliothèque. Vous n'en avez pas ? Que faire ? Mettre en pratique la méthode de Keele : vendez vos collections rares et précieuses.

En effet, l'université de Keele 1 a trouvé cette solution simple, rapide et efficace. Ce faisant, elle a provoqué un raz-de-marée de protestations, national et international. Non seulement des bibliothécaires, mais encore des enseignants et même de journalistes de quotidiens grand public ont manifesté leur indignation.

Ce faisant, et au-delà du scandale immédiat, Keele a posé de nombreux problèmes de gestion des fonds d'une bibliothèque, sans visiblement trouver la solution consensuelle qu'on serait en droit d'attendre dans ce domaine.

En 1968, l'université de Keele reçut en don une exceptionnelle collection de 1 400 livres, manuscrits et documents anciens. Le donateur était Charles Turner (1886-1973), un ancien fonctionnaire du Scottish Education Office, passionné par les livres et les manuscrits anciens scientifiques, qui consacra toute sa vie, son énergie et ses ressources financières à acheter livres anciens et manuscrits scientifiques, souvent rares et précieux, de mathématiques, de physique, de géodésie, d'astronomie, représentatifs de l'évolution des sciences.

Charles Turner choisit de faire une donation officielle de sa collection à l'université de Keele. Lors d'une cérémonie en son honneur, il reçut le titre honorifique de Master of Art de la princesse Margaret en personne, alors chancelier de l'université. À cette collection déjà impressionnante par sa quantité et sa qualité, l'université de Keele ajouta environ deux cents livres anciens sur le même sujet, complément qui fut baptisé the « With Turner collection ».

La valeur immense de cette collection permit à Keele d'obtenir une subvention de la Leverhulme Foundation pour cataloguer scientifiquement ces fonds, ce que fit Susan Hill. Et, en 1988, Keele obtint une autre subvention de 10000 £ de la British Library pour restaurer la reliure de certains livres.

Trente ans plus tard exactement, un jour de novembre 1998, le professeur John Denniss, membre de la British Society for the History of Mathematics (BSHM) demande à consulter certains livres de la collection Turner : impossible, lui fut-il répondu, ces livres ont été vendus.

C'est ainsi, accidentellement, que le « scandale » vient au grand jour et que la polémique commence. Cette vente, que l'université avait et aurait préféré secrète, est étalée d'abord en première page des quotidiens nationaux, scandalisés, témoignage de l'intérêt du grand public pour cette « affaire ». Les revues professionnelles, de bibliothéconomie, de mathématiques ou de physique prennent ensuite la relève. À partir de fin décembre 1998, le Daily Telegraph, le Times Higher, The Independant, le BBC Online Network et bien d'autres prennent parti contre cette vente jugée triplement scandaleuse : parce que l'université de Keele a vendu la collection Turner et la « With Turner collection » ; ensuite parce qu'elle les a vendues non pas à une autre bibliothèque ou université, mais à une personne privée; et parce qu'enfin, elle les a vendues, non seulement dans des conditions contestables, mais en plus à un prix qui ne serait pas leur prix réel.

Quelques questions que pose le don

Pour commencer, cette vente est-elle légale ? Selon Allan Foster, directeur des services d'information et bibliothécaire de l'université de Keele, cette vente est légale. Et force est de reconnaître que c'est bien le cas. Rien, aucune loi en Grande-Bretagne n'empêche une université publique de vendre les collections de sa bibliothèque (ou tout autre patrimoine), même si elles ont une valeur historique (et sentimentale) exceptionnelle. Non seulement un don peut être vendu, parce qu'il est une sorte de bien propre de l'université, mais encore des collections achetées avec l'argent public, comme la « With Turner collection » peuvent aussi être vendues.

