Le monde au féminin

encyclopédie des femmes célèbres

par Monique Lefrançois

Jean-François Chiappe

Somogy, 1976. - 296 p. : ill. ; 23 cm. Index p. 287-296.

Il s'agit d'un dictionnaire que complète un index des noms cités, car certaines notices groupent plusieurs femmes: Pernette du Guillet avec Louise Labé, Mme de Rambouillet avec Julie d'Angennes, Angélique de Saint-Jean Arnauld d'Andilly avec sa tante la mère Agnès, Louise de la Vallière avec Mme de Montespan, Mme Leprince de Beaumont avec Mme d'Aulnoy, Mme d'Épinay avec Mme de Warens ; la fille spirituelle de Montaigne, Mlle de Gournay, est seulement citée dans une notice consacrée à Jacqueline d'Escomar, « dariolette parisienne », c'est-à-dire porteuse de lettres d'amour, impliquée dans l'affaire Ravaillac...

Les auteurs ont fait la part belle aux princesses, jusqu'à Farah Diba et Grace de Monaco ; certaines femmes chefs d'industrie, comme Marie Brizard, Elizabeth Arden ou Helena Rubinstein ont également trouvé place, mais Mme Clicquot n'est ici que la grand-mère de la duchesse d'Uzès... On rencontre avec plaisir Sophie Scholl et Irène Nemirowsky ; toutefois, le lecteur cherchera en vain Jane Austen, Mme de Caylus, Mme de Charrière, la duchesse de Duras, Mme Dieulafoy, la comtesse Greffuhle, Philis de La Tour du Pin de La Charce, Mme de Motteville, Jacqueline Pascal, la Pavlova, Madeleine Renaud, Mme Riccoboni, Elsa Triolet, Pauline Viardot, Sophie Volland, Mary Wollstonecraft, Vera Zassoulitch.

Nous souhaiterions davantage de renseignements bibliographiques : il paraît au moins aussi important de donner les titres des œuvres des écrivains que d'énumérer leurs amants ou maris successifs. D'ailleurs, selon les spécialistes, Guibert n'a pas été l'un des amants de Mme de Staël ; ajoutons que le ton de certaines notices est abusivement narquois ou condescendant.

Certaines formules laissent perplexe ; que veut dire la phrase suivante : « Une action politique aux côtés de Sartre tente d'éprouver les exigences de la liberté et l'idéal d'une vie que Simone de Beauvoir veut mériter sous le regard sans complaisance d'une lucidité absolue » ? Quel est l'intérêt de cette affirmation sur Mme Guyon : « En dépit de sa nationalité, elle partage avec les Anglaises la particularité de ne s'être éveillée à la vie qu'après son veuvage » ? On nous affirme que Louise de Vilmorin se livre à une étude du cœur féminin et de ses passions amorties par des mœurs « polissées », que George Sand adolescente a été tentée par la vie « monacale » ; on parle (p. 125) d'un héritage « conséquent »... Précisons encore, mais il s'agit peut-être de coquilles, que Mme Roland est née Phlipon (et non Philipon) et que Gyp était comtesse de Martel de Janville (et non Joinville).

L'ouvrage est abondamment illustré de reproductions de tableaux, statues ou gravures : on regrette que l'origine n'en soit pas toujours indiquée. En résumé, on a voulu exploiter un sujet à la mode mais le résultat est très superficiel et ne peut être recommandé aux usagers des bibliothèques de lecture publique.