L'enseignement de la bibliothéconomie et des sciences de l'information en Hollande

Paul Nauta

Ce n'est pas tant l'organisation des études en bibliothéconomie et sciences de l'information des années 70 et 80 qui est originale aux Pays-Bas, que les nombreux changements intervenant actuellement dans leur structure et leur contenu, ainsi que les futures orientations, qui sont importants. D'où l'accent mis dans cet article sur les tout derniers projets prenant effet en 1986. Nous n'avons abordé que la formation professionnelle ; aussi les programmes d'études et de formation destinés au personnel annexe (commis, employés de bureau, etc.) ne s'y trouvent-ils pas traités.

Structure de la profession

En tant que pays industrialisé, les Pays-Bas se sont dotés en tout domaine d'une infrastructure bien élaborée.

Le terme « bibliothèque » recouvre en fait plusieurs types de bibliothèques et centres d'information, dont les plus importants sont: les bibliothèques universitaires ou de recherche, comme la Bibliothèque royale nationale de La Haye; les bibliothèques universitaires générales et spécialisées; les bibliothèques des sociétés savantes et des instituts religieux; les bibliothèques spécialisées (gouvernementales ou industrielles) ; les centres d'information, qui travaillent souvent en liaison avec les bibliothèques spécialisées ou de recherche; un vaste réseau de bibliothèques publiques; enfin, les bibliothèques scolaires, bien qu'encore très peu développées dans le primaire et le secondaire.

Ces bibliothèques et centres d'information, ainsi que leur personnel, sont regroupés au sein d'organisations professionnelles, telles le Nederlandse Vereniging van Bibliothecarissen en Literatuuronderzoekers- NVB (Association hollandaise de bibliothécaires et de spécialistes en information), le Nederlands Bibliotheek en Léktuur Centrum-NBLC (Association hollandaise des bibliothèques publiques), ou le Vereniging van Online Gebruikers in Nederland-VOGIN (Groupe hollandais des utilisateurs en ligne).

La plupart des bibliothèques de recherche relèvent du ministère des Sciences et de l'Education, alors que les bibliothèques publiques sont placées sous la tutelle du ministère de la Culture, et dépendent, financièrement, étroitement des administrations locales et régionales. En vertu de la loi, ces deux ministères consultent le Bibliotheekraad ou Conseil des bibliothèques, constitué de représentants d'usagers et d'experts en sciences de l'information. Ce conseil est actuellement en cours de réorganisation et appelé à s'élargir, en 1986-1987, en une commission consultative couvrant tout le champ des bibliothèques et de l'information en Hollande, qui prendra le nom de Raad van Advies voor Bibliotheekwesen en Informatieverzorging-RABIN ou conseil consultatif de politique des bibliothèques et de l'information, et intégrera partiellement le Nederlands orgaan voor de Bevordering van de Informatieverzorging-NOBIN (Organisation hollandaise de politique de l'information), autre organisme consultatif.

L'automatisation avance à grands pas dans les bibliothèques spécialisées, de recherche et de lecture publique, et l'impact des nouvelles technologies facilite la coopération entre les divers types d'établissements : l'automatisation du prêt interbibliothèques via le catalogue collectif national et l'intégration d'un catalogue informatisé - oeuvre de la fondation PICA-, financées et supervisées par le Gouvernement, en sont un exemple.

Conditions de travail

Dans la plupart des bibliothèques publiques, les conditions de travail reposent sur un accord collectif entre organisations d'employeurs et organisations d'employés. Les bibliothécaires et spécialistes de l'information dans les bibliothèques gouvernementales et universitaires sont soumis au régime des fonctionnaires, et dans la plupart des autres bibliothèques et centres de documentation, les conditions de travail diffèrent d'un institut ou d'un groupe d'instituts à l'autre. Toutefois, à responsabilité et spécialisation identiques, l'échelle des salaires est relativement uniforme au niveau national.