Cet état de choses a scandalisé un groupe d'enseignants, parmi lesquels Hugh Torrens, professeur à Keele et ancien président de la British Society for the History of Science, qui prend la tête d'une croisade contre ce qu'il estime être une honte pour l'université britannique dans son ensemble et même pour la Grande-Bretagne. Une cinquantaine d'enseignants écrivent donc à Chris Smith, secrétaire d'état à la Culture, aux Médias et au Sport, pour lui demander d'intervenir. Avec pour toute réponse que cette vente est légale, que « le secrétaire d'État est désolé », mais qu'il ne peut rien faire.

Deuxième point, concernant toujours la légalité de la vente : un débat public a-t-il eu lieu à l'université et la décision de vendre est-elle bien conforme à ce débat ? Oui, répond Allan Foster : des débats à ce sujet ont eu lieu dans les deux instances de l'université, le Senate et le Council, en mai et juin 1998.Et le Council a émis un vote favorable à la vente le 26 juin, par quatorze voix contre huit. Ce que ne dit pas Allan Foster, c'est qu'auparavant le Senate a, au contraire, émis un vote défavorable, qui aurait dû bloquer toute tentative, et que le même Council avait assorti son vote favorable d'une sorte d'amendement prévoyant d'étudier encore les options possibles, auprès de personnes qualifiées. Or, dix jours plus tard, les livres étaient tous déménagés…

Troisième point évoqué : si aucune loi ne pouvait arrêter l'université, les considérations morales ne l'ont pas non plus arrêtée. Et c'est sur ce plan que se placent les opposants à la vente, au premier rang desquels figure toujours Hugh Torrens, pour qui cette vente est « une braderie immorale de livres par une institution publique », « une saga consternante ».

Avait-on le droit, demande encore Hugh Torrens, de vendre un don ? Oui, répond Allan Foster, qui précise que Charles Turner n'avait pas mis de clause restrictive, interdisant la vente de son don… Non, évidemment, répond Hugh Torrens, si Charles Turner n'a pas inclus une telle clause, c'est parce qu'il ne pouvait pas lui venir à l'esprit que Keele puisse, un jour, vendre un jour son don. Simple constatation de bon sens.

Quatrième point, après les problèmes légaux ou moraux : les justifications de cette vente sont-elles convaincantes ? Allan Foster met en avant que les crédits affectés à ses services ne sont plus suffisants et ne permettent plus de remplir les missions présentes et futures, en particulier en matière d'information électronique. Force est de trouver des solutions. Et la solution à laquelle il pense est la vente de la collection Turner. Selon lui, tous les livres de la collection sont déjà dans d'autres bibliothèques anglaises, qui sont plus accessibles (Londres, Cambridge, Manchester…). De plus, la collection avait peu d'utilisateurs. La vente, selon Allan Foster, est donc justifiée, d'autant que les annotations de Newton ou ses dog-ears ont été photocopiés ou scannés, ce qui, toujours selon Allan Foster, remplacera avantageusement les originaux. Ce genre de raisonnement peut mener loin. S'il est peut-être vrai que chaque exemplaire pris individuellement existe dans une autre bibliothèque, une telle collection a une valeur exceptionnelle du fait même qu'elle regroupe un ensemble de livres qui a son intérêt par lui-même. De plus, il est évident que les livres anciens peuvent très souvent différer les uns des autres et que ces différences, même minimes, font l'intérêt de chaque exemplaire. Et, dans le cas présent, les dog-ears et les annotations de Newton sont irremplaçables 2. Des photocopies ne seront pas un substitut. C'est comme si, répond John Fauvel, la National Gallery vendait ses tableaux pour exposer des cartes postales…

Cinquième point : comment et à qui a été vendue la Turner Collection ? Là-dessus, Allan Foster est catégorique : la collection et la « With Turner » ont été vendues, en bloc, à un collectionneur privé, qui les conservera en Grande-Bretagne, où elles seront toujours accessibles. Solution qui aurait été choisie en désespoir de cause, les bibliothèques publiques anglaises contactées pour éventuellement acheter la collection ayant prétendument refusé. Mais, selon toutes les informations obtenues, en particulier de Hugh Torrens, aucune autre université n'a été pressentie. Les bibliothécaires de la Bodleian Library, de la Cambridge University Library ou de la Trinity College Library (David McKitterick) affirment n'avoir pas été consultés. Car, ajoutent-ils, dans ce cas, ils auraient fait leur possible pour trouver la somme nécessaire.

