La bibliothèque et la culture

Yves Aubin

L'auteur se demande si les bibliothécaires, confrontés à un monde mouvant de plus en plus dominé par les flux d'information, peuvent encore offrir une organisation qui, au travers de leurs activités, donnerait une cohérence à leur mission, et aussi proposer des repères et des opportunités afin que leurs publics, individuellement et socialement, aient leur propre point de vue et gagnent leur liberté de citoyen.

The author wonders if the librarians, confronted with a changing world more and more dominated by the information floods, are still able to offer an organization which, through their activities, would give a coherence to their mission, and also to propose marks and opportunities for these publics, individually and socially, to have their own point of view and to win their freedom of citizen.

Der Verfasser fragt sich, ob die mit einer sich bewegenden Welt konfrontierten Bibliothekare zur Zeit einer zunehmenden Bedeutung der Informationsflüsse eine Art Organisation noch anbieten können, die ihrer Aufgabe durch ihre Tätigkeit eine genügende Kohärenz gäbe, und auch Anhaltspünkte und Gelegenheiten vorschlagen, damit ihr Publikum einen eigenen persönlichen und sozialen Gesichtspunkt gestalten kann und seine Bürgerfreiheit gewinnt.

« Toutes les paroles lassent, l'homme ne peut pas en parler. L'oeil ne se rassasie pas de voir, l'oreille ne se remplit pas d'entendre ». Ecclésiaste 1-8

Lorsqu’il s’agit d’évoquer la culture à propos des institutions, il apparaît rapidement que chaque acteur ayant à se prononcer nommera différemment les intentions et les projets. Du politique, du gestionnaire, de l’industriel ou des publics, chacun a une définition qui le légitime. Tous sont d’accord, au-delà des discours, pour inclure les bibliothèques dans l’ensemble de diffusion de la culture : « La bibliothèque est une institution culturelle de la cité » 1.

Que désigne-t-on dans la bibliothèque en tant qu’institution, organisation publique de diffusion culturelle ? En quoi la bibliothèque est-elle différente des autres lieux publics de la cité ? Est-ce le fonds (ou les collections) documentaire chargé de tous les savoirs du monde, le lieu architectural, ou les usages qui sont porteurs de la mesure culturelle ? D’un autre point de vue, la bibliothèque est-elle un service commercial gratuit ? Ou bien, jouant un rôle dans l’appropriation culturelle individuelle et communautaire, a-t-elle un rôle social et symbolique dans la ville ?

On sent bien aujourd’hui que la bibliothèque ne peut plus seulement se référer à son histoire, qu’elle est prise dans les flux de l’information et qu’elle ressent les échos de la désorientation contemporaine. Chaque jour, la communauté, à recréer ou à créer, des usagers et des bibliothécaires, façonne le projet. Le couple bibliothécaire-public, pris dans les mêmes interrogations, les mêmes jeux et enjeux culturels, sociaux, démocratiques, recherche ses appuis, ses légitimations et ses limites.

Le propos présent essaiera de dégager quelques lignes de réflexions, dira quelques tentatives, formulera des hypothèses et laissera ouverts de nombreux questionnements.

La multimédiathèque

Le premier médium de la bibliothèque est le bâtiment lui-même. Son implantation dans la ville est porteuse des attentes d’aménagement urbain, de « signe politique fort », mais elle est aussi, et dans la durée, l’un des lieux qui modifie puis intègre la géographie personnelle des habitants.

Essentiellement vitrine de la modernité architecturale, le bâtiment ne s’identifie pas immédiatement de l’extérieur comme bibliothèque. Il est doublement « vitrine » par la connotation avec les boutiques traditionnelles et la mise en lumière sur la place publique de la volonté politique qui l’a portée – à laquelle il faudrait ajouter une interrogation qui traverse une part de l’architecture et qui a trait à la transparence en tant que concept. Dans le temps disponible de chacun, la venue à la bibliothèque intervient avant et après d’autres activités, en sortant du supermarché ou de son travail, avant d’aller à la piscine ou de rentrer chez soi.

