« Building collections together the Pacific Northwest conspectus »

Peggy Forcier

Library journal, 1988, 113, 7, p. 43-45, 5 réf.

Les bibliothèques américaines nous ont habitués à des programmes et des réalisations qui, pour admirables qu'ils soient, nous semblent souvent soit prématurés, soit démesurés, soit hors de notre portée. Cependant, aux États-Unis, tout n'est pas gigantesque ou à l'échelle d'un continent. Small is beautiful, même là-bas. L'article de Peggy Forcier nous en donne un exemple, qui pourrait être utilement adapté à notre échelle.

Partant du constat banal qu'aucune bibliothèque - même américaine - ne peut plus se suffire à elle-même, et que le partage des ressources est rendu nécessaire, d'autant plus que les crédits - même aux États-Unis - ne suivent pas l'inflation, des bibliothécaires de six États de la région Nord-Ouest pacifique des États-Unis ont ressenti le besoin d'élaborer un outil de travail qui leur permette de mieux coopérer en connaissant mieux leurs collections et de là, en utilisant au mieux leurs crédits, d'élaborer une politique régionale d'achats. Cet outil est le Pacific Northwest conspectus, créé à l'imitation du Conspectus 1 réalisé au plan national et maintenant international, dans le cadre du NCIP 2. Ce conspectus régional regroupe 264 bibliothèques universitaires, spécialisées ou publiques. Il décrit l'état des collections, les engagements d'achats et les buts à long terme de chaque établissement. Les bibliothécaires évaluent leurs collections sujet par sujet, en utilisant des définitions connues. La description et les indicateurs de niveau considèrent à la fois la quantité et la qualité des matériaux décrits et incluent absolument tous les supports d'information.

Le Conspectus se compose de 24 divisions principales, subdivisées en 500 catégories environ, elles-mêmes subdivisées en 3500 sujets, tous définis soit par la Library of Congress, soit par la Dewey. Dix niveaux d'évaluation ont été définis au lieu de cinq dans le NCIP, pour permettre même aux petites bibliothèques de bien se définir. Un manuel a été publié pour aider les bibliothécaires, et un programme informatique permet de traiter ces données et d'en tirer toutes informations souhaitables, y compris sous forme graphique. Enfin, comme il arrive souvent aux États-Unis, une fondation a largement aidé de ses deniers à la réalisation de cette entreprise. Pour petite qu'elle soit, cette entreprise a fait des émules (de nombreux groupements de bibliothèques souhaitent acheter le programme informatique) et démontre que des programmes nationaux peuvent utilement être complétés par des programmes régionaux.