Deutsches Bibliotheksinstitut

Une nouvelle étape

Philippe Hoch

Le rapport du Président pour l'année 1992 publié récemment par le Conseil supérieur des bibliothèques (CSB) comporte, au terme d'un sommaire une nouvelle fois riche et diversifié, une « Note », brève mais fort instructive, sur les « homologues étrangers » du CSB, au sujet desquels les bibliothécaires français sont généralement peu informés. Il apparaît, à la lecture de ce petit texte, que les structures mises en place dans plusieurs pays européens ainsi qu'aux Etats-Unis se signalent en réalité par les grandes différences existant entre elles, tant du point de vue de leurs attributions précises que sous l'angle des moyens réels, humains et financiers, dont elles disposent. Le plus important de ces organismes est, sans aucun doute, le Deutsches Bibliotheksinstitut (DBI), par la présentation duquel, d'ailleurs, débute la « Note » du CSB.

Une publication officielle récente * nous offre l'occasion non seulement de rappeler l'importance de cette institution dans le paysage culturel allemand, mais aussi d'évoquer brièvement « l'aggiornamento » qu'elle vient de connaître. En raison de la réunification allemande, l'Institut des bibliothèques publiques a, en effet, été conduit à mener à bien une profonde réorganisation interne, intervenue au 1er janvier 1992. Celle-ci s'est traduite essentiellement par la fusion de deux organismes similaires installés sur le territoire de l'ancienne Allemagne de l'Est (le Zentralinstitut für Bibliothekswesen, créé en 1950 et le Methodisches Zentrum für Wissenschaftliche Bibliotheken, fonctionnant depuis 1964) avec le Deutsches Bibliotheksinstitut, et sous le label de ce dernier.

Aussi, le dernier en date des Rapports d'activité (Arbeitsberichte) du DBI, portant sur 1990 et 1991, constitue-t-il une sorte de bilan, ou d'état des lieux, après treize années de fonctionnement et au seuil d'une étape nouvelle de son développement, assurément décisive puisque - pour ne citer qu'un exemple - le nombre des collaborateurs de l'organisme se trouve porté de quelque quatre-vingt-dix à cent soixante environ.

En seize chapitres, complétés par une douzaine d'annexes, sont présentés aussi bien la structure et l'administration du Bibliotheksinstitut « ancienne formule » (1978-1991) que ses actions, relevant principalement du conseil et de l'assistance technique, dans des domaines extrêmement variés. Parmi ces derniers, et puisés dans une longue liste, peuvent être cités l'organisation des établissements, les projets de construction et d'équipement, les acquisitions et la mise en valeur des collections, sans oublier leur conservation, l'introduction et le développement des nouveaux supports, ou encore le droit des bibliothèques, les statistiques, etc. Notons encore que le DBI intervient également de façon importante dans la formation continue du personnel des bibliothèques, ainsi que dans l'organisation des relations internationales. Chacun des secteurs énumérés ici fait l'objet, dans l'Arbeitsbericht, d'un compte rendu précis dont les informations sont complétées, le cas échéant, par des documents annexes.

On le voit, le Deutsches Bibliotheksinstitut apparaît bien - a fiortiori depuis sa récente réorganisation -comme « un dispositif lourd », selon les mots de Michel Melot et Pierre Jolis, dispositif qui, dans le contexte français, « ne peut servir de référence au Conseil supérieur des bibliothèques ».

  1. (retour)↑  Arbeitsbericht 1990-1991 : Aufgaben und Tätigkeiten des Deutschen Bibliotheksinstituts. - Berlin: Deutsches Bibliotheksinstitut, 1992. - 176 p. ; 30 cm.