« Sex and salary in female dominated profession »

David R. Dowell

The Journal of academic librarianship, 1988, 14, 2, p. 92-98, 17 réf.

Alors qu'elles sont largement majoritaires parmi les bibliothécaires aux Etats-Unis, les femmes ont des salaires nettement inférieurs. En 1969, le salaire moyen des femmes ne représentait que 80,7 % de celui des hommes. En 1974, les femmes gagnaient 91,2 % du salaire moyen des hommes à la bibliothèque de la SUNY 1. En 1975/76, les hommes qui représentaient 38 % des effectifs d'une enquête, occupaient 64 % des postes de direction et gagnaient 20 % de plus que leurs collègues femmes. Ces études avaient mis en relation salaire et sexe seulement. Mais la discrimination sexiste ne semblait pas tout expliquer. Le but de cet article est de déterminer si, et dans quelle mesure, d'autres facteurs sont susceptibles d'expliquer ce phénomène.

Un échantillon de 664 bibliothécaires, hommes et femmes, a accepté de répondre à un questionnaire en 1984. Les réponses utilisables ont été traitées sur ordinateur par un programme statistique spécialisé; 48 variables ont été ajoutées, que l'on peut regrouper en deux catégories : évaluation des personnes et données institutionnelles (par exemple, taille de l'université, taille de la bibliothèque, ratio bibliothécaire/autre type de personnel, université privée ou publique). Le salaire moyen des femmes ($ 22 670) 2 est considérablement plus bas que celui des hommes ($ 27 551), dont il représente seulement 82,3 %. Cependant le sexe n'explique que 6,33 % de cette différence, à cause de l'erreur et de la déviation standard du programme statistique. Les presque 94 % restants ont d'autres causes. Deux programmes statistiques traitant chacun des 48 variables ont permis de déterminer avec assez de précision ces autres causes : le grade est un indice puissant de prédiction du salaire, suivi par les variables de responsabilité : place dans la hiérarchie, personnel sous les ordres (professionnels, non professionnels ou étudiants); puis viennent les facteurs de « longévité » : ancienneté dans la profession, ancienneté du diplôme, ancienneté du travail en bibliothèque, ensuite les indicateurs de publication : livres ou articles publiés ; enfin les indicateurs d'activité professionnelle : nombre et années de participation dans une association professionnelle ou universitaire.

En fin de compte, et toutes choses égales par ailleurs, les femmes, en 1984, gagnaient quand même $ 1192 annuels de moins que les hommes, autrement dit seulement 95,3 % du salaire masculin. L'auteur tente de donner quelques moyens, peu convaincants, de remédier à cette situation et conclut, ce qui n'est qu'une maigre consolation pour ses collègues femmes, que les bibliothécaires hommes quant à eux, ne gagnent, à position et expérience égales, que 60 % du salaire moyen des autres travailleurs mâles qui ont, comme eux, cinq années ou plus d'études supérieures.