La juxtaposition des activités, si elle intègre la bibliothèque dans l’agenda personnel, l’intègre également dans l’espace des circulations urbaines. Il est bien clair que les activités, les lieux ne sont pas si cloisonnés qu’il n’en résulte des influences, des comparaisons, des contaminations que l’on pourra retrouver dans les usages et les comportements. Socialement intégrée au même titre que les activités de portage, de consommation, de chalandise, la bibliothèque n’est pas un lieu étrange et isolé.

Si le bâtiment n’a pas d’identité propre, comme nombre de lieux à l’usage du public, il s’identifie par ses aménagements intérieurs. La succession des espaces, leur destination, leur fonctionnement, les circulations sont les premiers et nécessaires indices d’une structuration des lieux qui livre ses objectifs, ses usages et son ordre. Si le pragmatisme fonctionnel semble dicter les aménagements, il n’est pas et ne peut être premier. La perception d’un espace au travers des formes, des couleurs, des matériaux, son emplacement, disent comment les contenus sont hiérarchisés. Cette première mise en scène, dans le champ complexe des contraintes de l’architecture, de la lumière, des accès aux documents, est la proposition d’une orientation pour le lecteur, un guide dans cette petite partie du monde représentée dans les écrits, les images et la musique.

De là découle une attitude qui traversera toutes les fonctions et services de la bibliothèque. Ce nécessaire point de vue que le bibliothécaire propose au public montre, à la manière du télescope, la profondeur de l’espace et celle du temps. Le regard qui désigne, parce qu’il ne peut pas tout embrasser, est aussi celui qui interroge avec les lecteurs et ouvre sur tous les points de vue que chacun peut se construire. Cette démarche réaffirme la prééminence de l’écrit en tant que textualité, lieu de production de la mémoire et de représentation du monde réel, avant que notre espace fictionnel et imaginaire ne soit, peut-être, dissous dans des mondes virtuels. Elle peut constituer la base de cohérence de la bibliothèque. Architecture, collections, animations, communications, accueil, tout peut procéder d’une même méthode sans, et cela est primordial, « perdre de vue son lecteur ».

L’écrit de théâtre

Cette recherche de la cohérence passe, par exemple, par les activités autour de l’écrit de théâtre, de sa création à sa diffusion. Créée le 28 février 1990, la bibliothèque théâtrale de Saint-Herblain, au sein de la médiathèque Hermeland, propose un fonds important consacré au théâtre, à la chorégraphie, à la scénographie, au cirque et aux marionnettes.

Ce fonds réunit aujourd’hui près de 5 000 ouvrages et revues (plus de 6 500 pièces, compte tenu des nombreux volumes de recueils ou d’œuvres complètes contenant plusieurs pièces), dont l’intégrale des manuscrits du Répertoire de Théâtrales. La bibliothèque théâtrale dispose de vidéocassettes et reçoit plus de vingt revues spécialisées, françaises et étrangères. De très nombreux ouvrages généraux et spécialisés abordent les disciplines de l’écriture et de l’art dramatiques, et, grâce au catalogage informatique, les fictions sont interrogeables par le nom des personnages.

Les écrits dramatiques passent, avant la représentation théâtrale, par une mise en voix. C’est cet instant privilégié, pour l’auditeur comme pour l’auteur, qui est proposé un mardi par mois depuis six ans. Ces lectures-rencontres – Mardi, côté cour – invitent un auteur ou un comédien 2. Enfin, la Maison des écrivains étrangers de théâtre (MEET) à Saint-Herblain, associée à la Maison des écrivains étrangers et des traducteurs de Saint-Nazaire, reçoit chaque année en résidence des auteurs 3 La publication bilingue, par la MEET, des pièces de théâtre écrites à Saint-Herblain, conclut ces séjours. Six livres ont déjà été édités 4

Tous les savoirs du monde

La figure de l’arbre, image récurrente de la généalogie, de la religion, de l’encyclopédisme, connaît un nouvel avatar dans la recherche documentaire et procède d’un discours des origines. Si on peut s’interroger sur la validité d’un tel discours, plus inspiré aujourd’hui par les mythes jetables du siècle que par une rationalité intellectuelle, il n’en reste pas moins que les cheminements, les repères, les cloisonnements tentent encore, partiellement, provisoirement, d’organiser ou d’orienter.