En fait, la vente semble avoir été organisée par trois libraires locaux qui ont cherché l'acheteur susceptible de mettre la somme nécessaire à l'achat de la collection entière. Leur choix s'est porté sur Simon Finch, un marchand de livres londonien 3, qui a les moyens financiers suffisants pour faire ce type de transaction. Il semble bien que ce marchand n'ait pas agi pour le compte d'un collectionneur privé. En effet, Simon Finch a déjà commencé à vendre ce qui est maintenant sa collection. Interrogé sur ce point, Allan Foster me répond que les livres vendus par Finch ne peuvent pas provenir de Keele… puisque ces livres n'ont pas été vendus à un marchand. Dialogue de sourds… D'autre part, chose incompréhensible, un autre marchand de livres anciens londonien, dont Hugh Torrens m'a communiqué le nom, mais qui veut rester secret, dit être venu estimer la collection avant la vente à Finch, mais ne pas voir son offre retenue, bien que supérieure à celle de Finch. Selon son estimation, trois livres valaient à eux seuls un demi-million de livres sterling.

Combien, en effet, et c'est le sixième point soulevé, ont été vendues les deux collections ? Keele reconnaît avoir vendu les collections pour un million de livres sterling, somme en apparence très élevée. En réalité, cette vente s'est conclue pour un prix notoirement en dessous de la valeur des collections.

Sur l'évaluation de la collection, Allan Foster m'a répondu : « En ce qui concerne la valeur de cette collection, je peux dormir tranquille ». Globalement, dit-il, les livres sont vieux (old books), en mauvais état et ne valent pas grand-chose : en vente publique, livre par livre, l'université n'aurait certainement pas obtenu un million de £. En fait, on peut penser que la vente aux enchères publiques n'a pas été retenue par Keele, non pas parce qu'elle aurait moins rapporté, mais simplement parce que ce type de vente aurait pu donner une publicité mal venue à cet acte de vandalisme. Et ajoute Allan Foster, toute autre estimation est ridicule (ludicrous) et « il y a une rumeur dans les milieux du commerce du livre ancien, selon laquelle le collectionneur privé a payé trop cher ».Là aussi, on peut douter de cette affirmation. En effet, le marché du livre ancien a « décollé » dans le milieu des années quatre-vingt-dix. Et les livres scientifiques anciens sont particulièrement à la mode, si l'on peut dire : leur prix connaît une envolée exceptionnelle. De nombreux acheteurs ont fait leur apparition sur ce marché, en particulier les créateurs d'entreprises consacrées à l'informatique et à Internet qui ont fait des fortunes rapides, s'intéressent à ces livres scientifiques anciens et sont prêts à payer n'importe quel prix.

Dans une interview au Times en juin dernier, Simon Finch déclara que les premières éditions des oeuvres de Copernic, Galilée et Newton étaient particulièrement recherchées. On a vu ainsi un exemplaire de la 1re édition des Principia de Newton se vendre chez Christie's à New York, le 16 juin 1998, pour la somme de 300000 $, soit 185 000 £, soit environ déjà 20 % de la vente Turner totale… (cet exemplaire provenait de la bibliothèque de feu Haskell Norman). Ce qui explique certainement aussi le vol d'un exemplaire de la première et rare édition du De revolutionibus orbium coelestium de Nicholas Copernic, évaluée à 240 000 $, le 24 novembre dernier, à la bibliothèque de l'Académie polonaise des sciences à Cracovie, par « un collectionneur privé peu scrupuleux » (sic) 4. La copie d'un manuscrit d'Archimède du Xe siècle a été achetée 2,2 millions de dollars en octobre dernier par le même Simon Finch…