Officiellement, rien ne s'oppose à la reconnaissance formelle ou à la validation du statut professionnel de toute personne travaillant en bibliothèque ou dans le domaine de l'information, même si, dans la pratique, on demande presque toujours des diplômes en bibliothéconomie et en sciences de l'information correspondant aux postes à pourvoir.

En raison de la mauvaise conjoncture économique, l'offre d'emplois avait décliné au début des années 1980, provoquant l'apparition d'un certain nombre de chômeurs dans la profession. Mais actuellement, le marché du travail connaît une relance, et les statistiques pour 1985 révèlent que 85 % environ des étudiants des écoles de bibliothécaires ont trouvé un travail dans l'année qui a suivi l'obtention de leur diplôme; parmi eux, certains ont pris un poste temporaire (contrat à durée limitée, travail sur un projet, etc.), 10 % environ des diplômés ont changé de programme d'études ou n'ont pas rejoint la profession pour des raisons personnelles, et 5 % sont restés sans emploi.

Grille de l'enseignement supérieur

En 1982, c'est dans un cadre entièrement redéfini que les étudiants ont entamé leurs études universitaires avec la « structure à deux phases ».

La première phase comprend quatre années, dont une préparatoire, et débouche sur l'obtention d'une maîtrise. La seconde inclut principalement des programmes postuniversitaires, des activités de recherche et la préparation du doctorat. Le Gouvernement est en principe, responsable non seulement du financement des programmes de la seconde phase, mais aussi du marché de l'emploi, par exemple dans l'industrie (formation et recherche), et grâce à une redistribution et une concentration des programmes à l'intérieur de chaque université ou entre elles, il espère, en outre, aboutir à une réorganisation plus rationnelle des études universitaires et ce, à un moindre coût.

Les études supérieures professionnelles sont régies par le Higher professional education act, entré en vigueur en août 1986, qui se présente comme suit : un premier cycle d'études, courant en principe sur quatre ans, dont une année préparatoire, qui mène à la licence, et, sous conditions spéciales, de cofinancement par exemple, la possibilité pour les instituts d'offrir, dans un second cycle, des programmes post-universitaires et des activités de recherche.

La décision du ministère des Sciences et de l'Education de stimuler la fusion d'établissements séparés en vastes instituts d'enseignement technique (polytechnics), représente un autre élément important. Cette opération prévoit également la réattribution et la concentration des programmes d'études; elle interviendra en 1986-1987 : moins d'ingérence de l'État, valorisation de la gestion et simplification budgétaire sont au programme.

Bibliothéconomie et sciences de l'information

Ce genre de formation existe aux Pays-Bas depuis 1964. Six écoles ont été créées entre 1964 et 1975, respectivement à Amsterdam, Deventer, Groningen, La Haye, Sittard et Tilburg; ensemble, elles forment le Stichting Bibliotheek-en Documentatieacademies-SBDA ou Fondation des écoles de bibliothécaires, et leur personnel dépend du comité de la Fondation. Depuis août 1986, elles sont devenues des Départements régionaux d'enseignement technique.

Études universitaires à temps plein

Deux programmes sont actuellement proposés :
- un programme de deux années à temps plein pour les bibliothécaires-adjoints principaux de tout type de bibliothèques et centres de documentation, suivi d'une année également à temps plein de programmes spécialisés en bibliothéconomie options lecture publique, jeunesse, établissements scolaires, musique, ou bibliothéconomie spécialisée et de recherche ;
- un programme de quatre ans à temps partiel en bibliothéconomie, option lecture publique.

Quatre raisons ont provoqué cette restructuration : mécontentement vis-à-vis du système actuel au sein même des écoles, nécessité de réorganiser en vue du nouveau Higher professional education act, changements intervenant dans la profession, dus aux progrès technologiques et sociaux, enfin critiques des bibliothécaires et des professionnels de l'information à l'égard de la période d'application pratique sur le terrain, jugée trop courte, dans les programmes à plein temps.

