Innovation for information
international contributions to librarianship
Essen : Universitätsbibliothek, 1992. - 284 p. ; 21 cm.
(Publications of Essen University Library, 16 ; ISSN 0931-7503)
ISBN 3-922602-16-9
Sous un titre volontairement très général, l'université d'Essen a rassemblé un certain nombre de contributions en hommage au Dr Ahmed H. Helal, bibliothécaire égyptien : l'ouvrage en question relève donc de cette catégorie que les normes baptisent « mélanges ».
Réalisations
Ces contributions (en anglais, mais aussi en allemand, en français et en arabe) ne sont liées que de manière ténue par le souci des différents auteurs, soit de présenter des innovations technologiques ou autres dans les établissements dont ils ont la charge, soit de s'essayer à l'exercice risqué de la vision prospectiviste sur « la bibliothèque de demain », tout au moins pour ceux qui considèrent que subsisteront, à l'aube de l'an 2000, les bibliothèques sous leur forme actuelle.
Ces contributions sont d'inégal intérêt, avant tout parce que, comme souligné, elles abordent des problèmes très différents, avec des ambitions très diverses. Pour ce qui est de l'exposé d'expériences concrètes, effectivement réalisées, on retiendra l'article de Ching-Chih Chen consacré au développement et à l'utilisation de produits multimédias, et celui de David J. Price sur l'installation d'un réseau de postes de consultation de CD-Rom dans les bibliothèques d'Oxford, qui témoignent à l'envie de ce fameux pragmatisme anglo-saxon, où à l'emphase de certaines descriptions on préfère un exposé précis et très technique, voire ardu.
Prospective
Dans la partie prospectiviste, mais qui devrait voir sa concrétisation avant la fin de ce siècle, Jean-Pierre Clavel, qui y a été très étroitement associé, raconte la naissance du projet de la Bibliotheca Alexandrina, et les différents processus qui ont abouti au choix du projet architectural maintenant bien connu.
Les articles résolument prospectivistes suscitent plus de perplexité, d'autant plus que certains sont beaucoup trop courts (moins de cinq pages) pour que puisse se développer une réflexion approfondie et éclairante sur les mutations en cours, notamment dans le domaine de la diffusion de l'information et leur influence réelle, à terme, sur la nature des bibliothèques et des services qu'elles proposent et proposeront.
Si l'article de David Buckle sur « the bibliographie utility » (c'est-à-dire et pour faire vite les réservoirs bibliographiques) est court mais bien structuré, en revanche ceux de Maurice B. Une ou de Frederick G. Kilgour déçoivent de n'être qu'une suite de lieux communs hasardeusement rattachés, pour aboutir à des conclusions ou des orientations tout aussi convenues.
On n'aura garde d'oublier, dans ce panorama, l'article résolument humoristique de Morten Hein, bibliothécaire danois qui, de ses recherches improbables d'une édition rare d'un roman de Comell Woolrich (qui n'est autre, sauf erreur, que William Irish) ou d'une illustration d'une voiture de course construite par le comte italien Trossi en 1935, et de ce qu'il en advint, tire quelques conclusions roboratives mais d'un grand bon sens sur « ce qu'est un bon service » dans une bibliothèque.
Cet ensemble hétéroclite, uni seulement par la volonté de bibliothécaires de tous pays de prouver leur amitié envers un de leurs « most distinguished » collègues intéressera ponctuellement tel ou tel professionnel concerné par l'un ou l'autre des sujets abordés.