La bibliothèque n’en est que plus nécessaire. L’organisation de production de l’information voudrait que tout soit disponible, qu’il n’y ait pas de frein à l’accès direct à tout, au risque de la confusion ; mais les budgets, les surfaces et les choix limitent cette prolifération. La limitation, qui passe par des tris, des cohérences, fonde les collections. La collection est le premier signe d’une volonté culturelle à côté d’une volonté marchande.

La constitution des collections est toujours partielle et partiale et les différences constatées entre bibliothèques de villes voisines disent aussi cette impossibilité d’un fonds idéal. La notion de collection qui se substitue à celle de fonds, moins usitée aujourd’hui, dit son caractère provisoire, sans relation à un savoir universel de référence, et aurait pour conséquence de rapprocher l’action du bibliothécaire de celle du « directeur de collection ».

La collection aurait-elle alors une cohérence de personne ? Si l’on devait proposer une méthode, peut-être serait-elle de répondre à chaque fois qu’un choix doit se faire : pourquoi acquérir tel ou tel document ? Pas le pourquoi qui suppose une réponse extérieure, mais une réponse intrinsèque au document, en continuité de l’existant et pour la permanence des collections futures. La bibliothèque n’est peut-être pas seulement un lieu de diffusion, où le contact direct entre le public et les documents serait suffisant, mais assume aussi un rôle d’entremetteur entre cette sélection de documents et le public, en exposant le cheminement mis en œuvre. Ce en quoi la bibliothèque existe dans une communauté.

Exposer pour ainsi dire tout l’univers

Autre versant de la collection, les animations, éphémères et renouvelées, répondent aux mêmes critères de sélection. Si je pose la question aux créateurs : « Pourquoi êtes-vous ce que vous êtes », c’est que je me demande moi-même pourquoi je ne suis pas ce que vous êtes 5. Dans la définition de celui qui s’emploie à rapprocher des personnes, le bibliothécaire propose la rencontre avec les créateurs ; les publics et lui-même cherchent les réponses à cet être là, ici et maintenant.

« Exposer, pour ainsi dire, tout l’univers ». Cette tentation moderne de nos sociétés dans lesquelles tout doit être montré, toutes les images au-delà même des possibilités du regard, nécessite pourtant une mise en perspective, une organisation de nos manières de voir et de notre mémoire. L’exposition doit pouvoir trouver, par l’accompagnement d’une autre expression créatrice – l’écriture –, l’autre point de vue, la nouvelle perception qui naît de la confrontation des langages. Au-delà de l’émotion, la mise en œuvre pour soi des matériaux de la mémoire enrichit notre expérience et nous met au monde.

Cette possibilité d’être là, aujourd’hui, avec les vivants, permet la confrontation avec la création contemporaine, celle qui tente d’interroger le monde et le réel qui sont aussi notre monde et notre réel. La commémoration, exercice souvent obligé des manifestations culturelles, porte en elle-même le défaut de son projet. Vouloir rappeler un événement ne peut être entendu que s’il s’agit là de la mise en œuvre de la mémoire, comprise non pas comme aide-mémoire – note de bas de page à l’usage de celui qui l’écrit et utilisable dans un contexte personnel –, mais comme réécriture de l’événement passé.

Médiatisée par l’historien qui écrit aujourd’hui pour la communauté, l’histoire n’est qu’une manière d’être à la recherche d’une réponse à une question actuelle. Aucune fascination pour les nombres les plus ronds (dix ans, cent ans ou mille ans) ne saurait justifier l’interpellation d’un passé nappé de qualité que la profondeur de l’histoire lui conférerait. La question est présente – la mémoire se constitue dans l’élaboration même de la question – et la réponse recherchée est d’évidence pour un usage présent.