La modification du contenu des études s'appuie sur les affirmations suivantes : demande croissante d'information « sur mesures » dans la profession, d'où besoin plus fort de juger de la pertinence de l'information; confrontation du personnel à une information nouvelle et multiple; accessibilité de plus en plus directe de l'utilisateur final à l'information, et donc affirmation croissante du rôle du professionnel en tant qu'intermédiaire formateur et assistant; enfin, développement de la coopération dans le monde des bibliothèques et de l'information, réclamant d'excellentes qualités de gestionnaire. Toutes ces transformations effacent les distinctions courantes entre les différents types de bibliothèques, et rendent désormais l'ancien système d'études caduc.

Ces différentes considérations ont d'ailleurs encouragé les six écoles à passer un accord collectif sur un programme totalement nouveau, appelé le Studierichting Bibliotheek en Documentaire informatie (Etudes en sciences de l'information), mis en application à partir du mois d'août 1986.

Le programme

Les conditions d'admission sont un diplôme de fin d'études secondaires : HAVO, MBO ou VWO. La durée des cours est de quatre ans à temps plein, soit une année préparatoire, suivie d'un cycle de 3 ans, les deux étant validés par des examens; au total : 6 800 heures ou une moyenne annuelle de 1700, à raison de 20 heures par semaine comprenant des travaux pratiques à l'école, et 30 heures environ de travaux pratiques à l'extérieur.

L'obtention du diplôme permet d'être nommé dans toute bibliothèque ou centre de documentation, ou bien d'exercer des fonctions similaires dans d'autres types d'établissements. En ce qui concerne les bibliothèques publiques et les bibliothèques spécialisées, cela inclut l'exercice de tâches administratives et de direction.

Cinq enseignements principaux y sont délivrés : collecte de l'information (théorie générale), communication, analyse de l'information, gestion, et un cours de culture générale sur des sujets spécifiques. Sont aussi bien compris les domaines traditionnels des sciences de l'information touchant aux médias que des sujets plus récemment développés comme l'étude des usagers, le marketing, la préservation et la conservation, les nouvelles technologies (applications informatiques et exploitation des bases de données) et les méthodes de recherche.

Les projets de recherche sont réalisés tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'école. Tous les sujets ont trait aux sciences de l'information et sont donc enseignés et étudiés globalement, mais cette approche d'ensemble est l'un des aspects les plus complexes du nouveau programme d'études, et n'en est actuellement qu'à son développement.

Les sujets de diplômes sont au nombre de trois : transfert et services de l'information, systèmes de recherche et technologie, gestion de l'information et administration. L'étudiant achève son programme en optant pour l'une de ces spécialisations et en remettant un devoir écrit concernant le domaine choisi. La charge d'études par spécialité s'élève à environ 1 200 heures, et le diplôme final s'intitule Diploma bibliotheek en documentaire informatie ou « licence en sciences de l'information ». Il y a un enseignant pour 17 étudiants. Ceux-ci sortent qualifiés, pour environ 70 % d'entre eux au niveau postuniversitaire, et 30 % ont une qualification professionnelle au niveau supérieur. Matériellement, chaque école dispose non seulement de sa propre bibliothèque, de sa bibliothèque de laboratoire, mais encore d'ordinateurs, d'équipements audio-visuels et de reprographie. On estime à 375 le nombre annuel d'étudiants qui vont jusqu'au bout du programme. Les étudiants étrangers sont admis sur les conditions suivantes : un niveau de fin d'études secondaires dans leur propre pays, qui doit être équivalent aux diplômes hollandais du secondaire, et une connaissance poussée du hollandais, écrit et oral.

Une autre école de sciences de l'information, l'Académie Frederik Muller à Amsterdam, propose un « Programme d'études en librairie et édition », 4 ans à plein temps, unique en son genre et de ce niveau dans le pays. Si sa description détaillée dépasse le cadre de cet article, il est cependant intéressant de signaler que la combinaison d'un Département des sciences de l'information et d'un Département d'édition et de librairie a joué un rôle important sur la composition et la compétence du personnel enseignant, ainsi que sur le contenu des deux programmes. Une coopération plus étroite, voire une intégration partielle, ont été envisagées, mais leur réalisation n'est toutefois pas incluse dans la réorganisation actuelle, car elle rendrait l'ensemble de l'opération trop complexe.

