Les réseaux de l'image

5e journées de l'IDATE, 19-21 octobre 1983

Isabelle Giannattasio

Marie-Christine de Navacelle

Du 19 au 21 octobre dernier ont eu lieu à Montpellier les 5e journées internationales de l'Institut pour le développement et l'aménagement des télécommunications et de l'économie (IDATE) dont le thème était « les Réseaux de l'image », c'est-à-dire les modes d'accès aux banques d'images, comme il y a aujourd'hui accès à des banques de données.

Le « Plan câble »

Tout part du câble, c'est-à-dire de la possibilité non seulement de transmettre des images, mais aussi d'établir entre l'émetteur et le récepteur de ces images un nouveau rapport : l'interactivité.

Au minimum, l'interactivité est le libre choix d'un produit audiovisuel, une programmation sur mesure, pour un usager ou un groupe d'usagers : c'est la « télévidéothèque ». Au maximum, l'interactivité est l'action de l'usager sur la diffusion du produit, vidéodisque ou disque optique numérique : c'est l'« audiovisuel interactif ».

Deux types d'usages sont prévus, pour un public non professionnel :
- un usage domestique : l'usager est relié à une tête de réseau, ou « centre-serveur », qui possède une collection de produits audiovisuels : vidéocassettes, vidéodisques, disques, cassettes,... Le centre-serveur répond lui-même à la demande (cf. l'expérience en cours pour 1 500 usagers à Biarritz), ou est géré par une Société locale d'exploitation du câble (SLEC). Des réseaux seront prochainement mis en place dans certaines villes (Biarritz, Lille, Montpellier).
- un usage institutionnel : le système relie entre eux différents organismes, et permet de consulter les collections de chacun à partir d'un point du réseau.

Questions et réponses

Il s'agit d'une équation à trois inconnues :
- L'équipement : la Délégation générale aux télécommunications (DGT) centralise les études afin d'unifier les équipes. Le relais devra être pris par les industriels et les municipalités qui feront les investissements nécessaires. Le coût d'équipement et de fonctionnement devra être supporté par...
- ...les usagers : on prévoit un système d'abonnement. Combien d'abonnés seront prêts à payer ? Quelle somme ? Cela dépendra...
- ...des programmes proposés : pour « remplir » le câble, il faudrait une très importante production de programmes audiovisuels. On espère des initiatives régionales et des investissements privés. Le ministère de la Culture met en place des mesures d'incitation aux industries culturelles. Une loi est d'autre part en cours d'élaboration pour résoudre les problèmes juridiques qui entravent la diffusion. Sinon, le câble sera envahi par « les séries étrangères », spectre brandi par tous les participants.

Ainsi, l'équipement dépend des usagers, qui dépendent des programmes. Réciproquement, les programmes dépendent des usagers, qui dépendent de l'équipement.

La DGT casse cette boucle par une politique résolument volontariste et annonce la programmation suivante (voir figure "Programmation").

Et les bibliothèques ?

Elles peuvent avoir deux rôles à jouer :
- un rôle « récepteur » : on pourrait, dans le cas d'une commune câblée, proposer au public non abonné d'interroger une télévidéothèque extérieure à partir de la bibliothèque. Dans une commune non câblée, la bibliothèque peut néanmoins être reliée à d'autres organismes et offrir la possibilité d'accéder à distance aux collections de ceux-ci.
- Un rôle « émetteur » : si la bibliothèque a, sur ses collections, un droit de diffusion suffisant, elle pourrait devenir elle-même un « Centre-Serveur ». Le prêt de demain serait alors la diffusion à distance.

Illustration
Programmation

  1. (retour)↑  Les Réseaux de l'image : actes des 5e journées internationales, dans : Bulletin de l'IDATE, n° 13, octobre 1983, 766 p.
  2. (retour)↑  Les Réseaux de l'image : actes des 5e journées internationales, dans : Bulletin de l'IDATE, n° 13, octobre 1983, 766 p.