L’exposition, qui ne peut être de même nature en bibliothèque qu’en musée, galerie d’art, galerie commerciale ou centre culturel, doit pouvoir se construire en relation avec ce que disent le lieu (architecture et aménagement), les collections (composition et organisation), les besoins et les questionnements du public.

Des expositions diversifiées

Une trame et une structure annuelle posent le cadre des activités des bibliothèques de Saint-Herblain. Pour les expositions, une fréquence annuelle par type de manifestation a été déterminée6. A celles-ci s’ajoutent la programmation régulière de concerts (neuf par an), deux festivals thématiques de vidéoprojection et des « cartes blanches à un éditeur ». Les éditeurs sont les premiers lecteurs. De leurs expérience et pratique naissent des publications. Quelle est la politique éditoriale en jeu ? Quelles sont les relations avec les auteurs ? Quelle est la part du risque, de l’intention, de la rencontre dans l’édition d’un livre ? C’est ce que nous disent les éditeurs invités en compagnie de l’auteur de leur choix.

La visite d’exposition introduit une notion de vitesse physiologique, de durée perçue par le déambulateur. Le moment de la traversée de l’exposition, du détour, de l’arrêt, inscrit une écriture gestuelle idiomatique, prédéterminée sans doute par la mise en scène, mais qui sera, image arrêtée après image arrêtée, le souvenir qui perdurera. La création littéraire qui accompagne l’exposition d’arts plastiques ou de photographies, non pas commentaire ni appareil critique, introduit, entre la lecture de l’image et celle du texte, la possibilité de voir et de lire en adoptant un nouveau point de vue. Cette lecture-écriture pour soi est un acte individuel de construction de l’imaginaire, du rapport au monde, d’un réel perçu : un acte culturel. Si l’exposition, faute d’être le monde, en est une réduction, ou mieux une modélisation, le gain en signification en fait un lieu de production du langage.

Un cheminement a été recherché dans la présentation successive des expositions d’arts plastiques ces deux dernières années. La première exposition introductive, « Lire l’art », en décembre 1994, posait la question suivante : l’art est-il vraiment le reflet du réel ? Un miroir à l’entrée de l’exposition prévenait : « L’art est le reflet du réel ». A se voir, quelle est cette image de soi que le miroir nous renvoie ? Qui est-on quand on regarde ? Que regarde-t-on ?

Ces questions, Arnaldo Calveyra, poète et écrivain argentin, les pose pour les photographies d’Alain Lafarge (février et mars 1995). Et là où Alain Nadaud 6 interroge les mots à côté des sculptures de Daniel Nadaud, ces mots sont comme les objets, à confronter en poétique à l’installation qu’ils légendent (avril et mai 1995).

Au cours de l’été 1996, la bibliothèque présentait une exposition de gravures et peintures de Richard Texier. Sa peinture de la dépense généreuse, de la vigueur, de la réconciliation, il l’a mise en jeu avec la complicité de Gilbert Lascault et Patrick Deville, écrivains, en réalisant deux ouvrages publiés par les éditions Le Petit Jaunais 7. Cette édition a été la première illustration d’une convention signée avec Nancy Sulmont, lithographe, convention qui prévoit l’acquisition de toutes ses publications par la bibliothèque pour son fonds patrimonial et, par la rencontre avec les créateurs exposés, l’éventuelle réalisation d’ouvrages d’artistes dont un exemplaire est déposé à la bibliothèque.

Communiquer pour la petite planète

La bibliothèque est toujours plus riche de ses lecteurs qu’elle ne peut le supposer. L’écoute est sans doute la première étape à franchir pour que se crée l’échange, pas uniquement entre le public et le bibliothécaire, mais avec les livres, les créateurs.