Études universitaires à temps partiel

Trois des six écoles, Amsterdam, Groningen et Tilburg, proposent des programmes à temps partiel en bibliothéconomie et sciences de l'information équivalents aux programmes à temps plein, c'est-à-dire que la durée, la charge d'étude, les objectifs, le contenu (matières et diplômes) sont les mêmes. Seules diffèrent les modalités d'entrée et les structures.

Pour entrer, on requiert un diplôme de fin d'études secondaires (HAVO, MBO ou VWO), un âge minimum de 21 ans, et un emploi en bibliothèque, dans un centre de documentation ou institut assimilé faisant l'objet d'au moins 20 heures par semaine pendant la durée des études.

Le programme est fondé sur le système de l'éducation complémentaire, ses deux composantes, théorie et pratique, étant directement liées : en d'autres termes, les stages pratiques effectués en dehors de l'école correspondent aux différentes étapes des études universitaires. Ainsi, les 20 heures par semaine de travail pratique sont comprises dans la charge totale des 5 800 heures constituant l'ensemble du programme de 4 ans. A ce jour, la majorité des étudiants travaillent en bibliothèque publique, car le ministère de la Culture rémunère en général ceux qui suivent leur scolarité tout en travaillant dans ce type de bibliothèques. Les élèves ont environ 10 heures de cours par semaine à l'école. On estime à 50 le nombre de ceux qui achèvent leur scolarité annuellement.

La Stichting Gemeenschappelijke Opleiding voor Archief, Bibliotheek, Documentatie en Informatiebewerking-GO ou Fondation pour les études d'archivistique, bibliothéconomie et sciences de l'information, située à La Haye, se spécialise dans l'offre de programmes à temps partiel relativement courts, à des niveaux divers (secondaire, supérieur et postuniversitaire). Il est auto-financé, autonome et alimenté par les inscriptions des étudiants et les droits d'examens, souvent versés par les employeurs. Il n'a pas de lien officiel avec les organisations professionnelles, malgré des relations assez étroites avec le monde des bibliothèques et de l'information, puisque, non seulement la plupart des enseignants sont des bibliothécaires ou spécialistes de l'information, mais que, bien plus, chaque programme du GO est approuvé par un comité consultatif formé de représentants de la profession. Ni ses programmes ni ses diplômes ne sont reconnus officiellement par le Gouvernement, mais pourtant les diplômes qu'il délivre confèrent, dans la pratique, une sorte de statut professionnel correspondant au programme d'études choisi.

Deux sont de niveau supérieur: pour suivre la scolarité menant au « diplôme supérieur de bibliothéconomie » ou GO-D, il faut avoir un niveau de fin d'études secondaires (HAVO, MBO ou VWO), un diplôme GO d'« assistant bibliothécaire » (niveau secondaire), une expérience minimum de cinq ans, et être âgé d'au moins 25 ans à l'examen final. La durée des études est de 12 mois, à raison d'un jour par semaine et de 5 heures par jour.

Ce diplôme permet d'accéder à des responsabilités professionnelles dans les bibliothèques spécialisées et dans les bibliothèques de recherche, comprenant, pour les premières, des tâches administratives et de direction.

Contenu des cours : organisation et objectifs de la bibliothéconomie et des domaines voisins, différents types de médias, collecte, stockage et recherche de l'information, automatisation et gestion des bibliothèques. Le nombre d'étudiants inscrits annuellement est d'environ 25.

