Lettre aux présidents de conseils généraux

Afin de promouvoir la lecture publique en France, l'Etat a, vous le savez, achevé de doter les départements de bibliothèques centrales de prêt (BCP). Il est apparu nécessaire, pour que ces établissements puissent mieux répondre à la demande de leurs usagers, de les pourvoir d'un outil de coopération informatisé utilisant un logiciel spécialement défini par la Direction du livre et de la lecture au ministère de la Culture et de la Communication. Ce logiciel, dénommé LIBRA, reprend toutes les fonctionnalités de la bibliothèque, et assure de surcroît un partage de l'information bibliographique unique en France : l'ensemble des bibliothèques connectées au réseau participe en effet à l'élaboration de la base nationale LIBRA, véritable catalogue collectif, permettant en outre une récupération fort profitable d'information bibliographique, puisqu'un ouvrage catalogué une seule fois par un établissement permet une mise à l'inventaire immédiate par tous les autres points du réseau.

La bibliothèque centrale de prêt de votre département est déjà intégrée au réseau LIBRA, à l'intérieur duquel elle pratique le catalogage et la mise à l'inventaire de ses collections, en liaison avec l'ordinateur central du ministère de la Culture et de la Communication. Jusqu'à présent, et compte tenu des dispositions légales en vigueur, l'Etat a assumé seul les dépenses afférentes au fonctionnement de ce service.

Le présent courrier a pour objet de vous informer de ces coûts, dont une partie vous sera probablement transférée dès le dernier trimestre 1986, afin qu'il vous soit possible de prévoir ces dépenses au budget départemental. Je précise que ces indications résultent d'hypothèses moyennes, et qu'un nouveau document vous communiquera le montant exact de ces coûts, ainsi que les mécanismes administratifs nécessaires à leur règlement.

1. Coût des télécommunications

La première gamme de dépenses concerne les télécommunications. Sous réserve que soit établi le système de fonds de concours dont le ministère de la Culture et de la Communication a demandé la création, ces frais vous seront refacturés dès le dernier trimestre 1986, et feront partie des dépenses courantes de l'établissement à partir de 1987. Leur importance est de 25 F par heure de connexion. A titre indicatif, une bibliothèque connectée au réseau LIBRA travaille en ligne 4 heures par jour ouvrable en moyenne. Sur un total de 220 jours ouvrables par an, on doit donc prévoir une dépense annuelle de 22 000 F, soit 5 500 F par trimestre. Ce chiffre moyen doit évidemment être nuancé en fonction de l'organisation du travail à l'intérieur de l'établissement.

Ces coûts s'entendent pour une bibliothèque utilisant le réseau commuté. Dans l'intention de se donner de meilleures conditions de travail, les utilisateurs peuvent envisager de souscrire un abonnement TRANSPAC (ligne spécialisée). Cette formule, peut-être plus économique dans l'immédiat, peut à long terme se révéler plus onéreuse en fonction des évolutions futures du système. Mes collaborateurs sont en mesure, si vous le souhaitez, de vous apporter toutes informations utiles sur ce point.

2. Droit d'accès forfaitaire à la base BIBLIO

L'utilisation de la base BIBLIO, serveur national d'information bibliographique regroupant aujourd'hui 280 000 notices environ, fera l'objet d'un droit d'accès forfaitaire à partir de 1987. On peut évaluer ce droit d'accès, dont la fixation suppose une concertation avec d'autres fournisseurs d'information bibliographique, à 15 000 F environ par an. Dans la mesure où LIBRA est un système interactif, permettant la création de notices par les utilisateurs, un coefficient dégressif sera appliqué à cette dépense, en fonction du nombre de notices créées par chaque établissement et pour inciter les bibliothèques à enrichir régulièrement la base.

3. Coûts d'exploitation du centre de calculs

L'exploitation de LIBRA sur l'ordinateur central du ministère de la Culture et de la Communication suppose l'affectation de personnel spécialisé, et le financement d'opérations de sauvegarde, stockage d'information etc. Un coût global portant sur l'exploitation est établi annuellement par le centre de calculs, et fractionné pour présenter à chaque utilisateur une facturation horaire. L'ordre de grandeur de ce coût est de 80 F par heure de connexion, quelle que soit la nature du travail effectué.

Une partie de ce coût vous sera refacturée à partir du dernier semestre 1987. Dans l'hypothèse d'une bibliothèque travaillant en moyenne 4 heures par jour, il conviendrait de prévoir sur 1987 une dépense de 18 000 F environ à ce titre. Cette évaluation moyenne est bien entendu révisable selon le rythme de travail de chaque établissement.

Toutefois, et selon le schéma d'implantation des unités de gestion des bases locales sur micro-ordinateurs, on peut supposer qu'à la fin de 1987 ce temps moyen de connexion aura sensiblement diminué. Cette modification du mode de travail ne sera pas non plus sans incidence sur les frais de télécommunications. Il serait donc prématuré d'appliquer, dès maintenant, ces chiffres aux prévisions budgétaires pour 1988.

Pour le Ministre de la Culture et de la Communication

Le Directeur du livre et de la lecture,

Jean Gattegno