Et les livres de la collection Turner commencent à se vendre. Bill Kalush a acheté l'exemplaire d'Arthemik, ce qui est avéré, puisque le livre a le timbre sec de la bibliothèque de Keele. Simon Finch a demandé des licences d'exportation pour certains des livres : en effet la législation britannique exige ce genre d'autorisation pour exporter des livres dont la valeur est supérieure à 39600 £. Et le catalogue de janvier 1999 de Simon Finch Rare Books propose à la vente (item # 25) pour 15 000 £, une édition de Copernic de 1566, ayant appartenu sans doute à Keele : en effet, la description y mentionne que deux pages manquantes proviennent d'un autre exemplaire, ce qui est le cas de l'exemplaire de Keele. Interrogé à nouveau sur ce mystère, Allan Foster déclare qu'il n'a pas « d'information nouvelle qui puisse faire la lumière sur cette affaire ». Seul Simon Finch, à qui j'ai envoyé deux courriers électroniques, n'a pas répondu à mes questions…

« Méprisable », « immorale », « scandaleuse », « honteuse » : voilà les qualificatifs utilisés par le monde scientifique en Grande-Bretagne pour communiquer son indignation 5, bientôt relayé par de nombreux autres scientifiques du monde entier, y compris dans des revues dont ce n'est pas le rôle premier, comme Physics Today. La British Library a demandé et obtenu le remboursement de sa subvention de 10 000 £.

Ainsi finit l'affaire…

Post scriptum : La British Library a rendu public, fin décembre 1999, le texte de la lettre qu'elle vient de faire parvenir à l'université de Keele (« Library joins Keele criticism », by Tony Tysome, The Times Higher, December 24/31, 1999, p. 5).

Brian Lang, BL Chief executive a en effet écrit à Janet Finch, vice-chancelier de Keele (sans lien de parenté avec le marchand de livres du même nom). Il critique les conclusions d’un Audit Committee interne à l’université de Keele, qui a affirmé que la vente était légale, que « le personnel de Keele avait agi avec probité » et qu'il n'y avait pas d'évidence que le prix n'était pas correct.

Brian Lang affirme au contraire que l'Audit est passé à côté des vraies questions. En vendant la Turner collection à un marchand, Simon Finch, sans s'assurer qu'elle resterait en Grande-Bretagne et ne serait pas dispersée, Keele a agi au mépris des intentions du donateur.

Par cette « action égoïste d'une vente d'un don », Keele « peut avoir sérieusement porté tort à l'atmosphère de confiance qui doit exister pour permettre des dons aux institutions ». Selon Brian Lang, l'Audit n'a pas du tout blanchi l'université.

En particulier, la British Library a été « stupéfaite » de ne pas avoir été consultée lors du projet de vente. L'Audit Committee, ajoute Brian Lang, n'évoque pas le fait que la British Library a été obligée de demander la restitution de la subvention de £10 000 attribuée à Keele pour la Turner Collection. Lang conclut par ces mots : « Je crois que des questions persistent à propos de la vente et que Keele n'a pas agi d'une manière que l'on est en droit d'attendre d'une institution d'enseignement supérieur responsable ».

Le mot de la fin sera celui de Simon Finch, l'acheteur. Dans le même numéro du Times Higher, il affirme que la Turner collection était « sous-conservée », « sous-utilisée ». Les livres qui la composent sont, selon lui, facilement duplicables, et « de plus grandes collections ont été vendues et dispersées ». La collection ne mérite pas toute cette controverse. Il infirme d'autre part avoir vendu certains livres rares à Paul Allen. Pour ceux qui l'ignoreraient, Paul Allen est le partenaire initial de Bill Gates dans Microsoft. Il oeuvre actuellement dans la Silicon Valley et, entre autres activités, a créé le site fat-brain. com (http://fatbrain.com), qui a pour sous-titre : « Because great minds think a lot ». Il est un grand amateur de livres scientifiques anciens.

Simon Finch termine en affirmant que la plupart des livres de la Turner collection sont encore en sa possession. Les meilleurs seront vendus ensemble à un client. Les autres sont à vendre « à qui les veut – même aux enseignants de Keele » (sic).