En ce qui concerne le « Diplôme en documentation », il faut avoir un niveau de fin d'études secondaires, au moins un an et demi d'expérience professionnelle en documentation, des connaissances de base en bibliographie, en catalogage et en classification. La durée des cours est de 12 mois à raison d'un jour par semaine et de 5 heures par jour. Ce diplôme permet d'obtenir une formation de documentaliste pour tout type de bibliothèques, centres de documentation ou établissements similaires. Le contenu des cours porte sur la collecte, le stockage et la recherche de l'information, les sources bibliographiques, l'indexation matières, les résumés, l'automatisation et les usagers. On estime à 40 le nombre d'inscrits annuels.

D'un point de vue international, l'enseignement professionnel au niveau supérieur implique des études de 3 à 4 ans

Pourtant, même si les programmes GO ne remplissent pas officiellement les conditions requises sur le plan professionnel, on ne fait généralement aucune différence, pour les postes professionnels en bibliothèques ou dans les centres de documentation, entre ces diplômes et ceux des écoles. La raison en est sûrement que la majorité des étudiants diplômés en GO ont, en fait, une solide expérience pratique qui complète leurs études en sciences de l'information.

Niveau post-universitaire

A ce niveau deux filières sont proposées :

- Le « Diplôme postuniversitaire de spécialiste de l'information » ou GO-C, qui, administrativement, relève de la fondation GO.

Les conditions requises pour en suivre l'enseignement sont un niveau de fin de premier cycle universitaire, soit maîtrise, ou équivalent, ainsi qu'un emploi en bibliothèque spécialisée, bibliothèque de recherche ou centre de documentation. La durée des études est de 14 mois, 3 jours par mois, et 5 heures par jour. Les objectifs : une formation de spécialistes de l'information pour bibliothèques spécialisées, de recherche ou centres de documentation et établissements similaires, comprenant une formation aux activités administratives, directoriales et à la recherche. Sont abordés les sujets traditionnels des sciences de l'information, tels le stockage et la recherche de l'information, l'acquisition, l'accès à l'information et sa diffusion, etc., ainsi que les nouvelles technologies, la gestion de l'information, des études sur les usagers et la recherche. Le nombre d'étudiants inscrits annuellement est d'environ 25.

La réorganisation de ce programme a été décidée il y a quelques années, en vue d'une meilleure adaptation aux exigences de la profession en pleine mutation. Les projets concernent l'introduction d'un système modulé, la possibilité d'une spécialisation (en tant que scientifique et technicien de l'information) et insistent sur la formation personnelle ; ils entreront en vigueur dans les prochaines années.

- La « Formation professionnelle postuniversitaire en sciences de l'information ».

De 1964 à 1986, l'université d'Amsterdam a offert deux programmes annuels postuniversitaires en sciences de l'information : « Livres et bibliothèques » et « Diplôme en sciences de l'information ». Ces deux programmes (une année à temps plein ou deux années à mi-temps) étaient financés à 95 % par le Gouvernement. On les a interrompus, d'une part à cause de la réorganisation de l'enseignement universitaire en une structure à deux phases, le ministère des Sciences et de l'Education ayant rejeté la proposition de les intégrer sous forme d'études de seconde phase entièrement subventionnées par l'Etat, d'autre part à cause des développements récents intervenus dans la profession, qui impliquaient une nouvelle approche de l'enseignement en bibliothéconomie et en sciences de l'information.

Ainsi, l'université d'Amsterdam a été amenée à élaborer un nouveau programme offrant une approche plus large, « l'Enseignement professionnel postuniversitaire en sciences de l'information », qui prendra effet en septembre 1986, que le Gouvernement a approuvé et qu'il financera partiellement. La plus grande partie du budget doit toutefois être assurée par les droits d'inscription des étudiants (nettement plus élevés que pour les études de la première phase), par des contributions diverses d'organisations professionnelles, de bibliothèques particulières, de centres de documentation, etc. et enfin par les bénéfices découlant des activités de recherche et de consultation.

Le programme sera assuré par le Département du livre et de la bibliothéconomie de la Faculté des lettres de l'Université d'Amsterdam, en coopération avec d'autres départements de la même université, et obtiendra le soutien d'une fondation formée de représentants du dit département et de toute la profession.

