Nouveaux CADIST

Bruno Van Dooren

Le ministère de l'Education nationale projette la création d'un ou deux nouveaux CADIST. Ceux-ci, en fonction des candidatures et de l'avis du CNESER *, pourraient couvrir au choix les disciplines suivantes : sciences de l'éducation, histoire des sciences, technologie et sciences de l'ingénieur, langues et littératures d'Extrême-Orient, langues et littératures ibéro-américaines ; en outre, le ministère envisage l'extension du CADIST d'histoire implanté à la Sorbonne à l'histoire ancienne, ou celui d'ethnologie et préhistoire à l'anthropologie.

Rappelons que les premiers CADIST ont été créés en 1980 et sont régis par un certain nombre de missions, modes de fonctionnement et principes, qui visent à contrôler la qualité de ce service.

Trois exigences

Leurs missions sont d'acquérir des documents en langues étrangères de niveau recherche dans une perspective d'exhaustivité, en mettant l'accent sur les publications non diffusées commercialement. Les CADIST ont aussi pour mission d'assurer le plus largement la diffusion de ces acquisitions, notamment en s'engageant à répondre en 24 heures aux demandes qui leur parviennent.

Les crédits consacrés par le Ministère aux CADIST en 1991 sont de 17,2 MF. On estime cela encore insuffisant. Les acquisitions ont été en 1989 de 14 884 monographies étrangères et de 4 890 titres de périodiques étrangers. On estime que le coût moyen d'une monographie est de 297 F et celui d'un périodique de 1 373 F. Le nombre de demandes de prêt reçu a crû en 1989 de 23 046. Ces demandes ont été satisfaites à 83 %, mais elles concernent encore plus les sciences exactes que les sciences humaines.

Une bibliothèque candidate à être CADIST doit combiner trois exigences : conserver un fonds rétrospectif dont la valeur est reconnue par les chercheurs de la discipline ; manifester la volonté de s'ouvrir à l'ensemble de la communauté scientifique ; être insérée dans un environnement scientifique dynamique, en matière de recherche, de formations doctorales, etc.

La circulaire ministérielle concernant ce projet insiste sur le maintien d'un nombre limité de CADIST, afin de ne pas multiplier les découpages disciplinaires et d'assurer richesse et cohérence des fonds. Elle insiste aussi sur la nouvelle donne créée par le projet Bibliothèque de France, l'accent doit être mis sur la nécessaire complémentarité entre ces deux sources.

Une meilleure connaissance des ressources devrait être facilitée, y compris pour les bibliothèques qui ne font pas partie du réseau universitaire, par un Répertoire des CADIST en voie d'achèvement, précisant leurs spécialisations, les organismes avec lesquelles ils collaborent, un rapide profil des forces et faiblesses de leurs collections et de leurs politiques d'achat.