  1. (retour)↑  Sources : Je remercie les différentes personnes qui ont bien voulu répondre, certains à leur manière particulière, à mes nombreux courriers électroniques, en particulier : Allan Foster et M. J. Phillips, membres de la bibliothèque de Keele; et surtout J. Fauvel, Colorado College (États-Unis), G. A. J. Rogers et Hugh Torrens, professeurs à l'université de Keele. Et aussi ceux qui n'y ont pas répondu, comme Simon Finch, ce qui est une manière de répondre. Je tiens à la disposition de tout lecteur intéressé les références électroniques et papier sur le sujet.
  2. (retour)↑  Sources : Je remercie les différentes personnes qui ont bien voulu répondre, certains à leur manière particulière, à mes nombreux courriers électroniques, en particulier : Allan Foster et M. J. Phillips, membres de la bibliothèque de Keele; et surtout J. Fauvel, Colorado College (États-Unis), G. A. J. Rogers et Hugh Torrens, professeurs à l'université de Keele. Et aussi ceux qui n'y ont pas répondu, comme Simon Finch, ce qui est une manière de répondre. Je tiens à la disposition de tout lecteur intéressé les références électroniques et papier sur le sujet.
  3. (retour)↑  Keele University, Keele, Staffordshire ST5 5BG, United Kingdom. L'université de Keele a un site Web fort bien fait et documenté : http://www.keele.ac.uk/ Si on en juge par les moyens mis en oeuvre, la bibliothèque de Keele ne serait pas considérée comme pauvre en France.
  4. (retour)↑  Le fleuron de la collection Turner était représenté par un manuscrit et des livres de Newton. Le manuscrit, en latin, comportait au recto un texte sur les arcs-en-ciel et au verso des notes sur la chronologie anglaise et des sites bibliques. La collection comportait les trois premières éditions des Principia mathematica et au moins six livres de la bibliothèque de Newton. L'intérêt supplémentaire de ces derniers livres vient des annotations de la main même de Newton et de ce que les Anglais appellent les dog-ears : Newton avait cette habitude, que réprouve tout bon bibliothécaire, de corner les pages pour pointer les passages qui l'intéressaient particulièrement et les dog-ears de Newton sont devenus célèbres.
  5. (retour)↑  Simon Finch tient boutique de livres anciens : Simon Finch Rare Books, au 53 Madox Street, London, W1R OPN, Great Britain (mél : mailto:sfinch@aol.com). Il fait partie de l'ABA (Antiquarian Booksellers' Association), publie des catalogues et participe à des foires internationales dans certains pays étrangers où il a de riches clients (il était par exemple présent à la foire du Southern California Chapter de l'ABAA : Antiquarian Booksellers Association of America, l'année dernière).
  6. (retour)↑  Les vols de livres anciens rares (et donc coûteux) semblent de plus en plus fréquents dans les bibliothèques, sans doute commis par des voleurs qui agissent pour des collectionneurs. Ainsi l'année dernière une édition de 1623 du First Folio de Shakespeare a été volée, avec quelques autres livres rares, lors d'une exposition à la bibliothèque de l'université de Durham (GB). Cette édition à elle seule est estimée à environ un million de livres sterling. Finch en propose une édition de 1685 pour seulement 25 000 £.
  7. (retour)↑  On peut noter que cette pratique de vendre des collections précieuses n'est pas sans antécédent. Malgré de nombreuses protestations, en avril 1988, l'université de Manchester avait vendu 97 livres et manuscrits enluminés du Moyen Âge et de la Renaissance. Les livres, qui étaient des doubles, avaient rapporté en vente publique chez Sotheby's la somme de 1838760 £. À l’époque, Lord Strabolgi, qui était le porte-parole du gouvernement pour les affaires culturelles, avait révélé que les exemplaires vendus étaient ceux qui étaient en meilleur état. Et les parlementaires ainsi que le monde de la recherche avaient déclaré que cette vente pouvait être un dangereux précédent et qu'il faudrait prendre des mesures pour que cela ne se reproduise plus…