Il se divise en deux parties : la A, orientée vers la pratique professionnelle, la B, axée sur la recherche et la pédagogie, toutes deux menant à une qualification professionnelle.

Pour être admis à en suivre la scolarité, il faut :

- Pour A, soit un niveau de fin de premier cycle universitaire (maîtrise, quelle que soit la matière) ou équivalence, soit un niveau de fin d'année préparatoire en sciences de l'information, informatique et méthodes de recherche, ce qui représente environ 280 heures de cours par matière.

Les cours durent une année à temps plein ou deux années à mi-temps et offrent une formation professionnelle pour tout type de bibliothèques, centres de documentation et établissements assimilés. Ils forment également aux tâches administratives et de direction. Leur contenu : science de l'information, bibliothéconomie, informatique, droits d'auteur, gestion et organisation des sciences. Les étudiants inscrits en A sont estimés à 20.

- Pour B, avoir terminé sa scolarité en A. La durée des cours est alors d'une année à temps plein. Les objectifs sont la recherche et la pédagogie dans tous les domaines des sciences de l'information et domaines avoisinants. Le contenu : la spécialisation universitaire (25 %) et la recherche en information (75 %), les systèmes d'information, les services et la gestion de l'information sur les lieux essentiels de la pratique tels que les bibliothèques, les centres de documentation et les archives; les industries, les banques, et les compagnies d'assurance...; les maisons d'édition, les firmes travaillant pour le câble et le vidéotex, les organisations de serveurs, les vendeurs de logiciels, etc.; enfin l'éducation, c'est-à-dire les programmes d'études en sciences de l'information et en archivistique. Notons que les écoles en sciences de l'information font actuellement des projets pour les activités de la seconde phase comme l'enseignement postuniversitaire et la recherche, projets qui verront le jour dans les années à venir.

Formation continue et coopération

Les progrès rapides des technologies de l'information ainsi que les changements sociaux continuent à influer grandement sur le travail en bibliothèque et dans le domaine de l'information. L'accroissement des besoins et l'inflation de l'information ont rendu la tâche des bibliothécaires et des intermédiaires de l'information de plus en plus complexe : l'importance grandissante des utilisateurs de l'information impose une modification des attitudes à leur égard; les nouvelles méthodes de stockage et de recherche de l'information impliquent une nouvelle configuration; les changements intervenus dans le transfert et dans les services de l'information demandent enfin une meilleure gestion.

Tous ces points sont généralement traités dans les programmes d'études des établissements d'enseignement en sciences de l'information. Mais le problème réel est la « re »-formation du personnel déjà en poste. Aussi, afin de répondre aux besoins de ces programmes, des séminaires, groupes de travail et stages de courte durée sont organisés, qui portent sur la recherche en ligne, l'informatisation des bibliothèques, la gestion de l'information, l'étude des usagers, le marketing, etc.

Cette formation permanente fait généralement partie des activités des organisations professionnelles, des bibliothèques particulières ou d'entreprises, des centres de documentation, aussi bien que des établissements d'enseignement en sciences de l'information. Cependant, il serait bon que des projets de restructuration et d'étroite coopération voient également le jour dans un très proche avenir.

La création d'une plate-forme de consultation et d'études portant sur les relations entre la pratique professionnelle d'une part et l'enseignement des sciences de l'information d'autre part est actuellement à l'étude. Elle permettrait de concilier les besoins et demandes qualitatifs et quantitatifs du marché du travail avec les différents types et niveaux d'études, afin d'équilibrer les intérêts des deux parties et de susciter, par exemple, une action commune dans les domaines de la formation continue et de la recherche. Sa réalisation est prévue pour 1986-1987.

Une telle plate-forme, il faut le souligner, aurait le mérite de stimuler la coopération entre les divers établissements et organisations concernés par l'enseignement des sciences de l'information.

Illustration
Système national d'enseignement