Informatisation de la gestion des bibliothèques
Courant 1989, le ministère de l'Education nationale a demandé à la société Quadrature 1 de réaliser une enquête sur l'informatisation des bibliothèques. Cette enquête a été menée auprès des fournisseurs, ainsi que des bibliothèques et des centres de documentation, grâce à un questionnaire : 824 questionnaires ont été envoyés aux bibliothèques municipales, 182 aux bibliothèques universitaires et 560 aux centres de documentation. Les retours se sont répartis comme suit : 225 pour les premières, 37 pour les secondes et 31 pour les centres de documentation.
Le rapport final 2 de l'enquête remis fin 89 présente une répartition des parts de marché des fournisseurs et effectue une évaluation qualitative des besoins, des attentes et du niveau de satisfaction des utilisateurs par rapport à l'offre actuelle ; enfin, il évalue l'usage et la curiosité des responsables à l'égard de l'ensemble des nouvelles technologies de l'information - CD-ROM, vidéodisques, banques de données...
Répartition du marché
404 systèmes intégrés ont été recensés, dont 304 dans les bibliothèques municipales, 31 dans les bibliothèques universitaires et 69 dans les centres de documentation d'entreprises. Ce marché est dominé par OPSYS et TOBIAS, qui semblent concentrer leurs activités sur les bibliothèques municipales.
Chaque éditeur a ses particularités : GEAC et CLSI sont spécialisés dans l'implantation de gros systèmes ; OPSYS et TOBIAS sont fortement présents dans les petites implantations mais concentrent essentiellement leurs activités sur les moyens systèmes (mini-ordinateurs) ; LIBER est, pour le moment, le spécialiste des petits systèmes ; DATA TREK concentre son activité sur les petits systèmes implantés dans les centres de documentation ; ISL est le seul spécialisé dans les BU.
Le marché des centres de documentation 3 est dominé par des systèmes non intégrés : il y en aurait environ 3 000, avec TEXTO pour leader. La totalité de ce secteur, systèmes intégrés et non intégrés, représente 30 % du marché.
La réponse des bibliothèques
Les bibliothèques municipales considèrent globalement leurs équipements informatiques avec satisfaction : 75 % jugent leurs acquisitions satisfaisantes ou très satisfaisantes, mais ce jugement se nuance selon le type d'application (acquisition, catalogage, gestion des périodiques ou gestion des prêts). Le meilleur taux concerne les fonctions de catalogage et de gestion des prêts. En revanche, l'insatisfaction domine pour les fonctions d'acquisition et de gestion des périodiques.
Côté bibliothèques universitaires, les opinions se concentrent davantage sur les positions médianes, avec une majorité de satisfaits mais un quart de moyennement satisfaits. A noter, une bonne satisfaction à l'égard de l'application de gestion des prêts, mais des réponses plus nuancées en ce qui concerne la fonction catalogage. Les deux autres fonctions sont manifestement absentes des équipements dans les bibliothèques universitaires qui ont répondu à l'enquête.
Les nouvelles technologies de l'information
Les bibliothèques municipales dont la gestion est déjà informatisée bénéficient également d'un meilleur taux d'équipement en micro-ordinateurs et en terminaux de consultation on-line (banques de données ou services télématiques) et offline (CD-ROM ou vidéodisques). Pour une bonne part des bibliothèques non informatisées, le minitel est l'occasion d'un premier contact avec un clavier et un écran.
Le taux d'équipement des bibliothèques universitaires informatisées en matériels bureautiques et télématiques est nettement plus homogène que celui-ci des municipales. Il est clair que celles-ci ont bénéficié d'un plan d'équipement massif.
A titre d'exemple, il a été demandé aux bibliothèques : si elles avaient l'intention de mettre en place un service minitel qui, accessible de l'extérieur, permettrait aux lecteurs de consulter le catalogue et de réserver des livres ; si elles pensaient proposer la diffusion de documents primaires par télécopie ou par le RNIS (réseau numérique à intégration de services), ou concevoir un CD-ROM, un vidéodisque ou un CD-vidéo...
Au-delà de l'utilisation actuelle des nouvelles technologies de l'information, on peut constater que bon nombre de conservateurs, de bibliothécaires et de documentalistes souhaitent mettre en oeuvre ces nouvelles technologies en développant des applications spécifiques.
mars 1990