Utiliser dictionnaires et encyclopédies

par Marie-Hélène Prévoteau

Alexandre Le Roy des Barres

préf. de Jacqueline Bayard-Pierlot
Paris : Hachette, 1993. - 223 p. ; 21 cm. - (Pédagogie pour demain)
ISBN 2-01-020595-2

Ce livre s'insère dans une collection, « Pédagogie pour demain », qui s'adresse au personnel enseignant. Dans l'introduction « La fonction des usuels au CDI », l'auteur présente l'objectif de son ouvrage qui est de « proposer au documentaliste des moyens qui devraient lui permettre d'exploiter plus efficacement dans sa pédagogie quotidienne, les usuels disponibles au CDI. Il s'adresse aussi à titre de consultation aux professeurs des autres disciplines... ». Dans cette introduction, il replace les dictionnaires au sein de la catégorie plus large des usuels dont il tente de donner une définition. Il aborde aussi des aspects techniques comme le rangement et la cotation et finit sur « la place du documentaliste dans la formation au maniement du dictionnaire ». Théorie et pratique se succèdent sans qu'il nous donne une définition précise des dictionnaires de langue, des dictionnaires encyclopédiques et des encyclopédies. Utiliser dictionnaires et encyclopédies se décline en sept parties essentiellement constituées de fiches pratiques (124 fiches pour 224 pages).

Des fiches pratiques

La première partie a pour objectif d'« apprendre à manipuler l'alphabet ». En onze fiches pratiques avec exercices, les élèves apprendront à retrouver un mot dans une séquence alphabétique. Ces exercices s'adressent aux élèves de 6e. La seconde partie veut, en 26 fiches, « apprendre à utiliser les indicateurs et les réseaux qui gèrent les usuels ». Sensibiliser les élèves au sens des abréviations, leur apprendre à retrouver leur développement, le sens des symboles d'une carte et lire la transcription phonétique d'un mot font l'objet d'environ une quinzaine de fiches. L'auteur propose aussi des exercices pour maîtriser l'utilisation des index. Il faut regretter qu'il ne différencie pas les encyclopédies des dictionnaires de langue et des dictionnaires encyclopédiques, car seules les premières sont pourvues d'index. La recherche des liens entre les thèmes traités et les mots-clés méritait un développement plus important, car les scolaires ont du mal à formuler le sujet principal de leur recherche.

La troisième partie a pour but de traiter, en 33 fiches, des « entrées des dictionnaires ». Suite logique de la partie précédente, les exercices proposés doivent entraîner les scolaires à repérer la bonne entrée en cas d'homographie et à relever le sens adéquat à l'intérieur d'un article. La distinction entre dictionnaires de langue et dictionnaires encyclopédiques aurait donné plus de clarté. L'auteur note avec raison la complexité des dictionnaires de langue qui ont des classements différents (groupement-dégroupement du Lexis, classement alphabétique...) et sont difficiles à manier pour les collégiens. Les fiches 47 à 61 (rechercher la définition d'un mot, employer un mot ou une phrase à bon escient, tenir compte du registre de langue...) devraient faire l'objet d'un travail en commun avec l'enseignant de français car elles relèvent plus de sa compétence.

La quatrième partie concerne « les dictionnaires de langue à vocation spécialisée », qui sont aussi à exploiter avec l'enseignant de français. Le développement consacré aux « homonymes, homographes, homophones » pourrait faire l'objet d'un renvoi depuis le « choix des entrées » (3e partie, p. 84) qu'il complète.

La cinquième partie relève « le problème de la datation dans les usuels ». Cet aspect fort important dans une recherche documentaire souligne les problèmes de maîtrise de la chronologie (confusion entre date et siècle), du manque d'attention à la datation des faits, des éléments (date des statistiques, des cartes, des graphiques...) et sensibilise les utilisateurs à la date d'édition des usuels (fiche 106 : exploiter les informations de dictionnaires d'années différentes).

Dans la sixième partie, « tirer profit des encyclopédies », traitée en huit pages dont cinq fiches, le développement consacré au choix du titre d'encyclopédie ou de dictionnaire encyclopédique selon le sujet à traiter méritait des explications plus complètes et des exercices plus nombreux ; deux pages seulement lui sont consacrées. Cet apprentissage relève du travail pédagogique du documentaliste, car il est le seul à connaître les richesses de son CDI et les possibilités de recherches offertes par les différents instruments.

Le septième et dernière partie « Se divertir avec les dictionnaires » veut faire redécouvrir aux élèves le plaisir des mots et tout jeu est bienvenu.

Quant aux annexes, elles comprennent des éléments pratiques (plan d'un meuble de rangement et d'une glissière intercalaire...), des résultats de tests pédagogiques, une « liste sommaire de quelques dictionnaires et usuels » non hiérarchisée et à l'intérêt donc limité et se termine sur une bibliographie succincte.

En conclusion, cet ouvrage présente comme intérêt surtout ses fiches pratiques. Une maîtrise réelle des définitions, de la typologie des dictionnaires de langue, des dictionnaires encyclopédiques et des encyclopédies lui aurait donné une méthodologie plus exigeante et en aurait fait un élément de base de la bibliothèque professionnelle des documentalistes et des bibliothécaires.