Institutions et vie culturelles

par Martine Poulain
Sous la direction de Jacques Perret et Guy Saez. Paris : La Documentation française, 1996. - 151 p. ; 30 cm. - (Les Notices). isbn 2-11-003493-9. issn 0981-3756. 95 F

Riche idée des maîtres d'oeuvre de ce recueil, Jacques Perret et Guy Saez, que de proposer ce vade-mecum, utile à quiconque veut connaître les acteurs des politiques culturelles en France.

Un guide

Vingt-deux « fiches » passent en revue les principales connaissances à avoir sur le sujet. Judicieusement, un rappel historique propose une analyse des principales évolutions des politiques culturelles de l'État, pour attacher ensuite une grande place à l'action des collectivités territoriales, acteurs aujourd'hui majeurs de ces politiques. Guy Saez et Jacques Perret n'ont pas seulement demandé à leurs collaborateurs de synthétiser des données, éventuellement connues et développées par ailleurs. Ils ont pensé leur volume comme devant être utile à qui cherche à mettre en oeuvre, dans des secteurs ou des collectivités particuliers, une telle politique. Ils ont donc aussi insisté sur les questions du jour, celles sur lesquelles les politiques mises en oeuvre au cours des quinze dernières années ont, pour une part, achoppé : le mode de gestion des établissements culturels territoriaux, la coopération entre les collectivités publiques. Les auteurs mettent l'accent sur les collectivités dont la place croît, tels les régions et les départements et Catherine Lephay-Merlin fait le point sur les dépenses des différentes collectivités, de l'État aux communes.

Un outil

Les principaux secteurs de l'intervention culturelle sont passés en revue : du patrimoine aux archives, des musées aux bibliothèques - sous la plume toujours intéressante d'Anne-Marie Bertrand -, en passant par le cinéma ou l'architecture. On soulignera à quel point ce panorama est lui aussi judicieux, car il permettra aux acteurs investis dans tel ou tel champ spécifique de mettre en regard de ses propres choix et tentatives, les problématiques, souvent plus proches qu'il n'y paraît, existant dans les autres secteurs. Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses mérites, le volume s'attache dans une dernière partie à aborder quelques thèmes transversaux nécessaires à toute appréhension du domaine : questions posées par - ou à - une sociologie de la culture (sous la plume incontournable d'Olivier Donnat) ou à son économie ; place des industries dites culturelles dans une politique du même nom, etc.

Une entreprise utile, dont la modestie apparente du propos ne permet que de mieux souligner le travail de titan que fut nécessairement celui des deux maîtres d'oeuvre.