Bibliothèques médicales

destination Europe

Arlette Pailley-Katz

« Les institutions européennes influencent de plus en plus la société européenne et nécessitent une représentation européenne des différentes professions concernées... ». La présence de plus de 300 professionnels des bibliothèques médicales et de santé, venus de 26 pays européens, à la première conférence européenne des bibliothèques médicales, en octobre 1986 à Bruxelles, constituait déjà une réponse à ces propos de Marc Walckiers, président du Comité local d'organisation de la manifestation.

L'idée de la conférence est née lors du Congrès international des bibliothèques médicales qui s'était réuni à Tokyo en 1985. Cette initiative a mobilisé, dès les premiers contacts, les bibliothécaires médicaux en très grand nombre. Elle a également suscité le soutien des instances internationales et nationales, concernées par les problèmes d'organisation et de diffusion de l'information.

La présence, lors de la conférence, de représentants de pays extérieurs à la Communauté (Israël, Etats-Unis, URSS, pays de l'Est... ) portait également témoignage de l'intérêt et de l'actualité des thèmes majeurs de la manifestation : la coopération entre les bibliothèques médicales, et les implications des nouvelles technologies sur le traitement et la diffusion de l'information. La richesse et la variété des communications au cours des séances parallèles confirmaient à l'évidence le rôle essentiel de la documentation pour l'enseignement, la recherche et la pratique dans le domaine médical ; elles confirmaient également le dynamisme des professionnels de l'information, leur souci de collaborer plus efficacement avec les services de santé et, pour ce faire, de coordonner leurs actions et de développer, grâce aux nouvelles technologies, des outils de gestion et de coopération.

Les participants de la Conférence ne pouvaient donc, dans ce contexte, que sanctionner d'un vote unanime la proposition de Marc Walckiers de créer une « Association de bibliothèques de santé, réunissant, dans un premier temps, les bibliothécaires du secteur de la santé des 21 pays membres du Conseil de l'Europe, tout en veillant à assurer des liens permanent avec les autres pays de la région européenne de l'OMS ». Les objectifs de cette association seraient d'assurer la représentation des bibliothécaires médicaux européens, de contribuer à leur information et à leur formation, et de promouvoir les moyens de mieux coopérer en coordonnant l'utilisation des nouvelles technologies appliquées à l'information.

Il n'est que de rappeler la résolution adoptée en 1985 par le Conseil des ministres des Communautés européennes, en faveur du développement de la coopération en matière d'information et de documentation, pour apprécier le contexte favorable dans lequel l'association est appelée à voir le jour. D'ores et déjà, les contacts établis au niveau du Conseil de l'Europe laissent espérer un soutien aux programmes concrets de coopération que pourrait présenter l'association.

Sur proposition des présidents des comités d'organisation de la Conférence de Bruxelles, la réunion constitutive de l'association pourrait avoir lieu au mois d'août prochain, à l'occasion de la tenue du Congrès et de la Conférence générale de l'IFLA à Brighton. Il apparaît en effet essentiel que l'association, tout en affirmant l'importance d'une nouvelle structure européenne d'information, de réflexion et de formation établisse des liens avec l'IFLA et, en particulier, avec sa section des bibliothèques biomédicales. Ce serait en outre le moyen d'affirmer une présence européenne dans le cadre de l'IFLA. Le principe a été retenu par ailleurs de ne pas convoquer de Conférence européenne chaque fois que l'IFLA tiendrait ses assises sur le continent européen. La seconde Conférence européenne que nos collègues italiens préparent déjà activement, devrait se tenir à Bologne au mois de novembre 1988.

Dès à présent, des projets de statuts de l'association sont à l'étude, et les comités d'organisation ont sollicité les associations professionnelles, spécialisées ou non, des différents pays européens, pour recueillir les avis et commentaires des bibliothécaires médicaux. Plusieurs d'entre elles ont déjà répondu à cette demande en invitant des membres des comités d'organisation à présenter le projet de l'associatiori à l'occasion de leurs propres manifestations nationales.

En se mobilisant à leur tour, les professionnels français de la documentation médicale pourront confirmer le rôle pionnier qui est le leur, et la part déjà active qu'ils prennent au développement de la coopération internationale dans le domaine des sciences de la vie.