Julien Gracq
actes du Colloque international, 21-22-23 mai 1981
Université d'Angers. Centre de recherches en littérature et linguistique de l'Anjou et des bocages
La « jeune » Université d'Angers - elle est déjà dans sa dixième année - multiplie ses initiatives et organise des colloques dont la préparation incombe au « Centre de recherches en littérature et linguistique de l'Anjou et des bocages ». Son directeur, Georges Cesbron, est aussi l'animateur du « Centre de recherches sur l'imaginaire », qui publie régulièrement des Cahiers (le n° 6 en 1980). Dans un autre secteur de la recherche, nous devons signaler les activités du « Centre de recherches d'histoire religieuse et d'histoire des idées », sous la direction de Jean de Viguerie, avec les colloques de l'abbaye de Fontevraud (cinq colloques et quatre volumes publiés).
Les auteurs contemporains attirent de plus en plus les chercheurs : tel est le cas de J. Gracq, auteur « angevin » (Louis Poirier est né à Saint-Florent-le-Vieil). La Bibliothèque universitaire d'Angers, qui cherche à constituer un « fonds » J. Gracq, s'efforce de rassembler ses ouvrages, les principaux livres de critique et aussi les thèses et mémoires de maîtrise soutenus en France et à l'étranger (la liste en fin de volume comporte 14 thèses, dont 5 aux États-Unis, et 63 mémoires, dont 4 à Nantes, 3 à Angers, 3 en Suisse, plus de la moitié des mémoires ayant été présentés de 1975 à 1980). Si l'écrivain n'avait pas été oublié dans le précédent colloque sur Les Angevins de la littérature (décembre 1978, paru en 1979) avec les communications de Michel Murat, Ralph Heyndels et G. Cesbron, il n'était pas spécialement privilégié, dans un ensemble qui s'étendait du XVIe au XXe siècle.
Le colloque de 1981 dont, avec une promptitude très louable, la publication suit de quelques mois la réunion, a rassemblé à la Bibliothèque municipale d'Angers environ deux cents participants, représentant quinze pays, pour entendre et discuter quarante communications dont le texte a été recueilli dans les Actes, ainsi que les débats de la table ronde autour du dernier livre de J. Gracq, En lisant en écrivant (sous la direction de Mme Jacqueline Chénieux-Gendron) et les discussions suivant les interventions, dont la première, par Mme Ruth Amossy (de l'Université de Tel-Aviv) portait aussi sur le recueil de critique de l'écrivain.
Regroupées par thèmes (« Intertextualités », « Paysage », « Poétique », « Genres », « Imaginaire »), elles offrent de vastes perspectives où sont représentées les différentes tendances des études de littérature contemporaine, aboutissant à des « lectures » très diverses de l'œuvre de J. Gracq, dont le rayonnement ne cesse de s'affirmer. Telle est aussi la conclusion que l'on doit tirer de l' « état présent » des études gracquiennes établi par G. Cesbron (p. 432-459), pour guider les chercheurs et les orienter vers des « pistes » nouvelles dans un domaine où il y aurait danger à ce que la surabondance nuisît à la qualité. Une version réduite de cet « état présent » est publiée dans L'Information littéraire (septembre-octobre 1981), Le Rivage des Syrtes ayant été inscrit au programme de l'agrégation pour 1981/1982.