Online searching

its impact on information users

par Marie-Hélène Kœnig

David Nicholas

Kevin Harris

Gertrud Erbach

London: Mansell, 1987. - 160 p. 23 cm
ISBN 07-2011887-5

L'impact de l'information en ligne sur les utilisateurs finals : c'est ce qu'ont étudié les auteurs de ce petit ouvrage en menant en parallèle deux études sur la presse britannique et la City (centre financier de Londres). Ces utilisateurs finals ont en effet été choisis pour l'intérêt qu'ils portent à une information rapide et courante et pour leur conscience du coût de l'information... et de la capacité de l'assumer.

Sont successivement étudiés : Time-Life international (grand groupe éditorial), The Guardian (quotidien national), un petit éditeur de magazine, pour la presse, et enfin la City. Les auteurs avaient en effet l'impression que si l'information en ligne ne réussissait pas à prendre dans ces deux sphères, elle ne pourrait le faire ailleurs. L'hypothèse que les journaux étaient les mieux placés pour l'utilisation de l'information en ligne ne s'est pas vérifiée. Au contraire, les journalistes se montrent réticents à cette pratique. De même, les businessmen laissent aux novices - et aux bibliothécaires - le soin de rechercher l'information, pour se livrer, quant à eux, aux commentaires de ladite information. Au-delà de cette étude comparative, très technique, l'intérêt de cet ouvrage est aussi de décrire, en filigrane, les réactions des bibliothécaires en place dans les organisations étudiées. A peu d'exceptions près, on découvre une véritable concurrence ressentie par les bibliothécaires. Les auteurs soulignent que les discussions qu'ils ont eues avec elles/eux dégénéraient souvent en un débat sur les mérites respectifs du dépouillement manuel des périodiques et des banques de données. La réticence qui se dégage vis-à-vis des nouvelles technologies tient à la fois à la nouveauté de l'outil et à la menace qu'il semble incarner pour les compétences et le savoir-faire patiemment acquis. La complémentarité est rarement mise en avant.

David Nicholas, Kevin Harris et Gertrud Erbach poussent assez loin leur conclusion : le danger par rapport à la profession ne vient pas de l'extérieur, de ces utilisateurs finals, mais bien de l'intérieur. Pour eux, les bibliothécaires non adeptes du changement (management, marketing) ne saisissent pas les opportunités que leur offrent les banques de données, et cela conduira peut-être à un rendez-vous manqué... et qui pourrait alors justifier la crainte que l'âge des technologies de l'information soit aussi celui de la fin des intermédiaires. Or, l'avenir est bien à la complémentarité de l'Ancien et du Nouvel âge.

Au-delà de l'intérêt comparatif de cette étude de milieux qui nous sont proches sans nous être familiers, on aurait aimé aller plus loin dans cette réflexion professionnelle sur la profession d'intermédiaire.