The Cambridge encyclopedia of archaeology

par Marie-Thérèse Laureilhe
ed. Andrew Sherratt,... ; foreword by... Grahame Clark,... - Cambridge : Cambridge university press, 1980. - 495 p. : ill. ; 26 cm. Bibliogr. p. 453-467. Index p. 468-494. - ISBN 0-521-22989-8 : £ 18.50.

Rédigée par 55 savants originaires de Grande-Bretagne, des États-Unis et de l'ancien Commonwealth, spécialistes de diverses périodes, disciplines et régions dont l'ensemble constitue l'archéologie, sous la direction d'Andrew Sherratt d'Asmolean museum, cette « Encyclopédie de l'archéologie » se présente non comme un manuel, mais comme une mise au point sur une science qui a beaucoup évolué avec l'introduction de méthodes de recherches scientifiques. Limitée il y a un siècle au monde méditerranéen et au Moyen-Orient, l'archéologie s'étend maintenant au monde entier, ce qui a contribué à bouleverser la chronologie. L'ouvrage comprend la préhistoire à qui les ouvrages français font souvent une place à part, et englobe le Moyen âge, en le survolant il est vrai.

L'ouvrage comprend 3 parties d'inégale importance. La première, « développement de l'archéologie moderne » retrace l'histoire de l'archéologie en particulier, surtout depuis ces dernières décades où elle s'est transformée au contact de l'anthropologie, de l'ethnologie, de l'étude des conditions économiques et aussi par l'adoption de méthodes scientifiques et techniques nouvelles, telles l'interprétation des photos aériennes, l'utilisation des détecteurs en chômage depuis la fin de la guerre, l'utilisation pour la datation des méthodes de la physique et de la chimie les plus avancées, l'emploi de matériel lourd dans certains cas et l'exploitation des résultats par ordinateur.

La deuxième partie, l'essentiel du livre, est peut-être moins nouvelle. Elle retrace l'évolution de l'homme depuis sa sortie de l'animalité, se dressant, homo habilis puis sapiens, prédateur, chasseur, puis agriculteur, bâtisseur de villes, jusqu'à la fin du Moyen âge, dans le monde entier, du Croissant fertile à l'ensemble de l'Orient, du Monde hellénique et romain aux Indes et à la Chine, en Afrique, Amérique et Océanie. Tout cela est traité très brièvement, c'est seulement l'état actuel des connaissances, mais cela nous aide à réaliser que notre civilisation gréco-romaine est une bien petite chose dans l'histoire de l'homme.

La troisième partie, très brève, est peut-être plus passionnante car elle évoque les méthodes scientifiques nouvelles de datation qui ont bouleversé la chronologie archéologique, mesure de l'évolution du magnétisme terrestre, Carbone 14, dendrochronologie, thermoluminescence des poteries, etc. Des tableaux comparent les chronologies des diverses régions et des cartes aident à réaliser la relativité dans le temps des diverses civilisations.

Une bibliographie, chapitre par chapitre, permet de creuser les points qui n'ont pu qu'être survolés, l'index permet toute approche.

Comparée aux manuels classiques, même récents, cette encyclopédie témoigne d'un esprit nouveau pour aborder cette science. Malgré son titre, cette encyclopédie ne peut les remplacer, mais elle nous fait réfléchir, ce que ne font pas les manuels, sur les perspectives nouvelles offertes par l'application des techniques scientifiques les plus sophistiquées à l'archéologie. L'histoire de l'homme recule dans la nuit des temps et se mesure par centaines de millions d'années, c'est avec affolement, mais passion, que l'homme se penche maintenant sur son passé.