Dictionnaire des éditeurs d'estampes à Paris sous l'Ancien régime

par Louis Desgraves

Maxime Préaud

Pierre Casselle

Marianne Grivel

Corinne Le Bitouzé

Paris : Promodis, 1987. - 334 p. ; 24 cm
ISBN 2-903181-60-8 : 285 F.

Conservateur de la Réserve du Département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale et chargé de l'inventaire du fonds français du XVIIe siècle, Maxime Préaud, avec Pierre Casselle, Marianne Grivel et Corinne Le Bitouzé, tous trois auteurs de thèses soutenues à l'École des chartes au cours de ces dernières années, ont uni le résultat de leurs recherches pour publier ce Dictionnaire des éditeurs d'estampes à Paris sous l'Ancien régime, démontrant ainsi combien une mise en commun des connaissances de chacun.peut être fructueuse et apporter une contribution essentielle à une meilleure compréhension d'un domaine encore mal exploré jusqu'alors.

Dans son introduction. Maxime Préaud souligne que l'expression « éditeurs d'estampes » ne correspond pas exactement à la réalité de l'Ancien régime, mais qu'elle a été délibérément choisie plutôt que celle de « marchands d'estampes », afin d'éviter de faire figurer dans ce dictionnaire « des gens qui n'ont rien à y faire, à savoir ceux qui ne prennent que le risque de revendre ce que d'autres ont produit ». Si l'étude du marchand d'estampes est nécessaire pour bien connaître les mécanismes de la diffusion des images, sa connaissance « n'est pas directement indispensable à l'historien de l'art ou à l'amateur d'estampes qui cherche à localiser dans le temps ou dans l'espace une pièce anonyme, à préciser le plus possible la date de publication d'une estampe dont le créateur est identifié, voire à apprendre la succession des mains entre lesquelles telle ou telle planche de cuivre est passée ». S'il est rare que le pur marchand laisse une trace sur l'épreuve qu'il distribue au public, l'éditeur, lui, fait graver son nom dans la planche, suivi du mot excudit plus ou moins abrégé, indicateur de sa fonction. Souvent ce mot, précédé du nom de l'éditeur, est suivi de l'endroit où il tient sa boutique ou son imprimerie.

Les informations issues des estampes, en particulier des enseignes, sont complétées par celles provenant des documents d'état civil et des actes notariés ; les six pièces justificatives placées en tête de l'ouvrage illustrent bien les ressources qu'apportent des documents tels que les inventaires après décès, les contrats de mariage, les contrats d'apprentissage, mais aussi et surtout pour le XVIIIe siècle, les registres de privilèges où sont énumérées les permissions accordées par la Chancellerie de publier telle ou telle suite de pièces.

Maxime Préaud précise que le sujet du Dictionnaire est limité, comme l'indique son titre, de trois façons : dans l'espace, dans le temps et dans la fonction. L'ouvrage, réalisé essentiellement à l'aide des collections de la Bibliothèque nationale, ne traite que des professionnels parisiens de l'édition d'estampes, c'est-à-dire tout individu exerçant, à un moment donné, son activité dans la capitale française, même s'il est né dans les provinces ou à l'étranger. Il ne concerne que l'Ancien régime, même si le XVIe siècle est mal représenté, car il n'existe pas d'études d'envergure sur la période révolutionnaire et le XIXe siècle. Enfin, il ne recense que les noms d'éditeurs rencontrés sur des estampes et non ceux que l'on peut supposer éditeurs au seul vu des documents d'archives.

Les notices sont présentées dans l'ordre alphabétique. Elles comprennent les dates d'exercice de la profession et son intitulé, tels que « éditeur et marchand d'estampes », « graveur, libraire, éditeur et marchand d'estampes », etc., la filiation, la carrière, les associés, et éventuellement la descendance ; toutes ces indications sont suivies des sources manuscrites ou imprimées dans lesquelles elles ont été puisées. Un index des enseignes et un index des noms propres facilitent la consultation de ce Dictionnaire appelé à devenir un instrument de référence et de consultation indispensable pour les historiens et les amateurs d'art, mais aussi pour tous les bibliothécaires qui ont la charge d'un fonds d'estampes.