Proceedings of the first CCITT symposium on new telecommunication services, Geneva, 14-16 May 1979

par Christian Lupovici
Genève : Comité consultatif international télégraphique et téléphonique, 1980. - III-340 p. : ill. ; 30 cm. - (Study group 1, contribution ; 189.) (Study group 8, contribution ; 144.)

Le CCITT est un organisme consultatif, dont la vocation est de permettre la normalisation et la coopération, au plan international, en matière de technologie de télécommunication. Le développement extrêmement rapide des possibilités offertes par la technologie aux services de télécommunications non téléphoniques (non vocaux) rend indispenpensable une normalisation dans ce domaine. Ce premier colloque est l'occasion de faire le point sur les nouveaux services déjà offerts ou que vont bientôt offrir les administrations des télécommunications des pays développés (Allemagne fédérale, Canada, France, Grande-Bretagne, Japon, Norvège, Suède, USA), et de confronter les solutions techniques adoptées ou envisagées.

Le plus ancien de ces services, le Telex, poursuit sa modernisation (écran de visualisation...) et son implantation (40 000 abonnés au Canada et 65 000 aux USA) mais il va bientôt se trouver confronté à la concurrence de nouveaux venus.

Le service Teletex permet de relier, dans un réseau point à point, des machines de traitement de texte et communiquer des documents dactylographiés d'un terminal à un autre.

En RFA, les études entreprises en 1974 doivent aboutir cette année à l'ouverture d'un service Teletex au grand public. En France, l'étude menée par la Direction générale des télécommunications doit conclure en 1981, sur la définition du terminal et sur le développement d'un mode mixte Teletextélécopie. La DGT a annoncé l'ouverture du Teletex en France pour 1982 ; ce service utilisera le réseau téléphonique commuté et le réseau Transpac. Si la Suède n'en est qu'à l'analyse des besoins, le Japon, qui offre déjà un service Teletex, travaille sur une nouvelle génération de terminaux permettant non seulement d'adjoindre la télécopie, mais encore la connexion aux réseaux télématiques internationaux.

Le Videotex est un service de téléinformatique permettant la consultation par le grand public de bases et banques de données, par l'intermédiaire du réseau téléphonique banal (Videotex actif) ou du réseau de diffusion de la télévision (Videotex diffusé). Les réponses aux questions formulées sur un clavier viennent s'afficher sur un récepteur de télévision qui sert d'écran de visualisation.

En France l'expérience menée à Vélizy doit tester le système et le comportement des utilisateurs. Le Videotex français, commercialisé par les PTT, a reçu comme nom générique Teletel. La première réalisation est l'annuaire électronique, mais d'autres fichiers seront mis en place par des prestataires de services (renseignements administratifs, juridiques...).

En Grande-Bretagne Prestel et Oracle offrent depuis bientôt deux ans une grande variété de banques de données en Videotex actif et diffusé. Au Japon la phase de test du système Captain doit s'achever en 1981. Le système canadien Vista prévoit un codage différent selon le type de source de l'information véhiculée sur un canal unique, qu'il s'agisse de liaisons par satellite, par câble ou par fibre optique.

Telefax est le nom du service de télécopie offert par les différents ministères des télécommunications. Il permet de transmettre des documents graphiques d'un appareil à un autre par le réseau téléphonique commuté.

Les Japonais, qui sont les plus avancés dans ce domaine, ont développé des télécopieurs digitaux à grande vitesse (3e groupe) Quick Fax, en service depuis 1978.

Le 1er janvier 1979, la France et l'Allemagne ont ouvert au public un service Telefax. Le réseau inauguré par les PTT s'appuie sur 400 télécopieurs, en majorité loués par l'administration (le S 360), mais sa philosophie en la matière n'est pas définitivement arrêtée. Il est probable toutefois que les PTT se contenteront d'agréer des appareils et de publier un annuaire.

Enfin, le dernier né des nouveaux services : Intelpost. C'est un système expérimental de transmission électronique de messages qui devrait à terme se substituer à la poste. Il est fondé sur la transmission de documents en télécopie par un matériel digital à grande vitesse ; les terminaux d'une région sont connectés à un miniordinateur qui sert d'interface (contrôles, régulation du flux des messages...) entre les différents groupes de terminaux. Les liaisons internationales sont assurées par satellite.

L'intégration de la plupart de ces systèmes a déjà pris le nom de Courrier électronique.

La « Western union telegraph company » (USA) a expérimenté des liaisons de courrier électronique quel que soit le mode d'origine du message en utilisant un réseau à commutation de messages, nommé Infomaster. Ce réseau véhicule actuellement plus d'un million et demi de messages par semaine. Pour les longues distances, il est prévu des transmissions par satellite grâce à un réseau de petites stations au sol.

Toutes ces techniques et ces systèmes qui se développent rapidement obligent les administrations des télécommunications à collaborer même dans la concurrence et à s'imposer des normes de logiciel, de matériel et de procédures pour pouvoir se développer au niveau international. Ce colloque a permis de faire le premier point des réalisations et des problèmes posés par la mise en œuvre de technologies hétérogènes qui doivent évoluer vers une intégration.