Chaque personne est à considérer avec un égal intérêt : la question de l’enfant sur le registre des visiteurs d’une exposition pourra être transmise à l’artiste. Le journal des lecteurs peut être ce lieu de l’écrit dans la communauté des citoyens lecteurs, des bibliothécaires et des créateurs. La mise en œuvre d’un journal intitulé Numéro répond à plusieurs objectifs : approfondir la connaissance des collections par des entretiens avec des créateurs, les questions étant le plus souvent posées par les usagers ; présenter les expositions par des textes de création et interroger les artistes exposés ; présenter des livres, des disques, des films « coup de cœur », lus, entendus, vus par le personnel et par des usagers sans être liés à l’actualité pour permettre d’attirer l’attention sur des œuvres de toutes époques ; informer du programme des activités des bibliothèques de Saint-Herblain. Il est attendu que ce support de liaison montre la cohérence du service pour les lecteurs, facilite la fédération et l’intégration des publics, affirme une qualité de service en faisant mieux connaître les actions d’animations proposées et en assure la pérennité.

Face aux désorientations sociales, là où il lui est demandé que ses actions culturelles maintiennent la communauté, le bibliothécaire aurait pour mission de remonter la trame et de tendre les fils, afin que se nouent les liens qui permettront que perdurent l’autonomie et la liberté qui nous font citoyen.

Novembre 1996

  1. (retour)↑  Claudine Belayche, Le Métier de bibliothécaire, dans l’avant-propos de la dixième édition, Paris, Éd. du Cercle de la librairie, 1996, p. 13.
  2. (retour)↑  Pour la saison 1996-1997, Raymond Cousse lu par Serge Noyelle et Marion Coutris, Michel Marc Bouchard lu par le Théâtre du Reflet, Y a-t-il des tigres au Congo ? de Bengt Ahlfors et Johan Bargum (Nantes, Éd. de l’Élan, 1996), Rémi Chechetto, Olivier Py, Michel Rio lu par Christian Muller, Michel Deutsch, Jean-Paul Wenzel...
  3. (retour)↑  Sont venus les tchèques Michàl Làznovsky et Daniela Fischerova, le hongrois Andràs Forgàch, le chinois Gao Xingjian, les italiens Furio Bordon et Giuseppe Conte, l’uruguayen Ricardo Prieto et la norvégienne Cecilie Løveid.
  4. (retour)↑  Michal Làznovsky, Le Mensonge, traduit du tchèque par Jana Boxberger, Saint-Nazaire, Ed. meet, 1994. Xingjian Gao, Dialoguer-Interloquer, traduit du chinois par Annie Curien, Saint-Nazaire, Ed. meet, 1994. Furio Bordon, Les dernières lunes, traduit de l’italien par Marie-José Tramuta, Saint-Nazaire, Ed. meet, 1994. Giuiseppe Conte, Le Roi Arthur et le sans-logis, traduit de l’italien par Jean-yves Masson, Saint-Nazaire, Ed. meet, 1995. Daniela Fischerova, Fantomima, traduit du tchèque par Ginette Volf-Philippot, Saint-Nazaire, Ed. meet, 1995. Ricardo Prieto, Affaire classée, traduit de l’espagnol par Christophe Josse, Saint-Nazaire, Ed. meet, 1995.
  5. (retour)↑  Bernard Bretonnière, Petites notes sur le journalisme, non publié.
  6. (retour)↑  L’Iconolâtre / texte d’Alain Nadaud, lithographie de Daniel Nadaud, Saint-Benoît-du-Sault, Éd. Tarabuste, 1995.
  7. (retour)↑  Le bateau-poulpe / sept lithographies de Richard Texier collées avec un texte lithographié de Gilbert Lascault sur papier Arches et Johannot. 21 exemplaires, Nantes, Le Petit Jaunais, 1996. L’horizon est plus grand / neuf lithographies de Richard Texier avec un texte de Patrick Deville sur papier Johannot. 21 exemplaires, Nantes, Le Petit Jaunais, 1996.