ELINOR

Electronic Library Project

par Yves Desrichard
Anna Ramsden (ed.), Mel Collier, Clare Davies, Anil Sharma [et al.]. London : Bowker Saur, 1998.167 p. ; 23 cm. (British Library Research and Innovation Report ; 22). ISBN 1-85739-255-8. £ 35

L'ouvrage, publié comme rapport du très actif British Library Research and Development Department, se propose de présenter une expérience pilote d'archivage électronique à destination des publics de la prestigieuse De Monfort University, expérience achevée en février 1996.

Une expérience pilote

Deux ans se sont donc écoulés entre la fin de l'expérience poursuivie semble-t-il sur une base de production courante et la publication du rapport, ce qui, à l'aune du domaine, devrait en rendre le contenu largement obsolète. Mais, comme le soulignent les auteurs, « les obstacles à la mise en place d'un service d'archivage électronique ne sont pas technologiques, les freins sont le copyright, les besoins des utilisateurs, les coûts et la maintenance ». Or, en ces matières, qu'on s'en félicite ou qu'on s'en offusque, les évolutions sont beaucoup plus lentes, et la présentation des actions menées dans le cadre d'elinor (Electronic Library Information Online Retrieval) pertinente.

Le projet était, au départ, d'ampleur relativement modeste : il s'agissait de mettre en place une « bibliothèque universitaire virtuelle », comprenant environ une centaine de livres et quelques centaines de documents, sous forme numérisée, le tout choisi selon une logique de fréquence d'usage par les étudiants. Les concepteurs s'étaient aussi appuyés, pour les choix informatiques, sur l'acquisition d'un applicatif standard (Excalibur efs).

D'un point de vue technique, ceux des documents qui n'étaient pas déjà disponibles sous forme électronique ont été numérisés. Ensuite, des techniques de reconnaissance optique de caractères (ocr) ont été appliquées, mais seulement sur les « parties liminaires » des ouvrages (index, tables des matières, etc.), ceci, semble-t-il, plus pour des raisons de copyright et de respect de l'intégrité des textes fournis que pour des questions technologiques. De ce fait, les recherches possibles, par exemple en langage naturel ou en mode full text, se trouvent limitées aux parties de document « véritablement » numérisées.

Pendant la durée du projet (deux ans), s'est imposée avec évidence la nécessité de proposer aux usagers une interface de type Web, qui connaissait alors un développement exponentiel. Cette interface a rapidement supplanté l'interface de type Windows jusqu'alors disponible, et ce à la grande satisfaction des utilisateurs. De même, la prise en compte progressive de formats différents pour les documents (au départ uniquement disponibles en mode tiff) a accompagné la multiplication de la nature des documents mis à disposition, puisque, aux textes, se sont ajoutées des images, de la vidéo, des cartes, etc.

Des négociations spécifiques

Lors des négociations spécifiques menées avec les éditeurs, s'est posé le problème central du paiement « à l'acte » ou du paiement forfaitaire, particulièrement crucial en matière de consultation de documents électroniques. L'ouvrage propose à ce propos la copie des accords de licence conclus à cette occasion, qu'on consultera avec profit.

Une collecte approfondie de statistiques, et des sondages auprès des utilisateurs, ont montré que les deux éléments les plus importants pour eux étaient la simplicité de l'interface d'interrogation et l'assurance de pouvoir bénéficier en cas de problème d'une assistance immédiate. Au total cependant, l'expérience semble avoir laissé une impression mitigée, les auteurs n'hésitant pas à écrire (au moins en 1996) que, pour l'instant, « les livres électroniques coûtent plus cher que plusieurs exemplaires imprimés ».