Inventaire du fonds français

graveurs du XVIIe siècle

par Jacques Lethève

Bibliothèque nationale. Paris. Estampes (département)

par Maxime Préaud, ... - Bibliothèque nationale, 1980 - . - 29 cm.
ISBN 2-7177-0886-3 (Ed. complète).
8 : Sébastien Leclerc : 1 / avant-propos de Jean-Pierre Seguin, ... - 341 p. : ill.
Bibliogr. p. 9-10. - ISBN 2-7177-1524-X.
9 : Sébastien Leclerc : 2. - 289 p. : ill.
ISBN 2-7177-1525-8.

C'est en 1931 que le Cabinet des estampes mit sur pied une entreprise dont ses responsables ne mesurèrent peut-être pas l'étendue exacte : dresser le catalogue de toutes les estampes exécutées par des graveurs français depuis les origines de la gravure jusqu'à nos jours, et ceci en les énumérant pièce par pièce 1. Jean Laran qui fut l'initiateur et le guide d'un tel projet ne pouvait certes prévoir les retards que la guerre et ses suites entraîneraient dans le rythme de publication de ces Inventaires du fonds français. Toujours est-il que, cinquante ans plus tard, à l'exception de deux tomes consacrés aux graveurs du XVIe siècle, cet ensemble qui comprend pourtant 35 volumes publiés, est bien loin d'avoir abouti.

Une nouvelle et encourageante étape vient toutefois d'être franchie avec les deux volumes que nous avons sous les yeux. Suggérée depuis longtemps, une transformation essentielle a enfin été réalisée : elle consiste à donner maintenant la reproduction de toutes les gravures, alors que les volumes antérieurs se contentaient d'un texte. La description de ces gravures en est d'autant simplifiée, l'image permettant d'appréhender tous les détails sur lesquels elle ne pouvait s'attarder. D'autres avantages de la nouvelle formule apparaissent facilement. Au lieu d'un inventaire sèchement énumératif, on dispose d'un album agréable à consulter et qui, dans un nombre important de cas, dispense de recourir aux originaux. L'indication non seulement de la cote de l'estampe - ou de ses divers exemplaires - mais aussi des clichés ou des microfilms existants, permet de passer commande d'une reproduction photographique sans autre recherche ou manipulation. On en mesure le bénéfice du point de vue de l'usager mais aussi de celui de la conservation des gravures. Il va de soi également que, sous cette forme, l'Inventaire peut être consulté utilement, par le collectionneur ou le marchand, sans qu'il quitte son bureau 2.

Cette nouvelle formule a été appliquée à ce qui constitue les tomes 8 et 9 de l'Inventaire des graveur du XVIIe siècle et qui, dans l'ordre alphabétique des noms de graveurs adopté pour ces travaux, correspond à l'œuvre de Sébastien Leclerc. Si cet artiste n'apparaît pas comme des plus illustres pour le non-connaisseur, il est cependant un des plus prolifiques graveurs français : 4 600 pièces environ peuvent être mises à son actif dont 3108, figurant dans les collections de la Bibliothèque nationale, sont ici répertoriées.

Leclerc, excellent dessinateur ne s'est pas borné à retracer à l'eau-forte les compositions d'autrui. Il a travaillé dans tous les genres : images religieuses, planches historiques, portraits, vues de sites ou de villes, pièces décoratives. En particulier il s'est montré un remarquable illustrateur et le deuxième tome, qui réjouira les bibliophiles, est entièrement consacré à ces illustrations 3. Un tel ensemble laisse tout de même un peu rêveur devant l'étendue du travail et le nombre des volumes restant à publier, si l'on veut terminer le programme prévu il y a cinquante ans.

Il faut pourtant souhaiter que des moyens soient donnés pour poursuivre dans le même sens. Cet inventaire minutieux rectifie certaines attributions des catalogues anciens et décrit les états successifs des planches décrites. Il est dû à Maxime Préaud, auteur également d'une biographie introductive de Leclerc. Les reproductions de dimensions très variées, ce qui donne un aspect agréable à la présentation, vont parfois pour les planches importantes, de caractère historique par exemple, jusqu'à la pleine page.

On regrettera que ne soient pas rappelés de façon explicite le contenu et la répartition des sept premiers volumes - dans l'ancienne formule - qui était l'œuvre de Roger-Armand Weigert. Et encore que le deuxième tome ne comporte pas un index des auteurs de livres dont les noms, un peu noyés au milieu des descriptions et des reproductions, ne permettent pas, sous cet angle, une consultation facile. Mais ce ne sont là vraiment que des broutilles auprès de ce qui constitue une inconstestable réussite.

  1. (retour)↑  A l'exception des graveurs postérieurs à 1800, dont les planches sont souvent regroupées.
  2. (retour)↑  Il s'agit toutefois non d'un catalogue raisonné de l'œuvre du graveur mais de l'inventaire de ses planches figurant à la Bibliothèque nationale. Celui-ci est complété par des pièces de la Bibliothèque de l'Arsenal et aussi d'une collection naguère à la Bibliothèque du Séminaire de St Sulpice, ce qui crée -M. Préaud le reconnaît - une certaine ambiguïté dans le programme, ambiguïté d'ailleurs sans grandes conséquences.
  3. (retour)↑  Les différentes éditions figurant au Département des imprimés et le plus souvent à sa Réserve, ont été soigneusement cataloguées.