Guide de littérature africaine de langue française

par Paule Brasseur

Patrick Mérand

Séwanou Dabla

L'Harmattan : Agence de coopération culturelle et technique, 1979. - 219 p. ; 19 cm. Index p. 184-216. - ISBN 2-85802-123-6.

Rien de plus utile qu'un guide de la littérature africaine. Celui-ci se signale par la clarté de sa présentation : un bref avant-propos historique, puis une liste d'ouvrages de références, une liste alphabétique des auteurs, une récapitulation de ces écrivains par pays (avec en complément les écrivains africains anglophones traduits en français et un bref aperçu de la littérature des Caraïbes), un index des titres et un index des auteurs cités.

Une lacune importante dans l'avant-propos historique est l'omission, probablement volontaire, car il ne s'agit pas d'un roman politiquement engagé, de Doguicimi de Paul Hazoumé, paru en 1938 (et non en 1935), si remarquable par son écriture et si représentatif de l'idéal assimilationiste de l'époque en même temps que nostalgique du passé fon.

Il est difficile pour une bibliographie d'éviter erreurs et omissions. On s'étonnera quand même que Camara Laye (dont ce guide, édité dans le 4e trimestre 1979, aurait pu signaler la mort) se trouve classé dans la liste alphabétique des écrivains à son prénom, Laye, où évidemment on ne le trouve que par hasard. L'étonnement est grand aussi de voir figurer à Mali le beau livre de Pierre-Francis Lacroix sur la Poésie peule de l'Adamawa. Doellé, l'auteur de Va-t'en avec les tiens, n'est pas un écrivain africain, mais bel et bien Christine Garnier dont c'était peut-être le premier livre.

Il serait à souhaiter, devant la bonne santé de la littérature romanesque africaine, de voir séparer les romans des transcriptions de la tradition orale, celles-ci pouvant même se scinder en deux groupes, celles d'inspiration davantage littéraire, et celles, plus scientifiques, avec le texte en langue originale correspondant, comme la Geste de Ségou de G. Dumestre. On aurait aimé voir figurer parmi elles le volume des traditions orales sur les origines de Kong publié en 1977 dans les Annales de l'Université d'Abidjan (série J) et le récit de Wa Kamissoko de Krina sur l'Empire du Mali, traduit et présenté par Youssouf Tata Cissé, et publié en 1975 et 1977 par la Fondation SCOA.

Tel quel cet ouvrage sera bien accueilli. Une mise à jour que l'on souhaite prochaine en éliminera sans doute les erreurs que ne manqueront pas de signaler les usagers.