La lecture publique en Mayenne

dans les communes de moins de 10 000 habitants

par Jacques Perret

Jean Pihan

Laval : CARTES (Cartographie, aménagement régional, territoires, espace et sociétés) : ADBM (Amis de la bibliothèque départementale de prêt de la Mayenne), 1990.
ISBN 2-908-488 000
ISBN 2-908-489 007 : 60 F

Ce document est le rapport d'une étude commandée, en 1987, par le Conseil général de la Mayenne afin de mesurer l'offre et la demande de lecture publique dans les communes de moins de 10 000 habitants, dont on sait qu'elles relèvent de la compétence des bibliothèques centrales et de prêt (BCP), services départementaux depuis 1986.

Réalisé par un laboratoire de l'Université de Rennes 2, ce rapport est le dépouillement appliqué d'une enquête par questionnaire, élaboré conjointement avec la BCP de la Mayenne, et adressé aux communes du département.

Essentiellement quantitative, l'étude porte d'abord sur la structure du réseau des dépôts de la BCP : géographie et typologie des dépôts, tableaux d'évolution dans le temps et comparaison avec d'autres départements de l'Ouest. Le deuxième chapitre porte sur les moyens à disposition des dépôts : superficie des locaux, budgets, personnel. Les collections de livres et les acquisitions sont l'objet de tableaux spécifiques dans les deux chapitres suivants, avant que ne soient abordés les lecteurs puis les prêts.

Un état des lieux plat

C'est un état des lieux très détaillé mais dont il est difficile de rendre compte ici puisqu'il est essentiellement constitué de tableaux et de renseignements statistiques caractérisant la situation dans la Mayenne. Les comparaisons avec des départements voisins font apparaître une situation plutôt défavorable à la Mayenne et on peut penser que le Conseil général en aura tenu compte dans l'élaboration de sa politique départementale. Mais on peut aussi en douter, car s'il ne se dégage du constat plat aucun axe de réflexion, aucune piste d'action ; c'est probablement que le Conseil général ne l'a pas demandé, et des tableaux statistiques n'ont jamais suffi à bâtir une politique.

Mise à part la garantie d'une rigueur « scientifique » dans les croisements de chiffres, on ne perçoit absolument pas l'apport universitaire dans cette étude et c'est ce qui la rend si décevante. Telle quelle, elle ne me paraît pas justifier une publication. On ne voit pas que son intérêt soit susceptible de dépasser le cercle, éminent mais restreint, des « bécépistes » et j'en sais qui n'y trouveront aucune aide. Ils n'y trouveront pas les questionnements que l'on attend en amont d'une étude, ni la moindre réflexion sur la validité des catégorisations retenues, pas davantage un apport sur la définition d'indicateurs pertinents.

Une occasion manquée, donc, et c'est dommage dans un secteur où les études ne se bousculent pas.