Datations et documents lexicographiques

par Pierre Barkan

P. Enckell

CNRS : C. Klincksieck, 1978. - XXX-365 p. ; 24 cm. - (Matériaux pour l'histoire du vocabulaire français. 2e série ; 15.) (Institut de la langue française. Publications du Trésor général des langues et parlers français.) ISBN 2-252-02084-9

La 1re série de la présente collection avait commencé en 1959, à l'intérieur des Annales littéraires de l'Université de Besançon (éditées aux « Belles Lettres »). Chaque volume ne présentait qu'une seule lettre et était l'œuvre de nombreux collaborateurs. En 1965, trois volumes seulement avaient pu paraître et ne conduisaient qu'à la lettre C. C'est alors que le directeur de la collection, M. le Professeur Bernard Quemada, pensa à une autre présentation. Néanmoins, il fallut attendre 1970 pour que cette « 2e série » se réalisât.

Désormais chaque volume couvre tout l'alphabet et le rythme de parution est d'environ deux par an. Œuvres collectives en général, elles semblent toutefois s'orienter ces derniers temps vers des travaux individuels, ce qui offre sans doute une plus grande unité.

C'est ainsi que le volume dont nous rendons compte est l'œuvre d'un seul chercheur (qui avait déjà réalisé le volume 12). Poursuivant les objectifs définis il y a 20 ans dans Le français moderne (1956-58) et dans l'avant-propos du volume A de la 1re série (1959, p. 3-7), à savoir la recherche de datations antérieures à celles connues à ce jour et les sens non repérés, il a dépouillé environ 500 ouvrages. Ceux-ci vont de 1651 à 1975 et sont d'une grande diversité de sujets (littéraires, artistiques, historiques, géographiques, religieux, scientifiques, etc.). La liste de ces ouvrages, donnée au début, constitue une utile bibliographie pour les chercheurs futurs, leur évitant ainsi de recommencer un travail déjà fait.

Des tables cumulatives alphabétiques, chronologiques, méthodiques, inverses, regroupant le contenu des 15 premiers volumes, étaient sous presse en 1978.

En outre, des fiches standard (7,5×12,5 cm), destinées surtout aux spécialistes et aux centres de documentation, bibliothèques, etc., sont disponibles.

Regrettons cependant qu'à ce jour un programme cohérent de dépouillement n'ait pas encore été réellement établi et que cette quête de données soit encore livrée au hasard et au bon vouloir de chercheurs bénévoles. Combien de temps faudra-t-il pour aller seulement au bout du vocabulaire français général, sans parler des termes techniques et plus encore des régionalismes dont le FEW de W. von Wartburg nous laisse entrevoir une richesse à donner le vertige ?