Les accès électroniques à l'information

état de l'offre

par Yves Desrichard

Jean-Pierre Lardy

Paris : ADBS Editions, 1993. - 90 p. ; 30 cm. - (Sciences de l'information : recherches et documents)
ISBN 2-901046-55-X : 160 F

Sous un titre volontairement généraliste, J.-P. Lardy, responsable de l'Urfist (Unité régionale de formation et de promotion pour l'information scientifique et technique) de Lyon propose une introduction à la diffusion sous forme électronique de l'information, qu'elle soit dite « primaire » (documents eux-mêmes) ou « secondaire » (références ou analyses de documents).

Sont ainsi présentés : les techniques de transmission et de diffusion de ce type d'information, du réseau téléphonique aux réseaux numériques à haut débit, des terminaux aux micro-ordinateurs les plus performants - équipés de cartes fax ou de modems ; les logiciels d'interrogation des bases de données, plus ou moins conviviaux ; la diffusion sur disquettes ou sur CD-Rom, et une esquisse d'évolution de ces accès électroniques dans l'avenir.

Avantages et inconvénients

Pour chaque chapitre, après une présentation des techniques ou des notions, sont indiqués les avantages et inconvénients respectifs des outils analysés : quoique d'un intérêt pratique réduit, dans des domaines où, souvent, l'utilisateur est « captif » de tel ou tel produit, unique dans le domaine qui l'intéresse, cet exposé critique a le mérite de rappeler clairement, selon le cas, les lacunes ou les obsolescences de certains outils, ou de souligner les progrès de tel autre.

L'auteur n'a pas l'ambition de faire un recensement, a fortiori commenté, de l'ensemble des acteurs de l'information électronique français et étrangers : annuaires spécialisés et articles ponctuels s'en chargent (on en trouvera une sélection dans la bibliographie). Simplement, chaque exposé est accompagné de l'analyse de cas concrets, accessibles à chacun dans sa pratique professionnelle quotidienne.

De vouloir résumer en moins d'une centaine de pages un domaine aussi complexe et aussi foisonnant implique de la part de l'auteur un style concis, lapidaire même. Responsable d'Urfist, J. P. Lardy sait trouver les formules les plus claires et les plus appropriées pour y parvenir. De ce fait, la lecture des Accès électroniques à l'information permet de faire en moins d'une heure un tour rapide et actuel de la question.

Présentant l'ouvrage, l'auteur indique que, après l'invention de la presse à imprimer, les ordinateurs constituent le « développement majeur » dans le domaine des sciences de l'information. Son exposé montre à partir d'exemples précis que, parallèlement à la forte croissance du nombre de données à gérer, à rechercher, à manipuler et à utiliser, les puissances de traitement de ces informations se sont considérablement accrues grâce à l'apport, dans tous les domaines, de l'électronique.

Pour autant, il ne cache pas que tout n'est pas positif après vingt-cinq ans de développement de « l'offre électronique » en matière d'information : les logiciels d'interrogation des bases de données les plus importantes restent peu conviviaux, très loin des avancées les plus ergonomiques des équipements micro-informatiques ; l'utilisation même de ces bases de données stagne, et l'importance et la diversité de l'offre ne doit pas cacher de grandes disparités d'usage, dans un domaine où les banques de données à caractère économique et commercial se taillent la part du lion.

Sur le premier point, le développement de logiciels frontaux, destinés à rendre plus accessibles à l'utilisateur des bases qui continuent à être gérées par des logiciels de conception ancienne (à la manière du « couple » Windows/MS-DOS ), et la multiplication des passerelles, permettant d'interroger en même temps plusieurs bases d'un même serveur, voire plusieurs serveurs distincts, peuvent être considérés comme des pistes intéressantes.

Une meilleure appropriation des outils

Quant au déséquilibre entre l'état de l'offre et la demande réelle, il ne pourra être compensé que par une meilleure appropriation des outils proposés par ceux qui en ont l'usage, étudiants, enseignants, chercheurs ou professionnels - et J.-P. Lardy est mieux placé que quiconque pour le rappeler. Il indique d'ailleurs que le développement du réseau Internet, décidément à la mode, contribue à la sensibilisation du monde de la recherche à la richesse que constitue l'information électronique pour ses activités.

Au passage, J.-P. Lardy note que, si la recherche en matière d'interrogation (recherches sur l'interrogation en « langage naturel » et sur l'indexation automatique notamment) est abondante, elle rencontre peu d'écho auprès des producteurs et diffuseurs de bases de données, qui devraient être intéressés au premier chef ; et il pronostique que, au moment où tous les efforts portent sur la mise à disposition immédiate de tous les outils directement auprès de l'utilisateur final, certains risquent d'être victime de cette évolution de fond.

Comme beaucoup, il prédit le développement rapide des banques de données proposant des documents en texte intégral, développement lié à l'installation de réseaux à haut débit, aux techniques de numérisation de plus en plus performantes, et à la mise à disposition du public d'outils informatiques personnalisés de réception et de traitement de l'information électronique.

L'avenir, bien sûr, se chargera d'avérer ou d'infirmer ces orientations. Pour le présent, l'ouvrage de J.-P. Lardy trouvera place comme un guide pratique de base dans toute bibliothèque disposant de ressources informatisées.