Les nouvelles images et l'information

machines sociales et machines pour la société.

par Maud Levillain
Paris : Ed. du CDSH, 1985. - 88 p.; 30 cm. - (Bull. de recherches sur l'information en sciences économiques, humaines et sociales - Brises; 6)
ISSN 0293-7166.

« Interactive, puis numérique, c'est une nouvelle ère qui s'ouvre pour l'image comme accès à l'information »... Mais « dans un monde en mutation culturelle, dans un monde de réseaux cablés et de satellites, l'image peut au choix rester machine sociale ou devenir machine pour la société ».

C'est sur ce thème que le nouveau numéro de Brises, « Les nouvelles images et l'information », tente de faire le point à travers différentes approches : regard sur les premières étapes de l'évolution technologique contemporaine; analyse de systèmes et de méthodologies nouvelles; présentation d'applications culturelles, scientifiques et techniques; analyse d'aspects économiques et sociaux ainsi que des perspectives de développement des nouvelles technologies de communication.

« Aisément transportables, transmissibles et transformables », les nouvelles images progressent dans tous les domaines de la connaissance.

Lorsque le vidéodisque est lié à l'informatique, l'image devient interactive pour créer une nouvelle génération de banques d'images. L'accès à l'information iconographique est alors rendu possible grâce à la conception de nouveaux outils : bornes interactives, imageur documentaire, réseaux de vidéocommunication...

L'image devient omniprésente pour l'analyse historique, géographique ou scientifique de faits. Elle prend place dans les domaines de la recherche, de la documentation et de l'information. Lorsqu'elle est numérique, l'image devient l'outil privilégié pour l'acquisition et la transmission de données. Elle est tour à tour reflet de la réalité ou expression de l'imaginaire, transcription du visible ou de l'invisible, outil d'interprétation de l'espace temps et de l'espace géographique planétaire ou interplanétaire.

Dans cette ère de l'Homo communicans, l'équilibre des relations d'interdépendance producteurs et consommateurs d'images reste à créer : « En d'autres termes, le vrai débat ne concerne pas les possibilités offertes par les technologies nouvelles mais bien plutôt les champs de contraintes à l'intérieur desquelles elles se développent ». Il reste en effet à déterminer la nature de ces contraintes pour cerner les possibles, les articulations entre ces possibles et les décideurs, la définition des « espaces de liberté » où « l'existant peut soit être perpétué soit être modifié ».

Existe-t-il une nouvelle génération de créateurs ? Peut-on espèrer que l'on pourra rendre le consommateur d'images véritablement actif ? Peut-on penser qu'en libérant l'image, les nouvelles technologies nous libèrent avec elles ?

En quatorze articles rédigés par des professionnels de l'image et avec une bibliographie sélective, le numéro 6 de Brises apporte au lecteur de nombreux éléments pour mener une réflexion personnelle sur ce que pourrait être une certaine forme d'humanisme à la fin du XXe siècle.