The Large print book and its user

par Marianne Seydoux

Lorna Bell

London : Library association publishing, 1980. - 326 p. ; 23 cm. - (Library association research publication ; 22.)
ISBN 0-85365-632-0

Le marché du livre en grands caractères est encore très peu connu en France. Un éditeur : Laurence Olivier Four 1 et une association : l'Association des déficients visuels 2 ne peuvent encore proposer que très peu de titres, et n'ont certainement pas la diffusion que des éditions analogues connaissent en Angleterre depuis de nombreuses années. Et pourtant, de très nombreuses personnes (surtout du 3e âge) ne lisent plus de livres, ni de journaux en raison de leur mauvaise impression typographique et des caractères trop petits. La prise de conscience de ce besoin date en Angleterre des années 60, aidée financièrement par la Fondation Ulverscroft relayée par un effort spécial des bibliothèques de prêt à travers le pays et par la Bibliothèque nationale pour les aveugles. Depuis 1975 un effort particulier d'information a été fait tant auprès des handicapés visuels (par l'intermédiaire des associations) que dans le grand public auprès des personnes âgées pour leur indiquer l'existence de ces livres en parallèle aux cassettes et aux autres media qui se sont aussi beaucoup développés.

L'étude de Lorna Bell s'efforce, sur un échantillon de 2 000 personnes, de répondre à un certain nombre de questions, qui pourraient tout à fait s'appliquer au public français :
- les usagers actuels, par quel biais ils ont accès aux livres, bibliothèques publiques, maisons de retraite, écoles pour déficients visuels, bibliothèques d'hôpitaux, de prison, etc. ;
- par où passe l'information ; médecins de famille et spécialistes, hôpitaux, institutions, travailleurs sociaux, aides familiales, bureaux d'information pour handicapés et personnes âgées, etc. ;
- comment présenter ces livres dans les bibliothèques ou ailleurs et faire connaître leur existence ; quelles sont les raisons pour ne pas utiliser cette possibilité : manque de titres nouveaux, difficulté de se déplacer, utilisation préférentielle d'autres media, etc. Quels seraient 'les autres utilisateurs potentiels ?

On estime à 2 000 le nombre de titres proposés en Angleterre contre moins de 50 en France, sachant cependant que 30 000 livres nouveaux sont publiés chaque année en Grande-Bretagne. On estime par ailleurs à environ 200 000 le nombre de personnes ayant des difficultés visuelles et étant des utilisateurs possibles.

Les résultats de l'étude de Lorna Bell montrent l'importance du besoin surtout parmi les personnes âgées, et la nécessité d'amorcer le courant en ayant un choix de plus en plus vaste et une information mieux faite. Pour nous qui avons un retard encore plus considérable, ce livre devrait donner des idées, et des méthodes d'action précises tant aux bibliothécaires qu'aux éditeurs. Le besoin existe, il se fera jour tôt ou tard, encore faut-il une action concertée pour pouvoir y répondre. Il est certain que cela correspondra aussi au développement des services à domicile qui sont l'une des grandes revendications des personnes interrogées.