Manuel de bibliographie

par Lydia Mérigot

Louise-Noëlle Malclès

4e ed. revue et augmentée/Andrée Lhéritier.
Paris: Presses universitaires de France, 1985. - 448 p., 27 cm. Index.

« Cet ouvrage répondant au vœu modeste de son auteur gardera son utilité et son intérêt, bien plus il restera un monument bibliographique indispensable à la formation professionnelle et à la pratique d'un métier... »; telle était la conclusion du compte-rendu de la précédente édition du Manuel de bibliographie de L.N. Malclès. Depuis dix ans, les sources d'information et surtout la pratique bibliographique ont considérablement évolué, et d'aucuns seraient tentés de se demander si cette affirmation reste toujours valable.

Précisons tout d'abord que le plan et la philosophie de l'ouvrage ont été scrupuleusement respectés par A. Lhéritier qui « espère n'avoir trahi ni l'esprit ni la lettre de ce que voulait L.N. Malclès pour son Manuel ». Cette nouvelle édition ne modifie en effet ni la structure de cette publication, ni son objectif premier qui est d'être un instrument pédagogique destiné en priorité à la formation de bibliothécaires responsables de grandes biblothèques d'études et de recherche. Elle actualise avec précision et rigueur l'ensemble des instruments recensés mis à jour au 1er trimestre 1984, et apporte un développement indéniable à certaines rubriques telles que les microéditions, les congrès et surtout les annuaires généraux présentés de manière rationnelle. L'éducation, les arts du spectacle y sont mieux représentés, ainsi que les bibliographies de bibliographies qui font une place importante aux manuels conçus pour la formation des professionnels. Il convient également de souligner, pour reprendre une expression à la mode, que cet ouvrage n'est nullement franco-français, et que l'abondance des outils élaborés par le monde anglo-saxon ou germanique, témoigne de la vitalité et de l'essor de cette discipline.

Il est toutefois regrettable que les banques de données bibliographiques ou annuaires ne soient pas signalées. Certes, le chapitre consacré à l'histoire de la bibliographie retrace les grandes lignes de la révolution informatique, l'utilisation de l'ordinateur pour le traitement et la diffusion des données, mais on en reste aux généralités, et il aurait été utile de signaler avec les répertoires et les bibliographies générales et spécialisées, les banques de données qui y correspondent ou qui les produisent. Dans la même optique, il aurait été intéressant d'esquisser les perspectives de la recherche bibliographique en la reliant au développement prodigieux du vidéotex et à toutes les recherches menées pour banaliser outils et langages d'interrogation.

L'avant-propos rédigé par A. Lhéritier resitue de manière remarquable travaux et enseignement de L.N. Malclès dans la conception européenne, historisante et érudite de la bibliographie. Il y est brillamment montré que le bibliothécaire public anglo-saxon pour jouer son « rôle de guide, de conseiller, d'informateur» s'appuie sur des guides bibliographiques essentiellement pragmatiques recensant des ouvrages de consultation pour la plupart généraux, d'une utilité immédiate pour l'information d'un large public.

Il n'en demeure pas moins que le Manuel de bibliographie reste fondamental et constitue un guide de recherche irremplaçable pour les Humanités.